Miroslav Lajčák — Wikipédia

Miroslav Lajčák
Illustration.
Miroslav Lajčák en 2020.
Fonctions
Président de l'Assemblée générale des Nations unies

(1 an et 6 jours)
Élection
Prédécesseur Peter Thomson
Successeur María Fernanda Espinosa
Ministre slovaque des Affaires étrangères et européennes[a]

(7 ans, 11 mois et 17 jours)
Président du gouvernement Robert Fico
Gouvernement Fico II et III
Prédécesseur Mikuláš Dzurinda
Successeur Richard Sulík (intérim)
Ivan Korčok

(1 an, 5 mois et 12 jours)
Président du gouvernement Robert Fico
Gouvernement Fico I
Prédécesseur Ján Kubiš
Successeur Mikuláš Dzurinda
Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine

(1 an, 7 mois et 27 jours)
Président Nebojša Radmanović
Željko Komšić
Haris Silajdžić
Président du Conseil Nikola Špirić
Prédécesseur Christian Schwarz-Schilling
Successeur Valentin Inzko
Biographie
Date de naissance (61 ans)
Lieu de naissance Poprad (Tchécoslovaquie)
Nationalité Tchécoslovaque
(1963 à 1992)
Slovaque (depuis 1993)
Parti politique Indépendant
Diplômé de Université Comenius de Bratislava
Institut d'État des relations internationales de Moscou
Profession Diplomate

Miroslav Lajčák
Haut représentant international
en Bosnie-Herzégovine

Miroslav Lajčák [mirɔslav lajt͡ʃa:k][b] est un diplomate et homme d'État slovaque, né le à Poprad.

Il commence sa carrière dans le corps diplomatique de Tchécoslovaquie en 1988. En 1994, il est nommé pour la première fois ambassadeur, représentant la République slovaque au Japon. Il travaille ensuite pour l'ONU, avant de devenir ambassadeur en Yougoslavie de 2001 à 2005.

Il devient en 2007 le nouveau haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, ses six premiers mois étant marqués par une crise politique avec les Serbes de Bosnie. Il démissionne en 2009 pour occuper le poste de ministre slovaque des Affaires étrangères, qu'il conserve jusqu'en 2010. Il est reconduit en 2012 et dirige pendant huit ans la diplomatie slovaque. Il est président de l'Assemblée générale des Nations unies entre 2017 et 2018.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études et carrière[modifier | modifier le code]

Miroslav Lajčák naît le à Poprad[1]. Il est docteur en droit de l'université Comenius de Bratislava et diplômé à l'Institut d'État des relations internationales de Moscou[2].

En , il intègre le service diplomatique de la République socialiste tchécoslovaque. En poste à Moscou comme assistant de l'ambassadeur entre et , il devient pour quelques mois l'assistant de l'ambassadeur slovaque après la dissolution de la Tchécoslovaquie. Il revient ensuite à Bratislava, où il dirige le cabinet du ministre des Affaires étrangères[3].

Il est nommé en ambassadeur de la République slovaque auprès de l'État du Japon, où il est à la fois le plus jeune chef de mission diplomatique slovaque et le plus jeune ambassadeur en poste au pays du Soleil-Levant. Assistant exécutif de l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les Balkans Eduard Kukan entre 1999 et 2001, il occupe ensuite jusqu'en 2005 le poste d'ambassadeur auprès de la république fédérale de Yougoslavie[c] à Belgrade[3]. À ce titre, il est également chargé des relations diplomatiques avec la république d'Albanie et l'ancienne république yougoslave de Macédoine, puisque la Slovaquie ne dispose pas de poste diplomatique sur le territoire de ces deux États[4].

De 2005 à 2007, il est directeur politique au sein de l'administration centrale du ministère des Affaires étrangères[3].

Haut représentant en Bosnie[modifier | modifier le code]

Miroslav Lajčák prend le les fonctions de haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, un poste appelé à disparaître sous un an. Il succède à l'ancien ministre allemand Christian Schwarz-Schilling, qui a échoué à obtenir la signature d'un accord de stabilisation et d'association (ASA) avec l'Union européenne[5].

À peine quatre mois après son arrivée à Sarajevo, il est confronté le à la démission du président du Conseil des ministres Nikola Špirić qui proteste contre une réforme institutionnelle du haut représentant permettant aux ministres bosniaques et croates d'adopter des projets de loi sans le consentement de leurs collègues serbes[6]. Cette modification promue par Lajčák doit permettre l'adoption d'une réforme de la police, divisée entre la République serbe et la fédération de Bosnie-et-Herzégovine[7]. La réforme est finalement adoptée un mois plus tard après d'âpres négociations, permettant le la signature de l'ASA et la résolution de la crise politique[8],[9].

Ministre slovaque des Affaires étrangères[modifier | modifier le code]

Miroslav Lajčák démissionne de manière inattendue le , après avoir été choisi par le président du gouvernement slovaque Robert Fico comme nouveau ministre des Affaires étrangères[10]. Prenant son poste trois jours plus tard, il est remplacé dans ses responsabilités internationales par le diplomate autrichien Valentin Inzko en mars[11].

Il est remplacé en 2010 par Mikuláš Dzurinda à la tête de la diplomatie slovaque à la faveur d'une alternance au pouvoir[12]. Il revient dans le monde diplomatique en tant que directeur général de l'Europe et de l'Asie centrale au sein du service européen pour l'action extérieure[4].

Il retrouve ses fonctions le , avec le titre de vice-président du gouvernement, dans le gouvernement Fico II[13]. Il est confirmé dans le gouvernement Fico III, sans le titre de vice-président, le [14] puis dans l'exécutif formé en 2018 par Peter Pellegrini[15].

Le , il est élu président de l'Assemblée générale des Nations unies et prend ses fonctions lors de l'ouverture de la 72e session le suivant[16]. La cheffe de la diplomatie équatorienne María Fernanda Espinosa prend sa succession à l'ouverture de la 73e session, le [17].

Il annonce son intention de démissionner le , après que le Conseil national de la République slovaque a refusé de ratifier le Pacte mondial sur les migrations[18]. Il revient sur sa décision huit jours plus tard, affirmant que « Peter Pellegrini et Robert Fico [l]'ont clairement assuré [...] qu'aucune mesure ne serait prise qui puisse mettre en doute les fondements de [la] politique étrangère [slovaque] », ajoutant continuer à penser que « la décision du Parlement slovaque de refuser de participer à un effort commun destiné à gérer la question des migrations n'est pas correcte »[19].

Il refuse d'être le candidat du parti SMER – social-démocratie au pouvoir lors de l'élection présidentielle du 16 mars 2019, malgré des demandes répétées de la direction du parti. C'est finalement le commissaire européen Maroš Šefčovič qui se présente, sans succès[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Ministre des Affaires étrangères » entre 2009 et 2010.
  2. Prononciation en slovaque retranscrite phonétiquement selon la norme API.
  3. Devenue Serbie-et-Monténégro en 2003.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Miroslav Lajčák », sur ohr.int (consulté le ).
  2. (en) « Miroslav Lajčák -BIO », sur mzv.sk (consulté le ).
  3. a b et c (en) « President of the 72nd Session of the United Nations General Assembly H.E. Mr. Miroslav Lajčák », sur un.org (consulté le ).
  4. a b et c (en) « Who is Miroslav Lajčák? », The Slovak Spectator,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Un diplomate slovaque devient haut représentant de la communauté internationale en Bosnie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « En conflit avec la communauté internationale, le premier ministre bosniaque démissionne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « La démission du premier ministre serbe ouvre une crise à Sarajevo », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Le Parlement ouvre la voie à un règlement de la crise politique », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « La Bosnie se rapproche de l’adhésion à l’UE », Euractiv,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Une nouvelle "partition" de la Bosnie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Bosnie : Le Conseil de sécurité agrée la nomination du nouveau représentant de l'UE », sur news.un.org, (consulté le ).
  12. « En Slovaquie, Iveta Radicova nommée à la tête d'un gouvernement libéral pour "réformer" le pays », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) « Fico's new cabinet takes the reins », The Slovak Spectator,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Slovaquie : Robert Fico forme son gouvernement », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) « Kiska appoints Pellegrini cabinet », The Slovak Spectator,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Nations unies - Election du président de la 72e assemblée générale (31 mai 2017) », sur diplomatie.gouv.fr, (consulté le ).
  17. « Mme María Fernanda Espinosa Garcés, de l’Équateur, élue Présidente de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale des Nations Unies », sur un.org, (consulté le ).
  18. « La Slovaquie rejette le Pacte mondial sur les migrations, son MAE démissionne », Le Courrier d'Europe centrale,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Slovaquie: le chef de la diplomatie revient sur sa démission », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]