Manifeste du hacker — Wikipédia

Le Manifeste du hacker (titré en anglais The Hacker Manifesto, ou The Conscience of a Hacker, « la conscience d'un hacker ») est un petit article écrit le , par le hacker Loyd Blankenship après son arrestation, sous le pseudonyme de « The Mentor ». Publié pour la première fois dans le magazine électronique underground Phrack (Volume 1, Numéro 7, Phile 3 de 10), on peut de nos jours le trouver sur de nombreux sites web. Il est souvent confondu, du fait d'une proximité de titre, avec l'essai de 2006 sur la libération de l'information Un manifeste hacker (« A Hacker Manifesto ») de la théoricienne des médias McKenzie Wark.

Influence[modifier | modifier le code]

Le manifeste est considéré comme la pierre angulaire de la contre-culture hacker, et donne un aperçu de la psychologie des premiers hackers. Il affirme que les hackers choisissent cette activité parce que c'est un moyen pour eux d'apprendre, et à cause du sentiment fréquent de frustration causé par leur ennui à l'école. Il exprime aussi l'éveil d'un hacker réalisant son potentiel dans le domaine des ordinateurs.

À ce jour, le manifeste est une ligne de conduite pour les hackers à travers le monde, particulièrement pour ceux qui sont nouveaux dans ce domaine. Il sert de fondation éthique pour le hacking, et affirme qu'il y a là un objectif qui supplante le désir égoïste d'exploiter ou de causer du tort aux autres (ce que font les hackers black hats), et que la technologie devrait être utilisée pour étendre nos horizons et essayer de maintenir la connaissance libre dans le monde.

Cet article est cité dans le film Hackers (1995), bien que dans le film il soit lu dans un exemplaire du magazine 2600: The Hacker Quarterly, et pas de Phrack (ce qui aurait été conforme à la vérité historique). Il est également reproduit dans la boîte de CD du jeu pour ordinateur Uplink.

The Mentor a donné une lecture de son Manifeste du Hacker et a fait des développements supplémentaires à la conférence H2K2.

Contenu du manifeste[modifier | modifier le code]

« Un autre s'est fait prendre aujourd'hui, c'est partout dans les journaux. "Un adolescent arrêté dans un scandale informatique", "Un pirate informatique arrêté après avoir trafiqué une banque"... Putain de gosses. Ils se ressemblent tous. Mais vous, dans votre psychologie de trois pièces et votre cerveau technologique des années 1950, avez-vous jamais jeté un coup d'œil derrière les yeux du pirate informatique ? Vous êtes-vous déjà demandé ce qui le faisait vibrer, quelles forces l'avaient façonné, ce qui avait pu le modeler ? Je suis un hacker, entrez dans mon monde... Mon monde commence à l'école... Je suis plus intelligent que la plupart des autres enfants, mais ces conneries qu'ils nous enseignent m'ennuient... Foutu mauvais élève. Ils sont tous pareils. Je suis au collège ou au lycée. J'ai écouté des professeurs m'expliquer pour la quinzième fois comment réduire une fraction. Je comprends. "Non, Mme Smith, je n'ai pas montré mon travail. Je l'ai fait dans ma tête..." Foutu gamin. Il l'a probablement copié. Ils se ressemblent tous. J'ai fait une découverte aujourd'hui. J'ai trouvé un ordinateur. Attends une seconde, c'est cool. Il fait ce que je veux. S'il fait une erreur, c'est parce que je me suis planté. Pas parce qu'il ne m'aime pas... Ou qu'il se sent menacé par moi... Ou qu'il pense que je suis un petit malin... Ou qu'il n'aime pas enseigner et qu'il ne devrait pas être ici... Putain de gamin. Tout ce qu'il fait, c'est jouer à des jeux. Ils se ressemblent tous. Et puis c'est arrivé... une porte s'est ouverte sur un monde... se précipitant dans la ligne téléphonique comme l'héroïne dans les veines d'un toxicomane, une impulsion électronique est envoyée, un refuge contre les incompétences quotidiennes est recherché... un conseil est trouvé. "C'est ici... c'est ici que je me sens chez moi..." Je connais tout le monde ici... même si je ne les ai jamais rencontrés, que je ne leur ai jamais parlé, que je n'entendrai peut-être plus jamais parler d'eux... Je vous connais tous. Putain de gamin. Je bloque encore la ligne téléphonique. Ils sont tous pareils... Tu parles, on est tous pareils... On nous a nourris à la cuillère à l'école alors qu'on avait envie d'un steak... les morceaux de viande qu'on laissait passer étaient prémâchés et insipides. Nous avons été dominés par des sadiques ou ignorés par des apathiques. Les quelques personnes qui avaient quelque chose à enseigner nous ont trouvés comme des élèves volontaires, mais ces quelques personnes sont comme des gouttes d'eau dans le désert.

C'est notre monde maintenant... le monde de l'électron et du commutateur, la beauté du baud. Nous utilisons un service qui existe déjà sans payer pour ce qui pourrait être très bon marché s'il n'était pas géré par des gloutons profiteurs, et vous nous traitez de criminels. Nous explorons... et vous nous traitez de criminels. Nous recherchons la connaissance... et vous nous traitez de criminels. Nous existons sans couleur de peau, sans nationalité, sans préjugé religieux... et vous nous traitez de criminels. Vous construisez des bombes atomiques, vous faites des guerres, vous assassinez, vous trichez, vous nous mentez et vous essayez de nous faire croire que c'est pour notre bien, mais c'est nous les criminels. Oui, je suis un criminel. Mon crime est celui de la curiosité. Mon crime est de juger les gens sur ce qu'ils disent et pensent, et non sur leur apparence. Mon crime est d'avoir été plus malin que vous, ce que vous ne me pardonnerez jamais. Je suis un hacker, et ceci est mon manifeste. Vous pouvez arrêter cet individu, mais vous ne pouvez pas nous arrêter tous... après tout, nous sommes tous pareils. »

Notes[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]