Michel-François d'Ailly — Wikipédia

Michel-François Dailly
Illustration.
Portrait de Michel-François Dailly, vers 1789.
Fonctions
Député aux États généraux de 1789
Député à l'Assemblée constituante de 1789
Sénateur au Sénat conservateur
Biographie
Nom de naissance Dailly
Date de naissance
Lieu de naissance Rocquencourt
Date de décès (à 75 ans)
Lieu de décès Paucourt
Nationalité français

Michel-François Dailly, écrit aussi par coquetterie Michel-François d'Ailly[1],[2], est un homme politique français né à Rocquencourt (dans l'ancienne province d'Île-de-France et dans l’actuel département des Yvelines) le et mort le à Paucourt dans le Loiret[3].

D'Ailly exerça des mandats de député du Tiers état aux États généraux de 1789, à l'Assemblée constituante de 1789 (-) et de sénateur durant le Consulat.

Biographie[modifier | modifier le code]

Michel-François Dailly naît à Rocquencourt le [1],[4]. Fils d'un garde des plaisirs du roi, autrement dit d'un garde-chasse, issu d'une longue lignée de riches laboureur franciliens, il entre très jeune dans l'administration des finances et publie plusieurs mémoires sur des questions de finances, d'économie politique et d'agriculture, travaux qui lui valent l'amitié de Turgot, de Franklin, d'Ormesson, de Malesherbes et de Necker. Il rédige conjointement avec eux plusieurs Mémoires sur les finances, l'agriculture et l'économie politique[5].

Il devient successivement secrétaire du garde des Sceaux en 1765, premier commis des finances en 1772, directeur général des vingtièmes en 1774, directeur du département des impositions de 1777 à 1782, procureur syndic de l'Assemblée provinciale de l'Île-de-France en 1787, conseiller d'État en 1788[6].

Il est membre de plusieurs sociétés d'agriculture, notamment de celle de Rouen, de celle de Paris, où il occupe le rôle d'associé ordinaire entre 1763 et 1793 et de membre du bureau en 1785[7], ainsi que de la société royale d'agriculture.

En 1789, à l'âge de 64 ans, il est sollicité pour se présenter comme député aux États généraux de 1789. Du 16 au à Chaumont-en-Vexin se tient l'assemblée générale des trois ordres pour les bailliages de Chaumont-en-Vexin et de Magny-en-Vexin. Elle procède à l'élection de quatre députés. D'Ailly est l'un des deux députés du Tiers état élus[8].

Le à Versailles, alors que les négociations traînent entre le Tiers état et les deux autres ordres, il est élu doyen à l'unanimité. Il démissionne deux jours plus tard.

Il fait de nombreuses interventions à l'Assemblée nationale, entre et . Lors de la séance du , il fait notamment décréter que tous les députés feraient don de leurs boucles d'argent à titre de contribution patriotique[9].

Après la séparation de la Constituante, il est candidat du groupe des modérés, dit club de la Sainte-Chapelle, aux fonctions d'administrateur du département de la Seine. Élu le , il démissionne le , et opère une prudente retraite.

Les consuls l'en tirent le 3 nivôse an VIII pour le nommer membre du Sénat conservateur : plus ancien des premiers membres, il siège en tant que président lors de la première séance le 4 nivôse an VIII.

Il meurt huit mois plus tard, le (2 fructidor an VIII), au cours d'un séjour à Paucourt (Loiret), chez son parent et voisin Jean-Baptiste Petit des Roziers, dans sa propriété de Belebat.

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

La ville de Magny-en-Vexin a donné le nom de Dailly à un boulevard.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Jacques Dupâquier, Ainsi commença la Révolution... Campagne électorale et cahiers de doléances de 1789 dans les bailliages de Chaumont-en-Vexin et Magny-en-Vexin, Pontoise, Société historique et archéologique de Pontoise, du Val-d'Oise et du Vexin, , 545 p. (ISBN 2-907912-01-1), p. 479
  2. Dupâquier explique : « c'était par coquetterie et goût de la particule que notre député se faisait appeler « d'Ailly » (tout comme son illustre contemporain Danton, qui signait encore « d'Anton » au début de la Révolution). »
  3. Source : registre d'état civil de Paucourt (archives du Loiret en ligne).
  4. Dupâquier évoque un acte de baptême du 29 septembre, mais le registre des baptêmes montre qu'il s'agit d'une erreur.
  5. Alphonse de Beauchamp et Étienne Psaume, Biographie moderne, ou, Galerie historique, civile, militaire, politique, littéraire et judiciaire contenant les portraits politiques de Français de l'un et de l'autre sexe, morts ou vivants, qui se sont rendus plus ou moins célèbres, depuis le commencement de la Révolution jusqu'à nos jours, par leurs talents, leurs emplois, leurs malheurs, leur courage, leurs vertus ou leurs crimes, vol. 1, Paris, Alexis Eymery ; Delaunay, , 2e éd., 400 p. (lire en ligne), p. 325
  6. Helvétius, Correspondance générale d'Helvétius, édition critique préparée par Peter Allan, Alan Dainard, Thérèse Inguenaud, Jean Orsoni et David Smith, University of Toronto Press, 1981, page 143, note 4 (sur lettre 816). (ISBN 0802042856), 9780802042859.
  7. « CTHS - DAILLY François-Michel dit (ou D'AILLY) », sur cths.fr (consulté le )
  8. Les deux députés du Tiers état sont élus le 19 : le premier, Jean-Nicolas Bordeaux, est élu au 3e tour, par 32 voix sur 60 ; le deuxième, Michel-François Dailly (absent), est élu au 3e tour, par 42 voix. Puis Nicolas-Philippe Santerre est élu suppléant de Dailly, par 56 voix. Quelques jours plus tard, Michel-François Dailly, « conseiller d'État, demeurant à Paris rue Louis-le-Grand, paroisse Saint-Roch », donne procuration à son suppléant, pour prêter serment en son nom et accepter la dite députation.
  9. Dictionnaire des Parlementaires Français comprenant tous les membres des Assemblées Françaises et tous les Ministres Français depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889, Paris, 1889-1891 (lire en ligne), p. 26

Voir aussi[modifier | modifier le code]