Mohamed Sayah — Wikipédia

Mohamed Sayah
محمد الصياح
Illustration.
Mohamed Sayah au palais de Carthage vers 1980.
Fonctions
Ministre d'État
Ministre tunisien de l'Éducation

(5 mois et 22 jours)
Président Habib Bourguiba
Premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali
Gouvernement Ben Ali
Prédécesseur Amor Chadli
Successeur Tijani Chelli
Ministre tunisien de l'Équipement

(2 ans, 8 mois et 21 jours)
Président Habib Bourguiba
Premier ministre Mohamed Mzali
Rachid Sfar
Gouvernement Mzali
Sfar
Prédécesseur Sadok Ben Jemâa
Successeur Mansour Skhiri

(3 ans, 7 mois et 10 jours)
Président Habib Bourguiba
Premier ministre Mohamed Mzali
Gouvernement Mzali
Prédécesseur Mohamed Ali Souissi
Successeur Sadok Ben Jemâa

(1 an, 7 mois et 7 jours)
Président Habib Bourguiba
Premier ministre Hédi Nouira
Gouvernement Nouira
Prédécesseur Lassaad Ben Osman
Successeur Hédi Khefacha
Ministre tunisien de la Jeunesse et des Sports

(5 mois et 25 jours)
Président Habib Bourguiba
Premier ministre Hédi Nouira
Gouvernement Nouira
Prédécesseur Ahmed Chtourou
Successeur Fouad Mebazaa
Secrétaire d'État tunisien à l'Information

(7 mois et 5 jours)
Président Habib Bourguiba
Premier ministre Bahi Ladgham
Gouvernement Ladgham
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bouhjar, Tunisie
Date de décès (à 84 ans)
Lieu de décès Bouhjar, Tunisie
Nationalité tunisienne
Parti politique Parti socialiste destourien/Rassemblement constitutionnel démocratique

Mohamed Sayah (arabe : محمد الصيّاح), né le à Bouhjar (Sahel tunisien) et mort le dans la même ville[1],[2], est un homme politique tunisien.

Historiographe du président Habib Bourguiba[3], il en est aussi le principal bras droit. Il est connu pour être l'architecte de la milice du Parti socialiste destourien (PSD) dont a hérité le Rassemblement constitutionnel démocratique[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Mohamed Sayah poursuit ses études secondaires au Collège Sadiki, pôle de développement des idées nationalistes. Il en est renvoyé pour avoir manifesté son hostilité au protectorat français et termine ses études au collège des garçons de Sfax où il obtient un baccalauréat littéraire[5]. À l'indépendance en 1956, il obtient une bourse qui lui permet d'accéder à la toute nouvelle École normale supérieure de Tunis. En parallèle, il poursuit ses activités politiques au sein du syndicat étudiant de l'Union générale des étudiants de Tunisie dont il prend la tête, ce qui lui permet de se faire remarquer par Habib Bourguiba[6].

Carrière[modifier | modifier le code]

Mohamed Sayah (au centre) accompagné du ministre Azzouz Rebaï.

Mohamed Sayah entame sa carrière au Parti socialiste destourien (PSD) en devenant secrétaire général de la Jeunesse destourienne puis directeur-adjoint du l'administration centrale du parti. Il est désigné membre du comité central (baptisé bureau politique élargi à l'époque) du PSD lors du congrès de Bizerte en 1964. Le de la même année, il devient directeur du PSD, poste qu'il occupe jusqu'au . C'est pendant cette période, plus précisément en 1965, qu'il initie la milice estudiantine qui guette les étudiants tunisiens en France ; cette structure est le prélude de la milice du parti qu'il instaure plus tard[7]. Il retrouve sa position à la tête de l'administration centrale du PSD entre le et le [8]. Il est par ailleurs membre de son bureau politique de 1964 à 1987.

Sayah prend la tête d'une série de ministères jusqu'à l'arrivée au pouvoir du président Zine el-Abidine Ben Ali[9],[10] :

  • secrétariat d'État à l'Information ( au ) ;
  • ministère des Travaux publics ( au ) ;
  • ministère de la Jeunesse et des Sports ( au 30 novembre 1973) ;
  • ministère délégué auprès du Premier ministre ( au ) ;
  • ministère de l'Habitat ( au ) ;
  • ministère de l'Équipement ( au ) ;
  • ministère de l'Éducation ( au ).

Il est également député de la deuxième circonscription de Sousse, de 1964 à 1974, puis de Monastir, de 1974 à 1981 puis de 1986 à 1988. Il est aussi maire de la municipalité de « Sa-Lam-Bo », réunissant les actuelles municipalités de Sayada, Lamta et Bouhjar, de 1966 à 1980. Il occupe enfin les fonctions d'ambassadeur de Tunisie en Italie puis auprès de l'Office des Nations unies à Genève[11].

Figure-clé du sérail de Habib Bourguiba[12], on lui impute d'avoir mis sur pied, dès 1965, une milice chargée de surveiller les étudiants tunisiens, notamment en France, et d'avoir contribué à faire échouer des tentatives de démocratisation du régime de Bourguiba[13]. Après l'arrivée de Zine el-Abidine Ben Ali au pouvoir, le , il se retire de la vie politique par fidélité à Bourguiba[14]. En 2013, il crée la Fondation Bourguiba, association consacrée à la personne et à l'œuvre du premier président de la République tunisienne[11].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Mohamed Sayah est marié avec trois enfants et six petits-enfants ainsi qu'une fille adoptive[9].

En 2017, il perd l'un de ses fils, décédé des suites d'une crise cardiaque[15].

Il décède le à l'issue d'une longue maladie[16],[17].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Le Néo-Destour face à la troisième épreuve, 1952-1956, tome I « L'échec de la répression », éd. Dar El Amal, Tunis, 1979
  • Le Néo-Destour face à la troisième épreuve, 1952-1956, tome II « La victoire », éd. Dar El Amal, Tunis, 1979
  • Le Néo-Destour face à la troisième épreuve, 1952-1956, tome III « L'indépendance », éd. Dar El Amal, Tunis, 1979
  • Le Nouvel État aux prises avec le complot yousséfiste, 1956-1958, éd. Dar El Amal, Tunis, 1982
  • La République délivrée de l'occupation étrangère, éd. Dar El Amal, Tunis, 1984
  • (ar) L'Acteur et le témoin (الفاعل و الشاهد) [entretien avec Mouldi Lahmer], éd. Cérès, Tunis, 2012[19]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Décès de l'ancien ministre Mohamed Sayah », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  2. « La présidence rend hommage à Mohamed Sayah, saluant son "patriotisme sincère" », sur gnet.tn, (consulté le ).
  3. « Historiographe du président Habib Bourguiba et plusieurs fois ministre, Mohamed Sayah n'est plus », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  4. « Sayah traité en héros ! », sur espacemanager.com, (consulté le ).
  5. « Qui était Mohamed Sayah, l'ancien bras droit de Bourguiba ? », sur directinfo.webmanagercenter.com, (consulté le ).
  6. Taoufik Habaieb, « Figure de proue du bourguibisme, Mohamed Sayah est décédé », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  7. « Mohamed Sayah livre enfin son témoignage de l'ère Bourguiba », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  8. « Mohamed Sayah : une personnalité controversée », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  9. a et b Abdelaziz Barrouhi, « Mohamed Sayah », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  10. Jamil Sayah, « Mohamed Sayah : la richesse d'une vie et l'honnêteté d'un parcours », sur lapresse.tn, (consulté le ).
  11. a et b Moncef Mahroug, « Mohamed Sayah crée la Fondation Bourguiba », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  12. « La ténacité de Mohamed Sayah pour obtenir la fin de la séquestration de Bourguiba », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  13. Frida Dahmani, « Décès de Mohamed Sayah, figure clé des années Bourguiba », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  14. Habib Ofakhri, « Mohamed Sayah et la boutade kairouanaise », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  15. « Décès de Zied, le fils de l'ancien ministre Mohamed Sayah », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  16. « Mohamed Sayah, ancien directeur du PSD et ministre de Bourguiba n'est plus », sur realites.com.tn, (consulté le ).
  17. « Décès de Mohamed Sayah à l'âge de 85 ans », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
  18. « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 31,‎ , p. 1063 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  19. « Mohamed Sayah : l'acteur et le témoin », sur leaders.com.tn, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :