Mathias Bernard — Wikipédia

Mathias Bernard
Mathias Bernard, président Université Clermont Auvergne
Fonctions
Président
Université Clermont-Auvergne
depuis le
Président
Université Blaise-Pascal
-
Nadine Lavignotte (d)
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (54 ans)
Nationalité
Formation
Activité
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Centre d'Histoire Espaces et Cultures (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Maître
Directeur de thèse
Distinctions

Mathias Bernard est un historien français né le [1]. Il a été le président de l'Université Blaise Pascal du au . Il prend ensuite la tête de l'Université Clermont Auvergne le .

Il est spécialiste d'histoire contemporaine et des mouvements politiques.

Biographie[modifier | modifier le code]

Recherches[modifier | modifier le code]

Ancien élève de l'École normale supérieure (1988-1992), agrégé d'histoire en 1991, il soutient sa thèse de doctorat d'histoire sur Les modérés lyonnais et la Fédération républicaine du Rhône, 1889-1940 à l'Université Paris-IV en 1995 et sa thèse d'habilitation à diriger des recherches sous la direction de Jean-Marie Mayeur sur les Libéraux et « nationaux » de l’Affaire Dreyfus à nos jours, également à l'Université Paris-IV, en 2003.

Ses travaux portent sur l'histoire politique de la France contemporaine de la fin du XIXe siècle à nos jours, autour de trois thématiques principales : la construction sociale du politique (circulation des idées et des pratiques politiques), l’histoire des droites, de leur place et de leur évolution dans la vie politique française, l’histoire de la contestation politique.

Carrière[modifier | modifier le code]

Maître de conférences à l'Université Blaise Pascal (Clermont II) de 1996 à 2004, il devient à cette date professeur d'histoire contemporaine. Directeur du département d’histoire (1997-2002), il est élu au conseil de gestion de l'UFR des lettres, langues et sciences humaines (2001-2005), avant d'être désigné vice-doyen (2002-2003), puis doyen en 2006 et 2011.

Il est membre du Conseil Auvergne pour la Recherche et la Technologie (CART) de 2005 à 2007 et du conseil d'administration du Damier – Grappe et réseaux Auvergne Musique Média Image au niveau régional —, du jury du CAPES externe d’histoire-géographie (écrit et oral) de 1998 à 2001, du jury du concours d'entrée à l'École normale supérieure de Paris (écrit et oral) de 2002 à 2005, de comités d’évaluation d'unités de recherche par l'AÉRES en 2008-2009, de l'expertise de dossiers « projets exploratoires premier soutien » (PEPS) pour le compte de l'Institut du CNRS pour les sciences humaines et sociales (INSHS) en 2010 au niveau national.

Élu le au conseil d'administration de l'université à la tête de la liste « Promouvoir une université de service public dynamique et solidaire », il est nommé président par celui-ci le suivant[2],[3]. Sous sa présidence, l'Université Blaise Pascal s'engage dans un processus de fusion avec l'autre université clermontoise (Université d'Auvergne). Comme d'autres universités, elle traverse une crise financière. Après avoir annoncé en qu'il s'opposerait à toute suppression de poste malgré les difficultés rencontrées[4], Mathias Bernard doit se résoudre au printemps 2014 à la mise en œuvre d'un plan pluriannuel de consolidation qui implique la non-reconduction d'une cinquantaine de postes d'agents contractuels[5]. À l'automne 2014, la poursuite des difficultés financières et de l'austérité, avec de nouvelles suppressions de postes annoncées, entraîne des mobilisations d'enseignants et d'étudiants pour protester contre cette situation[6],[7]. Le redressement financier de l'Université Blaise-Pascal est confirmé au terme de l'exercice budgétaire 2015[8],[9].

Mathias Bernard est réélu pour un second mandat à la présidence de l'Université Blaise Pascal le [10]. Il a notamment à charge de gérer la transition vers l'Université Clermont Auvergne, fusion des deux universités clermontoises, projet qu'il mène à son terme avec la présidence de l'Université d'Auvergne.

Il est par ailleurs président de la Commission Vie étudiante et Vie de campus de la Conférence des présidents d'université (CPU) et membre du Conseil d'administration de la CPU. Il est élu président de la nouvelle université clermontoise, Université Clermont Auvergne, le [11] et prend ses fonctions le . Le , la nouvelle Université est lauréate du label I-SITE, décerné par un jury international : ce succès permet d'obtenir d'importants financements, dans le domaine de la recherche notamment, et de donner à la nouvelle Université une "reconnaissance mondiale"[12]. A ses débuts, la situation financière de la nouvelle université reste cependant très fragile, comme le souligne la Cour des comptes au printemps 2017[13]. Cette situation se redresse progressivement : deux ans après la fusion, Mathias Bernard estime que l'Université Clermont Auvergne est "en ordre de marche"[14].

Le 16 mars 2021, il est réélu président de l'Université Clermont Auvergne pour un mandat de cinq ans[15]. Membre du Conseil d'administration de la CPU, devenue France Universités, il est nommé en mars 2021 président du Comité Transition Ecologique et sociétale de France Universités. A ce titre, il plaide notamment pour un "investissement massif" en faveur d'une politique de rénovation de l'immobilier universitaire, prenant en compte la performance énergétique des bâtiments[16].

Politique[modifier | modifier le code]

Politique[modifier | modifier le code]

Le , Mathias Bernard autorise à une centaine d'immigrés clandestins de s'installer sur le campus de la Faculté de lettres et sciences humaines[17]. Cette décision est contestée par plusieurs mouvements étudiants d'extrême-droite. Cette installation ne dure que quelques semaines avant le relogement des immigrés par la préfecture le [18].

Mathias Bernard a été le premier président d'université à faire voter par son conseil d'administration la non application de la hausse des frais d'inscription pour les étudiants étrangers telle qu'elle a été annoncée par le Premier ministre Édouard Philippe le [19],[20]. Dès le , il avait exprimé ses réticences sur la manière dont l'opération était conduite[21]. Toutefois, l'article du Monde qui faisait suite à la déclaration du Premier ministre montrait une position plus nuancée : « Le principe d’une augmentation des droits chez les extracommunautaires est à l’inverse bien accueilli chez les responsables d’établissements. » « Il est nécessaire que chaque université puisse la mettre en place à sa manière, selon ses partenariats », souligne alors Mathias Bernard, de la Conférence des présidents d’université[22] L'objectif de la mesure est de définir une nouvelle politique tarifaire qui tienne compte de la situation réelle des étudiants étrangers[23],[24].

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • La Dérive des modérés : la Fédération républicaine du Rhône sous la Troisième république, L'Harmattan, Paris et Montréal, coll. « Carnot », 1998, 432 p. (ISBN 2-7384-7253-2) – Texte remanié d'une thèse de doctorat en histoire, soutenue en 1995, titrée Les modérés lyonnais et la Fédération républicaine du Rhône, 1889-1940.
  • La France de à  : la grande mutation, Librairie générale française, Paris, coll. « Le livre de poche. Références : histoire » no 600, 2003, 248 p. (ISBN 2-253-90600-X)
  • Introduction au XXe siècle. Tome 1, De 1914 à 1945, Belin, coll. « Belin atouts. Histoire », Paris, 2003, 269 p. (ISBN 2-701-13400-5)
  • Introduction au XXe siècle. Tome 2, De 1945 à nos jours, Belin, coll. « Belin atouts. Histoire », Paris, 2004, 235 p. (ISBN 2-7011-3401-3)
  • La France de 1981 à 2002 : le temps des crises ?, Librairie générale française, Paris, coll. « Le livre de poche. Références : histoire » no 605, 2005, 313 p. (ISBN 2-253-11372-7)
  • Le Front populaire, Milan, coll. « Les Essentiels Milan », 2006, 63 p. (ISBN 2-745-92354-4)
  • La Guerre des droites. De l'affaire Dreyfus à nos jours, Paris, Odile Jacob, collection Histoire, 2007, 310 pages (ISBN 2738119824)
  • Histoire culturelle de l'Europe de 1880 à nos jours, Paris, Hachette Éducation, collection Carré Histoire, 2008
  • Histoire politique de la Ve République : de 1958 à nos jours, Armand Colin, collection U, 2008, 334 pages (ISBN 220034693X)
  • Mathias Bernard, Éric Bonhomme, Les gauches en France depuis 1945, SCEREN, collection Histoire de notre temps, 2011, 200 pages (ISBN 9782866175917)
  • Valéry Giscard d'Estaing. Les ambitions déçues, Paris, Armand Colin, 2014, 487 pages; rééd., coll. "Ekho", Dunod, 2020, 552 pages.
  • Les années Mitterrand : du changement socialiste au tournant libéral, Paris, Belin, coll. « Histoire », , 345 p. (ISBN 978-2-7011-9093-8, présentation en ligne).
  • 1943. La rafle de l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand, Portet-sur-Garonne, Editions Midi-Pyrénéennes, coll. "Cette année-là", 2022, 48 p. (ISBN 979-10-93498-94-2).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « « La licence nationale imposée à tous est inacceptable » (M. Bernard, Clermont Auvergne) », sur News tank higher ed & research, (consulté le ).
  2. « Suspense sur l'élection du futur président de l'Université Blaise-Pascal », La Montagne,‎ (ISSN 2109-1560, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Mathias Bernard élu Président de l'Université », sur univ-bpclermont.fr, (consulté le ).
  4. « Cure d'austérité pour l'Université Blaise-Pascal à Clermont-Ferrand », La Montagne,‎ (ISSN 2109-1560, lire en ligne, consulté le ).
  5. « Des suppressions de postes à l'Université Blaise-Pascal », La Montagne,‎ (ISSN 2109-1560, lire en ligne, consulté le ).
  6. « Quelques enseignants et de nombreux étudiants manifestent à Clermont-Ferrand », sur France 3 Auvergne, (consulté le )
  7. « Université Blaise Pascal : les étudiants envahissent le conseil d’administration », La Montagne,‎ (ISSN 2109-1560, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Bilan de mandature 2012-2016 », sur univ-bpclermont.fr, (consulté le ).
  9. « Mathias Bernard, président de l’université Blaise-Pascal : "Nous sommes sortis de la zone rouge" », sur newsAuvergne, (consulté le ).
  10. « Constitution de la nouvelle équipe de l'Université Blaise-Pascal », La Montagne,‎ (ISSN 2109-1560, lire en ligne, consulté le ).
  11. Pierre Peyret, « Mathias Bernard, premier président de l'Université Clermont-Auvergne », La Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Centre France, « Excellence - 370 millions d’euros pour l’Université Clermont Auvergne qui obtient le label I-Site », sur www.lamontagne.fr (consulté le )
  13. « La Cour des comptes juge la situation financière de l'Université Paul-Sabatier "très dégradée" », ladepeche.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Centre France, « Bilan - Université Clermont Auvergne : deux ans après la fusion, « une université en ordre de marche », selon son président Mathias Bernard », sur www.lamontagne.fr (consulté le )
  15. « "Mathias Bernard réélu à la tête de l'Université Clermont Auvergne" », sur lamontagne.fr, (consulté le )
  16. « Peec 2030, SPLU, dévolution… : Mathias Bernard (France Universités)... », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  17. Kamel Tir, « Des migrants installent leur tente à la fac de lettres de Clermont-Ferrand », France 3 Région,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. Centre France, « Clermont-Ferrand - Tous les migrants du campement de la fac de lettres vont être relogés », www.lamontagne.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Le direct : Libération », sur libération.fr,
  20. « Enseignement supérieur », sur lamontagne.fr,
  21. « Enseignement supérieur », sur lamontagne.fr,
  22. « Le Monde Education », sur lemonde.fr,
  23. Centre France, « Enseignement supérieur - L'Université Clermont Auvergne n'appliquera pas la hausse des frais d'inscription aux étudiants étrangers », sur www.lamontagne.fr (consulté le )
  24. « L'université de Clermont-Ferrand refuse d'augmenter les frais d'inscription des étudiants étrangers », sur Le Huffington Post, (consulté le )
  25. Décret du 14 mai 2014 portant promotion et nomination.
  26. « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses, 29 janvier 2021 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]