Massacre de Borodianka — Wikipédia

Massacre de Borodianka
Image illustrative de l’article Massacre de Borodianka
Un immeuble détruit à Borodianka le 7 avril 2022

Date
Lieu Borodianka
Victimes Civils ukrainiens
Type Tuerie de masse, torture
Morts au moins 27[1]
Auteurs Forces armées russes
Guerre Invasion de l'Ukraine par la Russie de 2022
Coordonnées 50° 38′ 38″ nord, 29° 55′ 40″ est
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
(Voir situation sur carte : Ukraine)
Massacre de Borodianka

Le massacre de Borodianka est une série de crimes de guerre commis par les forces armées russes à Borodianka, dans l'oblast de Kiev, au début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Il est découvert le après la fin de l'occupation russe de l'oblast de Kiev et révélé par Volodymyr Zelensky. À cette date, 27 corps sont retrouvés[1], mais le bilan suspecté par les autorités ukrainiennes est beaucoup plus élevé. Ce massacre est découvert une semaine après celui de Boutcha.

Contexte[modifier | modifier le code]

Avant l'offensive de Kiev, Borodianka, ville située au nord de la capitale ukrainienne Kiev, compte 13 000 habitants environ[2].

Les habitants de la ville subissent d'abord des frappes aériennes et se réfugient dans les caves, où ils resteront pendant 38 jours[3]. Le , la Russie, qui n'a pas pu entrer dans Kiev, annonce retirer ses forces de ce front pour se concentrer sur la région du Donbass, dans l'est et le sud du pays. Les forces russes quittent alors progressivement la région de Kiev[4]. À Borodianka, il ne reste que quelques centaines d'habitants ; beaucoup ont fui, d'autres sont morts sous les décombres[3].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Iryna Venediktova, procureure générale d'Ukraine, affirme que les troupes russes ont utilisé des bombes à sous-munitions et des lance-roquettes multiples Tornado et Ouragan afin de détruire des bâtiments, et qu'elles ont tiré « le soir, quand il y avait un maximum de gens chez eux ». Par ailleurs, elle accuse les soldats russes de s'être livrés à « des meurtres, des tortures et des passages à tabac » de civils[2],[5].

De rares habitants de la ville survivent, cachés dans des caves[6]. D'autres y sont enterrés vivants, selon Oleksiy Reznikov, ministre de la Défense, qui précise que plusieurs personnes ayant tenté de porter secours à ces derniers ont été prises pour cibles par les troupes russes[7].

Selon le maire de la ville, Borodianka a été « énormément bombardée », et, lorsque les chars russes traversaient la ville, les « soldats positionnés au-dessus tiraient à gauche et à droite sur tout ce qui bougeait »[3]. Le maire estime ainsi le nombre de victimes à 200[8].

Bilan humain[modifier | modifier le code]

Le , Volodymyr Zelensky annonce que le bilan humain des massacres à Borodianka est « bien plus horrible » qu'à Boutcha, avec « plus de victimes »[9],[10],[11].

Suites judiciaires[modifier | modifier le code]

Le 5 avril, la presse annonce que l'AFP s'est rendue à Borodianka. L'AFP ne voit aucun cadavre, mais rapporte des destructions « à perte de vue ». Le bilan humain n'est pas encore défini, des habitants témoignent que leurs voisins ont été tués, mais que d'autres sont sous les décombres et que l'on ne peut savoir combien sont abandonnés dans les sous-sols[12],[4].

Le 7 avril, Iryna Venediktova annonce que vingt-six premiers corps ont été découverts dans les décombres de deux bâtiments détruits[9]. Elle souligne par ailleurs que Borodianka « est la ville la plus détruite de la région » et que dans cette localité « seule la population civile a été visée, il n'y a aucun site militaire »[2].

Le 9 avril, Europe 1 publie un reportage réalisé sur place. Les pompiers tentent toujours, dix jours après le départ des russes, d'extraire les cadavres des décombres afin de les enterrer dignement. Mais la tâche est complexe car ce qui reste des bâtiments peut s'écrouler pendant l'opération. Tous les jours, des corps sont découverts. Les morgues de la région étant pleines, les cadavres sont évacués à une centaine de kilomètres[3].

Réactions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Ukraine : victimes civiles, destructions... Ce que l'on sait sur la situation à Borodianka », sur L'Express],
  2. a b et c Frédéric Senneville, « Guerre en Ukraine. À Borodianka, une situation “plus horrible” qu'à Boutcha. Le point de la nuit », Ouest-France,‎ (ISSN 1760-6306, lire en ligne).
  3. a b c et d « Ukraine : à Borodianka, la difficulté d'extraire les cadavres », sur Europe 1, (consulté le )
  4. a et b « Massacre de Boutcha : ce que l’on sait sur la découverte des corps de civils », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (uk) « Під завалами будинків у Бородянці знайшли вже 26 загиблих », Focus (en),‎ (lire en ligne).
  6. Christel Brigaudeau, « “On a survécu par hasard” : à Borodyanka, les rescapés décrivent des soldats russes imprévisibles », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne).
  7. (en) Victor I. Nava, « Civilians “buried alive” in Borodyanka, “much worse” than Bucha, Zelensky says », Washington Examiner,‎ (lire en ligne).
  8. « Guerre en Ukraine : la ville de Borodyanka dévastée par les frappes russes », sur Franceinfo, (consulté le )
  9. a et b Frédéric Senneville, « Ukraine : le bilan à Borodianka s'annonce “bien plus horrible” qu'à Boutcha, affirme Zelensky », TF1,‎ (lire en ligne).
  10. Frédéric Senneville, « Guerre en Ukraine : Borodianka pire que le massacre de Boutcha ? L'angoisse des autorités ukrainiennes », La Dépêche du Midi,‎ (ISSN 2100-0573, lire en ligne).
  11. (en) Jon Henley, « Russia laments “tragedy” of troop deaths as Zelenskiy warns of atrocities in Borodianka », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne).
  12. « Guerre en Ukraine: Zelensky accuse les Russes de nouveaux massacres à Borodianka », sur Le HuffPost, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]