Mbete (peuple) — Wikipédia

Le peuple Mbete (ou Mbede) est un peuple d'Afrique centrale établi au sud-ouest de la république du Congo, Au Sud-ouest de la république démocratique du Congo et au sud-est du Gabon[1]. Les Mbede-Obamba constituent un groupe distinct des Kota. font partie du groupe des Kota qui a migré depuis le Cameroun, au cours des trois derniers siècles, d'une part jusqu'au sud de la rivière Likouala, dans la région d'Owando, et d'autre part, jusqu'au sud de Franceville, sur le fleuve Ogooué[2]. Ils continuent à se déplacer.

Ethnonymie[modifier | modifier le code]

Selon les sources, on observe plusieurs variantes : Ambete, Bamba, Bambete, Mbede, Obamba, Umbete[3].

« Obamba » est tantôt considéré comme une autre désignation de la même population[4], tantôt comme un sous-groupe[5].

Marie-Claude Dupré[6] s'est, dès 1980, opposé à l'assimilation des Obamba et Mbete par Louis Perrois au groupe des Kota. Tous les Obamba rencontrés par cette ethnologue ont « refusé avec véhémence d'être confondus avec des Kota »[7] argumente ses critiques de Louis Perrois, reprenant quatre autres études scientifiques avec la sienne, sur le terrain, qui écartent les Obamba du groupe Kota, mais aussi les Mbete. Pour ces auteurs les Obamba seraient, en réalité, des Mbete et les Mbete ne seraient pas des Kota[8]. Récemment, dans l'ouvrage de 2017, Les forêts natales : Arts d'Afrique équatoriale atlantique[9], après les articles de L. Perrois, l'historien gabonais, Guy Claver Loubamono-Bessacque, reprend cette critique concernant l'assimilation des Obamba aux Kota, en situant l'origine de la confusion chez le missionnaire suédois Efraim Andersson où « ils ont été perçu par erreur comme des Bakota ». Les Obamba devraient donc être définitivement distingués du groupe Kota ; ils parlent mbede (en) et non kota. Leurs déplacements du XVIIIe au XIXe siècle trouvent leur origine à l'Est, sur la moyenne Sangha, alors que le groupe Kota vient du Nord, toujours selon Guy Claver Loubamono-Bessacque[10].

Langue[modifier | modifier le code]

Statue reliquaire[11]

Sa langue est le mbete (ou mbere, mbede), une langue bantoue. Le nombre total de locuteurs était estimé à 105 900 en 2000, dont 60 400 en République du Congo et 45 500 au Gabon[12].

Culture[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) James Stuart Olson, « Mbete », dans The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, (ISBN 9780313279188), p. 383
  2. Yves Le Fur (dir.), 2018, p. 22 et 23, cartes des déplacements en Afrique équatoriale atlantique du 12e au 19e s. Page 105: Migrations et expansions des groupes kota depuis le 17e s. d'après les traditions orales.
  3. Source Bibliothèque du Congrès (en) « Mbete (African people) »
  4. Jean-Jérôme Adam (compil.), Proverbes, devinettes, fables mbédé, , 359 p. — édition bilingue
  5. Direction générale des statistiques du Gabon [1]
  6. Marie-Claude Dupré, 1980, p. 343 -355
  7. (p. 344).
  8. Cette critique vise plus que Louis Perrois puisqu'elle s'adresse d'abord à ceux qui n'auraient fait que s'inspirer de cet auteur sans le lire intégralement, ni les références de leur propre bibliographie, les auteurs de L'art kota, Alain et Françoise Chaffin, 1979.
  9. De l'assimilation des Obamba aux Kota, Guy Claver Loubamono-Bessacque in Yves Le Fur (dir.), 2017, p. 119
  10. Carte de ces déplacements dans Panorama des déplacements, Guy Claver Loubamono-Bessacque in Yves Le Fur (dir.), 2017, p. 23
  11. Pavillon des Sessions, Musée du Louvre, description en ligne « Sculpture M'bété »
  12. (en) Fiche langue[mdt]dans la base de données linguistique Ethnologue.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Jérôme Adam (compil.), Proverbes, devinettes, fables mbédé, , 359 p. — édition bilingue
  • Martin Alihanga, « Rites de la mort au Gabon  », dans Jean Guiart (dir.), Les Hommes et la mort : rituels funéraires à travers le monde, Paris, Le Sycomore, , p. 275-279
  • (en) Eliot Elisofon, « Ambete reliquary figures », dans William Fagg, Sculpture of Africa, New York, Frederick A. Praeger, , p. 156-157
  • Marie-Claude Dupré, « L'art kota est-il vraiment kota ? », L’Ethnographie, vol. 76, no 83,‎ , p. 343-355 (p. 355: carte [de Lastourville et Okondja à Mossendjo et Zanaga] des populations et limite forêt/savane : sources Soret 1955)
  • Yves Le Fur (commissaire et directeur de la publication), Louis Perrois (conseiller scientifique) et al. (Exposition : Musée du quai Branly, 2017-2018), Les forêts natales : Arts d'Afrique équatoriale atlantique, Actes Sud et Musée du quai Branly, , 367 p., 33 cm (ISBN 978-2-35744-097-5), p. 15 (carte des principaux groupes culturels concernés dans cette exposition)
  • Raoul Lehuard, « À propos de La Voie des Ancêtres  », Arnouville : Arts d'Afrique noire, no 61,‎ , p. 11-13
  • Alfred Marche, « Voyage au Gabon et sur le fleuve Ogooué dans », Le Tour du monde, no 2,‎ , p. 369-416 (lire en ligne)
  • Miletto (Dr.), « Notes sur les ethnies de la région du Haut-Ogooué  », Bulletin de l'Institut d'études centrafricaines (nouvelle serie), Brazzaville, no 2,‎ , p. 19-48
  • (en) Louis Perrois, « Ambete art and the Kota tradition », Art tribal, Paris, no 1,‎ , p. 74-103

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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