Marie-Reine Guindorf — Wikipédia

Marie-Reine Guindorf
Biographie
Naissance
Décès
[1] (à 24 ans)
Paris
Nom de naissance
Marie Reine Guindorff
Nationalité
Activité
Directrice de La Femme libre

Marie-Reine Guindorf, née le à Paris et morte en dans la même ville, est une féministe française, fondatrice, en , avec Désirée Véret, de La Femme libre, première revue faite par et pour des femmes, premier[2] journal féministe français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Saint-simonienne[modifier | modifier le code]

Marie Reine Guindorff[a] naît en 1813 à Paris[3]. Elle est devenue ouvrière lingère lorsqu'elle s'intéresse au rôle des femmes dans les actions du mouvement saint-simonien. Elle devient une militante active, participant au Degré ouvrier dirigée par Claire Bazard. Lorsque la décision du Père Enfantin de ne plus permettre aux femmes de progresser dans la hiérarchie est publiée dans Le Globe du , elle fait partie des jeunes prolétaires qui s'éloignent de la communauté.

Femme de presse[modifier | modifier le code]

À 20 ans, en , Marie-Reine fonde, avec Désirée Véret, une petite brochure, conçue et réalisée uniquement par des femmes. Le premier titre est La Femme libre ; sous sa direction la revue devient l'Apostolat des femmes au deuxième numéro.

« Cette publication n'est pas une spéculation, c'est une œuvre d'apostolat pour la liberté et l'association des femmes. Ayant senti profondément l'esclavage et la nullité qui pèsent sur notre sexe. Nous élevons la voix pour appeler les femmes à venir avec nous, réclamer la place que nous devons occuper dans le temple, dans l'État, et dans la famille. Notre but est l'association. Les femmes n'ayant eu jusqu'ici aucune organisation qui leur permit de se livrer à quelque chose de grand, n'ont pu s'occuper que de petites choses individuelles qui les ont laissées dans l'isolement. (...) Nous sommes Saint-Simoniennes, et c'est précisément pour cela que nous n'avons pas cet esprit exclusif qui repousse tout ce qui n'est pas soi. (...)[4]. »

L'article est signé Marie-Reine, il ne comporte pas de nom de famille, comme l'ensemble des articles de cette publication.

D'autres femmes les rejoignent, comme Suzanne Voilquin qui devient codirectrice à la sixième livraison. Marie-Reine et Suzanne vont poursuivre leur codirection et le groupe de femmes qui soutient la publication se regroupent en association, prenant le nom de La Femme nouvelle. Marie-Reine, de plus en plus occupée par le fouriérisme, finit par quitter le journal ; elle laisse la direction à Suzanne Voilquin qui poursuit la publication en changeant le titre qui devient La Tribune des femmes.

En 1834, Marie-Reine se marie avec le jeune saint-simonien Constant Flichy[b], facteur de pianos[3], à son retour d'une mission en Méditerranée dirigée par Barrault. En 1836, elle donne naissance à un garçon, Étienne Édouard[5], qui est mis en nourrice[6].

Suicide à 24 ans[modifier | modifier le code]

À la fin de l'année 1836, Suzanne Voilquin habite pendant six semaines, jusqu'au , dans l'appartement du jeune couple rue de Montmorency à Paris. Suzanne constate que son amie a tout pour pouvoir bien vivre, un mari qui l'aime, un jeune garçon de 15 mois et un appartement dû à la générosité des parents de Flichi qui ont perçu un héritage imprévu. Néanmoins Suzanne s'inquiète, de l'éloignement de son fils qui est toujours en nourrice, de l'activisme de Marie-Reine qui assiste régulièrement aux réunions d'un disciple de Charles Fourier, où il est question de la mise en pratique d'un premier phalanstère. Suzanne a déjà quitté ses amis lorsque Flichi vient la voir désespéré, cherchant Marie-Reine qui a disparu. Son corps est retrouvé, le , dans la Seine au pont de Grenelle[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Son patronyme est orthographié Guindorff sur son acte de mariage et l'acte de naissance de son fils.
  2. Parfois orthographié Flichi.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Biographie (lire en ligne sur Gallica)
  2. Laure Adler, À l’aube du féminisme, les premières journalistes : 1830-1850, p. 10 : « la Femme Libre, premier journal féministe français » lien Google livres.
  3. a et b Acte de mariage du , reconstitué le , Paris 5e (ancien), Archives de Paris [lire en ligne] (vues 40-42/51)
  4. Début de la troisième partie de l'article Appel aux Femmes paru dans le n° 1 de La Femme libre. (site Gallica
  5. Acte de naissance du , reconstitué le , Paris 7e (ancien), Archives de Paris [lire en ligne] (vues 3-4/51).
  6. Suzanne Voilquin, Souvenirs d’une fille du peuple, p. 480 lien Google livres
  7. Suzanne Voilquin, Suicide de Marie-Reine, in Souvenirs d’une fille du peuple, p. 479 lien Google livres

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]