Milun — Wikipédia

Milun
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Date de publication
XIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Types
Enluminure représentant Marie de France, Paris, BnF, Bibliothèque de l'Arsenal, Ms. 3142, fo 256.

Milon, souvent traduit par « Milon », est un lai breton écrit par Marie de France dans le cours du XIIe siècle. C'est le neuvième du recueil des Lais de Marie de France.

Résumé[modifier | modifier le code]

L'histoire se déroule au pays de Galles. Milon est un grand chevalier, dont la renommée est immense. Il tombe amoureux de la fille d'un baron, qui tombe amoureuse de lui en retour. Il lui fait passer un anneau d'or, en signe d'amour. Ils se rencontrent à de nombreuses reprises, si bien que la jeune fille tombe enceinte. Comme ils ne sont pas mariés, ils décident d'envoyer l'enfant chez une sœur de la fille, qui vit dans le Northumberland. L'anneau d'or est suspendu au cou de l'enfant, accompagné d'une lettre que l'enfant devra lire lorsqu'il deviendra adulte. La sœur s'occupe très bien de l'enfant. Milon part guerroyer à l'étranger mais, pendant ce temps, le père de la fille lui cherche un mari ; or, un mariage pourrait révéler la non-virginité de la fille et lui faire perdre son honneur. C'est au jour des noces que Milon revient de la guerre. Il envoie à son amante une lettre avec un cygne qu'il apprécie. Elle réussit à lui répondre en renvoyant le cygne. Pendant vingt ans, ils communiquent ainsi, grâce à l'intermédiaire du cygne. Leur fils, devenu adulte, apprend son origine et décide de partir à l'étranger pour éprouver sa valeur à la guerre et aux tournois. Il y devient rapidement le plus renommé. Milon, ayant appris l'arrivée de ce jeune chevalier renommé, et ne sachant pas que c'est son fils, traverse la mer pour aller le combattre. Ils se rencontrent à un tournoi au mont Saint Michel. Le fils met Milon à terre lors de leur joute. Lorsqu'il se relève, il reconnaît l'anneau autour du cou du jeune chevalier. Les deux se reconnaissent pour père et fils. Ils retraversent tous deux la mer et, arrivant chez l'amante de Milon, ils apprennent la mort du mari de celle-ci. Sans prendre conseil de quiconque, Milon et son amante se marient, en présence du fils.

Analyse[modifier | modifier le code]

Milon est le seul personnage du lai à être nommé. En vieux breton, Milon signifie « jaune »[1]. Le nom pourrait aussi provenir du latin miles, qui signifie « soldat »[2].

L'histoire se situe au pays de Galles, et au vers 185 est évoqué « Karlïon » (aujourd'hui Caerleon), ville près de laquelle on trouve effectivement des cygnes en abondance, ce qui prouve que Marie connaissait bien cette région[3].

Les évocations des contrées où Milon est célèbre, ainsi que des nationalités présentes au tournoi final, sont empruntés aux listes données dans le Roman de Brut de Wace[4].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Éditions
  • Marie de France, Lais de Marie de France, transposés en français moderne par Paul Truffau, Paris, L'Edition de l'Art,
  • Marie de France, Lais de Marie de France, Paris, Honoré Champion, édition de Jean Rychner, .
  • Marie de France, Lais, Paris, Garnier Flammarion, édition de Laurence Harf-Lancner, .
  • Marie de France, Lais, Paris, édition de Philippe Walter, Gallimard, , p. 93-111. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Marie de France, Lais de Marie de France, Paris, édition de Françoise Morvan, Actes Sud, coll. Babel,
  • Lais, Paris, édition de Nathalie Koble et Mireille Séguy, Champion Classiques, , p. 241-265.
  • Philippe Walter (dir. et édition critique) (édition bilingue), Lais du Moyen Âge, Paris, Gallimard, coll. « Pléiade », , p. 192-219.
Ouvrages
  • Emil Schiött, L'Amour et les amoureux dans les lais de Marie de France, Lund, Thèse, .
  • Edgard Sienaard, Les lais de Marie de France : du conte merveilleux à la nouvelle psychologique, Genève, Champion, .
  • P. Menard, Les lais de Marie de France, contes d’amours et d’aventures du Moyen Âge, Paris, Littératures Modernes, .
  • Laurence Harf-Lancner, Les fées au Moyen Âge, Paris, Champion,
  • G. S. Burgess, The Lais of Marie de France. Text and context, Manchester,
  • Bernard Sergent, L'origine celtique des Lais de Marie de France, Genève, Droz, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article[5].
Articles
  • Joseph Bédier, « Les Lais de Marie de France », Revue des Deux Mondes, no 107,‎ .
  • Lucien Foulet, « Marie de France et les lais Bretons », ZRPh, no 29,‎ 1905. p. 19-56 et 293-322.
  • Ernest Hoepffner, « La tradition manuscrite des lais de Marie de France », Neophilologus, no 12,‎ .
  • Leo Spitzer, « Marie de France Dichterin von Problemmärchen », Zeitschrift für romanische Philologie, no 50,‎ .
  • Ernest Hoepffner, « La géographie et l'histoire dans les Lais de Marie de France », Romania, no 56,‎ , p. 1-32. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article (Lien web).
  • Ernest Hoepffner, « Pour la chronologie des Lais de Marie de France », Romania, no 59,‎ , p. 351-370.
  • H. Ferguson, « Folklore in the Lais of Marie de France », Romanic Review, no 57,‎ .
  • R.N.Illingworth, « La chronologie des lais de Marie de France », Romania, no 87,‎ .
  • Jean Frappier, « Une Édition nouvelle des Lais de Marie de France », Romance Philology, no XXII,‎ .
  • Constance Bullock-Davies, « The Love-Messenger in Milun », Bulletin bibliographique de la Société Arthurienne, no 21,‎ . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • J. Flori, « Seigneurie, noblesse et chevalerie dans les lais de Marie de France », Romania, no 108,‎ .
  • D. M. Faust, « Women Narrators in the Lais of Marie de France », Women in French Litterature, Saragora,‎ .

Références[modifier | modifier le code]

  1. Walter 2000, p. 469
  2. Sergent 2014, p. 280
  3. Bullock-Davies, p. 22-24
  4. Hoepffner 1930, p. 9 et 12
  5. White-Le Goff, Myriam, « Bernard Sergent, L’origine celtique des Lais de Marie de France », Cahiers de recherches médiévales et humanistes. Journal of medieval and humanistic studies,‎ (ISSN 2115-6360, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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