Maurice Achener — Wikipédia

Maurice Achener
Naissance
Décès
(à 81 ans)
Courbevoie (France)
Sépulture
Nationalité
Activité
Formation
Maître

Maurice Victor Achener (1881-1963) est un artiste peintre, graveur et illustrateur français[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Maurice Achener est un Alsacien de Mulhouse, où il naît le , fils de Jacques Achener et d’Emma-Louise Hoffmann.

Il étudie à l'école des arts décoratifs de Strasbourg. Il poursuit ses études à Munich à la Kunstakademie. Il y est l'élève de Ludwig von Löfftz et de Peter Halm qui lui fait découvrir l'eau-forte.

En 1901 Émile Schneider et Georges Ritleng créent le groupe d'artistes de la Société des artistes alsaciens. Cette société compte parmi ses membres Maurice Achener, Daniel Schoen, Hansi, Alexandre Urbain, et N. Forsberg. Il se lie d'amitié avec André Engel, également originaire de Mulhouse. Ses gravures sont publiées dans la Revue alsacienne illustrée, périodique édité par Charles Spindler.

Il sera également un ami de l'aquafortiste et sculpteur Maurice Bastide du Lude, dans l'atelier duquel il travaille. L'atelier est situé au château du Lude, à proximité d'Orléans. Il imprime plusieurs eaux-fortes de petits formats encore en possession de la descendance Bastide du Lude.

Maurice Achener se fixe en 1905 à Paris. Dans les années 1907-1908, il travaille avec Jean-Paul Laurens.

Naturalisé français en 1913, il combat durant la Première Guerre mondiale du côté français et sous le nom de famille de son épouse Émilie Patry. Elle est d'origine genevoise et est la cousine de Mathilde Paravicini. Après une longue carrière d'artiste, pendant laquelle il ne cesse de travailler, reconnu pour ses talents de graveur et d'illustrateur, il meurt à Courbevoie le [2].

Il est inhumé à Paris au cimetière de Montmartre (27e division), dans la tombe où reposent son épouse, Émilie Patry et son beau-frère le pasteur Raoul Patry.

Œuvre[modifier | modifier le code]

C'est essentiellement un paysagiste, réalisant sur le vif, de nombreux dessins, et peintures qu'il utilise ensuite pour ses gravures. Il lui arrive de travailler directement sur la plaque. Chaque gravure passe par de nombreux états, jusqu'à plus de dix. Il recherche avec soin le papier qui conviendra le mieux à ses tirages. Il collectionne ainsi des papiers du XVIIe siècle pour ses impressions. Il réalise lui-même ses encres. C'est un graveur minutieux et précis, mais son œuvre est poétique et bien que se situant dans une tradition classique, très personnelle.

Il dessine beaucoup Paris mais sillonne également le reste de la France au gré de ses commandes. Il illustre l'Alsace, les Alpes, avec une prédilection pour Notre-Dame-de-Bellecombe, la Provence, la région de Poitiers, Carcassonne, la Corse et la Bretagne. Il visite également l'Italie, l'Allemagne, la Suisse. Il séjourne en Tunisie et aux États-Unis, où ses œuvres sont achetées par des grands collectionneurs.

Il réalise ainsi environ 550 gravures essentiellement des eaux fortes et des pointes sèches. Il peint également des huiles et utilise aussi le pastel pour quelques portraits, notamment ceux des enfants de sa famille.

Jean-Eugène Bersier le présente ainsi en 1963 : « Les graveurs Beaufrère, Mac Langhlan, Achener représentent à des titres divers un art honnête et solide »[réf. nécessaire].

Illustrations[modifier | modifier le code]

Ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Divers articles publiés dans les périodiques suivants :

Expositions[modifier | modifier le code]

À Paris, il est présent dès 1914 au salon de la Société nationale des beaux-arts et associé de la section de gravure en 1925. Il participe également régulièrement au Salon d'automne et au Salon des arts décoratifs. Il expose avec la Société de la gravure originale en noir.

Il fait l’objet d’une exposition personnelle à Paris à la galerie Marcel Guiot au no 4 rue Volney en 1927. Il y présente 54 gravures de paysages italiens (Fiesole : Paysage Toscan, Venise : Dolce farniente, Vicence La tour, Florence...) des vues de Strasbourg, de Paris, de Fribourg et de Provence. Le catalogue de cette exposition est préfacé par André Blum :

« […] Ce n'est pas un promeneur distrait pour lesquels les aspects de la nature ne changent pas ; il sent au contraire à chaque moment les effets différents produits par l'ombre ou le soleil, par le vent par les vapeurs qui montent de la terre, par les brumes, par les pluies qui modifient sans cesse la physionomie d'un coin de terre. Pour exprimer la vérité de ces harmonies, sa science joue avec dextérité du noir et du blanc, dont il fait ressortir les diverses valeurs sur ses épreuves, sachant indiquer par ses tailles ce que signifie chaque élément d'un paysage […] »

À l'occasion de cette exposition, l’International Herald Tribune lui consacre un article signé par Emily Holmes Coleman. Elle y indique son appartenance aux Los Angeles print society et Chicago Society of Etchers.

À partir de 1922 et jusqu'en 1954, il est l’un des artistes de la galerie Sagot - Le Garrec à Paris. Il expose à Chicago à la galerie Albert Roullier. La galerie Simonson du no 19 rue de Caumartin à Paris montre des gravures et des dessins de Maurice Achener, Samuel Chamberlain et José Pedro Gil en . En 1962, la ville de Mulhouse lui consacre une rétrospective de soixante ans de gravures. Cette exposition est organisée par la Société Godefroy Engelmann. L'année de sa mort en 1963, la Bibliothèque nationale de France organise une exposition de commémoration, et en 2003, c’est à Mulhouse que la bibliothèque-médiathèque lui rend hommage par l’exposition intitulée La Douce Luminosité du ciel.

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Florian Siffer, « Achener, Maurice », dans Roland Recht et Jean-Claude Richez (dir.), Dictionnaire culturel de Strasbourg : 1880-1930, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, (ISBN 978-2-8682-0988-7), p. 23.
  2. Archives de Paris, transcription no 1306 faite au 15e arrondissement de Paris le 27 avril 1963 portant décès à Courbevoie le 18 avril précédent, vue 6 / 31.
  3. Rechercher « Achener ».
  4. Rechercher « Achener ».
  5. mediatheque.ville-nevers.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Girodie, article dans la Revue de l'art ancien et moderne, 1906.
  • (en) Louis Seydeyn, In: The Print Connoisseur, New York, .
  • Catalogue Exposition Maurice Achener, préface André Blum, Galerie Marcel Guiot, 1927.
  • Marc Lenossos, « Le graveur Maurice Achener », in La Vie en Alsace, , no 3, pp.  57-59.
  • Jean Bersier, La Gravure les procédés et l'histoire, éditions Berger Levraut, 1963.
  • Nadine Lehni, « Maurice Victor Achener », in Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, 1982, vol. 1, p. 12.
  • Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'Estampe en France (1830-1950), Paris, Arts et métiers graphiques/Flammarion, 1985, p. 12.
  • Florian Siffer, « Achener, Maurice », dans Roland Recht et Jean-Claude Richez (dir.), Dictionnaire culturel de Strasbourg : 1880-1930, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, (ISBN 978-2-8682-0988-7), p. 23.

Liens externes[modifier | modifier le code]