Matagami — Wikipédia

Matagami
Matagami
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région Nord-du-Québec
Statut municipal Ville
Maire
Mandat
René Dubé
2021-2025
Code postal J0Y 2A0
Constitution
Démographie
Gentilé Matagamien, ienne
Population 1 402 hab. ()
Densité 22 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 45′ 00″ nord, 77° 38′ 00″ ouest
Superficie 6 510 ha = 65,1 km2
Divers
Code géographique 99015
Localisation
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Matagami
Liens
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Matagami est une ville du Québec située en Jamésie, dans la région administrative du Nord-du-Québec[1]. Cette ville a été fondée en 1963. L'économie est essentiellement basée sur l'industrie minière et forestière.

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte
Dans la MRC : Jamésie.

La ville de Matagami est située à l'extrémité septentrionale de la route 109 et au kilomètre 0 de la route de la Baie-James, axe de 620 kilomètres qui traverse la région d'Eeyou Istchee Baie-James en entier. Matagami est complètement circonscrite par le territoire de la municipalité d'Eeyou Istchee Baie-James.

Municipalités limitrophes[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

Lac de Matagami.

En 1962, la Commission de toponymie du Québec a tenté de renommer la communauté « Mazenod » d'après Charles-Joseph-Eugène de Mazenod, le fondateur des Oblats de Marie-Immaculée, mais, après les plaintes des résidents de la communauté, elle a finalement été renommée d'après le lac Matagami. Matagami, en cri, signifie « confluence des eaux »[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

La quête des ressources[modifier | modifier le code]

Les premières explorations minières dans le secteur remontent à 1887, alors que le géologue Robert Bell, pour le compte de la Commission géologique du Canada, y note le potentiel en or, en cuivre, en fer et en nickel[3]. Les premières activités commerciales dans le secteur ne seront toutefois pas liées au secteur minier, mais plutôt aux pêcheries. En 1917, la compagnie Nottaway Fisheries Company de Senneterre entreprend la pêche commerciale de poissons blancs et d'esturgeons sur le lac Matagami. À la fin des années 1920, la pêche devient plus intensive. Devenu la compagnies Quebec Fisheries et Commercial Fisheries les activités de pêche commerciales s'étendent aussi aux lacs Quévillon, Parent, Tiblemond, ainsi que sur les rivières Bell et Waswanipi[3],[4],[5]. La Première Guerre mondiale ralentit les activités de prospection dans toute la Baie-James et il faut attendre les années 1930 et 1940 pour que les activités d'exploration géologiques ne reprennent dans le secteur du lac Matagami[3].

La fondation de la ville[modifier | modifier le code]

Robert Bell (centre) et les membres de son expédition pour la Commission géologique du Canada, 1883.

Dès 1956, les travaux de prospection plus importants sont entrepris dans le secteur[6]. La découverte d'un riche gisement de cuivre et de zinc par la Mattagami Syndicate l'année suivante, marque véritablement les débuts de l'exploitation minière dans le secteur[4]. En 1963, une première mine de zinc voit le jour, la Mattagami Lake Mines, administré par la minière Noranda. Cette même année, les mines Orchan et New Hosco voient aussi le jour[3].

En 1961, la route d'hiver reliant Amos et le campement minier est aménagé en route permanente. À l'époque, Matagami est aménagé comme un modeste campement de travailleurs provisoire. Des travaux d'aménagement sont toutefois entrepris et le plan d'urbanisme du ministère des Richesses naturelles prévoient l'établissement d'une ville modèle. Des travaux de construction des rues, de l'école et des réseaux d'égouts et d'aqueduc sont réalisés avant même l'arrivée des premières familles[6]. Ville de compagnie, les entreprises minières de l'époque sont aussi très impliquées dans le développement des infrastructures locales. Le campement devient officiellement une ville en 1963[6].

Les développements hydro-électriques[modifier | modifier le code]

Route de la Baie-James, 2006.
Hôtel Bell de Matagami, 2018. Quartier-général des ingénieurs d'Hydro-Québec lors de la phase 1 du projet de la Baie-James.

En 1965, des représentants d'Hydro-Québec font de Matagami leur quartier-général afin d'étudier le potentiel d'exploitation hydro-électrique des rivières de la Baie-James. Avec le début des grands chantiers hydro-électriques à la Baie-James en 1971, Matagami devient une plaque tournante du développement du nord. La Société de développement de la Baie-James y aménage un aéroport, un centre de transbordement et la ville accueille les bureaux des firmes d'ingénieurs et d'entrepreneurs affectés aux développements hydro-électriques[3]. Cette effervescence fait passer, et en moins d'un an, sa population de 2800 personnes à environ 5000 personnes. En 1974, l'achèvement de la route de la Baie-James fait de la communauté la porte d'entrée terrestre vers le nord[4].

Politique régionale[modifier | modifier le code]

Matagami est le siège du gouvernement régional Eeyou Istchee Baie-James (GREIBJ). Il s'agit du seul gouvernement régional au Québec, et est composé de 11 représentants des communautés autochtones et 11 représentants des communautés allochtones de la région d'Eeyou-Istchee-Baie-James. Le GREIBJ exerce les compétences d'une municipalité régionale de comté, d'une conférence régionale des élus ainsi qu'au niveau de la gestion du territoire et des ressources naturelles[7].

La ville est aussi le siège de l'Administration régionale Baie-James, un organisme régional dédié au développement économique et social de la Baie-James[8]. René Dubé, maire de Matagami, y occupe la fonction de Président.

Démographie[modifier | modifier le code]

Population[modifier | modifier le code]

Évolution démographique
1981 1991 1996 2001 2006 2011 2016
3 7952 4672 2431 9391 5551 5261 453
2021 - - - - - -
1 402------

Langues[modifier | modifier le code]

À Matagami, selon l'Institut de la statistique du Québec, la langue la plus parlée le plus souvent à la maison en 2011[11] sur une population de 1 525 habitants, est le français à 98,03 %, l'anglais à 0,98 % et une autre langue à 0,66 %.

Administration[modifier | modifier le code]

Les élections municipales se font en bloc pour le maire et les six conseillers[12].

Matagami
Maires depuis 2001
Élection Maire Qualité Résultat
2001 Robert Labelle Voir
2005 René Dubé Voir
2009 Voir
2013 Voir
2017 Voir
2021 Voir
Élection partielle en italique
Depuis 2005, les élections sont simultanées dans toutes les municipalités québécoises

Économie[modifier | modifier le code]

Mine Matagami opérée par Xstrata, en 2017.

Industrie minière[modifier | modifier le code]

L'industrie minière est le poumon économique de Matagami. Entre 1963 et 2012, quinze mines se sont implantées sur le territoire environnant, exploitant les riches ressources de cuivre et de zinc du secteur[3]. En 2020, la mine Bracemac-McLeod appartenant à la minière Glencore, annonce sa fermeture prévue en 2022. La nouvelle porte un coup dur à la communauté, dont 70% de l'économie est liée à l'exploitation minière[13]. Les activités d'exploration minières continuent toutefois. En avril 2022, une entente entre Glencore et Nuvau Minerals permet à cette dernière de poursuivre l'exploration minière sur quasi l'ensemble des claims de Glencore autour de Matagami, pour une durée de trois ans[14].

En 2020, le projet de mine à ciel ouvert Fénelon de la minière Wallbridge ravive aussi l'espoir. Situé à 75 km au nord de Matagami, l'entreprise estime que 4 millions d'once d'or pourraient y être exploité. En 2022, l'entreprise poursuit son projet en signant une entente avec le Gouvernement de la nation crie[15]. La ville souhaite d'ailleurs mettre en valeur ses infrastructures existantes, comme son concentrateur de minerai et son parc à résidus miniers, pour accueillir le nouveau projet d'exploitation aurifère[13].

Industrie forestière[modifier | modifier le code]

L'industrie forestière occupe aussi une place importante au sein de l'économie de la ville. La scierie Bisson et Bisson voit le jour en 1968. Ravagée trois fois par des incendies, celle-ci prospère malgré tout. Elle est rachetée en 1988 par l'entreprise Domtar, puis en 2010 par Eacom Timber[16]. La proximité de l'usine Nordik Kraft de Lebel-sur-Quévillon favorise la scierie de Matagami, qui approvisionne en copeaux de bois l'usine de pâtes de la ville voisine[17]. En 2021, la scierie qui appartenait à l'entreprise Eacom Timber est vendue au groupe Interfor[18], qui souhaite investir dans la modernisation de ses usines de Matagami, Val d'Or et Sullivan[19].

Médias[modifier | modifier le code]

Matagami possède une station de radio, CHEF-FM, ainsi qu'une station relais CBF-FM de la Première Chaîne de Radio-Canada.

Entrée de la Route Billy-Diamond.

Attraits et culture[modifier | modifier le code]

  • Le Centre de la vie active[20] : offre des activités sportives, de l'équipement de plein air en location.
  • Le point d'entrée de la route Billy Diamond.
  • L'exposition en plein air sur la route Billy-Diamond.
  • La galerie d'art AU : inauguré en 2023, le centre est la première et seule galerie d'art à la Baie-James. La vocation de la galerie est d'exposer des artistes professionnels ou en cours de professionnalisation de la région[21].

Personnalités[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Répertoire des municipalités : Ville de Matagami (Hors MRC) sur le site des Affaires municipales, régions et occupation du territoire.
  2. (fr) Toponymie : Matagami
  3. a b c d e et f Réjean Girard, Réginald Auger et Institut national de la recherche scientifique, Histoire du Nord-du-Québec, Presses de l'Université Laval, (ISBN 978-2-7637-9581-2, 2-7637-9581-1 et 978-2-7637-9582-9, OCLC 816812006, lire en ligne)
  4. a b et c Jean Désy et François Huot, La Baie-James des uns et des autres : Eeyou Istchee, Productions FH, (ISBN 978-2-9811250-0-2 et 2-9811250-0-1, OCLC 445235139, lire en ligne)
  5. Pierre Biays, « Une ville d’Abitibi : Senneterre », Cahiers de géographie du Québec, vol. 2, no 3,‎ , p. 63–74 (ISSN 0007-9766 et 1708-8968, DOI 10.7202/020062ar, lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c Odette Vincent Domey et Institut québécois de recherche sur la culture, Histoire de l'Abitibi-Témiscamingue, (ISBN 978-2-89224-251-5 et 2-89224-251-7, OCLC 35878713, lire en ligne)
  7. Martin Simard et Carl Brisson, « Les enjeux et défis de la gouvernance biculturelle : l’exemple du gouvernement régional de l’Eeyou-Istchee-Baie-James », Études canadiennes / Canadian Studies. Revue interdisciplinaire des études canadiennes en France, no 89,‎ , p. 355–379 (ISSN 0153-1700, DOI 10.4000/eccs.4468, lire en ligne, consulté le )
  8. architecture de gestion de l'information législative-legal information management system Irosoft, « - Loi sur le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire », sur www.legisquebec.gouv.qc.ca (consulté le )
  9. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Matagami, V » (consulté le )
  10. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Matagami, V » (consulté le )
  11. Institut de la statistique du Québec. Population selon la langue parlée le plus souvent à la maison, municipalités et TE du Nord-du-Québec et ensemble du Québec, 2011
  12. « Liste des municipalités divisées en districts électoraux », sur DGEQ (consulté en )
  13. a et b ICI.Radio-Canada.ca, « Espoir et résilience devant l’incertitude à Matagami », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  14. « Reprise de l'exploration minière à Matagami », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
  15. Zone Économie- ICI.Radio-Canada.ca, « Wallbridge et les Cris s’entendent pour travailler au développement de Fenelon », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  16. Ville de Matagami, « Histoire de Matagami » (consulté le )
  17. Zone Économie- ICI.Radio-Canada.ca, « Après des mois difficiles, la scierie de Matagami connaît un nouveau souffle », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  18. Zone Économie- ICI.Radio-Canada.ca, « L’acquisition des usines Eacom par Interfor bien accueillie dans la région », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  19. « Interfor compte investir dans ses usines de la région », sur www.lecitoyenvaldoramos.com (consulté le )
  20. « Centre de la vie active », sur Ville de Matagami (consulté le )
  21. Jean Tremblay, Initiative de journalisme local, « Inauguration de la galerie d’art « AU » à Matagami », sur La Sentinelle - Actualité locale à Chibougamau, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Coll., Matagami La rencontre des eaux...tres : Album souvenir 1963-1988, , 48 p.
  • Daniel Cliche et Marie-Ève C. Gallant, Matagami : Mes racines, c'est Matagami, Ville de Matagami, , 190 p.
  • Odette Vincent. Histoire de l'Abitibi-Témiscamingue. Les Presses de l'Université Laval et IQRC, 1995.
  • Jean Désy, François Huot. La Baie-James des uns et des autres — Eeyou Istchee. Production FH, 2009.
  • Réjean Girard. Histoire de la Jamésie. MJBJ, 2012.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]