Marxisme centriste — Wikipédia

Affiche de 1919 de l'USPD, Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne.

Le centrisme a une signification particulière au sein du mouvement marxiste, renvoyant à une position entre révolution et réformisme. Par exemple, le Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne (USPD) et le Parti travailliste indépendant (ILP) étaient tous deux considérés comme centristes[Par qui ?] dû au fait qu'ils oscillaient entre la promotion d'une économie socialiste par le biais de réformes et la promotion de la révolution. Les partis politiques adeptes de cette idéologie appartenaient à l'Union des partis socialistes pour l'action internationale (aussi appelé "Internationale Deux et demi" ou "Union de Vienne"), puis au Centre marxiste révolutionnaire international (aussi appelé "Bureau de Londres"), en raison de leur refus de devenir totalement réformistes comme ce fut le cas des partis socialistes de l'Internationale ouvrière socialiste (ancêtre de l'Internationale socialiste) ou entièrement révolutionnaires et léninistes comme l'exigeait l'Internationale communiste aux partis socialistes qui souhaitaient la rejoindre. C'est pour cela que ces partis socialistes de gauche étaient définis comme "centristes", refusant d'être catégoriquement réformistes ou révolutionnaires. Parmi les partis marxistes centristes figuraient également le Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM) et Poale Zion.

Liste des partis marxistes centristes[modifier | modifier le code]

Le marxisme centriste vu par les socialistes révolutionnaires[modifier | modifier le code]

La vision des trotskystes[modifier | modifier le code]

Pour les trotskystes et d'autres marxistes révolutionnaires, le terme "centriste" (dans sa définition marxiste) a une connotation péjorative. Ils décrivent souvent le marxisme centriste comme étant opportuniste puisqu'il plaide pour une révolution à un moment donné dans le futur, mais encourage des pratiques réformistes dans l'intervalle. Par exemple, la Ligue communiste a décrit l'ILP comme une organisation centriste et donc "politiquement informe et dépourvue de toute position politique claire sur les problèmes auxquels est confronté le mouvement révolutionnaire"[1]. Le dirigeant trotskyste britannique Ted Grant a quant à lui qualifié les adhérents de l'ILP de «centristes confus typiques»[2] et le journal du Parti socialiste des travailleurs a décrit l'ILP comme "une organisation centriste dont la rhétorique révolutionnaire était en contradiction avec sa pratique réformiste"[3]. Une thèse de doctorat sur l'ILP résume cette perspective trotskyste comme suit : "l'I.L.P. continue d'être compris par de tels auteurs en termes de la propre caractérisation de Trotski de l'I.L.P., en tant que parti centriste, un parti qui tente de se tenir entre 'le marxisme et le réformisme' "[1].

La vision des anarchistes[modifier | modifier le code]

Les socialistes libertaires et les anarchistes ont également tendance à considérer tout réformisme comme de l'opportunisme politique parce qu'ils considèrent le réformisme comme étant incapable d'effectuer des changements structurels dans l'organisation sociale[4].

Le centrisme soviétique[modifier | modifier le code]

Le terme "centrisme" désigne également les positions occupées par certains bolcheviks au cours des années 1920. Dans ce contexte, le centrisme fait référence à une position entre l'Opposition de droite, qui a soutenu la nouvelle politique économique et les relations amicales avec les pays capitalistes ; et l'Opposition de gauche, qui soutenait une transition immédiate vers une économie socialiste et une révolution mondiale. À la fin des années 1920, les deux factions opposées avaient été vaincues par Joseph Staline, qui a finalement obtenu suffisamment de soutien des membres des deux factions grâce à l'application de diverses idées formulées par les différents dirigeants de ces factions, dont les plus notables étaie Léon Trotski et Nikolai Boukharine.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Gidon Cohen, The Failure of a Dream, University of York, I.B.Tauris, (ISBN 978-1-84511-300-1 et 978-0-7556-2219-1, lire en ligne)
  2. (en) Ted Grant, History of British Trotskyism, London, Wellred, (ISBN 978-1-900007-10-8, OCLC 49692212, lire en ligne)
  3. (en) Richard Donnelly, "Revolutionary syndicalism and The Miners' Next Step", International Socialism, (lire en ligne)
  4. « 3. The Specter of Anarchism and the Normalization of Social Democracy: 1878–1885 », dans Assassins and Conspirators, Cornell University Press, (lire en ligne), p. 70–114