Michel Barnier — Wikipédia

Michel Barnier
Illustration.
Michel Barnier en 2014.
Fonctions
Négociateur en chef de l'Union européenne chargé de la préparation des relations futures avec le Royaume-Uni

(1 an, 4 mois et 15 jours)
Président Jean-Claude Juncker
Ursula von der Leyen
Gouvernement Juncker
von der Leyen
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Fonction supprimée
Négociateur en chef chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni

(3 ans, 1 mois et 14 jours)
Président Jean-Claude Juncker
Gouvernement Juncker
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Fonction supprimée
Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services

(4 ans, 8 mois et 22 jours)
Président José Manuel Durão Barroso
Prédécesseur Charlie McCreevy
Successeur Elżbieta Bieńkowska
(Marché intérieur, Industrie, Entrepreneuriat et PME)
Jonathan Hill
(Stabilité financière, Services financiers et Union du marché des capitaux)
Député européen

(6 mois et 27 jours)
Élection 7 juin 2009
Circonscription Île-de-France
Législature 7e
Groupe politique PPE
Successeur Constance Le Grip
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche

(2 ans et 4 jours)
Président Nicolas Sarkozy
Premier ministre François Fillon
Gouvernement Fillon II
Prédécesseur Christine Lagarde
Successeur Bruno Le Maire
Ministre des Affaires étrangères

(1 an et 2 mois)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Jean-Pierre Raffarin
Gouvernement Raffarin III
Prédécesseur Dominique de Villepin
Successeur Philippe Douste-Blazy
Commissaire européen à la Politique régionale

(4 ans, 6 mois et 18 jours)
Président Romano Prodi
Gouvernement Commission Prodi
Prédécesseur Monika Wulf-Mathies
Successeur Jacques Barrot
Sénateur français

(2 ans et 1 jour)
Élection
Circonscription Savoie

(29 jours)
Élection 24 septembre 1995
Circonscription Savoie
Ministre délégué aux Affaires européennes

(2 ans et 15 jours)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Alain Juppé
Gouvernement Juppé I et II
Prédécesseur Alain Lamassoure
Successeur Pierre Moscovici
Ministre de l'Environnement

(2 ans, 1 mois et 11 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Édouard Balladur
Gouvernement Balladur
Prédécesseur Ségolène Royal
Successeur Corinne Lepage
Président du conseil général de la Savoie

(17 ans et 6 mois)
Prédécesseur Louis Besson
Successeur Hervé Gaymard
Député français

(4 ans, 10 mois et 8 jours)
Élection 12 juin 1988
Réélection 12 juin 1988
Circonscription 2e de la Savoie
Législature IXe et Xe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Proportionnelle par département
Successeur Hervé Gaymard

(2 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Savoie
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR

(7 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection 19 mars 1978
Réélection 21 juin 1981
Circonscription 2e de la Savoie
Législature VIe et VIIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Maurice Blanc
Successeur Proportionnelle par département
Conseiller général de la Savoie

(26 ans et 8 jours)
Circonscription Canton de Bourg-Saint-Maurice
Prédécesseur Alexis Borrel
Successeur Jacqueline Poletti
Biographie
Nom de naissance Michel Jean Barnier
Date de naissance (73 ans)
Lieu de naissance La Tronche (France)
Nationalité Française
Parti politique UDR (jusqu’en 1976)
RPR (1976-2002)
UMP (2002-2015)
LR (depuis 2015)
Diplômé de École supérieure de commerce de Paris

Michel Barnier
Présidents du Conseil départemental de la Savoie

Michel Barnier Écouter, né le à La Tronche (Isère), est un homme politique français.

Membre des principaux partis gaullistes successifs (UDR, RPR, UMP, LR), il s'engage en politique en 1973, d'abord en Savoie, puis au niveau national et européen. Il est élu député pour la première fois en 1978.

Après avoir été plusieurs fois ministre (Environnement, Affaires européennes, Affaires étrangères, Agriculture et Alimentation) et deux fois commissaire européen (Politique régionale puis Marché intérieur et Services financiers), il est à partir de 2016 négociateur en chef pour l'Union européenne chargé de mener les négociations liées au Brexit puis prend la tête de la force opérationnelle formée pour finaliser celles-ci et négocier les futures relations avec le Royaume-Uni.

Candidat au congrès des Républicains de 2021 pour l'élection présidentielle de 2022, il est éliminé à l'issue du premier tour, arrivant en troisième position avec 23,9 % des voix.

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Michel Barnier est le fils de Jean Barnier, patron d'une petite entreprise industrielle de gainerie[1],[2], savoyard et franc-maçon, et de son épouse, Denise Durand, une catholique de gauche pratiquante[3],[4] à l’origine d’une section en Haute-Savoie pour la Ligue contre la violence routière. Il est, en outre, le benjamin d'une fratrie de trois garçons[5],[6].

En janvier 1982, il épouse Isabelle Altmayer, avocate de formation. De 2007 à 2010, elle est chargée de mission auprès de Roselyne Bachelot quand Michel Barnier est ministre de l'Agriculture et de la Pêche. Depuis 2016, elle est responsable de la communication et de la recherche de fonds pour la fondation « La Vie au Grand Air », spécialisée dans la protection de l'enfance[7]. Elle est, par ailleurs, l'arrière-petite-fille du général Victor Altmayer[8], la petite-fille du général René Altmayer[8] et la sœur des producteurs Éric et Nicolas Altmayer[9].

Le couple a trois enfants. L'aîné, Nicolas Barnier, est engagé en politique. En 2017, il est collaborateur parlementaire de Grégory Besson-Moreau, député La République en marche. En 2019, il se présente sans succès aux élections européennes en Belgique pour le parti Mouvement réformateur (libéraux francophones) avec le soutien d'Emmanuel Macron[10],[11]. En 2021, il est chargé de mission à la présidence du Sénat[12],[7].

Formation[modifier | modifier le code]

Après des études secondaires au lycée Jean-Moulin d'Albertville puis au lycée du Parc à Lyon, Michel Barnier fait ses études supérieures à l’École supérieure de commerce de Paris, dont il sort diplômé en 1972 (dans la même promotion que Jean-Pierre Raffarin)[13]. Durant ses études à Paris, Michel Barnier est membre de la Conférence Olivaint[14],[15].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Débuts et ascension[modifier | modifier le code]

Michel Barnier se consacre ensuite à la politique, après avoir adhéré dès l'adolescence à l'UDR, le parti gaulliste, et été jeune cadre de l'Union des jeunes pour le progrès[13]. Il est successivement chargé de mission au cabinet de Robert Poujade, ministre de l'Environnement (1973-1974), conseiller général de Savoie pour le canton de Bourg-Saint-Maurice (1973-1999) — « plus jeune conseiller général de France à 22 ans »[13] —, chargé de mission au cabinet de Pierre Mazeaud, secrétaire d'État chargé de la Jeunesse et des Sports (1974-1976), conseiller technique au cabinet d'Antoine Rufenacht, secrétaire d'État auprès du Premier ministre (1976-1977), puis secrétaire d'État au Commerce et à l'Artisanat (1977-1978).

Il est élu député de la Savoie à l’issue des élections législatives de 1978. À 27 ans, il est le plus jeune député dans l'hémicycle[13].

En 1982, afin de reprendre le conseil général de la Savoie à la gauche, une entente politique prenant le nom d'Union pour la Savoie entre la droite et le centre est passée, sous l'égide, entre autres, de Michel Barnier, et procède à la distribution des investitures aux cantonales. Il devient alors le plus jeune président de conseil général de l'histoire de la Savoie[13].

Dès son élection à la présidence du conseil général, en , Michel Barnier s’engage avec le triple champion olympique Jean-Claude Killy dans la candidature et l'organisation des XVIe Jeux olympiques d'Albertville et de la Savoie, qui auront lieu en 1992.

En 1995, alors qu’il est au gouvernement, il est élu sénateur de la Savoie. Il est réélu en 1997 et quitte le Sénat après sa nomination comme commissaire européen en 1999[16].

Premières responsabilités ministérielles[modifier | modifier le code]

Ministre de l’Environnement[modifier | modifier le code]

Attentif aux questions écologiques, Michel Barnier engage dès 1986 une politique de protection de l’environnement en Savoie et publie le rapport parlementaire Chacun pour tous et cent propositions pour l’environnement (éditions Stock, 1990). Il est nommé ministre de l’Environnement du gouvernement Balladur en , et fait voter entre autres la loi Barnier, qui comprend notamment la création de la Commission nationale du débat public pour les grands projets d’infrastructures et instaure le début du principe de précaution. Cette loi institue également une fiscalité écologique, la taxe Barnier, afin de faire participer les passagers de transport maritime à la protection d’espaces protégés[17].

Ministre délégué aux Affaires européennes[modifier | modifier le code]

S'il avait soutenu Édouard Balladur lors de la campagne présidentielle de 1995, son rival victorieux Jacques Chirac le nomme malgré tout dans son gouvernement[13]. La construction européenne, autre engagement fort de sa carrière, le conduit au ministère délégué aux Affaires européennes de 1995 à 1997. À ce titre, il est le chef de la délégation française pour la négociation du traité d'Amsterdam[18]. Michel Barnier s’attache alors, au sein du gouvernement, à deux priorités : la présence française dans tous les pays d’Europe centrale, orientale et balte et l’explication de l’Europe aux citoyens[19].

Commissaire européen[modifier | modifier le code]

Nommé commissaire européen le , il a la responsabilité d’animer la politique régionale et de cohésion et est chargé, par ailleurs, de la réforme des institutions et de la Convention européenne sur l’avenir de l’Union. Lors du Conseil européen de Laeken, le , il est désigné avec son collègue António Vitorino pour représenter la Commission au sein du Présidium de la Convention sur l’avenir de l’Union présidée par Valéry Giscard d'Estaing. La Convention s’est fixée pour objectif d’élaborer une proposition de Constitution pour l’Union européenne, « la plus simple et lisible possible », qui lui permette de répondre aux enjeux de l’élargissement tout en renforçant sa dimension politique. C’est dans ce cadre que Michel Barnier se voit confier la présidence du groupe de travail sur la défense européenne.

En 2003, il fonde un club politique nommé « Nouvelle République », dont l'objectif est de faire dialoguer entre eux les décideurs politiques, les chefs d'entreprises et les membres de la société civile de tous bords et d'ouvrir le débat français aux idées européennes et internationales.

Retour au gouvernement français[modifier | modifier le code]

Ministre des Affaires étrangères[modifier | modifier le code]

Il est nommé ministre des Affaires étrangères dans le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin le , lors du remaniement après la défaite de la droite aux élections régionales des et .

L'enlèvement de deux journalistes, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, par un groupe terroriste en Irak, le conduit dans les pays du Proche-Orient en - , pour conduire, avec les services de l'État, les négociations afin d'obtenir leur libération qui a lieu après 124 jours de captivité, le . En tant que ministre des Affaires étrangères, il est également impliqué dans l'action diplomatique française visant la libération de Florence Aubenas. Celle-ci est libérée après 157 jours de captivité.

Non reconduit dans le gouvernement Dominique de Villepin en 2005, il est nommé au Conseil d'État à compter du , au tour extérieur par décret du .

Ministre de l'Agriculture[modifier | modifier le code]

Michel Barnier et Colin Powell en 2004.

En , il devient vice-président du groupe Mérieux Alliance (holding regroupant un ensemble de sociétés dans le domaine de la biologie). Aux côtés d'Alain Mérieux, il est chargé d'animer les relations avec les grands organismes de santé internationaux, les instances économiques et financières, les acteurs du développement mondial. Il quitte ses fonctions en , lors de son retour au gouvernement.

En 2006, Michel Barnier est également conseiller spécial du président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso. Il présente le au Conseil européen un rapport proposant la création d’une force européenne de protection civile[20].

Il est membre du groupe Amato, qui permet de rédiger un projet du traité modificatif jusqu'au .

Devenu le conseiller politique de l'UMP, il se rapproche de Nicolas Sarkozy et lui apporte son soutien lors de la campagne pour l'élection présidentielle en 2007.

Le , il est nommé, à la suite des élections législatives, ministre de l'Agriculture et de la Pêche du deuxième gouvernement François Fillon.

Il est également vice-président du Parti populaire européen (PPE). Il est réélu à cette fonction fin avec l'Irlandaise Lucinda Creighton.

Député européen[modifier | modifier le code]

Le , il annonce qu'il sera candidat aux élections européennes de 2009, et le , le conseil national de l'UMP le désigne comme tête de liste pour la circonscription Île-de-France, avec Rachida Dati en deuxième position sur sa liste. Celle-ci arrive en tête en réunissant 29,60 % des voix[21]. Après son élection comme député européen, il devient président de la délégation française au groupe du PPE.

Commissaire européen au marché intérieur[modifier | modifier le code]

Michel Barnier et Angela Merkel en 2009.

De 2010 à 2014, il est commissaire européen au Marché intérieur et aux Services.

Il est candidat à la candidature au sein du PPE afin de mener la liste du parti aux élections européennes de 2014 et donc de briguer le poste de président de la Commission européenne en cas de victoire. Il est toutefois battu par l'ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker[22]. Peu après sort l'ouvrage Se reposer ou être libre, qui décline le projet européen qu'il avait prévu en cas de victoire, puis il se déclare en candidat pour être tête de liste UMP lors des élections régionales dans la future Auvergne-Rhône-Alpes en [23]. Le , c'est finalement Laurent Wauquiez, secrétaire général de l'UMP, qui lui est préféré par la commission d'investiture du parti[24]. Il soutient Bruno Le Maire pour la primaire française de la droite et du centre de 2016[25].

Conseiller spécial européen[modifier | modifier le code]

En , il est nommé par Jean-Claude Juncker conseiller spécial pour la politique de défense et de sécurité auprès de la Commission européenne. Le , Jean-Claude Juncker le nomme négociateur en chef responsable du groupe de travail de la Commission chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni au titre de l'article 50 du traité sur l'Union européenne. Au vu des résultats du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, Michel Barnier est chargé de préparer et diriger les négociations sur les conditions du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne. Il entre en fonctions le [26]. Il ambitionne à nouveau de briguer la fonction de président de la Commission européenne[27].

En 2016, la juge d’instruction française Sabine Kheris demande le renvoi devant la Cour de justice de la République de Michel Barnier, Dominique de Villepin et Michèle Alliot-Marie. Anciens ministres, ils sont suspectés d'avoir permis l'exfiltration des mercenaires responsables de l'attaque contre le camp de Bouaké en 2004, faisant neuf morts parmi les soldats français. L'opération aurait visé à justifier une opération de riposte contre le gouvernement de Laurent Gbagbo dans le cadre de la crise en Côte d’Ivoire de 2004[28]. Le , la commission des requêtes de la Cour de justice de la République rend son avis indiquant l’abandon des poursuites, rien ne montrant, après enquête, l’implication des anciens ministres[29].

Au cours de l’année 2019, Michel Barnier est pressenti au sein de La République en marche pour la présidence de la Commission européenne, mais la fonction revient finalement à l’Allemande Ursula von der Leyen[30]. Après l’échec de la candidature de Sylvie Goulard, proposée par Emmanuel Macron, le secrétaire général de la présidence de la République française, Alexis Kohler, propose à Michel Barnier de redevenir commissaire européen à la condition qu’il quitte le PPE pour adhérer à Renew Europe, mais ce dernier décline l’offre[31],[32].

Négociateur de l'Union européenne lors du Brexit[modifier | modifier le code]

Michel Barnier lors du vote du Parlement européen sur l’accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, le .

Le , à l'approche du Brexit, Michel Barnier est nommé pour un an à la fonction de représentant de l'UE chargé de la future relation avec le Royaume-Uni. Il est dans le même temps pressenti pour devenir commissaire européen mais Ursula von der Leyen se montre réticente à cette idée en raison de son poids politique et Emmanuel Macron du fait de son appartenance au PPE[33].

Candidature au congrès des Républicains de 2021[modifier | modifier le code]

À partir de début 2021, il manifeste des ambitions pour la présidence de la République française. Dans cette perspective, il s'entoure d'Arnaud de Montlaur ancien tradeur qui a supervisé le financement de la campagne de François Fillon, pour la levée des fonds auprès de donateurs[34],[35] . Il fonde et prend la présidence d’un cercle de réflexion, nommé « Patriotes et européens », réunissant une quarantaine de députés et sénateurs LR pour réfléchir aux enjeux de souveraineté, économique notamment[36]. Le Canard enchainé affirme qu’il approche des personnalités de droite afin de leur proposer des ministères au sein de son gouvernement en échange de leur soutien, offrant notamment à François Baroin la fonction de Premier ministre[37]. Le , au JT de 20 heures de TF1, il annonce être candidat à l’élection présidentielle de 2022[38].

Il souhaite notamment un moratoire de trois à cinq ans sur l'immigration dans l’Union européenne, à l'exception des étudiants et des demandeurs d'asile, pour pouvoir étudier les problèmes liés à l'immigration en France[39]. En , il publie l’ouvrage La Grande Illusion : journal secret du Brexit (2016-2021), qui retrace les négociations qu'il a menées en tant que négociateur en chef de l'UE lors du Brexit[40] ; la même année, le livre est traduit en anglais et en espagnol[41]. En , il prône une « souveraineté juridique » de la France[42], un « bouclier constitutionnel » temporaire sur les questions de migrations, afin d'éviter que les dirigeants français ne soient « menacés en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire », ce qui selon Le Monde constitue une mise en cause des fondements de l'Union européenne[43],[44]. Il affirme qu'en matière d'immigration « si on ne change rien, il y aura d’autres Brexit »[45]. Il propose de « stopper immédiatement les régularisations, limiter rigoureusement le regroupement familial, réduire l'accueil des étudiants étrangers et l’exécution systématique de la double peine »[46]. Concernant les questions économiques, il souhaite le recul de l'âge de la retraite de 62 à 65 ans, l’augmentation de la durée hebdomadaire du temps de travail et la création d'une aide sociale unique remplaçant les aides sociales et conditionnée à une disponibilité du bénéficiaire, notamment pour « effectuer des activités utiles à la collectivité ou en entreprise »[46].

En , s’il reste derrière Xavier Bertrand et Valérie Pécresse dans les intentions de vote pour la présidentielle avec environ 10 % des voix au premier tour, il est celui qui collecte le plus de signatures d’élus LR en vue du congrès du parti. Contrairement à ses deux principaux concurrents, il bénéficie du fait de n’avoir jamais quitté LR, en proie à des difficultés électorales[47]. Au premier tour du congrès LR, le , il arrive en troisième position avec 23,93 % des voix, derrière Éric Ciotti (25,59 %) et Valérie Pécresse (25,00 %). En vue du second tour, il appelle à voter pour Valérie Pécresse[48]. Après la victoire de cette dernière (60,95 %), il devient son conseiller international[49]. Le , Valérie Pécresse est éliminée au premier tour de l'élection présidentielle en obtenant seulement 4,78 % des suffrages exprimés soit le plus faible score réalisé par la droite traditionnelle lors d'un tel scrutin sous la Ve république[50]. Le lendemain, Michel Barnier affirme au micro de France Inter qu'il votera « pour Emmanuel Macron sans état d'âme » au second tour[51], ne se reconnaissant pas dans les thèses de l'extrême-droite[52].

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Au gouvernement[modifier | modifier le code]

  • -  : ministre de l'Environnement
  • -  : ministre délégué aux Affaires européennes
  • -  : ministre des Affaires étrangères
  • -  : ministre de l'Agriculture et de la Pêche

Au Parlement français[modifier | modifier le code]

  • -  : député de la Savoie
  • -  ; -  : sénateur de la Savoie

Au niveau européen[modifier | modifier le code]

  • -  : commissaire européen à la Politique régionale
  • -  : député européen, président des députés européens PPE élus en France
  • -  : commissaire européen au Marché intérieur et aux Services
  • -  : négociateur en chef chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni
  • -  : chef de la force opérationnelle chargée de la finalisation des négociations, des travaux préparatoires liés à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ainsi que de la préparation et de la conduite des négociations sur les relations futures avec le Royaume-Uni

Au niveau local[modifier | modifier le code]

Au sein de partis politiques[modifier | modifier le code]

  • À partir de 1984 : secrétaire général au RPR, chargé des élus départementaux
  • Jusqu’en 1999 : membre du bureau politique du RPR
  • À partir de 2003 : président fondateur du club Nouvelle République
  • À partir de 2006 : conseiller politique de Nicolas Sarkozy
  • À partir du  : vice-président du Parti populaire européen
  • À partir de 2008 : conseiller politique à l'UMP

Synthèse des résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année Parti Circonscription 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Issue
1978 RPR 2e de la Savoie 22 016 49,05 1er 26 154 54,37 Élu
1981 22 665 55,33 1er Élu
1988 27 871 64,20 1er Élu
1993 27 652 60,16 1er Élu

Élections européennes[modifier | modifier le code]

Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où il est tête de liste.

Année Parti Circonscription Voix % Rang Sièges obtenus
2009 UMP (NC-LGM) Île-de-France 828 172 29,60 1er
5  /  13

Autres[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Vive la politique,
  • Le défi écologique, chacun pour tous,
  • L'Atlas des risques majeurs,
  • Vers une mer inconnue,
  • Notre contrat pour l'alternance,
  • Sortir l'Europe des idées reçues, Librairie Académique Perrin, , 182 p. (ISBN 978-2262023645)
  • L'Atlas pour un monde durable,
  • L'Europe cartes sur table, Acropole Belfond, , 142 p. (ISBN 978-2735703029)
  • Se reposer ou être libre, Gallimard, , 240 p. (ISBN 978-2070144907)
  • La Grande Illusion : journal secret du Brexit (2016-2020), Gallimard, , 543 p. (ISBN 978-2072880018)

Distinctions honorifiques[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Médiatiques[modifier | modifier le code]

Nominations annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Michel Barnier, une vie entre la Savoie et Paris », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. François Forray, Angela Caprioglio et Michel Poët, Le cœur à l'ouvrage. L'émigration piémontaise en Savoie, Daniela Piazza Editore, (ISBN 88-7889-165-7, lire en ligne), p. 180
  3. « Savoyard, gaulliste et Européen... Qui est Michel Barnier, le Mister Brexit de l'Europe ? », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Christine Ockrent, « Who is Michel Barnier? Meet the EU's chief Brexit negotiator », Prospect,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Michel Barnier: "On ne peut pas devenir président de la République sans aimer les arbres" », sur parismatch.com (consulté le )
  6. Prisma Média, « Michel Barnier : ce Nöel tragique qu'il n'oubliera jamais », sur Gala.fr (consulté le ).
  7. a et b Camille Lorgnier, « Qui est Isabelle Altmayer, celle qui partage la vie de Michel Barnier ? », sur ohmymag.com, (consulté le )
  8. a et b « Biographie Claude Altmayer », Who's Who in France, (consulté le )
  9. Clémence Leroy, « Michel Barnier : qui est sa femme, Isabelle Altmayer ? », Femme actuelle, (consulté le )
  10. « Nicolas Barnier: «Avant d’être un fils, je suis un candidat comme un autre» », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  11. Le Point magazine, « Européennes : le fils de Michel Barnier candidat en Belgique », sur Le Point, (consulté le )
  12. « Qui est Nicolas Barnier, l’assistant parlementaire de Grégory Besson-Moreau qui rejoint aujourd’hui le Sénat ? », sur Journal L'Est Éclair abonné, (consulté le )
  13. a b c d e et f Sarah Belouezzane et Solenn de Royer, « Election présidentielle 2022 : Michel Barnier, celui qui « coche toutes les cases » mais reste peu connu en France », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  14. Olivaint, « Les Anciens de la Conférence Olivaint », sur Conférence Olivaint (consulté le )
  15. David Colon, « Les jeunes de la Conférence Olivaint et l'Europe, de 1919 à 1992 », dans Histoire@Politique no 10 « Jeune Europe, jeunes d'Europe», 2010.
  16. « Michel Barnier », sur senat.fr (consulté le ).
  17. Douanes. Une taxe qui fait des vagues, letelegramme.fr, 28 novembre 2015
  18. Coulisses, Bruxelles. Le traité d'Amsterdam au propre, liberation.fr, 26 septembre 1997
  19. « Michel Barnier », sur Michel Barnier - Site officiel (consulté le )
  20. (en) « The Commissioners - Profiles, Portfolios and Homepages », sur ec.europa.eu (consulté le ).
  21. « Résultats des élections européennes 2009 », sur interieur.gouv.fr (consulté le )
  22. « Michel Barnier évincé de la course à la présidence de la Commission Européenne », sur leprogres.fr, (consulté le ).
  23. « Michel Barnier candidat à la future région Rhône-Alpes / Auvergne », sur lamontagne.fr, (consulté le ).
  24. « Régionales : privé de primaire en Ile-de-France, Guaino menace de quitter l'UMP », sur Le Figaro, (consulté le ).
  25. Dominique Gerbaud, « Michel Barnier : « J’ai choisi Bruno Le Maire pour 2017 », sur la-croix.com, .
  26. « Le Président Juncker nomme Michel Barnier Négociateur en chef chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni au titre de l'article 50 du TUE », sur europa.eu, .
  27. George Parker et Alex Barker, « Rencontre avec les deux négociateurs du Brexit », Le nouvel économiste,‎ (lire en ligne).
  28. « Soupçons sur la Cour pénale internationale », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. « Bombardement de Bouaké : Alliot-Marie, Villepin et Barnier échappent aux poursuites », sur Europe 1, (consulté le )
  30. « LREM pousse l'option Barnier pour la présidence de la Commission... », sur publicsenat.fr, (consulté le ).
  31. « Après l'affaire Goulard, Barnier dans tous les esprits », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  32. « Commission européenne: approché par l’Élysée, Barnier a refusé la proposition », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  33. « Remplacer Sylvie Goulard à Bruxelles : Thierry Breton favori de Macron… au risque d'un conflit d'intérêts », sur Marianne, (consulté le )
  34. « Arnaud de Montlaur, le leveur de fonds que la droite s’arrache », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  35. « Arnaud de Montlaur, le banquier de Michel Barnier », sur lejdd.fr, (consulté le )
  36. « Michel Barnier présidera un groupe de réflexion », sur ouest-france.fr/, .
  37. « La mare au canards », Le Canard enchainé,‎ , p. 2.
  38. « L'ancien commissaire européen Michel Barnier annonce être "candidat à la présidentielle" de 2022 », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  39. « Michel Barnier suggère un «moratoire» de 3 à 5 ans sur l’immigration en Europe », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  40. (en) Elisa Braun et Paul Dallison, « Barnier the Brexiteer? French candidate gets tough with EU on campaign trail », sur politico.eu,
  41. Charles Jaigu, « Michel Barnier, la petite musique du Joe Biden de la droite », Le Figaro Magazine,‎ , p. 36-38 (lire en ligne).
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