Marpésia — Wikipédia

Marpésia, portrait issu du livre iconographique Promptuarii Iconum Insigniorum de Guillaume Rouillé

Dans la mythologie romaine Marpésia (du grec ancien Μαρπησία, « voleuse, volée ou enlevée », parfois orthographié Marthésia de façon erronée) est, avec sa sœur Lampédo; une reine amazone chez les Goths mentionnée dans l'historiographie latine[1].

Selon l’Histoire des Goths de Jordanès, les femmes gothes auraient pris les armes afin de se défendre contre un peuple voisin envahisseur et se seraient mises sous les ordres de deux guerrières expérimentées : les sœurs amazones Marpésia et Lampédo[2]. Une fois les envahisseurs repoussés, Marpésia, sa sœur et leurs guerrières auraient fondé, entre les montagnes du Caucase et la mer Caspienne, la cité portuaire des « portes de fer » (actuelle Derbent). Son nom est donné au lieu où elle s'est arrêtée : le « rocher de Marpésia » ou « roc marpésien »[2]. Alexandre le Grand avait appelé cet endroit les « portes Caspiennes ».

Marpésia serait aussi une des Amazones ayant participé à la fondation de la cité d'Éphèse où elle aurait fait élever un temple à Artémis, la déesse de la Chasse[2].

Selon Orose, historien chrétien du Ve siècle, Marpésia et sa sœur Lampédo auraient étendu leur influence jusqu'en Europe orientale et en Asie Mineure. Marpésia aurait été tuée lors d'une bataille menée contre des barbares venus d'Asie et ses filles Orithye et Antiope lui auraient succédé[3],[4]. Mais Orose cite aussi une fille qui se serait appelée Sinope[5],[6],[7] et qui aurait donné son nom à la ville de Sinope[8].

Selon Askold Ivantchik, la « Sinope » d'Orose serait une synthèse entre la nymphe de la mythologie grecque Sinopé et les amazones Antiope et Sanapè[9] du Pseudo Skymnos et d'Andron de Téos, et peut-être aussi de l'amazone Orithye de Trogue Pompée et Justin.

Culture[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée [détail des éditions] [lire en ligne], 1519, p. 44[Où ?].
  2. a b et c Jordanès, Histoire des Goths, VII [lire en ligne].
  3. Paul Orose (éd. et trad. M.-P. Arnaud-Lindet), Histoires contre les païens (t. 3), Les Belles Lettres, Paris, 1991-1992.
  4. Paulus Orosius Historiae adversus paganos I.15.1-6
  5. Askold I. Ivantchik, « Les légendes de fondation de Sinope du Pont », Revue des Études Anciennes, vol. 99, no 1,‎ , p. 33–45 (ISSN 0035-2004, DOI 10.3406/rea.1997.4675, lire en ligne, consulté le )
  6. Mayor, Adrienne (1946-....). et Sebillotte Cuchet, Violaine (1965-....). (trad. de l'anglais), Les Amazones : quand les femmes étaient les égales des hommes, VIIIe siècle av. J.-C.-Ier siècle apr. J.-C., Paris, la Découverte, 559 p. (ISBN 978-2-7071-9466-4 et 2707194662, OCLC 1004401774, lire en ligne)
  7. Dominique Kassab Tezgör, Sinope : un état de la question après quinze ans de travaux, Leiden/Boston, BRILL, , 559 p. (ISBN 978-90-04-20653-3 et 90-04-20653-1, lire en ligne)
  8. Denis Diderot, Encyclopédie : ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, (lire en ligne)
  9. Honore-Theodoric-Paul-Joseph d'Albert Luynes (duc de), Essai sur la numismatique des satrapies et de la Phenicie sous les rois Achaemenides. (avec planches.), Didot, (lire en ligne)
  10. Compitum - Recherches et actualités sur l'Antiquité romaine et la latinité - De mulieribus claris - Boccace
  11. Musée de Brooklyn - Centre Elizabeth A. Sackler - Marpesia

Référence[modifier | modifier le code]