Marie de Bourbon (morte en 1387) — Wikipédia

Marie de Bourbon
Fonction
Princesse d'Achaïe
Titre de noblesse
Princesse
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Sépulture
Activité
Père
Mère
Fratrie
Conjoints
Guy de Lusignan (d) (de à )
Robert de Tarente (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant

Marie de Bourbon est une princesse capétienne née vers 1318 et morte à Naples en 1387. Elle est la fille du duc Louis Ier de Bourbon et de Marie de Hainaut.

Cette princesse entre dans l'histoire le , lorsque dans la chapelle du château de Bourbon-l'Archambault, son père signe sa promesse de mariage avec Guy de Lusignan, fils aîné du roi Hugues IV de Chypre. Ce mariage entre dans le cadre de l'active politique étrangère du duc qui cherche, depuis qu'il s'est croisé en 1316, à tisser des liens étroits avec l'Orient.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse à Chypre (1330-1346)[modifier | modifier le code]

Partie à la fin de l'été 1329 d'Aigues-Mortes, la jeune princesse débarque à Famagouste en et épouse en grande pompe Guy de Lusignan, connétable de Chypre et héritier de la Couronne.

En 1335, elle donne naissance à un fils, nommé comme son grand-père paternel, Hugues de Lusignan. Sa vie à la cour de Chypre est peu connue. En elle obtient du pape d'une absolution in articulo mortis sans doute à la suite d'une maladie. En , le pape l'autorise à partir en pèlerinage au Saint-Sépulcre de Jérusalem avec une suite de 50 personnes, peut-être à la suite d'un vœu (pour le rétablissement de la maladie de 1341?).

Le pèlerinage n'a sans doute jamais eu lieu, et en 1343 son époux Guy meurt. Marie s'installe alors, comme le prévoit le contrat de mariage dans la maison de la princesse Lucie à Nicosie. La situation de Marie à la cour de Chypre devient difficile. La correspondance pontificale montre que Marie est en très mauvais termes avec son beau-père le roi Hugues IV et souhaite revenir en France. Le roi s'y oppose malgré les pressions de Pierre Ier de Bourbon et du pape Clément VI. La question du sort de son fils, le jeune Hugues de Lusignan, semble être au centre du problème. D'après le contrat de mariage de 1328, il doit hériter de la Couronne de son grand-père, cependant il est possible que la disparition prématurée de son père ait fait naître des contestations de nature juridique au sein de la Cour (problème du droit de représentation du père par un fils lors d'un héritage). La situation s'aggrave encore lorsque le roi suspend les rentes de son douaire.

L'intervention du pape en est décisive, il envoie un nonce apostolique à Chypre pour ramener Marie en Occident et faire respecter les termes de son contrat de mariage.

L'impératrice de Constantinople (1347-1364)[modifier | modifier le code]

Marie quitte Chypre avec son fils sans doute à la fin 1346 ou au printemps 1347. Sur le chemin de la France, elle fait escale à Naples. La politique reprend alors ses droits: le pape, et probablement son frère le duc Pierre Ier, l'invite à accepter un mariage avec Robert de Tarente, empereur latin de Constantinople et prince d'Achaïe. Ce dernier vit en effet une relation sulfureuse avec la reine Jeanne qui scandalise la cour pontificale.

Le mariage est célébré à Naples en l'église San Giovanni Maggiore le .

Toutefois, dès , le royaume de Naples est envahi par les troupes du roi Louis Ier de Hongrie, venu venger l'assassinat de son frère, le premier époux de la reine.

Robert de Tarente, ainsi que d'autres grands du royaume, rendent les armes au roi à Aversa le . Lui et son frère Philippe, accusés de complicité dans le meurtre d'André de Hongrie, sont envoyés en captivité en Hongrie.

Marie entame alors une série de démarches diplomatiques en vue de faire libérer son nouvel époux. Elle est à Avignon en mai 1348 alors que la Peste noire fait des ravages. Elle se dirige ensuite vers Bourbon-l'Archambault, et passe la période de la pandémie auprès de sa famille.

En , la paix entre la reine de Naples et le roi de Hongrie est enfin conclue. Robert de Tarente est libérée et Marie et son fils se réinstallent à Naples.

Selon certains auteurs[1], le couple réside de 1356 à 1357 dans le Péloponnèse. Robert fait don à son épouse de la baronnie de Kalamata le 27 mai 1357 ; fin 1358 ou début 1359 elle achète à leur héritière les baronnies de Nivelet et de Vostitza[2].

N'ayant pas d'enfant, Robert institue Marie comme son héritière dans la principauté[réf. nécessaire].

Princesse d'Achaïe (1364-1370)[modifier | modifier le code]

À la mort de son époux le , Marie de Bourbon et son fils Hugues revendiquent la possession de la principauté d'Achaïe face à Philippe II de Tarente, frère de Robert et lui-même prétendant à ce titre à la principauté[3].

En , elle rencontre son ex-beau-frère le roi Pierre Ier de Chypre qui lui promet le paiement son douaire, suspendu depuis 1346. Elle se rend à Chypre l'année suivante pour assister au mariage de son fils.

Le conflit pour la principauté (principalement contre l'archevêque de Patras Angelo Acciaiuoli, soutien de Philippe ou simplement son allié objectif) dure jusqu'en 1370, date à laquelle Marie et Hugues abandonnent leurs droits sur l'Achaïe à Philippe de Tarente contre une rente, Marie se réservant seulement la baronnie de Kalamata[3].

Elle s'installe alors définitivement à Naples.

Vieillesse napolitaine (1370-1387)[modifier | modifier le code]

De son hôtel napolitain, Marie de Bourbon continue de jouer un rôle dans les affaires diplomatiques européennes, en particulier dans la complexe politique matrimoniale napolitaine.

Elle tente ainsi de placer un de ses neveux à la cour de Naples, et il est possible que son influence ait joué dans l'adoption de son cousin Louis d'Anjou par la reine Jeanne en 1380.

Elle décède à Naples en 1387 et est inhumée en l'église Santa Chiara. Son fils Hugues de Lusignan étant mort sans héritier en 1385, elle fait de son neveu Louis II de Bourbon son légataire universel.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. dont Troubat, p.10 ; selon A. Bon Robert ne viendra jamais en Achaïe (Bon, 1969, p. 216).
  2. Jean Longnon et Peter Topping, Documents sur le régime des terres dans la principauté de Morée au XIVe siècle, 1969, p.144.
  3. a et b Antoine Bon, La Morée franque. Recherches historiques, topographiques et archéologiques sur la principauté d’Achaïe, Bibliothèques de l'École française d'Athènes et de Rome, 1969, p. 247-250.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]