Marmolada — Wikipédia

Marmolada
Le col Pordoi avec, en arrière plan, la face nord de la Marmolada et son glacier.
Le col Pordoi avec, en arrière plan, la face nord de la Marmolada et son glacier.
Géographie
Altitude 3 342 ou 3 343 m, Punta Penia[1]
Massif Dolomites (Alpes)
Coordonnées 46° 26′ 13″ nord, 11° 51′ 54″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région
Région à statut spécial
Vénétie
Trentin-Haut-Adige
Province
Province autonome
Belluno
Trente
Ascension
Première par Paul Grohmann, Pellegrino Pellegrini, Angelo Dimai et Fulgenzio Dimai
Voie la plus facile versant Nord
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Marmolada
Géolocalisation sur la carte : Trentin-Haut-Adige
(Voir situation sur carte : Trentin-Haut-Adige)
Marmolada
Géolocalisation sur la carte : Vénétie
(Voir situation sur carte : Vénétie)
Marmolada

La Marmolada (ladin : Marmoleda, allemand : Marmolata) est le plus haut sommet des Dolomites. Culminant à 3 342 ou 3 343 mètres, elle est également appelée la « reine des Dolomites »[2],[3].

Elle constitue l'un des neuf lieux appartenant au site Les Dolomites, déclaré en 2009 site du patrimoine mondial par l'UNESCO.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de Marmolada pourrait provenir du mot latin marmor, signifiant « marbre » ou « pierre » au sens plus général[4], ou bien d'une racine indo-européenne attestée par le grec marmar, signifiant « briller » ou « scintiller », en référence au glacier qui s'étend sur son versant nord[5],[6].

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte topographique de la Marmolada.

Situation[modifier | modifier le code]

La Marmolada est située entre le val di Fassa et le Cordevole, à la frontière entre les provinces de Belluno et de Trente, au nord-est de l'Italie.

Topographie[modifier | modifier le code]

Son sommet est constitué de plusieurs pics, dont Punta Penia (3 342 ou 3 343 m, point culminant), Punta Rocca (3 309 m), Punta Ombretta (3 230 m), Monte Serauta (3 069 m), et Pizzo Serauta (3 035 m). Le glacier homonyme est le plus étendu des Dolomites.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, la frontière austro-italienne passe alors le long de la Marmolada, qui devient le théâtre de combats, comme le confirment les positions encore visibles sur le versant nord.

Cimes principales[modifier | modifier le code]

  • Punta Penia - 3 342 ou 3 343 m
  • Punta Rocca - 3 309 m
  • Punta Ombretta - 3 230 m
  • Gran Vernel - 3 210 m
  • Piccolo Vernel - 3 098 m
  • Sasso Vernale - 3 058 m
  • Piz Serauta - 3 035 m
  • Piz de Guda - 2 134 m
  • Punta Cornates - 3 029 m
  • Cima Ombretta - 3 011 m
  • Cima dell'Uomo - 3 010 m
  • Sasso di Valfredda - 3 009 m
  • Cima Ombrettòla - 2 931 m
  • Monte Fop - 2 892 m
  • Monte La Banca - 2 875 m
  • Il Colac - 2 715 m
  • Punta della Vallaccia - 2 637 m
  • Cima d'Auta orientale - 2 624 m
  • Cima d'Auta occidentale - 2 602 m
  • Cima Barbacin - 2 524 m
  • l'Auta - 2 545 m
  • Padon - 2 512 m
  • Iigogn - 2 389 m
  • Sas Bianch - 2 407 m

Histoire[modifier | modifier le code]

Pendant la Première Guerre mondiale, la Marmolada marquait une partie du front italo-autrichien et la montagne était le théâtre d'affrontements, comme en témoignent les positions encore visibles sur les faces est et nord[7]. Pour se défendre, les Autrichiens ont même creusé dans le glacier un labyrinthe de tunnels surnommé « la ville de glace » (aujourd'hui disparu à cause des mouvements naturels). Le , dit le « Vendredi Blanc », des avalanches ont frappé des positions italiennes et austro-hongroises sur la Marmolada, tuant des centaines de personnes.

Le , à la demande de la municipalité de Canazei, la frontière entre les régions de Vénétie et du Trentin-Haut-Adige a été déplacée sur la ligne de partage des eaux (donc sur la crête du sommet), assignant ainsi la quasi-totalité du glacier au Trentin et laissant la face vertigineuse sud de la montagne à la province de Belluno[8],[9].

Alpinisme[modifier | modifier le code]

Versant nord de la Marmolada et glacier.
  • 1802 - Première tentative par don Giuseppe Terza, chapelain de Pieve di Livinallongo, qui disparaît dans une crevasse le .
  • 1856 - Pellegrino Pellegrini, premier guide des Dolomites, conduit Gian Antonio de Manzoni, Antonio Marmolada, Pietro Mugna et don Lorenzo Nicolai au Pizzo Serauta, le .
  • 1860 - Conquête de la Punta Rocca par John Ball et Victor Tairraz.
  • 1864 - Première ascension de la Punta Penia par Paul Grohmann, Pellegrino Pellegrini, Angelo Dimai et Fulgenzio Dimai, par le versant nord, le 28 septembre.
  • 1878 - Versant ouest par Alberto de Falkner et Cesare Tomé.
  • 1884 - Première traversée de la Marmolada, de la Punta Rocca à la Punta Penia, par Emil Zsigmondy, Otto Zsigmondy et Ludwig Purtscheller.
  • 1901 - Face sud par Michele Bettaga et Bortolo Zagonel.
  • 1929 - Pilier sud de la Punta Penia par Demeter Christomannos, Luigi Micheluzzi et Roberto Peratoner.
  • 1936 - Face sud-est de la Punta Penia par Gino Soldà et Umberto Conforto, du 29 au et en trente-six heures d'escalade.
  • 1936 - Face sud de la Punta Rocca par Giovanni Battista Vinatzer et Ettore Castiglioni.
  • 1964 - Ouverture de la voie de l'Idéal à la Punta Ombretta par Armando Aste et Franco Solina en cinquante-quatre heures et avec cinq bivouacs.
  • 1969 - Variante de la voie Vinatzer en sortie directe par Reinhold Messner en solo.

Activités[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, la montagne est la destination de skieurs et d'alpinistes, et les localités voisines comme Canazei et Malga Ciapela sont des centres touristiques renommés, actifs toute l'année. Jusqu'en 2003, les conditions du glacier permettaient la pratique du ski d'été sur deux ou trois pistes auxquelles on accédait par un téléphérique et par deux remontées mécaniques, commençant à 2 850 m d'altitude et atteignant les 3 000 m.

Via ferrata[modifier | modifier le code]

La via ferrata della Marmolada est un itinéraire classique qui permet, en été, de rejoindre le sommet sans trop de difficultés. Il est facilement accessible tout autant par le versant sud (départ de la vallée du Contrin) que par le versant nord (départ du lac de Fedaia). Il démarre de la forcella Marmolada et permet d'atteindre les 3 342 m du sommet en h environ.

Ski alpin[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 2006, la course de ski alpin du Super Gigantissimo della Marmolada était proposée dans le cadre du Dolomiti Stars Ski Challenge, trois courses de fin de saison pour les champions et les passionnés de ski.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Visualisation sur le géoportail italien.
  2. (it) « Sistema 2 Marmolada - Dolomiti UNESCO », sur Dolomiti Patrimonio Mondiale UNESCO (consulté le )
  3. (it) « Articoli, curiosità e approfondimenti sulle Dolomiti del Trentino Alto Adige, Bellunese e Friuli », sur www.dolomiti.it (consulté le )
  4. Frédéric Montandon, « Étude de toponymie alpine. De l'origine indo-européenne des noms de montagnes », Le Globe. Revue genevoise de géographie, vol. 68, no 1,‎ , p. 108 (DOI 10.3406/globe.1929.2520, lire en ligne, consulté le )
  5. (it) Giacomo Bassi, Denis Falconieri et Piero Pasini, Dolomiti, EDT srl, (ISBN 978-88-592-4706-7)
  6. (it) « Primo Piano Val di Fassa », sur www.fassa.com (consulté le )
  7. (it) Viazzi, Luciano., Con gli alpini sulla Marmolada : 1915-1917, Mursia, (ISBN 8842508683 et 9788842508687, OCLC 797815677, lire en ligne)
  8. (it) « La Marmolada è al 100% del Trentino (e non più anche del Veneto) », sur SiViaggia, (consulté le )
  9. (it) « La Marmolada passa dal Veneto al Trentino: il governatore Luca Zaia promette battaglia », sur Fanpage (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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