Marcellin de Carthage — Wikipédia

Marcellin de Carthage
Biographie
Naissance
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Époque
Activité
Conjoint
Anapsychia (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Étape de canonisation
Saint de l'Église orthodoxe (d), saintVoir et modifier les données sur Wikidata
Fête

Flavius Marcellinus ou Marcellin de Carthage, mort le à Carthage, est haut fonctionnaire romain, tribun et notaire impérial.

Missionné par l'empereur Flavius Honorius en province romaine d'Afrique où il est chargé de pacifier les troubles causés par la crise donatiste, il préside la Conférence de Carthage et devient l'ami et le correspondant d'Augustin d'Hippone. Il est exécuté avec son frère dans des conditions mal éclaircies peu après l'usurpation d'Héraclien.

Il est vénéré comme saint par les Églises catholique et orthodoxe.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Originaire d'Italie[1], Flavius Marcellinus apparaît à l'histoire en 410, dans un décret daté du 14 octobre, lorsqu'il est nommé par l'empereur Honorius qui lui délègue tous pouvoirs pour mener à bien une conférence qui doit se tenir à Carthage dans l'objectif de pacifier la province romaine d'Afrique agitée par la crise donatiste[2].

On sait qu'il qu'il a une épouse du nom d'Anapsychia[3] et porte les titres de tribunus et de notarius : si le premier titre a un caractère militaire, rien dans la suite de son parcours n'atteste toutefois d'une appartenance quelconque à l’armée ; le second titre atteste lui de fonctions juridiques et administratives et l'attribution par Augustin du qualificatif « clarissime » à son égard laisse penser que Marcellinus appartient à la plus haute classe des fonctionnaires impériaux, souvent issus de la classe sénatoriale[2].

Carthage[modifier | modifier le code]

Lorsqu'il arrive à Carthage, où son propre frère Apringius est nommé proconsul en 411[3] et où résident certains de ses connaissance comme Volusianus, haut dignitaire d'empire païen dont la famille est chrétienne, Marcellinus semble précédé d'une bonne réputation[4]. Ce dernier semble ainsi provenir des cercles de la très haute aristocratie romaine acquise au christianisme[5].

En janvier 411, Marcellinus convoque la conférence de Carthage qu'il préside comme le cognitor et où, bien qu'il soit lui-même catholique, il montre des signes d'apaisement envers le parti donatiste quant à la neutralité de la tenue des débats[6]. C'est vers cette époque qu'il fait la connaissance d'Augustin d'Hippone et les deux hommes entretiennent une correspondance dont certains éléments sont conservés[7] tandis qu'ils semblent avoir noué une véritable amitié[8], un « « compagnonnage » intellectuel et spirituel [durant] deux années à la fois fécondes et difficiles »[9].

Exécution[modifier | modifier le code]

En 413, peu après la tentative d'usurpation du consul Héraclien, Flavius Marcellinus et son frère sont emprisonnés puis exécutés par le comte Marinus, chargé de pacifier et de réorganiser la Province, pour des raisons vraisemblablement politiques qui restent toutefois obscures[10]. L'exécution prend place « la veille de la saint Cyprien », c'est-à-dire le 13 septembre[11], La lettre 151 d'Augustin, constitue un éloge ardent et ému de son ami[12].

Si la tradition a souvent conjecturé la responsabilité du parti donatiste dans la mort de Marcellinus et d’Apringius, aucun élément probant ne vient néanmoins en attester[13].

Hagiographie[modifier | modifier le code]

La tradition ecclésiale a fait de la mort Marcellinus un martyre pour la foi catholique, « transformant ce qui, sous la plume d’Augustin, a encore l’aspect d’une exécution politique, en une affaire essentiellement religieuse »[14]. Par ailleurs, le martyrologe espagnol de Juan Tamayo de Salazar présente, au XVIIe siècle, Marcellinus comme originaire de Tolède, ce que rien ne permet d'attester[15].

Marcellinus est célébré comme saint sous le nom de Marcellin de Carthage le 13 septembre en Occident et le 6 avril en Orient[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Moreau 1973, p. 121.
  2. a et b Moreau et 1973 138.
  3. a et b Moreau 1973, p. 139.
  4. Moreau 1973, p. 108.
  5. Moreau 1973, p. 140.
  6. Pierre Maraval, Le christianisme de Constantin à la conquête arabe, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », , 460 p. (ISBN 978-2-13-054883-6), p. 311
  7. Moreau 1973.
  8. Moreau 1973, p. 146-152.
  9. Moreau 1973, p. 173.
  10. Moreau 1973, p. 133-135.
  11. Moreau 1973, p. 94.
  12. Moreau et 1973 102.
  13. Moreau 1973, p. 98.
  14. Moreau 1973, p. 135.
  15. Moreau 1973, p. 137.
  16. ,Santi Beati

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Louis Maier, Le Dossier du donatisme, vol. II : De Julien l'Apostat à saint Jean Damascène (361-750), Berlin, Akademie-Verlag, (ISBN 978-3-05-000118-0), p. 172-184.
  • Madeleine Moreau, « Le dossier Marcellinus dans la Correspondance de saint Augustin », Recherches Augustiniennes et Patristiques, vol. 9,‎ , p. 3–181 (ISSN 0484-0887).

Liens[modifier | modifier le code]