Melodramma strappalacrime — Wikipédia

Le melodramma strappalacrime (mélodrame tire-larmes) est un genre cinématographique du cinéma italien, cousin du néoréalisme.

Historique[modifier | modifier le code]

Entre la deuxième moitié des années 1940 et le début des années 1950, prend naissance à côté du néoréalisme un « néoréalisme roman-feuilleton »[1] constitué de mélodrames populaires dits communément strappalacrime (arrache larmes), un genre déjà en vogue en Italie au temps du cinéma muet.

Ce genre de films raconte les histoires des couples dont l'amour est contrarié par les différences sociales, les scénarios s'attardant sur les souffrances, vexations et refus supportés pratiquement exclusivement par la gent féminine. Néanmoins, l'histoire se termine toujours, après maintes vicissitudes, par une fin heureuse où les « bons » l'emportent sur les « méchants » et par le triomphe du couple protagoniste. Aujourd'hui, les telenovelas sud-américaines comportent de fortes similitudes.

Les « mélodrames strappalacrime » sont peu appréciés par la critique qui les considère plutôt comme des romans photo cinématographiques. La critique évolue en leur faveur au cours des années 1970. Néanmoins, ce genre a une forte emprise sur le public italien de l'époque et son succès perdurera pendant une décennie.

Le succès de ces films dure pendant les années 1950 ; puis, pendant les années 1960, la faveur populaire commence à décliner en faveur de nouveaux genres, puis disparaît totalement en 1965.

À la fin des années 1960, les mélodrames renaissent sous le nom à peine différent de lacrima-movies. Le chef-d'œuvre du genre est sans doute L'Incompris de Luigi Comencini en 1966. Raimondo Del Balzo réalise dans les années 1970 et 1980 des films où l'on voit des enfants mourir de tumeurs, suscitant inévitablement les émotions du public.

Réalisateurs[modifier | modifier le code]

Yvonne Sanson et Amedeo Nazzari dans Fils de personne (1951) de Raffaello Matarazzo

Le « maître » de ce filon est Raffaello Matarazzo, déjà réalisateur de comédies de telefoni bianchi (téléphones blancs) des années 1930 et du début des années 1940.

Raffaello Matarazzo est l'auteur d'une série de films réalisés entre 1949 et 1958, interprétés par Amedeo Nazzari et Yvonne Sanson, considérés le couple symbole des mélodrames « strappalacrime » :

D'autres réalisateurs se distinguent : Guido Brignone, Luigi Capuano, Gennaro Righelli, Mario Bonnard, Ubaldo Maria Del Colle, Giorgio Walter Chili, Carlo Borghesio, Giorgio Pàstina, Flavio Calzavara, Carlo Campogalliani, Carmine Gallone, Giuseppe Guarino, Anton Giulio Majano, Riccardo Freda, Armando Fizzarotti, Roberto Bianchi Montero, Aldo Vergano, Mario Costa et Sergio Corbucci.

Alberto Lattuada réalise le film Anna (1951) avec Silvana Mangano. Anna est le premier film italien à atteindre un milliard de lires de recettes (1951-1952) et il a été doublé en langue anglaise.

Filmographie partielle[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En italien : neorealismo d'appendice. Ce terme trouvé par la critique fait allusion à romanzo d'appendice, l'expression italienne pour un roman-feuilleton.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) G.P. Brunetta, Cent'anni di cinema italiano, Laterza, Rome-Bari, 1995
  • (it) R. Chiti - E. Lancia, Dizionario del cinema italiano: I film, Vol 2: dal 1945 al 1992 Gremese, Rome, 1993.
  • (it) F. Faldini - G. Fofi, (a cura di), L'avventurosa storia del cinema italiano: 1933-1959, Feltrinelli, Milan, 1979.
  • (it) C. Lizzani, Il cinema italiano: Dalle origini agli anni Ottanta, Editori Riuniti, Rome, 1992.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]