Maggi — Wikipédia

Maggi
logo de Maggi

Création 1885
Fondateurs Julius Maggi
Forme juridique Société anonyme de droit suisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège social ChamVoir et modifier les données sur Wikidata
Société mère NestléVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web maggi.ch

Maggi[prononciation 1] est une entreprise suisse d'aide culinaire fondée par Julius Maggi en 1885 et qui fait partie du groupe Nestlé depuis 1947[1].

C'est également une marque commerciale sous laquelle sont vendus certains produits fabriqués par Nestlé, notamment les purées Mousline, des bouillons cube, des soupes, des assaisonnements et des condiments.

Histoire[modifier | modifier le code]

Débuts de l'entreprise[modifier | modifier le code]

Julius Maggi

La marque Maggi voit le jour en 1885, sous l'impulsion de Julius Michael Johannes Maggi, entrepreneur suisse, qui construit, cette même année, sa première fabrique de produits Maggi, à Kemptthal afin de commercialiser des « farines de légumineuses » et des soupes. Le commence la production de conserves. En , la société devient « Julius Maggi and company » d'un capital de 400 000 francs suisses[a 1].

Le condiment liquide Maggi est créé, en 1887. Fabriqué à partir de plusieurs herbes, ce liquide devient rapidement un succès, à tel point que le langage populaire renomme la livèche « herbe à Maggi » alors que, paradoxalement, cette herbe n'entre pas dans la composition du condiment.

Dès 1893, la fabrique acquiert un domaine agricole pour produire elle-même des légumes frais et d'autres produits naturels. Elle ouvre, entre 1887 et 1889, plusieurs succursales à Paris, Berlin, Singen, Vienne, Brégence et Londres, ainsi qu'une agence aux États-Unis. En 1897, Julius Maggi ouvre une unité de fabrication à Singen, en Allemagne.

Société laitière Maggi[modifier | modifier le code]

Publicité (1900)
Action de la société Maggi émise le
, la plus ancienne connue.

Le est constitué, à Paris, la « Société laitière Maggi » comme filiale de la « Société des boissons hygiéniques », elle-même fondée en , cette Société des boissons hygiéniques commercialisait des consommés à base de viande de bœuf et, surtout, sans alcool. En , une laiterie produisant du lait pasteurisé, premier centre de ramassage, est ouverte en France, à Saint-Omer-en-Chaussée, puis des dépôts-vente sont ouverts à Paris, on en compte 600 en 1911, et 600 millions de litres de lait sont vendus en 1912, avec le lait non vendu, il est fabriqué du beurre, du fromage et, en 1912, les premiers « yoghourts Maggi »[a 2].

En 1907, la compagnie commercialise des bouillons sous forme de cubes[2], appelés « KUB » par suite de l'interdiction du Tribunal de commerce d'utiliser la désignation « Cube ».

Après la mort de son fondateur[modifier | modifier le code]

À la mort de Julius Maggi, toutes les sociétés qu'il a créées, dont l'entreprise suisse initiale et la SLM (Société laitière Maggi), sont regroupées au sein de la holding Alimentana SA.

À l'instigation de Léon Daudet qui avait dénoncé dès 1912 l’espionnage soi-disant ourdi par « l’Allemand et son compère le Juif », au début de la Première Guerre mondiale en , le laboratoire et presque tous les 850 points de livraison de la Société laitière Maggi à Paris sont attaqués et détruits par une foule en colère. Partout en France, les plaques en métal émaillé « Maggi » et « KUB » sont dévissées, parce que Maggi est considéré comme une société allemande, qui ne sert que de couverture pour des activités d'espionnage contre la France et que les plaques émaillées servent de balisage pour guider l'avancée des troupes allemandes. La rumeur court que les produits Maggi, notamment laitiers, sont empoisonnés. Une autre rumeur dit que Julius Maggi (qui, en réalité, était mort depuis deux ans) aurait tenté de s'enfuir de France avec 40 millions de francs cachés dans des bidons de lait et aurait été arrêté. Il fallut attendre 1920 pour que la plainte déposée en 1913 aboutît à la condamnation des diffamateurs[3],[4].

En 1930, une usine de fabrication de bouillons KUB ouvre au Blanc-Mesnil.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les nazis envoient à la filiale de Maggi dans le Sud de l'Allemagne de jeunes Ostarbeiter (travailleurs de l'Est) d'Ukraine, qu'ils considèrent comme des sous-hommes[5].

Fusion avec Nestlé[modifier | modifier le code]

Alimentana SA fusionne en 1947 avec le groupe Nestlé, sous le nom de Nestlé-Alimentana S.A.

En 2015, le gouvernement régional indien de l'Uttar Pradesh poursuit en justice la branche indienne de Nestlé en raison de plomb dans ses nouilles instantanées vendues sous sa marque Maggi. Nestlé dément[6].

En 2022, la marque de purée Mousline est cédée à FNB[7].

Musée Maggi[modifier | modifier le code]

Maggi dispose d'un musée, appelé « Gütterli-Hüsli » dans l'enceinte de l'usine de Singen en Allemagne[8].

Galerie[modifier | modifier le code]

Produits[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Monique Pivot avec la collaboration de Jean-Paul Morel, Maggi et la magie du bouillon, Paris, Éditions Hoëbeke, , 123 p. (ISBN 2-84230-114-5), p. 20 à 22

Références[modifier | modifier le code]

  1. p. 20 à 22.
  2. p. 54 à 62.

Autres sources[modifier | modifier le code]

  1. Consultation du registre des marques de l'INPI le 3 septembre 2019
  2. (en) Ole G. Mouritsen et Klavs Styrb¾k, Umami : Unlocking the Secrets of the Fifth Taste, Columbia University Press, (ISBN 978-0-231-16890-8, lire en ligne)
  3. Jean Mafart, « Maggi-Kub (affaire) », Dictionnaire du renseignement,‎ (lire en ligne)
  4. Comment ont échoué les manœuvres pour la destruction des Sociétés Maggi et Kub, soit par la violence, soit par les moyens juridiques, août 1914 à fin 1920, Paris : Impr. centrale de la Bourse, 1921, pp. 1-19. Une version littéraire de la dévastation d'un dépôt de vente Maggi à Paris se trouve chez Roger Martin du Gard, Les Thibault, III, L’Été 1914, chapitre LXXVII
  5. Laurent Lemire, « Hitler, Staline et l'esclavage industriel », Historia,‎ , p. 46
  6. « Inde : Nestlé poursuivi après la découverte de plomb dans des nouilles », sur rfi.fr, (consulté le ).
  7. Elise Ramirez, « La marque Mousline devient française et annonce sa stratégie de développement : "Nous allons investir entre 13 et 20 millions d’euros dans les trois ans" », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  8. (de) « Le musée Maggi de Singen (Allemagne) », sur singen-kulturpur.de (consulté le ).
  9. Halal : privé d'Herta, Nestlé pousse Maggi, Al Kanz, 5 juillet 2011.
  1. prononcé en français : [maˈʒi] ; en Suisse alémanique : [ˈmadʒi] ; en Alsace-Moselle : [maˈɡi].

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Comment ont échoué les manœuvres pour la destruction des sociétés Maggi et Kub, soit par la violence, soit par les moyens juridiques, août 1914 à fin 1920, Paris : Impr. centrale de la Bourse, , 171 p., cote à la BNF : 8-LB57-19612.
  • Monique Pivot, Jean-Paul Morel (coll.), Maggi et la magie du bouillon Kub, Paris, éd. Hoëbeke, , 126 p. (ISBN 2-84230-114-5).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]