Manoir de Kerazan — Wikipédia

Manoir de Kerazan
Image illustrative de l’article Manoir de Kerazan
Manoir de Kerazan
Période ou style Classique
Type Manoir
Fin construction 1766
Destination initiale Demeure seigneuriale
Propriétaire actuel Institut de France
Destination actuelle Musée
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2000, partiellement)
Coordonnées 47° 50′ 30″ nord, 4° 11′ 44″ ouest[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Bretagne
Région Bretagne
Département Finistère
Commune Loctudy
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Manoir de Kerazan
Géolocalisation sur la carte : Finistère
(Voir situation sur carte : Finistère)
Manoir de Kerazan
Site web Site officiel

Le manoir de Kerazan est un château situé à quelques kilomètres au nord de Loctudy et au sud de Pont-l'Abbé dans le Finistère.

Le manoir fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [2]. Cela concerne les façades et toitures du corps de logis et de l'aile est[3] pour ce qui est de l'extérieur du manoir. À l'intérieur, cinq pièces du rez-de-chaussée sont concernées : la salle à manger, le grand salon, la salle de billard, le fumoir et la bibliothèque. Le parc, enfin, avec ses murs de clôture, ainsi que la citerne, le vivier et le canal du XVIIIe siècle et les douves, complète la notice.

Historique[modifier | modifier le code]

Les archives montrent une occupation antérieure au XVe siècle. Un château y a été construit à la fin du XVIe siècle par la famille de Kerfloux et passa ensuite à la famille Drouallen dont l'un des membres, participa comme officier à la prise de Rio de Janeiro sous le commandement de Duguay-Trouin. Le Manoir est transformé notablement au XVIIIe siècle par les comtes de Rosmorduc issus de la maison le Gentil, famille d'ancienne extraction chevaleresque de Cornouaille, qui en héritèrent : adjonction d'un étage au corps principal, agrandissement des fenêtres, réfection de la toiture et création d'un parc à l'anglaise.

Le château est saisi en 1793 par le tribunal révolutionnaire de Quimper et est revendu. Son propriétaire était alors le comte Louis de Rosmorduc, général de l'Armée catholique et royale, chef chouan dans la région de Vitré. Il est alors occupé successivement par Louis Derrien, par Édouard Le Normant des Varannes[4], architecte et neveu du précédent, par Alour Arnoult en 1847 qui rénove de façon importante la décoration intérieure et dont un descendant Georges Arnoult, qui habita aussi le manoir, fut député du Finistère. La fille de Georges, Noémie Arnoult, en épousant Joseph Astor, transfère la propriété de la demeure à la famille Astor.

L'occupant le plus célèbre du manoir reste Joseph Astor (1824 - 1901), maire de Quimper et surtout son fils et homonyme, Joseph Georges Astor, sénateur-maire de Quimper et créateur du musée des Beaux-Arts de cette ville Le père commence dès son arrivée à réunir à Kerazan une riche collection de peintures, dont l'enrichissement est poursuivi par son fils. Joseph Georges Astor acquiert des faïences quimpéroises qui constituent aujourd'hui un ensemble unique (dont le violoncelle).

Joseph George ne se marie jamais et sans descendance, il fait le choix de léguer à l'Institut de France la totalité du manoir et de ses collections dans le but de l'ouvrir au public tout en créant une fondation à son nom (comportant également une école de broderie). La première ouverture a lieu dès 1932 et cette école perdura jusqu'en 1966, formant des dizaines de jeunes filles, dont la plupart travaillèrent ensuite pour la maison Le Minor.

La famille Astor[modifier | modifier le code]

  • Joseph Astor (1824 - 1901), alors maire de Quimper[5], eut en charge la construction du nouveau musée des Beaux Arts, inauguré en 1872. Se passionnant pour l'art en général et la peinture en particulier, il achète de nombreux tableaux d'inspiration bretonne ou d'artistes séjournant en Bretagne. Dans sa collection on trouve aussi de nombreuses peintures inspirées par les maîtres des XVIe siècle, XVIIe siècle et XVIIIe siècle.
  • Son fils, Joseph-Georges Astor, né en 1859, effectua des études de droit et se spécialisa après son doctorat dans les problèmes pénitentiaires. Handicapé par la surdité, il ne put se consacrer autant qu'il l'aurait voulu à la vie publique. Il déploya alors toute son énergie à enrichir la collection de peinture de son père en acquérant plusieurs dizaines d'œuvres contemporaines de Désiré Lucas, Lucien Simon, Maurice Denis, Charles Cottet, etc., à embellir le décor du manoir (œuvres d'Alfred Beau, etc.)[6] et à construire les "communs" du manoir. En 1928, il légua par testament[7] ses biens à l'Institut de France à condition qu'après sa mort une fondation portant le nom de sa famille soit créée ; cette fondation aboutit à la création d'une école de broderie dans le manoir de Kerazan afin de procurer un gagne-pain aux jeunes filles du pays[8].

Le manoir[modifier | modifier le code]

Il est constitué d'un corps principal avec un étage et d'une aile plus ancienne, vestige du château du XVIe siècle. Le vaste parc, à l'anglaise, comporte également un potager façon médiévale et des douves sèches.

Le manoir, lui-même, comprend plusieurs salles, richement décorées (nombreuses fresques murales). Elles sont ornées de multiples tableaux de diverses écoles. On peut citer en particulier ceux de Auguste Goy, peintre quimpérois du XIXe siècle qui ornent la totalité de la Salle de billard et deux tableaux de Maurice Denis, chef de file des Nabis (Daphnis et Chloé de 1918 et Le Pardon de Notre-Dame-de-la-Clarté de 1926) qui sont visibles dans le Grand Salon du Manoir. On peut aussi observer les fresques de la salle à manger, exécutées par Théophile Deyrolles (fresques de chasse et pêche sur les murs autour de la porte d'accès) et Henriette Daux[9].

La dernière salle du Manoir est consacrée à la collection de faïences de Quimper qui comprend un remarquable violoncelle de faïence d'1,20 m, unique au monde, peint par Alfred Beau. Celui-ci fut l'ami de Joseph Astor, alors maire de Quimper et propriétaire du manoir de Kerazan, qui lui achète quelques-unes de ses plus belles pièces. Joseph-Georges Astor, le fils de Joseph Astor, s'employa par la suite à compléter la collection de son père et le manoir de Kerazan possède la plus importante collection d'œuvres d'Alfred Beau[10].

La publicité Tipiak[modifier | modifier le code]

Le film publicitaire de la société Tipiak de Jean Becker tourné en 1993 et mettant en scène cinq bigoudènes a été tourné au manoir de Kerazan[11].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail
  2. Notice no PA29000038, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. À l'exclusion des communs du début du XXe siècle attenants au pignon ouest
  4. Édouard Le Normant des Varannes ((né le à Mer (Loir-et-Cher), décédé le à Pont-l'Abbé) fut un grand artisan du développement économique de Loctudy, créant notamment la première féculerie de pommes de terre dans la région
  5. Il fut maire de Quimper de 1836 à 1848
  6. « Le manoir de Kerazan - La collection de tableaux », sur bigouden.com (consulté le ).
  7. Aux termes de son testament, Joseph-Georges Astor légait sa fortune à l'Institut de France, à charge pour lui « de créer dans ce domaine [de Kerazan], sus la forme de cours ou sous tout autre, pour des jeunes filles, un enseignement d'art appliqué et industriel, et affecter à son paiement les revenus de biens composant la succession du testateur ou acquis en remploi », voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62833656/f45.image.r=Astor.langFR
  8. Geneviève d'Haucourt, Dentellières et brodeuses dans le Sud-Finistère selon une enquête d'octobre-novembre 1941 revue "Études sociales", mai 1973, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62833656.image.r=Astor.f9.langFR
  9. « Le manoir de Kerazan », Institut de France — notice descriptive en ligne.
  10. Notice biographique d'Alfred Beau, manoir de Kerazan, fondation Astor
  11. Steven Lecornu, « Il y a 30 ans, la publicité Tipiak débarquait sur le petit écran », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]