Maison d'arrêt Charles-III — Wikipédia

Maison d'arrêt Charles-III
Image de l'établissement
Ancienne entrée de la maison d'arrêt Charles-III.
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Drapeau du Grand Est Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
Localité Nancy
Coordonnées 48° 41′ 07″ nord, 6° 10′ 53″ est
Géolocalisation sur la carte : Nancy
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Maison d'arrêt Charles-III
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
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Maison d'arrêt Charles-III
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
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Maison d'arrêt Charles-III
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Maison d'arrêt Charles-III
Architecture et patrimoine
Construction
Destination initiale manufacture des tabacs
Démolition
Installations
Type Maison d'arrêt
Fonctionnement
Date d'ouverture Années 1820 et
Opérateur(s) Drapeau de la France Ministère de la Justice
Date de fermeture

La maison d'arrêt Charles-III, également appelée prison Charles-III[1], est une ancienne maison d'arrêt française située dans la ville de Nancy, dans le département de Meurthe-et-Moselle et en région Grand Est, plus spécifiquement dans la région historique et culturelle de Lorraine.

Durant la période d'activité précédent sa fermeture et sa démolition, l'établissement dépendait du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Strasbourg et était rattaché au service pénitentiaire d'insertion et de probation de Meurthe-et-Moselle. Au niveau judiciaire, l'établissement relevait du Tribunal judiciaire de Nancy et de la Cour d'appel de Nancy.

Jusqu'à sa fermeture et sa démolition entre les années et , la maison d'arrêt était considérée comme l'une des plus anciennes prisons de France[2].

Historique[modifier | modifier le code]

La maison d'arrêt a été construite sur le site d'une ancienne manufacture de tabacs datant de [3]. Elle doit son nom à un duc de Lorraine du XVIe siècle, Charles III de Lorraine. Le bâtiment avait été réaménagé en pour servir de maison de correction, puis transformée en maison d'arrêt en [1].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la prison est divisée (théoriquement) en deux parties : le quartier français et le quartier allemand. Ce dernier a été le centre de premier tri local et régional (Meurthe-et-Moselle, Vosges et Meuse) avant le transfert vers le « centre de séjour surveillé » d'Écrouves (antichambre du camp de Drancy pour les prisonniers Juifs et du camp de Royallieu pour les autres prisonniers et, donc, des camps de concentration nazis). Toute l'intendance est assurée par l'administration française mais la Feldkommandantur de Nancy a la véritable mainmise sur la prison.

Une révolte des détenus éclate dans l'établissement en janvier 1972 afin de protester contre les conditions de détention[4]. 300 détenus montent sur les toits de la prison et déploient une banderole de revendication. La mutinerie est réprimée par les gardes mobiles avec l'appui d'un hélicoptère[5].

En , l'établissement comptait 320 détenus pour une capacité de 302 places. Cette année là, six détenus se sont évadés après avoir scié un barreau, et n'ont pas été retrouvés[6].

En , un détenu a été battu à mort par son codétenu. Le directeur de l'époque a été poursuivi devant le tribunal de grande instance pour homicide involontaire[7].

Réputée vétuste[1], elle a été désaffectée en , les 284 détenus (dont 21 femmes) ayant été transférés vers la nouvelle maison d'arrêt de Nancy-Maxéville[8].

Les bâtiments ont été détruits fin pour laisser la place à une réhabilitation du quartier, dans le cadre du projet « Nancy Grand Cœur ».

Détenus notables[modifier | modifier le code]

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Libération[modifier | modifier le code]

détenus de droit commun[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Deux films ont été réalisés à propos de la révolte de janvier 1972 :

  • 2014 : Sur les toits, réalisé par Nicolas Drolc[15], qui a retrouvé certains des meneurs de l'époque[16]
  • 2022 : Dans nos prisons, histoire d’une lutte, diffusé en janvier 2022 sur France 3[16].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Nancy. Prison Charles III, un vent de révolte au cœur de ville », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  2. « Nancy-Maxéville », sur justice.gouv.fr (consulté le )
  3. « PSS / Prison Charles III (Nancy, France) », sur www.pss-archi.eu (consulté le )
  4. « Qui était Charles III, le duc de Lorraine qui a donné son nom à la prison de Nancy ? », sur France 3,
  5. https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2001-2-page-57.htm
  6. « Nancy: six cavales et une corde. Les détenus évadés hier de la prison Charles-III n'ont pas été retrouvés. », sur Libération,
  7. « Un ex-directeur de prison poursuivi par la justice », sur Le Figaro,
  8. Oxfoz, « Rapport de visite du transfèrement des détenus de la maison d’arrêt Charles III de Nancy vers le centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville », sur Site du Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté, (consulté le )
  9. « Louis Hickel (1920-1977), résistant, médecin et conseiller général de Molsheim », sur S.H.A.M.E (consulté le )
  10. Jean-Bernard Hickel, Société d'histoire et d'archéologie de Molsheim et environs, « De Reichshoffen à Dachau... Louis Hickel (1920-1977), un resistant et déporté alsacien », Annuaire 2018,‎ , p. 85-104 (ISSN 0986-1610)
  11. https://maitron.fr/spip.php?article236422
  12. https://www.dominiquepotier.com/UserFiles/File/1-biographie-de-suzanne-kricq-alias-regina.pdf
  13. « Le maire de Toul en prison », sur Nouvel Obs
  14. « Dans les archives de Match - Mars 1991, la “diabolique” Simone Weber ne sourit plus », sur Paris Match,
  15. Film-documentaire.fr, « Sur les toits », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
  16. a et b « Cinquante ans après, la mutinerie des détenus de Charles-III inspire », sur Républicain Lorrain,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]