Marie-Anne Camax-Zoegger — Wikipédia

Marie-Anne Zoegger-Camax
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Julie Marie Anne ZoeggerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Distinction
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 1557-1558, 2 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Julie Marie Anne Zoegger dite Marie-Anne Camax-Zoegger, née le dans le 8e arrondissement de Paris[2] et morte le dans le 6e arrondissement[3], est une artiste peintre française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marie-Anne Zoegger nait en 1881 ; elle est la fille d'Antoine Zoegger, statuaire et décorateur alsacien, collaborateur de Viollet-le-Duc, ancien camarade d’atelier du peintre Jean-Jacques Henner. Après la mort de son père alors qu'elle n'a que 4 ans, Henner encourage les dons artistiques de la petite fille[4]. Marie-Anne Zoegger entre dans l’atelier de Ferdinand Humbert à l'École des beaux-arts de Paris tout juste ouverte aux jeunes filles. Sa première participation au Salon de la Société nationale des beaux-arts (la Nationale) date de 1909.

En juin 1910, elle épouse Alfred Camax[5] dont la situation sociale et financière lui permet de se consacrer à son art. Le couple aura cinq enfants.

Détail d'une toile peinte dans les années 30 par Marie-Anne Camax-Zoegger représentant l'automne, les enfants de Marie-Anne Camax-Zoegger dans le parc du château de Jeurre (Essonne) et la laiterie, monument déplacé depuis le parc de Méréville.

Admise à la Société Nationale des Beaux-Arts en 1922, elle vend ses œuvres à l’État pour des musées comme le Luxembourg ou le Petit Palais, pour décorer mairies, préfectures et ministères (et même le palais de l’Élysée), reçoit des commandes de fresques pour les écoles[6]. Appréciée et soutenue par des artistes comme Antoine Bourdelle, Maurice Denis ou Suzanne Valadon qui devient son amie[7], elle expose régulièrement au Salon des Indépendants et à celui des Tuileries.

Décidée à faire reconnaitre le travail artistique des femmes à l'égal de celui des hommes, elle prend en 1929 la présidence du « Syndicat des artistes femmes peintres et sculpteurs » (S.A.F.P.S. des Unions fédérales) à la suite de Marie Thelika Rideau-Paulet qui l’avait fondé en 1904[8]. Présidente de ce Syndicat en 1930, elle présente une exposition et en profite pour faire scission en lançant son propre groupe en 1931[9] : la Société des Femmes Artistes Modernes[10] dont le salon se tient chaque année, de 1931 à 1938 dans des lieux différents, au théâtre Pigalle au début, puis à la galerie Bernheim-Jeune, au Pavillon des Expositions en 1937. Sont présentées des œuvres de, entre autres, Suzanne Valadon, Jane Poupelet, Marie Laurencin, Mariette Lydis, Tamara de Lempicka, Chana Orloff, Mary Cassatt, Olga Boznańska, Suzanne Duchamp, Camille Claudel, Jeanne Bardey...

En , du 11 au 28 février, elle participe et fait partie de l'organisation de l'exposition Les femmes artistes d'Europe exposent au Jeu de Paume (à l'époque le Musée des écoles étrangères)[11].

Le , elle participe à la vente de tableaux organisée au bénéfice de Berthe Weill tombée dans une grande misère, en compagnie de 45 autres artistes, dont Raoul Dufy, Pascin, Bonnard, Van Dongen, Picasso[12].

En 1948 une exposition personnelle lui est consacrée à la galerie Bernheim-Jeune.

Une rétrospective de ses œuvres avec celles de Suzanne Valadon et de Louise Hervieu a lieu au Musée Galliera, en 1961.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom CAMAX-ZOGGER Marie-Anne (consulté le )
  2. « Acte de naissance n° 1692 (vue 2/22) avec mention marginale du mariage. », sur Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 8e arrondissement, registre des naissances de 1881.
  3. « Acte de décès n° 790 (vue 20/31) », sur Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 6e arrondissement, registre des décès de 1952.
  4. Il fait d’elle un portrait resté dans la famille
  5. Acte de mariage n° 770 (vue 4/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 16e arrondissement, registre des mariages de 1910.
  6. L'une d'elles est encore visible dans l'école élémentaire de la rue des Bauches à Paris dans le XVIe arrondissement
  7. Valadon fait le portrait de sa fille Geneviève en 1936
  8. « Hier reconnues, aujourd’hui oubliées - Fond d'Art Contemporain, Paris Collections »
  9. « Pour une histoire des réseaux d’artistes femmes (XIXe-XXe siècles) - Femmes Artistes en Réseaux (F.A.R.) »
  10. Les Femmes artistes dans les avant-gardes, Marie-Jo Bonnet
  11. (en) Paula J. Birnbaum, Women artist in interwar war. Framing feminities, Farnham, Ashgate, , 358 p. (ISBN 978-0-7546-6978-4, lire en ligne)
  12. Marianne Le Morvan, Berthe Weill 1865-1951 : La petite galeriste des grands artistes, Orléans, L'Harmattan, coll. « L'écarlate », , 226 p., 13,5 × 22,5 cm, broché (ISBN 978-2-296-56097-0, BNF 42556511, lire en ligne), p. 60, 156. Les 80 œuvres vendues ont récolté 4 millions de francs qui ont mis Berthe Weill à l’abri du besoin jusqu'à son décès.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie-Anne Camax-Zoegger, Louise Hervieu, Suzanne Valadon, Paris, mai-. Préface de René Héron de Villefosse. Musée Galliera, (les Presses artistiques), 1961
  • Jacques Biélinky, Marie-Anne Camax-Zoegger, Le Triangle, Paris, 1935.
  • Maurice-Pierre Boyé, Marie-Anne Camax-Zoegger, dans la Revue de la Méditerranée no 53, 1953
  • Les filles, L'art pour les tout-petits, Gallimard jeunesse, 2004 (reproduction du tableau Fillettes et fleurs, sd)
  • Dictionnaire des féministes. France - XVIIIe – XXIe siècle, Sylvie Chaperon, Christine Bard, Presses Universitaires de France, 2017