Mer du Japon — Wikipédia

Mer du Japon
Bathymétrie de la mer du Japon.
Bathymétrie de la mer du Japon.
Géographie humaine
Pays côtiers Drapeau de la Corée du Nord Corée du Nord
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Drapeau du Japon Japon
Drapeau de la Russie Russie
Géographie physique
Type Mer marginale
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 39° 48′ nord, 134° 30′ est
Subdivisions Détroit de Corée, baies de Corée orientale et de Toyama, détroit de Tsugaru, golfe de Pierre-le-Grand et détroit de Tatarie
Superficie 978 000 km2
Longueur 2 254 kmVoir et modifier les données sur Wikidata
Profondeur
· Moyenne 1 752 m
· Maximale 3 742 m
Volume 1,6 M km3Voir et modifier les données sur Wikidata
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Mer du Japon
Mer du Japon

Nom chinois
Chinois 日本海
Traduction littérale mer du Japon (origine du Soleil)
Nom japonais
Kanji 日本海
Hiragana にほんかい
Nom coréen
Hangeul 동해 ou 조선동해
Nom mandchou
Mandchou ᡩᡝᡵᡤᡳ
ᠮᡝᡩᡝᡵᡳ

dergi mederi
Nom russe
Russe Япо́нское мо́ре
Romanisation iaponskoïe more

La mer du Japon est une mer bordière de l'océan Pacifique Nord. Elle est entourée à l'ouest-sud-ouest par la péninsule coréenne, au nord par la côte continentale russe, au nord-nord-est par l'île Sakhaline, à l'est-nord-est par l'île japonaise de Hokkaidō, au sud-est par Honshū et au sud-sud-ouest par Kyūshū et Jeju-do. Elle est aussi appelée « mer de l'Est » en Corée du Sud (en coréen : 동해) et « mer orientale de Corée » en Corée du Nord (조선동해). La mer inclut dans ses eaux le détroit de Corée, le détroit de Tsugaru et le détroit de Tatarie.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Au cours des siècles, cette mer s’est appelée « mer de l’Est », « mer de Corée », « mer du Japon », ou encore « mer Orientale ». Dans la majorité des pays, la désignation usuelle est aujourd'hui « mer du Japon », et ce depuis au moins 1787[1]. C'est le cas au Japon où elle est appelée Nihonkai (日本海?), en Chine — Rìběnhǎi (日本海) — et en Russie — Iaponskoié morié (Япо́нское мо́ре). Cependant, en république de Corée elle est nommée « mer de l’Est » (동해, 東海, Donghae), et en république populaire démocratique de Corée, « mer orientale de Corée » (조선동해, 朝鮮東海, Joseon Donghae).

Le nom de « mer du Japon », retenu par l’Organisation hydrographique internationale, est devenu officiel en 1928. Les Coréens dénoncent cette appellation décidée à l’occasion de la conférence de Monaco, déplorant de n’avoir pu y participer en tant que nation indépendante, le pays étant sous occupation japonaise à cette époque. L’appellation de la mer du Japon est l’un des thèmes de revendication des patriotes coréens, qui tentent depuis l’après-guerre de faire changer l'usage international.

Selon l’argumentation coréenne[2] :

  • de plus en plus de médias et cartographes commencent à utiliser la double appellation mer du Japon/mer de l’Est pour rester neutre ;
  • l’ONU dans sa résolution III/20 sur la standardisation des noms géographiques et l’Organisation hydrographique internationale dans sa résolution A.4.2.6. recommandent l'utilisation de la double appellation en cas de conflit entre différents États et ceci jusqu’à ce qu'un accord soit trouvé entre ces derniers.

Outre le fait que cette appellation « mer du Japon » puisse être considérée comme nationaliste, la demande sud-coréenne peut poser la question du parti-pris, puisque les cartes coréennes présentent cette mer comme étant celle « de l’Est », et la mer Jaune comme étant celle « de l’Ouest ».

En 2006 lors d’un sommet APEC, la proposition faite par le président sud-coréen Roh Moo-hyun au Premier ministre japonais Shinzo Abe de régler ce conflit en appelant cette mer « mer de la Paix » ou « mer de l’Amitié » avait fait un certain effet. Le premier ministre japonais avait alors demandé à reporter le débat à une date ultérieure et cette proposition est restée sans suite depuis[3].

En 2012, l’Organisation hydrographique internationale (OHI), organisme international qui a notamment pour objectif d'uniformiser les cartes et documents nautiques, a décidé de continuer à employer la dénomination unique « mer du Japon » et de ne pas employer la dénomination double « mer du Japon/mer de l’Est ». Elle rejette ainsi les demandes de la république de Corée[4],[5],[6],[7].

Géographie[modifier | modifier le code]

L'Organisation hydrographique internationale définit les limites de la mer du Japon de la façon suivante[8] :

  • au sud :

dans le détroit de Corée : depuis Nomo-saki (32° 34′ 11″ N, 129° 44′ 23″ E) à Kyūshū, jusqu’à la pointe sud de Fukue-jima, et à travers cette île jusqu’à Ose Zaki et jusqu’à Punam-got (33° 11′ 43″ N, 126° 17′ 24″ E), la pointe sud de Jeju-do, à travers cette île jusqu’à son extrémité ouest ; de là, jusqu'au rocher Kan-Sŏ (34° 14′ 00″ N, 125° 29′ 38″ E) dans l'archipel Mengoru (Maenggol-gundo) ; de là jusqu'à la pointe nord de Ok-do (Oku To) (34° 42′ 18″ N, 126° 00′ 29″ E), ensuite jusqu'à la pointe ouest de Sosǒngnam-do (Syo-Zyonan To) puis jusqu'à la pointe nord de Sǒngnam-do (Zyonan To) (34° 24′ 24″ N, 126° 02′ 24″ E) ; de là, jusqu'à une pointe sur la côte de Chin-do (Jindo ou Tin Tō) (34° 25′ 00″ N, 126° 05′ 31″ E), le long de la côte nord-ouest de cette île jusqu'à sa pointe nord ; et de là, une ligne en direction du nord-est jusqu'à la terre ferme de la république de Corée (en coréen : Daehan-min’guk) ;

  • au sud-est :

dans le détroit de Kanmon : une ligne joignant Nagoya-Zaki (33° 55′ 41″ N, 130° 51′ 17″ E) (préfecture de Fukuoka, Japon) dans l’île de Kyūshū à travers les îles d’Uma shima et Mutsure jima jusqu’au Murasakino-Hana (34° 01′ 29″ N, 130° 54′ 16″ E) dans l’île de Honshū ;

  • à l’est :

dans le détroit de Tsugaru : depuis l’extrémité du Shiriya-Zaki (Honshū) (41° 25′ 51″ N, 141° 27′ 45″ E) à l’extrémité d’Esan-misaki (Hokkaidō) (41° 48′ 08″ N, 141° 11′ 12″ E) ;

  • au nord-est :

dans le détroit de La Pérouse (ou détroit de Sōya) : une ligne joignant le cap Sōya (45° 31′ 22″ N, 141° 56′ 12″ E), en territoire japonais, au cap Crillon (45° 53′ 34″ N, 142° 04′ 51″ E), dans l'oblast de Sakhaline, en Russie ;

  • au nord :

du mys Tyk (cap Tyk) (51° 44′ 56″ N, 141° 40′ 16″ E), dans l'oblast de Sakhaline (Russie), au mys Yuzhnyy (cap Sushchëva) (51° 40′ 56″ N, 141° 06′ 21″ E), dans le kraï de Khabarovsk (Russie).

Hydrographie et ressources[modifier | modifier le code]

Le point le plus profond est de 3 742 mètres au-dessous de niveau de la mer, la profondeur moyenne est de 1 752 mètres. La superficie de la mer est d'environ 978 000 km2. La mer a trois bassins principaux : le bassin de Yamato se situe dans le sud-est de la mer du Japon/mer de l'Est ; le bassin du Japon dans le nord ; le bassin de Tsushima (en) dans le sud-ouest. Le bassin du Japon est la région la plus profonde de la mer, alors que les eaux les moins profondes peuvent être trouvées dans le bassin de Tsushima.

Sur les rivages orientaux, les plateaux continentaux de la mer sont larges, mais sur les rivages occidentaux, en particulier le long de la côte coréenne, ils sont étroits, faisant en moyenne trente kilomètres. L'eau chaude de la mer contribue au climat doux du Japon.

Le nord et le sud-est de la mer sont des secteurs de pêche riches. L'importance de la pêche en mer est bien illustrée par les réclamations continues du Japon sur les îles sud-coréennes de Dokdo (ou rochers Liancourt, Takeshima en japonais). La mer est également importante pour ses dépôts de minerai, en particulier le sable de magnétite. On y trouve également du gaz naturel et quelques gisements de pétrole. Depuis la croissance des économies de l'Est asiatique, la mer du Japon/mer de l'Est est une voie commerciale importante.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Triangle UMR 5206 : Samantha Saidi, Carole Boulai, Peter Mepa, Cecile Laube, « Philippe Pelletier : « Mer du Japon, mer de l’Est ou bien quoi ? La (...) - Triangle - UMR 5206 », sur triangle.ens-lyon.fr (consulté le ).
  2. [1] Responses to IHB letter of 9 November 2009
  3. « Shiozaki: No need to change name of Sea of Japan | The Japan Times », sur web.archive.org, (consulté le )
  4. "IHO rejects Japan's proposal to rule out East Sea name", YONHAP NEWS AGENCY, 26 avril 2012. Consulté le 26 juillet 2013.
  5. Kyodo News, "Sea of Japan name dispute rolls on", Japan Times, 3 mai 2012, p. 3; Kyodo News, "IHO nixes 'East Sea' name bid", Japan Times, 28 April 2012, p. 2; Rabiroff, Jon, and Yoo Kyong Chang, "Agency rejects South Korea's request to rename Sea of Japan", Stars and Stripes, 28 avril 2012, p. 5.
  6. "IHO delays decision on Korea’s request for East Sea name to 2017", The Korea Herald, 26 avril 2012, Retrieved 26 July 2013.
  7. "IHO Puts Off East Sea Decision Until 2017", The Chosun Ilbo, 26 avril 2012, consulté le 26 juillet 2013.
  8. « Limites des Océans et des Mers, Publication spéciale n° 23, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, (consulté le )