Miconia calvescens — Wikipédia

Miconia calvescens, appelé « cancer vert » à Tahiti, est une espèce d'arbre originaire du Mexique et d'Amérique centrale et du sud. Il fournit à Tahiti « un des cas les plus spectaculaires et catastrophiques d'invasion biologique d'une plante introduite dans un écosystème insulaire tropical »[1]. Cette espèce figure parmi les « Cent espèces envahissantes parmi les plus nuisibles du monde », liste établie par le groupe de spécialistes des espèces envahissantes (GSEE) de la Commission de la sauvegarde des espèces (CSE) de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Description[modifier | modifier le code]

Miconia émergeant d'une végétation dense

Aspect général[modifier | modifier le code]

C'est un arbuste ou un arbre de 6-8 mètres de haut[2] et jusqu'à 20 m en Nouvelle-Calédonie[réf. souhaitée].

Revers de feuille

Feuilles[modifier | modifier le code]

Les feuilles sont simples, opposées, décussées. Très rigides, épaisses, roulées, souvent en forme de cuillère, leurs trois nervures primaires sont arquées, les secondaires étant scalariformes. Très longues (jusqu'à 80 centimètres), elles sont facilement reconnaissables à leur revers pourpre. Les jeunes feuilles ont la face supérieure légèrement pubescente[2].

Fleurs[modifier | modifier le code]

Les inflorescences sont de grandes panicules blanches ou roses, un peu plus courtes que les feuilles[réf. souhaitée], qui comportent 1000 à 3000 petites fleurs tubulaires, dont la corolle se compose de 5 lobes arrondis. Le calice est couvert de poils étoilés[2].

La floraison et la fructification se font presque toute l'année[réf. souhaitée].

Infrutescence

Fruits[modifier | modifier le code]

Les fruits sont des baies pourpre noirâtre de 7 millimètres de diamètre, contenant chacun plus de 200 graines minuscules. Les fruits sont dispersés par les oiseaux (zoochorie)[2].

Écologie[modifier | modifier le code]

En Amérique centrale et en Amérique du Sud, la plante se développe en sous-bois des forêts tropicales jusqu’à 1800 m d'altitude.

Elle a envahi les deux tiers de Tahiti, où elle forme des fourrés denses monospécifiques, menaçant 70 plantes endémiques de l'île. Elle s'est aussi naturalisée à Hawaï, au Sri Lanka, dans le nord de l'Australie, à la Jamaïque et à Grenade (Antilles).

En Nouvelle-Calédonie, des individus en provenance de Papeete ont été introduits dans les années 1970[3] dans les hauts de Robinson (dans la commune de Mont Dore) en tant que plantes ornementales[2].

Tricot de sensibilisation en faveur de l'éradication du Miconia

Caractère envahissant[modifier | modifier le code]

Cette plante est redoutable par bien des aspects. D'abord sa croissance rapide (jusqu'à 150 centimètres par an), mais aussi sa tolérance aux conditions de lumière faible, sa capacité à produire de très nombreuses graines (jusqu'à 100 000 par inflorescence) et ce dès 4 ans et la longévité de ses graines, qui peuvent persister dans le sol pendant 10 ans[2].

En Nouvelle-Calédonie, le Code de l'environnement de la Province Sud interdit l’introduction dans la nature de cette espèce ainsi que sa production, son transport, son utilisation, son colportage, sa cession, sa mise en vente, sa vente ou son achat[4].

Méthodes de lutte[modifier | modifier le code]

Miconia calvescens peut être attaqué par des moyens :

  • mécaniques : arrachage en visant particulièrement les arbres reproducteurs ;
  • chimiques : herbicides à base de glyphosate ;
  • biologiques : avec le champignon phytopathogène, Colletotrichum gloeosporioides f. miconiae[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Miconia à Tahiti et en Nouvelle-Calédonie.
  2. a b c d e et f Groupe espèces envahissantes, Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Agence pour la prévention et l'indemnisation des calamités agricoles ou naturelles (APICAN), , 222 p., pp. 162-163
  3. Vanessa Hequet, Mickaël Le Corre, Frédéric Rigault, Vincent Blanfort, Les espèces exotiques envahissantes de Nouvelle-Calédonie, IRD, Institut de Recherche pour le Développement, , 87 p. (lire en ligne), p. 17, p. 44
  4. Code de l'environnement de la Province Sud, Nouméa, , 346 p. (lire en ligne), p. 147
  5. http://www.li-an.fr/jyves/Meyer_&_Tavaearii_2007_Fiche_Technique_Bioecologie_Protocole_lutte_Miconia.pdf

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]