Mercure (timbre) — Wikipédia

Mercure
Mercure 50 c, légende « POSTES FRANÇAISES ».
Pays
Année d'émission
1938
Année de retrait
1945
Valeur faciale
1 à 75 c
Description
Visage du dieu Mercure
Impression
Dentelure
14 x 13½

Le type Mercure est un timbre d'usage courant utilisé en France et qui représente Mercure, dieu du commerce dans la mythologie romaine.

Il est mis en service en 1938, repris sous le régime de Vichy ; il est temporairement réimprimé à la Libération.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1938, pour se conformer aux changements de tarif de l'année précédente[1] et pour remplacer le type Paix dont le dessin n'a pas convaincu, il est décidé que de nouveaux types réalisés en typographie seront mis en circulation : une nouvelle version de Cérès pour les fortes valeurs, le type Iris pour les valeurs médianes et un autre type inspiré de la mythologie pour les plus faibles valeurs ; ce dernier est gravé à l'effigie de Mercure, le dieu du commerce. Les très fortes valeurs faciales sont, pour leur part, réservées à des timbres gravés en taille-douce[2].

Les timbres sont imprimés avec la légende « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE » de 1938 à 1942, époque où ils sont retirés de la vente au profit du même type avec la légende « POSTES FRANÇAISES » et dans de nouvelles valeurs, à l'initiative du régime de Vichy[2],[1].

En , pour parer à une éventuelle pénurie, les timbres au type Mercure de la série précédente, avec la légende « POSTES FRANÇAISES », reçoivent en surcharge noire les lettres « RF » (République française). Cette surcharge est apposée dans le coin supérieur gauche du timbre, se superposant à l'ancienne légende ; le travail est réalisé dans l'atelier du timbre sur les stocks qu'il possède[1]. Ces timbres provisoires circulent quelques mois avant d'être remplacés par de nouveaux types, notamment la Marianne de Gandon[2].

Description[modifier | modifier le code]

Dessinés et gravés par Georges Hourriez[3], les timbres sont imprimés en typographie rotative par feuilles de cent. Mesurant 20 × 24 mm, ils sont dentelés 14 x 13½[4].

La tête de Mercure y est figurée de face. Le dieu est pourvu de deux attributs distinctifs, la pétase ailée et le caducée brandi à hauteur du visage[5].

Légende « République française »[modifier | modifier le code]

Image externe
25 c, vert, légende « République française ». sur wikitimbres.fr
Émissions de 1938-1942
Valeur faciale Couleur Émission Retrait Tirage
5 c rose 30/10/1938 07/02/1942 216 000 000
10 c bleu 17/10/1938 07/02/1942 450 000 000
15 c orange 08/12/1938 01/06/1939 118 000 000
20 c lilas 17/10/1938 02/03/1942 200 000 000
25 c vert 01/11/1938 15/05/1941 240 000 000
1 c olive 15/05/1939 07/02/1942 41 415 000
2 c vert foncé 09/03/1939 07/02/1942 50 930 000
15 c brun 03/04/1939 18/02/1941 61 320 000
30 c rouge 22/02/1939 23/10/1943
40 c violet 17/02/1939 23/10/1943 398 817 984
45 c vert-jaune 17/01/1939 15/05/1941 56 544 000
50 c bleu foncé 24/06/1939 15/05/1941 92 670 000
60 c rouge-orange 14/03/1939 16/04/1942 65 570 000
70 c lilas-rose 17/01/1939 02/13/1942
75 c brun-rouge 14/08/1939 02/03/1942 88 000 000
50 c vert 25/01/1941 02/03/1942 65 095 000
50 c sur 75 c brun-rouge 15/04/1941 22/09/1941 12 800 000
50 c turquoise 07/02/1942 25/05/1943 125 717 000

Les 20 (lilas), 30 (rouge), 40 (violet), 50 (turquoise) et 60 c (rouge-orange) existent en timbres préoblitérés[6].

Légende « Postes françaises »[modifier | modifier le code]

Image externe
40 c, violet, légende « Postes françaises ». sur timbres-de-france.com
Émission de 1942
Valeur faciale Couleur Émission Retrait Tirage
10 c outremer 01/12/1942 25/05/1943 225 976 992
30 c rouge 15/12/1942 12/05/1943 54 805 000
40 c violet 15/12/1942 12/05/1943 77 365 000
50 c turquoise 06/08/1942 12/05/1943 504 392 992

Le 40 c (violet) existe en timbre préoblitéré[6].

Timbres de la Libération[modifier | modifier le code]

Image externe
30 c, rouge, surcharge « RF ». sur wikitimbres.fr
Émission de 1944
Valeur faciale Couleur Émission Retrait Tirage
10 c outremer 27/11/1944 12/05/1945 29 700
30 c rouge 27/11/1944 12/05/1945 36 000 000
40 c violet 27/11/1944 12/05/1945 13 600 000
50 c turquoise 27/11/1944 12/05/1945 4 390 000

Outre l'émission de l'atelier du timbre, plusieurs types de timbres dont le Mercure sont surchargés dans des villes de province à partir des stocks des bureaux de poste ; ce sont les « timbres de la Libération ». Sur les 132 surcharges recensées, seules quinze sont officiellement reconnues par l'administration des Postes[7]. Elles affectent des aspects très variables, mais il s'agit le plus généralement des lettres « RF » (République française) qui barrent plus ou moins complètement le timbre[8].

À Lorient, ce sont les Allemands qui tiennent encore la poche de Lorient qui surchargent « FESTUNG LORIENT » (forteresse de Lorient) le timbre à 10 c (outremer) à la demande de philatélistes[9].

« Faux de Londres »[modifier | modifier le code]

Également appelés « faux de l'Intelligence Service », des timbres appartenant à plusieurs types dont deux au type Mercure (25 et 30 c) sont imprimés à Londres par Waterlow and Sons (en) avant 1942 mais ne sont qu'exceptionnellement connus sur lettre. En effet, ces timbres très bien imités sont destinés à affranchir des courriers et des tracts de propagande diffusés en France et, par sécurité, très peu d'entre eux sont conservés par leurs destinataires[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Delcampe magazine 2016, p. 12.
  2. a b et c « L'histoire de la série », sur timbre-mercure.fr (consulté le ).
  3. « Quelques timbres fameux que l'on doit à Georges Hourriez », Timbres magazine, no 170,‎ , p. 35-37.
  4. Jean-François Brun (dir.) et Annette Apaire, Le Patrimoine du timbre-poste français, vol. I, Flohic, , 928 p. (ISBN 978-28423-4035-3), p. 234.
  5. Delcampe magazine 2016, p. 10.
  6. a et b « Les préoblitétés », sur timbre-mercure.fr (consulté le ).
  7. Robert Abita, « Timbres de la Libération : 3- Classement et bibliographie », sur francephilatelie.com (consulté le ).
  8. Adrien Aron, Les Secrets de la philétélie, Calmann-Lévy, , 222 p., p. 132.
  9. Jean Goanvic, « Les poches de l'Atlantique et de Dunkerque - Lorient », sur histoire-et-philatelie.fr (consulté le ).
  10. Michel Melot, « Que sont devenus les courriers clandestins de Londres ? », Timbres magazine, no 122,‎ , p. 24-33.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Mercure, dieu philatélique », Delcampe magazine, no 2,‎ , p. 10-14.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]