Marc-Armand Lallier — Wikipédia

Marc-Armand Lallier
Marc-Armand Lallier en 1956
Fonctions
Administrateur apostolique
Diocèse de Nancy-Toul
-
Archevêque de Besançon
-
Archevêque de Marseille
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Évêque de Nancy-Toul
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Aumônier général (d)
Guides de France
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Biographie
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Marc-Armand Lallier (né le à Paris et mort le à Paris[1]) est un ecclésiastique français qui fut successivement évêque de Nancy (1949-1956), evêque de Marseille (1956-1966) et archevêque de Besançon (1966-1980).

Biographie[modifier | modifier le code]

Natif de Paris, Marc-Armand Lallier fait ses études secondaires au Lycée Condorcet et obtient son baccalauréat en 1923 ; dès 1920, il entre à la fédération nationale des Scouts de France et fonde la meute, la troupe et le clan 22e Paris. Il prépare ensuite sa licence en droit à la Faculté de Paris pendant trois ans.

Scoutisme[modifier | modifier le code]

Entré à la fédération nationale des Scouts de France à la 1re Paris dès 1920, scout à la 5e Paris (Saint Louis) dans les années 1920[2], Marc-Armand Lallier fonde la meute, la troupe et le clan 22e Paris (« Louis de Poissy », foulard rouille ou grenat plain) en 1924[3]. Il participe au 5e Cours de Chamarande en 1924 avec Marcel Forestier, futur aumônier général (sous la direction de Jacques Sevin, assisté de Paul Coze). Lors du grand rassemblement national des petits Loups du 2 au 12 qui regroupe environ 300 louveteaux, le « chef Lallier » est complimenté nommément par le père Sevin avec la cheftaine Chabrol. Par la suite, il reste très lié à Sevin qu'il suit à Rome en pèlerinage et qu’il assiste ensuite à Chamarande pour les sessions d’aumôniers.

Après son service militaire (1926-1927), il entre au séminaire Saint-Sulpice à Paris. Il fait donc partie des vocations tardives pour l'époque[4].

Ordonné prêtre par le cardinal Verdier le , il est tout de suite nommé directeur au séminaire Saint-Sulpice. Quatre ans plus tard il devient aumônier des étudiants catholiques à la Cité Universitaire de Paris. À la suite de la déclaration de guerre de , le lieutenant Lallier est mobilisé. Fait prisonnier, il parvient à s'évader et rejoint Paris occupé en 1940[4] où il est nommé sous-directeur des Œuvres diocésaines par le cardinal Suhard. En 1941, âgé de moins de 35 ans, il devient supérieur du petit séminaire de Paris situé à Conflans. Il a pour un temps comme professeur de philosophie Pierre Veuillot, futur archevêque de Paris. C'est à Conflans qu'il accueille et cache le néophyte Jean-Marie Lustiger[5].

Évêque[modifier | modifier le code]

Marc-Armand Lallier.

Marc-Armand Lallier est nommé évêque de Nancy et Toul le à l’âge de 42 ans et consacré à Notre-Dame de Paris par le cardinal Feltin le suivant. Il reste sept ans dans le diocèse de Nancy.

Le , le pape Pie XII appelle Marc Armand Lallier à l’évêché de Marseille pour succéder à Jean Delay, qui venait de démissionner pour raisons de santé. Il participe aux trois sessions du Concile Vatican II et fait partie de la Commission de la discipline des sacrements en tant que membre élu par l'assemblée[6].

L'affaire du curé d'Uruffe[modifier | modifier le code]

Marc-Armand Lallier rencontre, pendant cette période, le curé d’Uruffe, l'abbé Desnoyers, alors suspecté d’avoir conçu un enfant avec une adolescente de quinze ans. Le curé réussira à obtenir le renouvellement de la confiance de son évêque après s’être jeté à ses genoux en criant son innocence. Guy Desnoyers mentait. En , il assassine sa nouvelle maitresse et l'enfant qu'elle porte. Le curé est condamné en aux travaux forcés à perpétuité.

Archevêque[modifier | modifier le code]

Le le pape Paul VI nomme Lallier à l’archevêché de Besançon. Ses auxiliaires sont Jean Albert Marie Auguste Bernard, de 1968 à 1972, Maurice Gaidon et Jean Cuminal à partir de 1975[7]. En octobre 1977, Lallier lance une consultation au sujet de la création d’un nouveau diocèse, pour alléger celui de Besançon, trop étendu, qui ne permet pas une présence de l’archevêque sur le terrain. Cela aboutira à la création du diocèse de Belfort-Montbéliard par le pape Jean-Paul II le .

Lallier démissionne le à l’âge de 73 ans, doit deux ans avant l'âge limite de 75 fixé par le droit canonique et se retire.

Mort[modifier | modifier le code]

Marc-Armand Lallier meurt à Paris le . Il est enterré aux côtés ses prédécesseurs dans la crypte de la cathédrale Saint-Jean de Besançon.

Prises de position[modifier | modifier le code]

Concernant le sort des enfants juifs[modifier | modifier le code]

En , plus de trente textes officiels concernant les juifs ont été publiés ; une grande rafle vient d’avoir lieu à Paris, au cours de laquelle 3 700 personnes, dont des enfants, ont été arrêtés. Lors d’une réunion, Germaine Ribière, alors étudiante à Paris, évoque le sort de ces enfants. L’abbé Lallier lui répond :

« Mademoiselle, j’admire votre charité, elle est débordante. Évidemment, il y a le problème juif, il y a aussi le problème alsacien. Mais il faut que vous compreniez : nous avons aussi nos écoles. »[8].

Concernant l'affaire Lip[modifier | modifier le code]

Dans une lettre pastorale du 3 juin 1973, alors qu'il est archevêque de Besançon, Marc-Armand Lallier appuie les revendications des salariés de Lip : « ... Tout ce qui mutile l'homme […] n'est pas dans le plan de Dieu ». Le 15 juin, il prend la parole lors d'une opération « ville morte »[9].

Distinction[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Histoire du scoutisme à Paris - Glossaire des noms propres - Troupe Scoute SUF 27ème PARIS », sur web.archive.org, (consulté le )
  3. « Histoire du scoutisme à Paris - Troupes 20ème à 29ème PARIS - Troupe Scoute SUF 27ème PARIS », sur web.archive.org, (consulté le )
  4. a et b Robert Lavalette, « Notre Saint Père le Pape nous donne un Archevêque », La Voix diocésaine de Besançon, no 21,‎ , p. 329-332
  5. Philippe Larue, « Mgr Marc Lallier n'est plus », La Provence,‎
  6. Philippe Levillain, « Les évêques français - Le Séminaire pontifical français de Rome et le deuxième concile de Vatican (1962-1965) », dans Philippe Boutry, Yves-Marie Fradet et Philippe Levillain, dir., 150 ans au cœur de Rome. Le Séminaire français 1853-2003, Paris, Éditions Karthala, , 535 p. (ISBN 2-84586-580-5, lire en ligne), p. 150
  7. Maurice Rey (dir.), Les diocèses de Besançon et de Saint-Claude, Éditions Beauchesne, Collection Histoire des diocèses de France n°6, Paris, 1977, p. 219
  8. Anecdote évoquée par : Henri Fabre, L’Église catholique face au fascisme et au nazisme. Les outrages à la vérité, Éditions EPO et éditions Espaces de Libertés, Bruxelles, 1995, p. 231. L’auteur tire sa source de : Colloque de Grenoble, 1976, Église et chrétiens dans la IIe guerre mondiale. La région Rhône-Alpes, P.U. de Lyon, 1978, p. 206
  9. Donald Reid, L'affaire Lip 1968-1981, Rennes, PUR, 2e trimestre 2020, 538 p. (ISBN 978-2-7535-8005-3), page 124

Liens externes[modifier | modifier le code]