Marine la Déguisée — Wikipédia

Marine la Déguisée
Image illustrative de l’article Marine la Déguisée
Marine (en rouge) et son père Eugène (en gris) entrant au monastère, accueillis par l'abbé (en noir). (France, XIVe siècle)
Sainte, vierge
Naissance IVe siècle-Ve siècle ou VIIIe siècle
Bythinie (Asie mineure)
Décès IVe siècle-Ve siècle ou 750  (à 25 ans)
Qannoubine (Liban)
Autres noms Marin(os), Marina
Vénérée à Venise, Liban
Vénérée par Église catholique, Église orthodoxe, Église copte
Fête 18 juin (Occident) ; 17 juillet (transfère des reliques)
Attributs enfant, crucifix, habit monastique
Sainte patronne Venise (culte officiel)
Personnes transgenres (culte officieux)
Sujets controversés Historicité remise en cause

Marine (ou Marie) de Bithynie, dite Marine la Déguisée et parfois Marin/Marine, est une sainte vierge légendaire chrétienne.

Selon la tradition chrétienne catholique, romaine et maronite, elle entre au monastère de Qannoubine, au Liban, sous l'identité masculine de frère Marin, et mène une vie ascétique exemplaire. À la suite de l'accusation de viol par la fille d'un aubergiste (ignorante de son genre véritable), frère Marin est expulsé du couvent et doit s'occuper de l'enfant. Après sa réintégration et sa mort au couvent, les moines découvrent que c'est une femme durant sa toilette mortuaire et font pénitence de leur injuste accusation.

Sa fête a lieu le en Occident. La translation de ses reliques à Venise, ville sous son patronage, est commémorée le [1]. En raison de son histoire, les personnes transgenres chrétiennes se placent sous son patronage[2].

Hagiographie[modifier | modifier le code]

Sainte Marine accusée (Paris, BnF, Français 51 f.201v). On voit le corps dévoilé de frère Marin lors de la toilette mortuaire en haut à droite de l'image.

Les récits de la vie de frère Marin font l'objet de plusieurs retranscriptions dans divers manuscrits, dont La Légende dorée de Jacques de Voragine et dans le Speculum historiale (aussi connu sous le titre de Miroir historial) de Vincent de Beauvais. La réalité historique du personnage n'est pas établie[3].

Les diverses sources s'accordent sur le déroulement suivant : le père de Marine entre dans un monastère, et il entre dans le même que lui, en cachant sa féminité et en se faisant par la suite appeler frère Marin. Son père meurt comme moine exemplaire. Sorti avec ses confrères pour affaires, et résidant dans une auberge, frère Marin se trouve accusé d'avoir mis enceinte la fille de l'aubergiste, et est expulsé du monastère, avec pour ordre de s'occuper de l'enfant. Après un temps donné à vivre d'aumônes et de jeûnes, frère Marin est réintégré à la demande des frères. Il meurt après sa réintégration, et on découvre lors de sa toilette mortuaire que son corps est non conforme à son genre déclaré, de sorte qu'il n'a pu être l'auteur de l'agression de la fille de l'aubergiste[3].

Prénom et vie au couvent[modifier | modifier le code]

L’Histoire de sainte Marine, texte du Ve siècle en syriaque, indique que son père, un séculier voulant se faire moine, veut d'abord la mettre dans un couvent de vierges, mais la voyant tant pleurer pour rester auprès de lui, il décide de ne pas s'en séparer. Si la majorité des versions donnent Marine comme prénom de naissance, celle-ci indique que, comme elle ne voulut pas le quitter, il fit passer sa fille Marie pour un garçon appelée Marine (Marina), nom masculin en syriaque[n 1],[4].

Marine aurait vécu vers le Ve siècle au monastère de Qannoubine[4],[5].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources secondaire[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « St. Marine de Bithynie », sur www.vaticannews.va (consulté le )
  2. Kittredge Cherry, « Marinos / Marina the Monk: Transgender parenting role model and patron saint », qspirit.net (consulté le )
  3. a et b Clovis Maillet, Les genres fluides : de Jeanne d'Arc aux saintes trans, (ISBN 978-2-918682-76-9 et 2-918682-76-4, OCLC 1200808851, lire en ligne)
  4. a et b Princeton Theological Seminary Library, Revue de l'Orient chrétien, Paris : Bureau des œuvres d'Orient [etc.], (lire en ligne), p. 276-285
  5. « Saint Marina the Monk », sur www.maronite-institute.org (consulté le )

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Nau indique que le manuscrit latin écrit : « elle se nommait Marina, et il [son père] l'appela Marinus », et pense que la personne ayant traduit le texte, prit par ignorance Marina pour un prénom féminin.

Voir aussi[modifier | modifier le code]