Maximilien Ier (roi de Bavière) — Wikipédia

Maximilien Ier
Illustration.
Maximilien Ier de Bavière peint par Joseph Karl Stieler en 1822.
Titre
Électeur de Bavière

(6 ans, 10 mois et 16 jours)
Couronnement
Prédécesseur Charles-Théodore
Successeur Lui-même (roi de Bavière)
Roi de Bavière

(19 ans, 9 mois et 12 jours)
Prédécesseur Lui-même (électeur de Bavière)
Successeur Louis Ier
Comte palatin du Rhin

(10 mois et 10 jours)
Prédécesseur Charles IV Théodore
Successeur annexion par la république française
Biographie
Dynastie Maison de Wittelsbach
Nom de naissance Maximilian Joseph von Wittelsbach
Date de naissance
Lieu de naissance Schwetzingen (Palatinat du Rhin, Saint-Empire)
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Château de Nymphembourg, Munich (Bavière)
Nature du décès Apoplexie foudroyante
Sépulture Église des Théatins
Père Frédéric-Michel de Deux-Ponts-Birkenfeld
Mère Françoise de Palatinat-Soulzbach
Conjoint Wilhelmine de Hesse-Darmstadt
Caroline de Bade
Enfants Louis Ier
Augusta-Amélie
Caroline-Augusta
Charles Théodore Maximilien Auguste
Élisabeth
Amélie
Marie
Sophie
Ludovica
Religion Catholicisme

Signature de Maximilien Ier

Maximilien Ier (roi de Bavière)
Monarques de Bavière

Maximilien Joseph de Wittelsbach ou de Deux-Ponts-Birkenfeld-Bischwiller, né le à Schwetzingen, près de Mannheim, et mort le à Munich, est comte de Ribeaupierre (et prince héritier de nombreux fiefs alsaciens[1]), puis duc de Deux-Ponts et comte de Birkenfeld, puis électeur palatin et électeur de Bavière (Maximilien IV), et premier roi de Bavière sous le nom de Maximilien Ier de 1806 à sa mort.

Un prince de l'Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Entre France et Allemagne[modifier | modifier le code]

Issu d'une branche cadette de la maison de Wittelsbach régnant sur le Palatinat, la famille Palatine de Deux-Ponts, fils cadet de Frédéric-Michel de Deux-Ponts-Birkenfeld, Maximilien grandit à Strasbourg[2] où ses précepteurs furent Pierre de Salabert, abbé de Tholey, puis le Breton Agathon Guinement. Orphelin de père à l'âge de 11 ans, il devint officier au service de la couronne de France.

L'électeur palatin Charles-Théodore de Bavière, également électeur de Bavière, n'avait pas d'enfant légitime, et son plus proche héritier était le frère aîné de Maximilien, Charles II Auguste. Charles-Auguste n'ayant pas non plus d'enfant de son mariage avec Marie-Anne de Saxe, Maximilien, titré comte de Ribeaupierre en 1778, était à son tour son plus proche héritier.

En 1778, l'empereur Joseph II proposa à l'électeur palatin la souveraineté sur les Pays-Bas autrichiens, ceux-ci étant plus proches du Palatinat, en échange de la Bavière, limitrophe de l'Autriche. Les deux souverains s'étaient mis d'accord, mais le vieux roi Frédéric II de Prusse craignit un renforcement des Habsbourg-Lorraine en Allemagne au détriment de l'influence des Hohenzollern. Se posant en ami des Lumières et en défenseur des « libertés germaniques », Frédéric dénonça l'impérialisme autrichien (Maximilien et son frère, héritiers de l'électeur de Bavière, ne pouvaient disposer à leur gré de cet électorat au mépris des lois de l'Empire) et alerta la Diète impériale. La guerre de Succession de Bavière éclata ; l'issue maintint le statu quo, l'empereur renonçant à la Bavière et l'électeur aux Pays-Bas, l'Autriche n'annexant à son allié bavarois que le minuscule district de Braunau am Inn.

En 1785, Maximilien épousa Wilhelmine de Hesse-Darmstadt. Cette année-là, une seconde tentative d'échange eut lieu, mais si elle ne compromit pas la paix européenne, elle n'eut pas plus de succès. Frédéric II mourut l'année suivante, et la Révolution française allait bientôt redessiner autrement la carte des souverainetés touchant aux rives du Rhin.

En 1786 également naquit à Strasbourg le premier enfant de Maximilien et Wilhelmine, un fils. Officier au service de la France, Maximilien le prénomma Louis, un prénom courant dans la maison de Hesse, mais qui faisait surtout honneur au parrain de l'enfant, le roi de France Louis XVI. Maximilien montrait déjà ainsi ses talents de diplomate. Il est en outre le protecteur de la presse en permettant l'édition de la Gazette des Deux-Ponts sur son territoire[3].

L'accession aux trônes héréditaires[modifier | modifier le code]

La Révolution éclata en 1789 et la Rhénanie fut bientôt envahie par les armées françaises. Le duc de Deux-Ponts franchit le Rhin et trouva refuge auprès de son cousin, l'électeur de Bavière, dont il était l'héritier. La guerre se porta dans la région du Rhin et le duché de Deux-Ponts fut bientôt envahi. Le frère aîné de Maximilien, Charles II Auguste, mourut en 1795, avant l'électeur de Bavière septuagénaire qui, veuf depuis peu, se remaria avec Marie-Léopoldine d'Autriche-Este, toujours dans l'espoir d'une descendance directe. La même année mourut Wilhelmine.

Maximilien devenait duc souverain de Deux-Ponts et comte de Birkenfeld, et de plus héritier des trônes du Palatinat et de Bavière. On prétend qu'il devint l'amant de la seconde épouse du vieil électeur, une archiduchesse d'Autriche de 50 ans la cadette de son époux (et 20 ans plus jeune que Maximilien, par ailleurs séduisant quadragénaire), qui défendit au mieux les intérêts de Maximilien en refusant de consommer son mariage et de donner une postérité à un époux qu'elle malmenait.

Cela n'empêcha pas le nouveau duc de Deux-Ponts de se remarier avec une femme également de 20 ans sa cadette, la très belle mais austère Caroline de Bade. Devenu par son mariage beau-frère du futur tsar et du roi de Suède, le petit duc de Deux-Ponts prenait de plus en plus d'importance en Europe. Déjà père de deux fils et deux filles, Maximilien eut avec sa seconde épouse une nombreuse progéniture féminine qui lui permit de nouer des alliances matrimoniales avec les dynasties les plus puissantes de son temps.

Ses États étant occupés par l'armée révolutionnaire (laquelle avait incendié le château de Karlsberg près de Deux-Ponts) Maximilien n'avait pu prendre possession de son duché de Deux-Ponts. Succédant enfin à son cousin Charles-Théodore mort en 1799, il connut le même empêchement pour le Palatinat, mais put gagner le duché de Bavière et commencer son règne sous le nom de l'électeur Maximilien IV.

Règne[modifier | modifier le code]

Une époque transitoire[modifier | modifier le code]

Francophile, Maximilien soutint politiquement et militairement la France napoléonienne dès son accession, face à la coalition européenne anti-française, ce qui lui valut la bienveillance de Napoléon.

A la fin de la Deuxième Coalition, par le jeu des négociations de paix, Maximilien perdit certes le Palatinat du Rhin qui passa à la France, mais le traité de Lunéville (1801) l'en dédommagea par d'importantes annexions territoriales. L'enjeu qui lui importait était l'indépendance de la Bavière, ce à quoi il parvint, érigeant la Bavière en royaume en 1805. Pour sceller son alliance avec la France, il consent à rompre les fiançailles de sa fille aînée Augusta avec le grand-duc héritier de Bade (propre frère de Caroline, la seconde épouse de Maximilien, de la tsarine de Russie et de la reine de Suède), pour lui faire épouser Eugène de Beauharnais, fils adoptif et héritier présomptif de l'empereur des Français. Par suite, la Bavière intégra la confédération du Rhin, créée à l'instigation de la France.

Une politique opportuniste (1805-1816)[modifier | modifier le code]

Cependant, ayant appris que l'empereur des Français cherchait également à marier une "Napoléonide" à son fils et héritier, le futur Louis Ier de Bavière (le filleul du défunt Louis XVI de France), Maximilien s'empressa de marier le jeune homme à une princesse allemande de rang moindre mais issue d'une "véritable" maison souveraine, Thérèse de Saxe-Hildburghausen. Ce fut l'occasion de la première Oktoberfest de Munich. De même, pour éviter un mariage napoléonien, le roi de Wurtemberg avait-il précipitamment et sans l'accord des jeunes gens fait épouser à son fils une fille de Maximilien Ier en 1808. Dans les deux cas, les parents des conjoints avaient soigneusement ignoré les confessions religieuses divergentes des futurs mariés.

À la suite de la désastreuse campagne de Russie et de l'impopularité croissante de l'occupation française, Maximilien, dès les premières défaites napoléoniennes, se rangea opportunément du côté de la coalition des Alliés. En échange, lors du congrès de Vienne qui s'ouvrit à la chute de l'Empire français (1814/1815), il se vit reconnaître les annexions territoriales de 1801, son titre royal, et retrouva le Palatinat rhénan (amputé de la rive droite du Rhin devenue badoise sous Napoléon). Il y conclut aussi une alliance avec l'empire d'Autriche, alliance scellée par la promesse de mariage de sa fille Sophie avec l'archiduc François-Charles, fils cadet mais héritier présomptif de l'empereur François Ier d'Autriche. La Bavière intégra logiquement la Confédération germanique.

En 1818, à la mort du grand-duc Charles II de Bade (ex-fiancé de sa fille Augusta) mais également son beau-frère, Maximilien fit valoir certains droits sur les anciens districts du Palatinat de la rive droite du Rhin annexés au pays de Bade par Napoléon. Il y eut quelques mouvements de troupes mais la guerre fut évitée et Maximilien fit taire ses prétentions. Le roi de Bavière n'en accorda pas moins sa protection et son amitié à sa belle-sœur, la veuve du grand-duc défunt Stéphanie de Beauharnais, une "Napoléonide" qui n'avait pas 30 ans, mère de trois filles en bas âge et frappée d'ostracisme par les cours souveraines en mal de légitimité, y compris par la cour de Bade.

La Bavière de la Restauration[modifier | modifier le code]

Les trois filles cadettes de Maximilien Ier, Ludovica, Sophie et Marie

En effet, les années suivant le congrès de Vienne virent l'instauration de politiques autoritaires voire réactionnaires sous l'égide de la Sainte-Alliance, lesquelles étaient également formalisées par des mariages dynastiques, et Maximilien maria très brillamment ses filles, leur procurant des positions enviables mais pas forcément un bonheur domestique. "Je ne suis pas heureuse, je suis satisfaite", écrivait sa fille Sophie peu après son mariage.

Ayant fait annuler dès 1814 mais d'un commun accord son mariage avec le prince héritier de Wurtemberg, Caroline-Auguste épousa en 1816 l'empereur François Ier d'Autriche, veuf pour la troisième fois, mais ce mariage n'eut pas non plus de postérité. En 1823, Élisabeth épousa le prince royal de Prusse (le futur Frédéric-Guillaume IV). En 1824, conformément aux accords du congrès de Vienne, Sophie épousa l'archiduc François-Charles, devenant en quelque sorte la belle-fille de sa sœur Caroline. Elle sera la mère de l'empereur François-Joseph. Quant à Marie-Léopoldine et Amélie, elles seront successivement reines consorts de Saxe, ayant épousé les deux frères Frédéric-Auguste II de Saxe et Jean Ier de Saxe.

Plus discrètement, en 1823, sa petite-fille Joséphine de Leuchtenberg avait épousé le prince-héritier de Suède Oscar, fils de Charles XIV Jean. Les Wittelsbach ne reniaient pas totalement leur passé napoléonien. En politique intérieure, outre l'adoption du code civil, Maximilien Ier entreprit de nombreuses réformes libérales et accorda à son peuple une Constitution () établissant ainsi une monarchie constitutionnelle parlementaire. Il signa un Concordat avec Rome (le ) ; il accueillit également son gendre Eugène de Beauharnais et sa fille en exil.

Pour se réconcilier avec la branche cadette de sa maison, il maria (contre leur gré) sa plus jeune fille Ludovica au duc Maximilien en Bavière. La princesse souffrit de tenir un rang inférieur à celui de ses sœurs (son mari n'obtiendra le prédicat d'Altesse Royale qu'en 1845) et souhaitera de brillants mariages pour ses filles. Elle sera la mère de l'impératrice Élisabeth d'Autriche (la fameuse Sissi, femme de son cousin germain François-Joseph : les deux époux étaient petits-enfants de Maximilien !), de la reine Marie des Deux-Siciles (l'héroïne de Gaëte, femme de François II) et de la duchesse d'Alençon (qui mourra dans l'incendie du bazar de la Charité en 1897).

Le lendemain de sa participation à un bal donné par l'ambassadeur de Russie à Munich, Maximilien meurt le , à l'âge de 69 ans d'une apoplexie foudroyante au château de Nymphembourg[4]. Son fils Louis lui succède.

Vie privée et famille[modifier | modifier le code]

Maximilien Ier de Bavière est le troisième fils de Frédéric-Michel de Deux-Ponts-Birkenfeld et de Françoise de Palatinat-Soulzbach.

Il épouse en premières noces à Darmstadt le Wilhelmine de Hesse-Darmstadt (1765-1796), fille de Georges-Guillaume de Hesse-Darmstadt (fils cadet de Louis VIII de Hesse-Darmstadt et frère de Louis IX de Hesse-Darmstadt) et de Marie-Louise de Leiningen-Dagsbourg-Falkenbourg.

Cinq enfants sont issus de ce premier mariage[5] :

Veuf à moins de quarante ans, il épouse à Karlsruhe le Caroline de Bade (17761841), fille de Charles-Louis de Bade et d'Amélie de Hesse-Darmstadt (fille de Louis IX cité ci-dessus, et cousine germaine tant de Maximilien Ier par les Deux-Ponts-Birkenfeld, que de sa première femme Wilhelmine par les Hesse-Darmstadt).

De cette seconde union naissent huit enfants, dont deux fois des jumelles[6] :

Ascendance[modifier | modifier le code]

Charbonnage[modifier | modifier le code]

La concession minière de Saint-Hippolyte est accordée le aux princes Charles et Maximilien du Palatinat-Deux-Ponts pour exploiter la houille sur une durée de vingt ans[7].

Hommage[modifier | modifier le code]

Le Pont Maximilien-Joseph, à Munich, est nommé en son nom.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Outre le comté de La Petite-Pierre et le bailliage de Ribeauvillé (avec Thannenkirch), Maximilien ou plutôt son frère aîné le duc Charles II Auguste mort en 1795, eurent les bailliages de Cleebourg (avec Birlenbach, Bremmelbach, Hoffen, Hunspach, Ingolsheim, Keffenach, Oberhoffen, Rott, Steinseltz), Seltz (avec Kesseldorf, Münchhausen), Bergheim (avec Roderen, Rorschwihr), Guémar (avec Heidolsheim, Illhaeuseren, Mussig, Ohnenheim), Zellenberg (avec Bennwihr, Houssen, Wihr-en-Plaine), Sainte-Marie, Le Honack-Orbey (avec Fréland, Le Bonhomme, Labaroche, Lapoutroie), Wihr-au-Val (avec Griesbach, Gunsbach, Walbach, Wasserberg, Zimmerbach), ces fiefs étant liés au duché de Deux-Ponts, à la seigneurie de Bischwiller (Basse-Alsace) ou au comté de Ribeaupierre (Haute-Alsace).
  2. Les princes étrangers possessionnés en France voulant conserver leurs seigneuries, depuis les Réunions de Louis XIV, résider en France ; la plupart des seigneurs allemands résidaient à Strasbourg, sous domination française mais restée nominalement Ville libre d'Empire.
  3. Site dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr, page sur la gazette des deux-ponts, consulté le 21 novembre 2019.
  4. N, « Nouvelles diverses », Gazette de Lausanne, no 84,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Michel Huberty, Alain Giraud, L'Allemagne dynastique, Tome IV Wittelsbach, p. 392.
  6. Michel Huberty, Alain Giraud, L'Allemagne dynastique, Tome IV Wittelsbach, p. 393.
  7. Joseph Delbos, Description géologique et minéralogique du département du Haut-Rhin, Périsse, (lire en ligne), p. 435.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]