Manifestations contre les caricatures de Charlie Hebdo de janvier 2015 — Wikipédia

Manifestations contre les caricatures de Charlie Hebdo de janvier 2015

Informations
Date
Localisation Monde musulman
Caractéristiques
Participants Manifestants musulmans.
Revendications Protestations contre les caricatures de Charlie Hebdo
Nombre de participants Milliers

Des manifestations se déroulent contre les caricatures de Charlie Hebdo après publication, sur la une du numéro 1178 de l'hebdomadaire d'un dessin, accompagné des textes « Je suis Charlie » et « Tout est pardonné » et qui représente une caricature de Mahomet[1], en particulier à cause de l'aniconisme[2],[3],[4].

Différents pays ont connu ces manifestations comme le Mali, l'Égypte, le Pakistan, le Niger, l'Algérie, la Tunisie, la Turquie, la Tchétchénie, et la Palestine. Les manifestations sont parfois émaillées de violence.

Déroulement[modifier | modifier le code]

En Algérie[modifier | modifier le code]

En Algérie, des milliers de personnes manifestent à Alger à l'appel d'Abdelfattah Hamadache Zeraoui, dirigeant du Front de l'éveil islamique salafiste, d'El Hachemi Sahnoun, dirigeant de l'ex-Front islamique du salut[5]. Leur slogan est « Je suis Mohamed »[6], ainsi que de Abderrazak Mokri, président du mouvement de la société pour la paix[7]. Le journal Echourouk affiche en une un tank brandissant un « Je suis un char » face à un manifestant brandissant « je suis Charlie ». Le but de cette une est de montrer l'indignation des Français face aux guerres du printemps arabe[8].

Le vendredi , des milliers d'Algériens manifestent en brandissant des pancartes « Je suis Mohammed » et « Nous sommes avec Mohammed ». D'autres ont scandé des slogans religieux alors que d'autres ont appelé à l'instauration d'un État islamique. Enfin, certains manifestants ont scandé le slogan du Front islamique du salut « Il n'y de Dieu que Dieu, pour lui nous vivons, pour lui nous mourrons et pour lui nous combattrons » alors que d'autres ont rendu hommage à Chérif et Saïd Kouachi, les auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo[9]. Des drapeaux français ont également été brûlés[10].

La marche a été organisée notamment grâce aux réseaux sociaux et a convergé vers la place du 1er-mai, où les manifestations sont pourtant interdites depuis 2001[9]. Lors de cette manifestation, Abdelfattah Hamadache a appelé à manifester dans le monde entier contre la « France haineuse pour défendre le Prophète » et face aux « Français criminels ». Il finira par être interpellé.

Au Sénégal[modifier | modifier le code]

Le au Sénégal, où le numéro de Charlie Hebdo n'est pas diffusé, un millier de personnes manifestent à Dakar et brûlent des drapeaux français devant l'ambassade[11]. Le , le Premier ministre Mohamed Ben Abdallah Dionne a participé à une manifestation[12].

Au Niger[modifier | modifier le code]

Le 16 janvier à Zinder, des manifestants incendient la bibliothèque du Centre culturel franco-nigérien et le siège du PNDS, sept églises chrétiennes, une école primaire catholique et plusieurs bars et débits de boisson sont également pillés et saccagés[13],[14],[15]. Les violences font cinq morts dont un gendarme et quarante-cinq blessés[16],[17]. Le lendemain, une autre manifestation violente a lieu à Niamey[18] ; selon le bilan de la police nigérienne, quarante-cinq églises, cinq hôtels, trente-six débits de boissons, un orphelinat et une école chrétienne sont pillés puis incendiés, cinq personnes sont tuées dont deux enfants dans une église, 128 sont blessées et 189 interpelées[19],[16],[20],[21],[22]. Au total d'après la police nationale, ces manifestations ont causé 10 morts et 173 blessés[23]. À la suite de cette situation, un deuil de trois jours a été décrété. Environ 70 personnes ont été arrêtées mais aucune n'a été encore jugée un an après les faits[24].

Bande de Gaza[modifier | modifier le code]

Le mur d'enceinte du centre culturel français a été tagué « Vous irez en enfer, journalistes français » et « Tout, mais pas le prophète »[25]. Le , environ 200 personnes manifestent en brandissant les portraits des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly ainsi que des drapeaux noirs des salafistes djihadistes et scandent devant le Centre culturel français : «Français, dégagez de Gaza ou nous vous égorgerons». Lorsqu'ils menacent d'attaquer le bâtiment, la police du Hamas intervient et arrête plusieurs dizaines de personnes[26]. Le correspondant du Figaro rapporte que le « Consulat général de France à Jérusalem a recommandé aux ONG qui emploient des expatriés français dans la bande de Gaza de les évacuer sans délai, quelques heures après une manifestation hostile qui a rassemblé quelque 200 islamistes radicaux à proximité de l'Institut français. »[27].

Cisjordanie[modifier | modifier le code]

Le , des manifestations se déroulent en Cisjordanie[28].

En Iran[modifier | modifier le code]

Le lundi , 2 000 personnes[29] ont manifesté en Iran[30]. Certains manifestants ont demandé la fermeture de l'ambassade de France[30].

En Russie[modifier | modifier le code]

Le lundi , le ministère de l'Intérieur du pays estime que 800 000 personnes ont manifesté en Tchétchénie, république de la Russie, contre les caricatures[31],[32]

Ces manifestations se sont produites à l'appel de Ramzan Kadyrov qui cherche à devenir le leader des musulmans de Russie tout en développant la «xénophobie anti-occidentale»[33].

En Afghanistan et au Pakistan[modifier | modifier le code]

Le , des manifestations se déroulent en Afghanistan et au Pakistan[34]. Lors de ces manifestations, qui rassemblent plusieurs milliers de personnes, des drapeaux français ont été brûlés et des manifestants ont défilé en scandant « à bas Charlie Hebdo »[34].

Le , des étudiants pakistanais manifestent de nouveau contre le journal satirique à Bannu dans le nord-ouest du pays, et saccagent une école chrétienne dont ils exigent la fermeture[35].

Autres manifestations[modifier | modifier le code]

Le , des manifestations se déroulent à Londres, au Royaume-Uni[36].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. LIBERATION, « Mahomet en une du «Charlie Hebdo» de mercredi », Libération,‎ (lire en ligne).
  2. « Dans quelles conditions l'islam autorise-t-il la représentation du Prophète ? », Le Monde, 15 janvier 2015.
  3. « Peut-on représenter Mahomet dans l’islam ? » par Reza Vassaf, Lyon Capitale, 22 janvier 2015.
  4. « Le personnage en « une » de « Charlie Hebdo » n'est pas le Prophète ! », Le Monde Afrique, 20 janvier 2015.
  5. Jeune Afrique : "Charlie Hebdo" : manifestations contre la une du journal en Algérie, au Mali et au Niger
  6. « Photos et vidéos. "Je suis Mohamed" crient des milliers d'Algériens à travers tout le pays : Algerie Focus », sur Algerie Focus, (consulté le ).
  7. http://www.tsa-algerie.com/2015/01/17/entretien-abderrezak-mokri-president-du-msp-notre-marche-a-ete-bloquee-les-salafistes-ont-ete-autorises-a-marcher/
  8. Charlotte Bozonnet, « « Charlie Hebdo » absent des pays du Maghreb », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  9. a et b Amir Akef, « Manifestations à Alger contre « l'offense » faite au Prophète par « Charlie Hebdo » », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  10. http://www.tsa-algerie.com/2015/01/17/drapeaux-francais-brules-en-algerie-hollande-veut-des-sanctions/
  11. AFP : Charlie Hebdo: au moins un millier de manifestants à Dakar, drapeau français brûlé
  12. « Les rayons de l'info », sur Le Soleil (consulté le ).
  13. RFI : Charlie Hebdo: scènes de violence à Zinder
  14. AFP : Charlie hebdo : le Centre culturel français incendié, trois églises saccagées à Zinder
  15. RFI : Niger: une semaine après les violences, le calme est revenu à Zinder
  16. a et b AFP : Niger: 5 morts à Niamey samedi, 5 à Zinder vendredi dans les manifs anti-Charlie
  17. Le Point avec AFP : Manifestations anti-"Charlie" : au moins quatre morts au Niger
  18. RFI : Manifestations anti-Charlie Hebdo au Niger: retour au calme à Niamey
  19. AFP : Niger: 45 églises brûlées dans les émeutes anti-Charlie à Niamey
  20. RFI : Emeutes au Niger: lourd bilan et deuil national
  21. AFP : Niger: plus de 300 chrétiens sous protection militaire à Zinder
  22. RFI : Niger: les raisons de la colère et des violences antichrétiennes
  23. « Niger-Charlie Hebdo : 3 jours de deuil national après les 10 morts », sur Afrik.com, (consulté le ).
  24. Violences à Niamey et Zinder: un an après, quid des responsabilités?, RFI, 17 janvier 2016.
  25. Le Parisien, « Une de «Charlie Hebdo» : vague de manifestations à travers le monde », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. AFP : «Français, dégagez de Gaza ou nous vous égorgerons»
  27. Cyrille Louis, « Gaza : les ONG invitées à évacuer leurs ressortissants français », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  28. Le Parisien, « Charlie Hebdo : nouvelles manifestations en Turquie, en Palestine et au Sénégal », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. « Des pays musulmans s'enflamment toujours contre « Charlie Hebdo » », sur lesechos.fr (consulté le )
  30. a et b « Charlie Hebdo: manifestation contre la caricature de Mahomet en Iran - Moyen-Orient - RFI », sur RFI.fr (consulté le )
  31. Isabelle Mandraud, « Manifestation monstre en Tchétchénie contre « Charlie Hebdo » », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  32. (ru) RT, « Charlie Hebdo cartoon protest in Grozny, Chechnya », sur youtube, (consulté le )
  33. « En Tchétchénie, «Kadyrov se veut le leader des musulmans de Russie» », sur Libération.fr (consulté le )
  34. a et b « Article de presse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  35. « Pakistan: manifestation anti-Charlie Hebdo », sur Le Figaro,
  36. Press Association, « British Muslims gather in London to protest against Muhammad cartoons », sur the Guardian (consulté le )


Liens externes[modifier | modifier le code]