Magasin-CNAC — Wikipédia

MAGASIN
Centre national d'art contemporain
Informations générales
Type
Ouverture
26 avril 1986 (il y a 37 ans)
Surface
3 000 m2
Visiteurs par an
16 346 (2015)
Site web
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
8 Esplanade Andry-Farcy, 38000 Grenoble
Coordonnées
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Le Magasin-CNAC (renommé Magasin des Horizons de 2016 à 2022), est un centre national d'art et de culture situé près du cours Berriat à Grenoble. Initialement nommé « Le Magasin, centre national d'art contemporain », il a été inauguré le par François Léotard, ministre de la Culture, dans le cadre des Grands Travaux réalisés sous la présidence de François Mitterrand avec le concours de la ville et de l'État.

Son fonctionnement est calqué sur le modèle allemand des Kunsthallen, lieux dévolus à l'art contemporain, où les artistes sont très impliqués. Le Magasin consacre l'intégralité de ses espaces à une programmation d'expositions temporaires (renouvelées chaque trimestre) et d'événements, développées en étroite collaboration avec les artistes invités.

Historique du Magasin[modifier | modifier le code]

Site du CNAC vers 1900.

Le Magasin est l'un des premiers centres d'art en France à avoir été installé dans une friche industrielle. C'est Hippolyte Bouchayer, le troisième fils de l'industriel Joseph Bouchayer qui a l'idée au début du XXe siècle de racheter une halle de 3 000 m2 construite à Paris en 1900 par les ateliers de Gustave Eiffel à l'occasion de l'Exposition universelle de Paris. Démontée et transportée à Grenoble par les établissements Bouchayer-Viallet, elle prendra la dénomination d'usine A du groupe et servira pendant soixante ans d'atelier de chaudronnerie pour l'industrie hydroélectrique. Plus tard, elle deviendra un lieu de stockage de 3 000 m2. Le mot Magasin reste et devient le nom et le logo du centre national d'art contemporain.

La reconversion en lieu d'exposition est réalisée par l'architecte Patrick Bouchain qui a une expérience dans de telles reconversions architecturales. L'intervention légère fait la part belle aux espaces d'exposition et préserve l'intégrité architecturale du lieu. Il fait partie des Grands Travaux engagés en 1981 par François Mitterrand, et se voulait l'un des fers de lance d'une politique de décentralisation d'une forme d'expression artistique. Le nom de Magasin a été choisi par son directeur-fondateur, Jacques Guillot et du graphiste Bernard Baissait. Il s'agissait d'un mot inscrit sur le devant du lieu, ce qui a inspiré le logo sur fond bleu créé par Minium. Les proportions particulières du lieu ont suscité la création d'œuvres conçues en fonction du site. Contrairement à un musée, le Magasin n'acquiert pas d'œuvres et ne constitue pas de collection. Il renouvelle ses expositions trimestriellement et un bon nombre des œuvres présentées sont créées in situ. Bernard Baissait a été longtemps le graphiste des affiches et catalogues du Magasin.

De 1989 à 1994, c'est la conservatrice Adélina von Fürstenberg (en) qui dirige le Magasin.

Logo du Magasin créé par l'agence Minium de Bernard Baissait[1] en usage jusqu'en 2016.

En 2005, la ville de Grenoble, propriétaire du bâtiment, engage les travaux de remplacement de la verrière qui n'est plus étanche en raison de sa vétusté. Les parties vitrées sont refaites, et le le Magasin rouvre ses portes.

En , le Magasin a été le premier centre d'art en France à bénéficier d'une aide financière lors d'une vente aux enchères d'objets d'art provenant de dons d'artistes[2],[3]. Selon le directeur, Yves Aupetitallot, les fonds récoltés doivent permettre « de maintenir et d'étendre le programme de recherche qui est notamment développé dans le programme d'expositions ». En , Yves Aupetitallot quitte ses fonctions accusé de harcèlement moral[4],[5],[6],[7],[8]. En , Béatrice Josse, est nommée[9] à la direction du Magasin et le renomme Magasin des horizons. Fidèle à sa ligne féministe et post-coloniale, elle entreprend de faire évoluer l'institution, s'éloignant du centre d'exposition classique pour devenir selon ses termes une « zone d'indétermination ». Elle y programme par exemple des performances, des rencontres en mixité choisie, des activités socioculturelles. Son programme est mal reçu par une partie des habitués et le conseil d'administration, provoquant certaines défections et un conflit ouvert[10]. Le , après 15 mois d’arrêt maladie, en désaccord avec la municipalité lui refusant les travaux de rénovation du bâtiment, soutenue par le personnel de l'institution, lui-même épuisé, Béatrice Josse quitte la direction[11]. Dans un sujet attaquant de manière plus vaste les choix de politique culturelle du maire de Grenoble Éric Piolle, le journaliste Frédéric Martel affirme sur France Culture que le Magasin souffre de polémiques « autour de l’ultra-féminisme, du post-colonialisme, des questions de genre et de l’intersectionnalité »[12]

Le 18 avril 2021, un collectif d'artistes, habitants et militants des quartiers Saint-Bruno et Bouchayer-Viallet investit le Magasin des Horizons et le rebaptise La Supérette tout en revendiquant d'expérimenter pendant un mois une gouvernance auto-gérée de l'établissement jusqu'alors fermé. L’expérience de la Supérette se déroule finalement pendant un mois devant les portes du Magasin[13],[14] avant sa fermeture jusqu'à la fin de l'année 2021. En octobre 2021, un communiqué commun du Ministère de la Culture, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, du département de l’Isère et de la Ville de Grenoble annonce l'arrivée de Céline Kopp, nouvelle directrice à partir de janvier 2022[15].

Œuvres in situ[modifier | modifier le code]

De nombreux artistes se sont confrontés à l'architecture du Magasin et de sa « rue » en réalisant des œuvres in situ, c'est-à-dire réalisées en fonction de l'espace où elles sont présentées. Parmi eux peuvent-être cités Daniel Buren en 1986, Guillaume Bijl en 1989, Jim Isermann (en) en 2000, Anish Kapoor en 1991 et plus récemment Kader Attia en 2006, ou Adel Abdessemed en 2008.

Expositions[modifier | modifier le code]

Intitulé Magasin[modifier | modifier le code]

Depuis son ouverture en 1986, l'intitulé Magasin a essaimé à travers l'Europe, puisqu'il existe un Magasin 3 à Stockholm en Suède[18] et un Magasin 4 à Bruxelles en Belgique[19].

Les Ateliers des horizons[modifier | modifier le code]

Les Ateliers des horizons est une formation professionnelle pluridisciplinaire arts et sociétés élaborée par Peggy Pierrot et proposée par le Magasin des horizons depuis 2017

L'école du Magasin[modifier | modifier le code]

L'école du Magasin, fondée en 1987 en tant qu'activité du centre national d'art contemporain, est conçue pour procurer un environnement professionnel associant recherche et pratique. L'enseignement porte sur l’exposition comme plateforme ouverte, convoquant différentes disciplines ou stratégies de représentation. En 2016, l'école du Magasin est arrêtée.

Accès[modifier | modifier le code]

Le Magasin des horizons est desservi par la ligne A du tramway et par la ligne de bus C5.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bernard Baissait, « Bernard Baissait - Graphiste », sur bernardbaissait.fr (consulté le ).
  2. « Des enchères au profit du Magasin de Grenoble », sur LEFIGARO.fr, (consulté le ).
  3. Pauline Simons, « Grenoble : les artistes se mobilisent pour le Magasin », sur LePoint.fr, (consulté le ).
  4. « Article de presse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  5. « Grève et accusations de harcèlement : le centre d'art Le Magasin à Grenoble dans la tourmente », sur LesInrocks.com, (consulté le ).
  6. « Le directeur du Magasin de Grenoble contre-attaque », sur ConnaissancedesArts.com, (consulté le ).
  7. n°1169, « Grève au Magasin, centre national d'art contemporain de Grenoble », sur petit-bulletin.fr (consulté le ).
  8. « Le Magasin en danger », sur artpress.com, (consulté le ).
  9. « Béatrice Josse « reprend » le Magasin de Grenoble », LeMonde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Au Magasin, centre d’art de Grenoble, les crises s’enchaînent », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  11. Magalie Lesauvage, « Grave crise de gouvernance au Magasin de Grenoble », sur lequotidiendelart.com, (consulté le ).
  12. Frédéric Martel, « La révolution culturelle de l’écologie politique à Grenoble », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  13. Ingrid Luquet-Gad, « A Grenoble, un collectif tente l’expérience d’autogestion d’un lieu artistique - Les Inrocks », sur lesinrocks.com (consulté le ).
  14. « Occupation du Magasin des horizons à Grenoble : La Supérette annonce que « ça r’ferme » », sur placegrenet.fr, (consulté le ).
  15. « Grenoble. Une nouvelle directrice pour le Centre national d'art contemporain », sur actu.fr, (consulté le ).
  16. Annick Rivoire, « Surfer sur la bâche. », sur Libération (consulté le ).
  17. « Un Magasin tête de l'art ? | L'Humanité »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur humanite.fr, (consulté le ).
  18. Magasin 3 (english).
  19. Magasin 4.

Annexes[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]