Mémona Hintermann-Afféjee — Wikipédia

Mémona Hintermann
Mémona Hintermann en 2011, au Livre sur la place à Nancy.
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Mémoona AfféjéeVoir et modifier les données sur Wikidata
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Lutz Krusche (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Mémona Hintermann-Afféjee, née Mémoona Afféjee[1],[2] le au Tampon (La Réunion)[3], est une journaliste, grand reporter de télévision et présentatrice de journal française.

Après une carrière sur la chaîne France 3, de 1976 à fin 2012, elle devient membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de à .

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et enfance[modifier | modifier le code]

Mémona Afféjee est la fille de Cassim Ismaël Afféjee, Indien musulman, et de Marie-Claire Séry, Créole d'ascendance bretonne (de Plougastel-Daoulas[4]) et catholique ; ses parents ne se sont jamais mariés. Elle grandit dans une famille très modeste de onze enfants[5], dont elle est la sixième sur les sept qui survécurent[6].

À l'état civil, elle se prénomme Mémona, un prénom musulman, mais elle a ensuite reçu le baptême catholique sous les prénoms Marie Andrée Colette[7].

Débuts en journalisme[modifier | modifier le code]

En 1971, Mémona Hintermann gagne le concours de l'Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) à Saint-Denis-de-la-Réunion. En 1973, elle obtient une maîtrise en droit.

Arrivée en France métropolitaine, en 1976 elle commence par présenter le journal télévisé régional à FR3-Orléans (aujourd'hui France 3 Centre-Val de Loire) avant de présenter le journal national.

Grand reporter[modifier | modifier le code]

En 1984, Mémona Hintermann devient grand reporter au service Étranger de FR3 et part couvrir la plupart des grands conflits dans le monde ; elle a ainsi couvert la chute du mur de Berlin et les guerres de Yougoslavie. Elle est notamment spécialiste du Moyen-Orient et de l'Afghanistan. En complément, dans les années 1980 et durant l'été 2005, elle présente Soir 3, le journal de seconde partie de soirée de France 3.

En 2007, elle publie une autobiographie, Tête haute, qui relate son enfance à La Réunion dans une famille multiculturelle très pauvre. Entre autres choses, elle y « témoigne vigoureusement de sa foi chrétienne »[8] et y défend les principes sur lesquels elle a bâti sa vie : « méritocratie, respect de la pluralité religieuse, ascenseur social républicain[9] ».

En , elle prend position contre les honneurs accordés au colonel Kadhafi lors de sa visite officielle en France, et affirme qu'en 1984 en Libye, ce dernier aurait tenté de la violer après lui avoir laissé entendre qu'il lui accorderait un entretien[10],[11].

En , elle publie un ouvrage en collaboration avec son mari, le journaliste allemand Lutz Krusche : Quand nous étions innocents : Un amour franco-allemand. À la même date, elle officie en tant que présentatrice « joker » de France 3, puisqu'elle présente le Soir 3 tout au long de l'été, et comme grand reporter.

Membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel[modifier | modifier le code]

En , Mémona Hintermann est nommée pour six ans conseillère au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) par le socialiste Jean-Pierre Bel, président du Sénat[12],[13]. Conformément aux règles déontologiques du CSA, elle démissionne de ses fonctions à France 3 pour se consacrer à cette charge[14].

Pendant, son mandat, son principal combat est celui de la représentation de toutes les diversités françaises à la télévision[15],[16]. Ses sorties médiatiques et son franc-parler en font d'elle, une personnalité atypique dans le conseil des sages[17]. Son mandat se termine en 2019[18].

Après le CSA, retour au journalisme[modifier | modifier le code]

En 2020, elle fait partie des intervenants régulier de l’émission La Belle équipe, présentée par Clélie Mathias[19]. À la même époque, la journaliste Sophie Gastrin, lui consacre un documentaire, diffusé sur Réunion la 1re[20].

De septembre 2020 à octobre 2022, elle signe, Sans filtre, un édito chaque dimanche dans Midi Libre[21]. À partir de septembre 2022, sa chronique est aussi publié dans les colonnes de La Dépêche du Midi.

Prise de position et engagement[modifier | modifier le code]

Le , Mémona Hintermann appelle au boycott de la chaîne d'information en continu LCI, estimant que celle-ci doit se voir « couper le signal, annuler sa convention » pour avoir diffusé en direct et dans son intégralité le discours d'Éric Zemmour lors de la Convention de la droite[22].

Depuis 2019, elle est par ailleurs membre du Comité d'orientation du Club XXIe siècle[23], une association loi 1901 dont l'objectif est la « promotion positive de la diversité et de l'égalité des chances »[24].

Depuis 2021, elle est administratrice de Reporters d'Espoirs, l'association fondatrice de la démarche du journalisme de solutions créée en 2004, pour promouvoir une information qui éclaire la complexité du monde et aide les citoyens à prendre conscience des problèmes comme des solutions, des difficultés comme des chemins de résilience.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Mémona Hintermann, Tête haute, Paris, J.-C. Lattès, , 284 p. (ISBN 978-2-7096-2857-0)
  • Mémona Hintermann et Lutz Krusche, Quand nous étions innocents : Un amour franco-allemand, Paris, J.-C. Lattès, , 460 p. (ISBN 978-2-7096-3009-2)
  • Mémona Hintermann et Lutz Krusche, Ils ont relevé la tête : Des histoires qui nous aident à vivre, Paris, J.-C. Lattès, , 303 p. (ISBN 978-2-7096-3534-9)
  • Mémona Hintermann et Lutz Krusche, Une vie peut en cacher une autre, Paris, J.-C. Lattès, , 309 p. (ISBN 978-2-7096-3961-3)
  • Mémona Hintermann, Je n'ai pas su voir ni entendre, Paris, Hugo Doc, , 262 p. (ISBN 978-2755688894)
  • Mémona Hintermann, Les Vulnérables, Paris, Michel Lafon, , 413 p. (ISBN 978-2749948157)
  • Mémona Hintermann, Une journaliste ne devrait pas dire ça, Paris, Hugo Doc, , 352 p. (ISBN 2755663693)

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • 2011 : Prix « Livre et droits de l'Homme » de la ville de Nancy avec Lutz Krusche, pour leur ouvrage Ils ont relevé la tête, remis au Livre sur la place sous le haut patronage de Simone Veil[25]
  • 2012 : Prix des écrivains combattants[26]
  • 2012 : Grand prix de l'Association de la presse étrangère (APE), dans la catégorie « télévision »[27]

Décorations[modifier | modifier le code]

Honneurs[modifier | modifier le code]

  • 2007 : citoyenne d'honneur de la ville du Tampon (La Réunion)[30]
  • 2008 : médaille départementale du Mérite de La Réunion[31]
  • 2012 : médaille d'or du département de La Réunion[26]
  • 2013 : rue Mémona-Hintermann inaugurée en son nom à Vanosc (Ardèche)[32]
  • 2009 : citoyenne d'honneur de la ville de Capbreton (Landes)[26]
  • 2019 : lycée polyvalent Nord « Technologies nouvelles & Communication visuelle » Mémona Hintermann-Afféjee inauguré à Bois de Nèfles (La Réunion)[33]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ordre national de la légion d'honneur », sur Légion d'honneur, (consulté le )
  2. Décret no 162 du14 juillet 2001 relatif à l'entrée en vigueur d'un arrêté
  3. Who's Who in France : 2003-2004, Levallois-Perret, Jacques Lafitte, , 35e éd., 2175 p. (ISBN 2-85784-042-X), p. 975.
  4. « L'invité » (consulté le )
  5. Hintermann 2006, chap. 3 : « Ma famille : un casting d'enfer ».
  6. « Mémona Hintermann, journaliste Grand Reporter sur France 3 », sur www.reunionnaisdumonde.com (consulté le ).
  7. Emmanuel Berretta, « Mémona Hintermann : "Le CSA doit défendre le téléspectateur" », Le Point,‎ (lire en ligne).
  8. Patrice de Plunkett, « Memona Hintermann témoigne vigoureusement de sa foi chrétienne », sur Patrice de Plunkett : le blog, .
  9. « Rencontre avec Memona Hintermann, auteur de "Tête haute" », sur Canal Académie, (consulté le ).
  10. Interview de Mémona Hintermann, L'Édition spéciale, Canal+, 10 décembre 2007.
  11. François Vignal, « Je revois Kadhafi devant moi, menaçant de me flinguer », Libération,‎ (lire en ligne).
  12. « Décret du 23 janvier 2013 portant nomination du président et de membres du Conseil supérieur de l'audiovisuel », JORF no 20 du 24 janvier 2011, p. 1536, texte no 1, NOR HRUX1301126D.
  13. « Présentation du Conseil : Le Collège », CSA.
  14. Emmanuel Berretta, « CSA : Memona Hintermann se met en règle », Le Point,‎ (lire en ligne).
  15. Xavier Allain, « Mémona Hintermann : «Les télés ont peur de montrer des Noirs et des Arabes» », sur tvmag.lefigaro.fr, (consulté le ).
  16. « La diversité de la population française était mieux représentée à la télévision en 2017, selon le CSA », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  17. Médias, le mag, Mémona Hintermann : une sage pas si sage sur YouTube, (consulté le )
  18. Véronique Groussard, « RT, Zemmour, Gallet… : quand Mémona Hintermann flingue ses années CSA », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  19. Antoine, #CNews - La Belle Équipe - Sommaire de la première émission sur YouTube, (consulté le )
  20. « Le parcours exemplaire de la journaliste Mémona Hintermann-Afféjee », sur imazpress.com, (consulté le ).
  21. Vincent Coste, « "Je raconte tout !" : la grand reporter Mémona Hintermann évoque ses origines, sa carrière, sa vie » Accès payant, sur midilibre.fr, (consulté le ).
  22. « Affaire Zemmour : une journaliste appelle au boycott de LCI », sur Valeurs actuelles.com, .
  23. « Le Club XXIe Siècle se dote d'un comité d'orientation », sur Club XXIe siècle, (consulté le )
  24. « Le Club », sur Club XXIe siècle (consulté le )
  25. Nicolas Bastuck, « Tous à Nancy pour la rentrée littéraire ! », Le Point,‎ (lire en ligne).
  26. a b et c « Présentation du Conseil : Mémona Hintermann-Afféjee », sur CSA.fr (consulté le ).
  27. « Mémona Hintermann récompensée par l'Association de la Presse Étrangère », Télérama,‎ (lire en ligne).
  28. « Décret du 16 mai 2008 portant promotion et nomination », JORF no 114 du 17 mai 2008, p. 8026, texte no 2, NOR PREX0806566D.
  29. « Décret du 13 juillet 2018 portant promotion et nomination », sur legiondhonneur.fr (consulté le ).
  30. Isabelle O'Neill, « Rencontre avec... Memona Hintermann », Le Messager de Saint Antoine,‎ (lire en ligne).
  31. « La rencontre-débat avec Mémona Hinterman », Conseil départemental de La Réunion, .
  32. G.K., « Une rue "Mémona Hintermann" inaugurée dans un village de l'Ardèche », sur Zinfos974, .
  33. « Le Lycée Mémona Hintermann-Afféjee », zinfos974.com, 13 décembre 2019.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]