Messagers de l'islam — Wikipédia

Pour l'islam, un messager (arabe : رسول rasūl, pl. رسل rusul) est un prophète envoyé par Dieu avec une Révélation, un Message. Le dernier est Mahomet, ainsi nommé rasûl Allah, "envoyé de Dieu" dans la shahada[1].

La différence entre Messager et Prophète[modifier | modifier le code]

L'islam est une religion qui s'inscrit dans un modèle d'histoire "d’annonces successives transmises par des prophètes à des peuples qui restent globalement sourds à l’invitation qui leur est faite de reconnaître leur Seigneur et de se laisser guider par Lui"[2]. Le premier terme utilisé pour les désigner Nabî est un emprunt à l’araméen et désigne un prophète. Le second terme est celui de Rasul, "messager"[2]. Ce terme est tardivement appliqué à Mahomet[2].A la Mecque, Mahomet est un nadhir ("avertisseur de jugement"). Cette récupération de termes bibliques, comme rasul, pourrait être liée à son arrivée à Médine, ville possédant une présence juive[3].

Cette polarisation dans les rôles des prophètes existe déjà dans le monde chrétien. Pour Chéno, "une piste pourrait s’ouvrir si on voulait rapprocher l’arabe nabî et rasûl du grec chrétien correspondant, prophètès et apostolos"[4],[5]

Messagers de l'islam[modifier | modifier le code]

Selon le Coran, Dieu envoya de nombreux prophètes à l'humanité. Parmi eux, certains reçurent par Révélation un ou plusieurs Livres, tels que Abraham, Moïse, David, Jésus, et Mahomet[6] ; Sont aussi considérés comme des Rusul, sans que soit conservé un livre : Noé, Ismaël, Lot, Hûd, Ṣâliḥ et Shu‘aïb[2]. L’ismaélisme a développé l'idée d'une supériorité des rusul sur les nabi[4]. Pour certains auteurs musulmans, Alexandre le Grand, eu égard à sa puissance sur terre, était soit un nabi soit un rasul[7].

Les rusul législateurs[8] sont :

Les prophètes auxquels le Coran attribue la dignité de rasūl sont au nombre de neuf[8] :

Par extension, dans une composition non-musulmane, le terme rasul est aussi employé pour désigner Mani, Bouddha et Zoroastre[9].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dominique Sourdel et Janine Sourdel-Thomine, Vocabulaire de l'islam, Presses Universitaires de France, 2013, "envoyé"
  2. a b c et d François Déroche, "Chapitre III - L’enseignement du Coran", dans Le Coran (2017), p.46 -68.
  3. Olivier Hanne. "Mahomet : une biographie à plusieurs lectures". Moyen-Orient, 2013, pp.86-91.
  4. a et b Rémi Chéno, "Prophétie biblique et prophétie coranique" dans Nouvelle revue théologique 2010/3 (Tome 132), p. 434-447.
  5. Glen Bowersock, « Les anges païens de l’Antiquité tardive. Conférence Michonis », La lettre du Collège de France, no 38,‎ , p. 44 (ISSN 1628-2329, DOI 10.4000/lettre-cdf.1856, lire en ligne, consulté le )
  6. Glasse, C., Concise Encyclopedia of Islam, Messenger.
  7. Aboubakr Chraïbi (2017). "Cinq super-héros de l’islam ou le rêve de science et d’éternité". Diogène, 2017/1 (n° 257), p. 67–88.
  8. a et b Wensick, A.J., “Rasūl”, dans Encyclopédie de l’Islam (consultée le 18 juin 2016).
  9. Tardieu, Michel (1996). « La chaîne des prophètes ». Cahiers d’Asie centrale, 1/2, 327–366.