Marie Taglioni — Wikipédia

Marie Taglioni
Marie Taglioni dans Zéphire et Flore de Charles-Louis Didelot.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
Marseille (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, tombe Taglioni (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
italienne ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
Famille
Taglioni (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Beau-parent
Alexandre Vassilievitch Troubetskoï (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Parentèle
Autres informations
Maîtres
Vue de la sépulture.
Marie Taglioni (lithographie de Josef Kriehuber, 1839).

Marie Sophie Taglioni, née le à Stockholm et morte le à Marseille[1], est une danseuse et chorégraphe italienne. Elle est l'initiatrice des pointes[2].

Elle est considérée comme la première grande ballerine romantique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issue d'une famille de danseurs, elle est la fille du chorégraphe italien Filippo Taglioni et de la harpiste suédoise Sophie Karsten[3], et la sœur du danseur et chorégraphe Paul Taglioni. Elle étudie la danse avec Jean-François Coulon, à Paris[3], puis avec son père, à Vienne. Avec ce dernier, elle se rend de 1822 à 1826, à Cassel, Stuttgart et Munich et enfin à Paris, où le père et la fille sont engagés en 1827 dans le ballet de l'Opéra. Elle y fait sensation dans ses variations du Sicilien ainsi que dans le « ballet des Nonnes » de l'opéra de Giacomo Meyerbeer Robert le Diable (1831).

En 1832, elle danse à l'Opéra le ballet La Sylphide chorégraphié par son père pour elle. Où apparaissent à la fois le tutu romantique et la technique des pointes sans effort apparent. Le public voit d'ailleurs en elle la réincarnation de Geneviève Gosselin, promotrice du genre morte prématurément. On a souvent attribué à Marie Taglioni le rôle d'inventrice des pointes. Ce serait elle qui, pour danser dans La Sylphide, se serait renforcé ses chaussons habituels au niveau du métatarse et des doigts de pieds pour donner au public une illusion d'extrême légèreté, comme si elle volait.

La renommée de « la Taglioni »[4] s'étend alors à l'Europe entière : pendant quinze ans de 1832 à 1847, elle se produit de Londres à Berlin et de Milan à Saint-Pétersbourg, en s'illustrant notamment dans les rôles de La Fille du Danube, La Gitana ou de La Laitière suisse. En 1845, Jules Perrot lui confie les rôles centraux parmi les autres gloires de l'époque, comme Carlotta Grisi ou Fanny Cerrito.

Elle enseigne à l'Opéra de Paris (alors Académie impériale de danse) de 1859 à 1870, à une époque où les femmes maîtresses de ballet sont rares en Europe[3].

En 1860, elle règle pour Emma Livry sa première chorégraphie, Le Papillon[3]. Taglioni conçoit un deuxième ballet, Zara, en 1863, également destiné à être dansé par Livry dans le rôle principal ; mais le projet est arrêté quand Livry est victime d'un accident fatal[3]. Poursuivant une carrière de pédagogue, elle enseigne la danse aux jeunes filles de la bonne société londonienne et rejoint, en 1880, son fils à Marseille, où elle meurt quatre ans plus tard.

Marie Taglioni est devenue par mariage comtesse Gilbert de Voisins. Elle est enterrée au cimetière Saint-Charles de Marseille, et a été transférée dans la tombe de son petit-fils Auguste Gilbert de Voisins au cimetière du Père-Lachaise (94e division).

Taglioni a laissé à la postérité une parfaite maîtrise de l'art que son père lui avait enseigné, une technique aérienne et une personnification de la plus pure période romantique. Élégante et raffinée, elle fut à la fois technicienne virtuose et mime subtile, tantôt pathétique et tantôt vive, mais toujours expressive.

Maîtresse du prince russe Alexandre Vassilievitch Troubetskoï (1813-1899) qu'elle retrouvait dans le palais Ca' d'Oro qu'il mettait à sa disposition. Lorsqu'elle se maria, elle devint également sa belle-mère.

Elle fut portraiturée par le sculpteur Jean-Auguste Barre et on conserve d'elle de nombreuses lithographies.

Hommages[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie Taglioni, Souvenirs. Le manuscrit inédit de la grande danseuse romantique, édition établie, présentée et annotée par Bruno Ligore, Gremese, 2017.
  • Madison U. Sowell, Debra H. Sowell, Francesca Falcone, Patrizia Veroli, Icônes du ballet romantique. Marie Taglioni et sa famille, Gremese, 2016.
  • Gunhild Oberzaucher-Schüller (dir.), Souvenirs de Taglioni. Materialen der Derra de Moroda Dance Archives, Band 1, München, K. Kieser, 2007.
  • Gunhild Oberzaucher-Schüller (dir.), Souvenirs de Taglioni. Bühnentanz in der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts, Band 2, München, K. Kieser, 2007.
  • Joseph Méry, Jules Canonge et Elise Talbot, Les Adieux à Mlle Taglioni, suivi d'une notice biographique sur cette célèbre danseuse, imprimerie de J.-A. Boudon, Paris, 1837 En ligne sur Gallica.
  • Léandre Vaillat, La Taglioni ou la Vie d'une danseuse, Paris, éditions Albin Michel, 1942.
  • Bénédicte Jarrasse, Les deux corps de la danse. Imaginaire et représentations à l'âge romantique, Pantin, Centre national de la danse, 2018.
  • Chloé d'Arcy, Marie Taglioni, étoile du ballet romantique, Presses Universitaires de Bordeaux, 2023.
  • Bruno Ligore (dir.), Filippo Taglioni padre del ballo romantico, Aracne, 2023.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès à Marseille, n° 589, vue 55/70 : « Marianne Sophie Taglioni, décédée à Marseille, hier à six heures du soir dans son domicile au quartier St Giniez, âgée de quatre-vingts ans, rentière, née à Stockholm (Suède), veuve de Jean Pierre Victor Alfred Gilbert de Voisins, rentier, fille de défunts Philippe Taglioni et Hedwige Sophie Karsten [...] »
  2. Michelle Perrot, Les grandes oubliées : pourquoi l'Histoire a effacé les femmes, dl 2021 (ISBN 978-2-37880-242-4 et 2-37880-242-0, OCLC 1275390210, lire en ligne)
  3. a b c d et e Vannina Olivesi, « Entre plaisir et censure, Marie Taglioni chorégraphe du Second Empire », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 46,‎ , p. 43–64 (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.13699, lire en ligne, consulté le )
  4. Également appelée "la grande Taglioni" pour la distinguer de sa nièce la danseuse Marie Taglioni (1833-1891) fille de Paul.
  5. « Planetary Names: Crater, craters: Taglioni on Venus », sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le )