Lucien de Maleville — Wikipédia

Lucien de Maleville
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
Rueil-MalmaisonVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Nationalité
Activité
Mouvement
Postimpressionnisme
Distinction

Lucien de Maleville, né dans le Périgord à Périgueux le et mort à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) le , est un peintre paysagiste français qui s'inscrit dans le mouvement postimpressionniste.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le , il est le cadet des sept enfants d'Ernest, marquis de Maleville, et de Marthe de Beaupoil de Saint-Aulaire et le descendant de Jacques de Maleville, un des rédacteurs du Code civil. Après une enfance passée à l'ombre des remparts du château de Fénelon aux confins du Périgord et du Quercy et des études secondaires au collège des Jésuites de Sarlat, où il s'essaie au dessin, il va, sur injonction paternelle, étudier le droit à Paris. Une fois sa licence obtenue, il peut enfin se consacrer à la peinture[1]. Il s'inscrit comme élève à l'Académie Julian et fréquente l'atelier de Jean-Paul Laurens, où il acquiert une technique classique rigoureuse.

1909–1910 : Publication des Cahiers des Charges, recueils de portraits humoristiques lithographiés mettant en scène des personnalités de la société périgourdine.

1911 : Première participation au Salon des artistes français. Lucien de Maleville y expose régulièrement durant toute sa vie, avec une interruption pendant la Seconde Guerre mondiale. Il s'attache à traduire l'émotion que lui procure la contemplation de la nature et, dans un esprit influencé par l'impressionnisme, cherche à traduire les effets fugitifs de la lumière sur les paysages. Très sensible au pittoresque rural de la région où il a passé son enfance, il devient le chantre du Périgord.

1914–1918 : Il fait la Grande Guerre comme soldat dans le Train des Équipages et en rapporte des carnets de croquis et de dessins qui sont autant de témoignages sur la dureté des conditions de vie dans les tranchées ainsi que sur les ravages de la guerre (Amiensen ruines).

Il se lie d'amitié avec Louis-Marie Désiré-Lucas (Fort-de-France, 1869 – Douarnenez, 1949), seul peintre dont il revendiquait la filiation artistique. Les deux artistes auront plaisir à travailler de concert et voyageront souvent ensemble, à la recherche de nouveaux paysages à peindre. Plantant leurs chevalets côte à côte, ils traiteront souvent le même motif.

1927 : Médaille d'argent au Salon avec La Dordogne à Beynac.

1930 : Premier voyage avec Désiré-Lucas et Joly de Beynac en Espagne, suivi de deux autres en 1932 et 1933. À cette époque les tons sourds prédominent dans la peinture de Lucien de Maleville qui exprime une vision assez dramatique de la vie. Ses pochades, exécutées sur le motif avec une grande spontanéité, servent de documents préparatoires aux compositions d'atelier. Destinées à satisfaire les commandes ou aux expositions des Salons, celles-ci sont plus travaillées et ont parfois un caractère appliqué.

1932 : Prix de la Société des paysagistes français pour Ruines sur le Tage[2].

1937 : Médaille d'or et hors-concours au Salon pour La Place de la Halle à Domme[3].

1945 : Lucien de Maleville est nommé Délégué aux recensements des monuments anciens de la Dordogne, puis du Lot-et-Garonne, de la Gironde, des Landes et des Basses-Pyrénées. Il réalise alors dans le cadre de ses fonctions de très nombreux croquis qui sont de précieux témoignages sur la vie de ces édifices, qu'il contribua à faire protéger[4]. Il est également nommé vice-président de la Commission des sites de la Dordogne, fonction qu'il occupera jusqu'en 1961.

Son œuvre rend compte de ses différents lieux de vie : la région de Domme et Cénac, Saint Julien en Dordogne, ou la propriété de sa femme à Rueil-Malmaison. Il séjourne également en Bretagne chez Désiré-Lucas, à Carry-le-Rouet chez son ami Joly de Beynac, à Lodève chez son élève le docteur Bruant, ou chez ses enfants dans le Vaucluse et en Anjou. Dans ses dernières années sa palette s'éclaircit : le romantisme inquiet des années d'avant-guerre laisse place à une vision apaisée et joyeuse.

1957 : Prix Becker de la Fondation Taylor pour L'Usine de Nanterre.

1958 : Prix de la Ville de Bordeaux pour Le Port de Bordeaux vu de Lormont.

 : Décès de l'artiste à Rueil-Malmaison ; inhumation à Domme (24), au cimetière du village dans le caveau familial.

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

  • Mairie de Domme : La Dordogne à Beynac (1927); La Dordogne à Montfort (1931)
  • Bordeaux, hôtel du préfet (dépôt du Musée des beaux-arts de la ville[5]) : Le port de Bordeaux vu de Lormont (1958)
  • Périgueux, musée d'art et d'archéologie du Périgord : La Place de la Halle à Domme (1937). Autres œuvres dans les réserves du musée.
  • Hôtel de ville de Sarlat : Le manoir de La Boétie, Saint-Cirq-la-Popie, le matin
  • Bibliothèque municipale de Sarlat : Vue de Domme et Vue de Beynac
  • Lycée La Boétie (Sarlat) : Le manoir de La Boétie (180 × 400).

D'autres œuvres de Lucien de Maleville sont conservées dans les mairies de la commune du Périgord Noir : notamment à Cénac (Orage en Sarladais, 1930) et La Roque Gageac (Matinée d'automne, 1938).

Acquis par l'État, ou la ville de Paris : Le village de Malevergne (1912) et Les environs de Masrobert (1930).

Hommages[modifier | modifier le code]

À Sarlat, une place du quartier historique de la ville porte le nom de Lucien de Maleville.

À Périgueux, une plaque commémorant son souvenir est installée sur sa maison natale 1 rue.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Éliane Gaillard 2011, p. 247.
  2. Léna Badin, « Dordogne : un tableau de Lucien de Maleville retrouve son éclat », Sud Ouest,‎ (lire en ligne Accès libre).
  3. Éliane Gaillard 2011, p. 248.
  4. Éliane Gaillard 201, p. 248.
  5. Notice no 00650004627, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Émilie Delpeyrat, « Destins du Périgord : le peintre Lucien de Maleville, un ambassadeur du département », Sud Ouest,‎ (lire en ligne).
  • Éliane Gaillard et Jacqueline Roubinet, « Le roman de «La Truffe», Société amicale des Périgourdins de Paris 1881-2011 », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, vol. 138, no 2,‎ , p. 245-290 (lire en ligne Accès libre [PDF]).
  • Lucien de Maleville, peintre du Périgord (catalogue d'exposition, Périgueux, Musée d'art et d'archéologie du Périgord, 18 octobre 2014-5 janvier 2015), Bordeaux, Le Festin, , 205 p. (ISBN 978-2-36062-107-1).
  • Les Périgords noirs de Lucien de Maleville (catalogue d'exposition, Sarlat, Ancien évêché, 11 juin-15 août 2016), Sarlat-la-Canéda, , 31 ISBN= 978-2-9557606-0-4.

Liens externes[modifier | modifier le code]