Manifestations anti-Maïdan — Wikipédia

Les manifestations anti-Maïdan[1],[2] constituent les manifestations hostiles au mouvement de l'Euromaïdan. Ils marquent le début de la guerre russo-ukrainienne et plus précisément de la guerre du Donbass dans de nombreuses villes de l'Est et du Sud de l'Ukraine, en 2014. Elles évoluent ensuite dans le Donbass (Ukraine orientale) en une insurrection armée séparatiste, à l'occasion de la guerre hybride menée par la Russie[3],[4].

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , le président du Parlement, Oleksandr Tourtchynov, proche de Ioulia Tymochenko est nommé président par intérim, jusqu'à l'élection présidentielle prévue pour le [5]. Le même jour, la résidence présidentielle de Ianoukovytch est nationalisée par le Parlement ukrainien[5] et une enquête est ouverte sur des dirigeants de la police ayant pris part aux répressions[5]. L'Ukraine reste fortement divisée entre l'ouest pro-européen, qui a pris le pouvoir, et le sud-est pro-russe. La possibilité d'une partition est même envisagée[6]. Le Parti des régions, qui s'est officiellement séparé de Ianoukovytch[5], reste sceptique quant à la résolution des problèmes économiques du pays[6].

Les médias ukrainiens dévoilent peu à peu le luxe des résidences des anciens dignitaires du régime[7][source insuffisante]. Outre la résidence privée de Ianoukovytch (Mejyhiria[8]), ils peuvent ainsi découvrir par exemple la résidence de l'ancien procureur général Pchonka[9]. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, annonce que des mandats d'arrêt pour « meurtres de masse » avaient été lancés à l'encontre de Ianoukovytch et d'autres anciens responsables[10].

Nationalités et langues dans la région de Donetsk (villes du Donbass)[modifier | modifier le code]

En rouge les secteurs comptant une population d'ethnie russe significative en Ukraine en 2001 (sans tenir compte de la langue russe pratiquée alors par la majorité de la population et comprise par tous).
Villes Russes Ukrainiens russophones Ukrainiens ukrainophones
Donetsk 48,2 % 35,9 % 10,8 %
Artemivsk/Bakhmout 27,5 % 35,2 % 34,1 %
Horlivka 44,8 % 36,8 % 14,6 %
Dzerjynsk 36,1 % 40,7 % 20,9 %
Droujkivka 32,2 % 30,0 % 34,4 %
Yenakiieve 51,4 % 32,1 % 13,2 %
Jdanivka 47,4 % 37,1 % 11,2 %
Kirovske 41,6 % 37,8 % 16,4 %
Kostiantynivka 37,7 % 38,9 % 20,4 %
Kramatorsk 26,9 % 35,2 % 35,0 %
Makiivka 50,8 % 33,0 % 12,0 %
Marioupol 44,4 % 39,2 % 9,5 %
Sloviansk 23,6 % 30,2 % 42,9 %
Torez 45,1 % 35,5 % 15,3 %[11]

Opinion publique[modifier | modifier le code]

Soulèvement pro-russe de 2014 en Ukraine.
  • Contrôlée par la Russie
  • Insurrection armée
  • Occupation de l'administration régionale
  • Manifestations

Selon un sondage mené par l'Institut national de sociologie de Kiev (en) du 8 au dans les régions de l'Est, la majorité des habitants souhaite la décentralisation du pouvoir de Kiev dans les régions (45,2 %) tandis que 24,8 % des habitants soutiennent une fédéralisation du pays[12], mais la majeure partie des habitants (74 %) considèrent le président intérimaire Oleksandr Tourtchynov comme illégitime[13].

Quelle forme d'État l'Ukraine devrait être Réponse
Unie 19,1 %
Unie mais décentralisation du pouvoir de Kiev dans les régions 45,2 %
Fédérale 24,8 %
Vote blanc/nul 10,8 %

Un autre sondage mené toujours par l'Institut national de sociologie de Kiev du 8 au évalue le soutien d'une union de l'Ukraine avec la Russie. Il a été constaté que, dans l'ensemble, 12 % des personnes interrogées sont favorables à une union avec la Russie[14]. Cependant, le soutien à une telle union s'est révélé beaucoup plus élevé dans certaines régions :

Dans un sondage mené du 14 au par l'International Republican Institute, 26 à 27 % des personnes interrogées dans le sud et l'est de l'Ukraine considèrent l'Euromaïdan comme un coup d'État[15] mais seulement 5 % des sondés de l'Ukraine orientale estiment que les russophones sont « certainement » sous pression ou menacés de la part des nouvelles autorités. 43 % des Russes ethniques ont toutefois soutenu la décision de la fédération de Russie d'envoyer son armée pour protéger les citoyens russophones d'Ukraine en Crimée. 1 habitant sur 3 de Donetsk se considère comme citoyen ukrainien[15]. Le même sondage a déterminé que 66 % des résidents de Donetsk souhaitent rester dans l'Ukraine, tandis que 18,2 % souhaitaient une union avec la Russie et 4,7 % l'indépendance[16]. Un deuxième sondage mené du 26 au a montré que 77 % des résidents a condamné la prise des bâtiments administratifs, tandis que 16 % soutiennent ces actions. En outre, 40,8 % des citoyens de Donetsk sont pour l'unité de l'Ukraine, tandis que 26,5 % sont pro-russes.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Manifestants pro-russes retirant un drapeau ukrainien d'un édifice, oblast de Donetsk, .

Le , peu après le changement de pouvoir, les anti-Maïdan se manifestent dans le sud-est, notamment à Odessa, Donetsk et le Donbass, ou bien à Kharkiv où ils empêchent le déboulonnage de la statue de Lénine[17]. Ce même jour, dans la même ville, des anti-Maïdan s'affrontent aux pro-Maïdan sur la place de la Liberté[18]. Une partie de l'Est ne reconnaît pas les nouvelles institutions, ainsi que certains députés du Parti des régions, alors même qu'ils ont lâché Ianoukovytch[19]. L'abolition de la loi sur les langues régionales, qui accordait au russe un statut de langue officielle dans l'Est et le Sud, provoque des tensions même si le président par intérim Tourtchinov explique ensuite qu'il ne fera pas entrer cette mesure en vigueur pour le moment. Dans le sud-est, des brigades d'autodéfense commencent à se former, notamment à Sébastopol[20]. Dans cette ville, où se trouve une importante base navale louée par l'Ukraine à la flotte de la mer Noire russe ainsi qu'une population russophone, un nouveau maire pro-russe, Alexeï Tchaly, est élu à main levée pour « le retour à la stabilité »[20].

Le , des manifestations pro-russes massives ont lieu dans les régions russophones du pays, notamment à Kharkiv, Donetsk ou Odessa[21].

Le , des manifestations pro-russes ont lieu dans les villes industrielles de l'est de l'Ukraine alors que la Crimée vote le même jour son rattachement à la Russie. À Donetsk, des manifestants pénètrent aux sièges du parquet et des services spéciaux, à l'issue d'une manifestation de deux mille personnes en faveur du rattachement à la Russie. À Kharkiv, ce sont six mille manifestants qui organisent, et ce malgré l'interdiction de la justice, un meeting-référendum pour plus d'autonomie et pour la « souveraineté » de la langue russe. Des milliers d'entre eux marchent ensuite vers les bureaux d'organisations nationalistes où ils brûlent drapeaux, livres et tracts devant l'entrée. Les partisans de Kiev décident de leur côté d'annuler leur manifestation afin d'éviter des provocations après qu'une personne a été poignardée à mort à Donetsk le et que deux personnes ont été tuées dans la nuit du 14 au à Kharkiv, au cours d'une fusillade impliquant nationalistes radicaux et militants pro-russes[22],[23]. Le , la diffusion de quatre grandes chaînes de télévision russes est interdite en Ukraine en raison de « mauvaise représentation des faits »[24].

Le , le Service de sécurité d'Ukraine arrête un groupe de quinze personnes à Louhansk en possession de 300 mitrailleuses, un lance-roquettes anti-chars, 5 pistolets et des cocktails molotov. Selon les autorités ukrainiennes, le groupe planifiait de s'emparer de Louhansk (à quinze personnes) par la force le [25]. Le , à la suite de la saisie du bâtiment gouvernemental de Donetsk par des manifestants pro-russes, la république populaire de Donetsk est proclamée et les séparatistes annoncent la tenue d'un référendum sur le statut de la ville, le [26]. Le lendemain, la Russie met en garde que l'utilisation de la force par les autorités ukrainiennes pour réprimer les protestations dans l'est du pays pourrait mener à une guerre civile[27].

Principales manifestations pro-russes[modifier | modifier le code]

Manifestations par région Ville Nombre de manifestants Date Références
Sébastopol 2 000+ [28]
Kertch 200 [29]
Simferopol [30]
Odessa 5 000-20 000 [31],[32]
Marioupol 2 000-5 000 [33],[34]
Dnipropetrovsk 1 000–3 000 [35]
Mykolaïv 5 000–6 000 [36]
Kherson 400 [37]
Louhansk 10 000 [38]
Donetsk 2 000-15 000 [39],[40]
Kharkiv 2 000 [41]
Zaporijia 5 000 [42]
Louhansk 1 000 [43]
Kiev 30

Contre-manifestations pro-ukrainiennes[modifier | modifier le code]

Manifestations par région Ville Nombre de manifestants Date Références
Kharkiv 30 000 [44]
Simferopol 5 000 [45]
Dnipropetrovsk 10 000 [46]
Sumy 10 000+ [47],[48],[49]
Mykolaïv 5 000–10 000 [50]
Kiev 8 000 [50]
Zaporijia 5 000+ [51],[52]
Tchernihiv 2 000+ [49]
Jytomyr 2 000 [49]
Tcherkassy 1 000+ [53]
Kryvyï Rih 1 000+ [48]
Poltava 1 000+ [48]
Donetsk 5 000 [54]
Kirovohrad 100 [55]
Kherson 3 000 [56],[57]
Odessa 10 000–15 000 [58]
Kramatorsk 200 [59]
Louhansk 1 000 [60]
Donetsk 5 000-7 000 [61],[62]
Kramatorsk 1 000 [63]
Kryvyï Rih 10 000+ [64]
Marioupol 1 000+ [65]
Tcherkassy 4 050 [66]

Évolution en troubles intérieurs et guerre du Donbass[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « A Kharkiv, pro et anti-Maïdan se font face », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  2. « Six questions sur l'après-Ianoukovitch en Ukraine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Armed pro-Russian insurgents in Luhansk say they are ready for police raid », Kyiv Post, .
  4. (en) « Ukraine leader asks for UN peacekeepers in restive east of country », Yahoo! News, .
  5. a b c et d (fr) « Le chef du Parlement nommé Président par intérim », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  6. a et b (fr) « En Ukraine, "l'est ne reconnaîtra jamais les nouvelles autorités », sur Le Monde.fr (consulté le ).
  7. Élisabeth Guigou, en charge en France de la Commission des Affaires étrangères considère que l'État ukrainien a été soumis a une kleptocratie depuis des lustres - - Matinale France Inter le .
  8. Article du Figaro du , p. 7
  9. (ru) « Portail Les trésors de Pchonka : icônes anciennes, tableaux volés... », sur Censor.net,‎ (consulté le ).
  10. Kyiv Post, 25.02.14 : Ianoukovytch, l'ancien président en fuite, recherché pour « meurtres de masse », reste introuvable
  11. Institut statistique de Donetsk
  12. « Мнения и взгляды жителей юго-востока украины : апрель 2014 », sur zn.ua via Wikiwix (consulté le ).
  13. (en) Most in east Ukraine region against joining Russia, GlobalPost,
  14. (en) « How relations between Ukraine and Russia should look like? Public opinion polls’ results » (consulté le ).
  15. a et b [PDF] « International Republican Institute Public Opinion Survey Residents of Ukraine », 14-26 mars 2014 (consulté le ).
  16. (ru) « 66 % дончан видят будущее в единой Украине »,‎ (consulté le ).
  17. « À Kharkiv, la statue de Lénine survivra à la révolution », LeMonde.fr,  ; consulté le .
  18. « À Kharkiv, les deux Ukraine se font face », LeMonde.fr,  ; consulté le .
  19. « L'Est ne reconnaîtra jamais les nouvelles autorités », LeMonde.fr,  ; consulté le .
  20. a et b « En Crimée, bastion pro-russe : “Kiev a été prise par des fascistes” », LeMonde.fr,  ; consulté le .
  21. « Des manifestations pro-russes massives dans l'est de l'Ukraine », lemonde.fr, .
  22. « Démonstrations pro-russes dans les villes de l'est de l'Ukraine », sur RTS.ch, (consulté le )
  23. « Deux morts dans une fusillade à Kharkiv », sur Lemonde.fr, (consulté le )
  24. (ru) На Украине прекращено вещание РТР, «Первого канала», «России 24» и НТВ // РБК, 25.03.2014
  25. (en) SBU exposes armed group plotting armed seizure of power in Luhansk region, Interfax-Ukraine,
  26. (en) Pro-Moscow activists proclaim Ukraine city ‘Donetsk people’s republic’, The Irish Times,
  27. (en) Russia warns of civil war if Ukraine uses force to quell eastern revolt, CNN,
  28. « Ukraine crisis fuels secession calls in pro-Russian south », The Guardian,‎ (lire en ligne [archive du ])
  29. (ru) « В Керчи митингующие сорвали украинский флаг и мэрии и повесили российский: Новости УНИАН (In Kerch protesters tore down Ukrainian flag at the mayor's office and hung Russian flag) », Ukrainian Independent Information Agency (consulté le )
  30. « Des manifestations ont dégénéré dans l'est de l'Ukraine », sur Radio télévision suisse, .
  31. (en) « Russian Nationalists Protest in Ukraine », sur ukrainianpolicy.com, .
  32. Conal Urquhart, « UN security council in emergency meeting after Russian parliament approves use of military against Ukraine - live updates », The Guardian, (consulté le )
  33. (ru) « Мариупольцы поддерживают Севастополь », sur mariupol-life.com.ua (consulté le ).
  34. (ru) « Сегодня в Мариуполе состоялся многотысячный митинг », sur mariupolnews.com.ua (consulté le ).
  35. (ru) « В Днепропетровске состоялись два митинга: за и против новой власти » (consulté le ).
  36. (ru) « В Николаеве на месте памятника Ленину установили российский флаг и флаг города » (consulté le ).
  37. (ru) « В Херсоне прошел пророссийский митинг (In Kherson, pro-Russian rally) », Liga News, Ukraine,‎ (lire en ligne, consulté le )
  38. (ru) « По « коридору позора ». Жители Луганска захватили ОГА и отправили в отставку назначенного из Киева губернатора »,‎ (consulté le ).
  39. (ru) « В Донецке и Харькове сепаратисты вышли на митинг »,‎ (consulté le ).
  40. (en) « Ukraine: Pro-Russian protesters storm buildings in cities close to Russia border », (consulté le ).
  41. « Pro-Russians seize state buildings in eastern Ukraine », Agence France-Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  42. (ru) « На Марш вежливых запорожцев вышли свыше 5 тысяч горожан! » (consulté le ).
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  49. a b et c (ru) « По Украине прошли митинги против вторжения России », Glavred,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  63. (ru) « 1 тысяча человек митингует в поддержку единства Украины. На них напали сепаратисты », sur novosti.dn.ua,‎ .
  64. (uk) « У Кривому Розі мітинг за єдність України зібрав 10 тисяч », sur pravda.com.ua,‎ .
  65. (uk) « У Маріуполі тисяча людей мітингувала за єдність України », sur tvi.ua,‎ .
  66. (ru) « В Черкассах установлен рекорд Украины по массовому приседанию – ForUm », for-ua.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]