Mer de Norvège — Wikipédia

Mer de Norvège
Carte de la mer de Norvège.
Carte de la mer de Norvège.
Géographie humaine
Pays côtiers Drapeau des Îles Féroé Îles Féroé
Drapeau de l'Islande Islande
Drapeau de la Norvège Norvège
Géographie physique
Type Mer bordière
Localisation Océan Arctique
Coordonnées 68° nord, 3° est
Superficie 1,4 M km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Volume 2 M km3Voir et modifier les données sur Wikidata
Géolocalisation sur la carte : océan Arctique
(Voir situation sur carte : océan Arctique)
Mer de Norvège
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
(Voir situation sur carte : océan Atlantique)
Mer de Norvège
Géolocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Mer de Norvège

La mer de Norvège est une mer bordière de l'océan Arctique[1] qui borde essentiellement la péninsule Scandinave à l'est et l'île Jan Mayen à l'ouest[2],[3]. En 2008, la déclaration d'Ilulissat [uniquement signée par les cinq États circumpolaires : le Danemark (Groenland), la Norvège, la Russie, les États-Unis et le Canada] définissait comme limite sud de l'océan Arctique le cercle polaire arctique, ce qui placerait par conséquent une partie de la mer de Norvège dans l'océan Atlantique[4]. En France, le Conseil national de l'information géographique a repris la classification des espaces maritimes choisie par l'Organisation hydrographique internationale[5].

Géographie[modifier | modifier le code]

Limites[modifier | modifier le code]

L'Organisation hydrographique internationale définit les limites de la mer de Norvège comme il suit[6]

Il est utile de préciser que la mer de Norvège ne descend pas en dessous du 61e parallèle qu'elle longe depuis le Nord des îles Shetland jusqu'à l'île d'Ytre Sula (en), en Norvège.

Généralités[modifier | modifier le code]

La mer de Norvège communique au sud-ouest avec l'océan Atlantique, au sud avec la mer du Nord, au nord-est avec la mer de Barents et au nord-ouest avec la mer du Groenland.

Elle couvre une superficie d'environ 1,1 million de kilomètres carrés. Au contraire de la mer du Nord ou de la mer de Barents qui la jouxtent, la mer de Norvège ne couvre qu'une faible superficie de plateau continental et elle atteint des profondeurs pouvant aller jusqu'à 4 000 mètres.

Champ pétrolifère et gazier de Brent

La côte norvégienne est découpée en de multiples fjords et îles comme les îles Lofoten.

Le plateau continental s'y est effondré, produisant le plus important des mégatsunamis en Europe du Nord-Ouest dont les traces soient conservées

Ressources en hydrocarbures[modifier | modifier le code]

Le fond, d'une forme très inégale, est riche en gaz naturel et en pétrole.

La partie orientale de cette zone, malgré une sismicité significative à importante, est aujourd'hui exploitée par plusieurs plateformes pétrolières offshore ; en particulier le champ gazier d'Ormen Lange (découvert en 1997 et exploité depuis )[7], situé sur une ancienne zone d'effondrement du plancher marin. Il est, par ses réserves, le deuxième champ de gaz norvégien, juste après le champ gazier de Troll, également exploité[7]. Norsk Hydro, opérateur sur le gisement de gaz d'Ormen Lange, a fait étudier le risque d'un nouveau glissement de terrain dans la zone et cherche à comprendre les causes de cet effondrement. Il a dû adapter son design d'installations immergées (pipe-lines notamment) aux fonds marins déstructurés par les nombreuses terrasses successives d'effondrement et zones de fluxions ou de cônes d'éboulement[7]. Plusieurs cicatrices d'effondrement du même type que celle laissée par l'effondrement de Storegga sont connues autour des mers du Nord et de Norvège (dont deux autres de grande taille, plus au nord et en pleine mer) et quelques-unes plus petites au bord du Groenland et de l'Écosse[8].

Ressources naturelles[modifier | modifier le code]

Les zones côtières servent à de nombreuses espèces de poissons provenant de l'Atlantique Nord, tel que le saumon, comme zone de frai. La bordure du plateau continental abrite une riche biodiversité[9]. On y trouvait autrefois abondance de certains grands cétacés et le thon rouge du Nord.

Courants et circulation des eaux[modifier | modifier le code]

La dérive nord atlantique assure toute l'année des températures régulières, qui se situent à environ 10 degrés au-dessus de la moyenne correspondant à la latitude. Avec la mer du Groenland voisine, la mer de Norvège constitue le point de départ des eaux profondes de l'Atlantique Nord : l'eau chaude et salée s'y refroidit et s'enfonce dans les profondeurs. Il s'agit donc d'un endroit capital pour la formation et le maintien de la circulation thermohaline. A l'ouest de la mer de Norvège, on rencontre un autre courant important, froid cette fois. Il s'agit du courant transpolaire, orienté nord-sud, dont une branche pénètre en mer de Norvège au nord de Jan Mayen et dont l'origine se situe vers le pôle. Il est alimenté par trois courants subalternes qui se forment dans les mers de Kara, des Laptev et de Sibérie orientale. Cependant la principale branche de ce courant est constituée par le courant du Groenland, dans la mer du même nom[10].

« Géorisque »[modifier | modifier le code]

C'est une zone où les tremblements de terre, d'intensité (magnitude) faible ou moyenne sont néanmoins nombreux. En termes de fréquence des tremblements de terre, le risque sismique semble le plus élevé le long de la côte norvégienne, sur une zone qui a déjà connu des effondrements sous-marins, dont ceux de Storegga' qui sont considérés comme ayant été les plus grands glissements de terrain actuellement connus en Europe. Ils ont causé au moins un mégatsunami qui s'est propagé à des centaines de kilomètres. Les géologues estiment que si un tel évènement devait se reproduire, même à moindre ampleur, ses conséquences sur les installations offshore (plateforme, puits et système de pipelines et gazoducs posés sur le fond) seraient catastrophiques[7] (il y a actuellement environ 700 installations offshore en mer du Nord). Plus au nord/centre et à grande profondeur, on trouve aussi d'importants volcans de boues qui forment des monts sous-marins.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Limites des océans et des mers S23 Draft 2002 Organisation Hydrographique Internationale Chapitre 9 "L'océan Arctique et ses subdivisions" Site Internet: http://www.iho.int/mtg_docs/com_wg/S-23WG/S-23WG_Misc/Draft_2002/Draft_2002.htm
  2. « Limites des Océans et des Mers, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, (consulté le ).
  3. Hypsometry and volume of the Arctic Ocean and its constituents seas Martin Jakobsson Volume 3, Number 5 (ISSN 1525-2027) Site Internet: http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2001GC000302/pdf.
  4. Environmental Security in the Arctic Ocean par Paul Arthur Berkman Site Internet: https://books.google.fr/books?id=cL2Gv8cZOdkC&pg=PA10&lpg=PA10&dq=norwegian+sea+iho&source=bl&ots=GyJzNE9UN1&sig=H36m8VKNHqXOzuN53h-zJdoKjBg&hl=fr&sa=X&ei=zK4VVfqQPIKAU-qQgogM&ved=0CBQQ6AEwADgK#v=onepage&q=norwegian%20sea%20iho&f=false.
  5. CONSEIL NATIONAL DE L’INFORMATION GÉOGRAPHIQUE 136, BIS RUE DE GRENELLE – 75700 PARIS 07 SP PAYS ET CAPITALES DU MONDE Nomenclature des espaces maritimes Site Internet:http://archives.cnig.gouv.fr/Front/docs/cms/espaces-maritimes_123860208273764600.pdf.
  6. « Limites des Océans et des Mers, Publication spéciale n° 23, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, (consulté le )
  7. a b c et d NGI (Norges Geotekniske Institutt ; Institut norvégien de géotechnique ; qui est un institut privé, nommé « Centre d'excellence » par le Conseil de l'Europe en 2002, dirige l'ICG ; « International Centre for Geohazards » ou « Centre international pour les géorisques » (ICG), Ormen Lange and the Storegga slide (Le gisement gazier d'Ormen Lange et l'effondrement sous-marin de Storegga, consulté 2012-06-12.
  8. Studerer kvartær - geologisk kjempe ; Nordsjøvifta, présentation du travail universitaire de Karoline Wallsten (avec carte), 4 nov 2011.
  9. Geir Ottersen & Jo Anders Auran, Helhetlig forvaltningsplan for Norskehavet : Arealrapport med miljø- og naturressursbeskrivelse (Plan global de gestion pour la mer de Norvège ; Rapport sur les zones et ressources environnementales et naturelles) « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), voire Figure/carte A.6.8. et figure A.6.9., 15/10 2007, N°6/2007 page 60/165.
  10. Gilles Banzet, « L’océan Arctique : physiographie, circulation océanique, évolution de la banquise, intérêts géostratégiques et perspectives environnementales », Recherches polaires, CNRS,

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

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