Louis II de La Trémoille — Wikipédia

Louis II de La Trémoille
Louis II de La Trémoille
Louis II de La Trémoille,
portrait attribué à Benedetto Ghirlandaio, vers 1485-1486, Chantilly, musée Condé.

Surnom Chevalier sans reproche
Naissance 20 ou
au château de Bommiers (Royaume de France)
Décès (à 64 ans)
Pavie (Duché de Milan)
Mort au combat
Origine Français
Allégeance Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Grade Lieutenant général
Amiral de Bretagne et de Guyenne
Conflits Guerre folle
Guerre de Bretagne
Guerre de la Ligue de Cambrai
Guerres d'Italie
Faits d'armes Siège de Châteaubriant
Siège de Fougères
Bataille de Saint-Aubin-du-Cormier
Bataille de Fornoue
Bataille d'Agnadel
Bataille de Novare (1500)
Bataille de Novare (1513)
Siège de Dijon
Bataille de Marignan
Bataille de Pavie
Autres fonctions Premier chambellan du roi
Gouverneur de Bourgogne
Famille Maison de La Trémoille

Emblème

Louis II de La Trémoille[1], ou de La Trimouille, vicomte de Thouars, né à Bommiers (Indre) le 20 ou le , mort à Pavie le , est un homme d'État et un chef de guerre français de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, qui a servi les rois Charles VIII, Louis XII et François Ier. C'est le fils de Louis Ier de la Trémoille et de Marguerite d'Amboise. Il est donc le petit-fils de Georges Ier de La Trémoille et Catherine de L'Isle-Bouchard, ainsi que de Louis d'Amboise et Marie de Rieux.

Titres[modifier | modifier le code]

Il est aussi seigneur de La Trémoille, prince de Talmont ; comte de Guînes, de Bénaon ; baron de Sully, de Montagu, de Craon : 1481-1524, de l'Isle-Bouchard, de Mauléon ; seigneur de l'Île de Ré et de Marans[2], de Châteauneuf-sur-Sarthe, du Buron, de Saint-Germain, de Briollay, de la Possonnière, comte de Benon (Benaon)[2] ; il cumule les titres : chambellan, puis premier chambellan du roi ; amiral de Bretagne et de Guyenne, et en 1520 gouverneur de Bourgogne et lieutenant-général de Bourgogne, chevalier de l'Ordre du Roi, surnommé le "Chevalier sans reproche"[3]

Biographie[modifier | modifier le code]

Appartenant à l'une des plus vieilles familles du Poitou, il passa son enfance au château de Bommiers (Berry), où son père, Louis Ier de La Trémoille, et sa mère, Marguerite d'Amboise, vivaient dans un semi-exil. Vers l'âge de 14 ans, il fut envoyé comme page à la cour de Louis XI. Et son oncle, Georges II de La Trémoille, seigneur de Craon, le prit alors sous sa protection.

En Françoise d'Amboise sa tante, se fit religieuse carmélite et elle lui céda tous ses droits sur la vicomté de Thouars.

Mais en , le roi Louis XI attribua la vicomté de Thouars à sa fille Anne qui était alors fiancée à Nicolas d'Anjou[4],[5]. La vicomté paraît alors définitivement perdue pour la famille de la Trémoille, mais la mort de Nicolas d'Anjou le change la donne. Louis XI récupère la vicomté de Thouars le [5], et après son trépas en 1483, le nouveau roi Charles VIII finit par l'attribuer à Louis de la Trémoille[5].

En 1483, son père et le roi moururent, et le jeune Louis II se retrouva chef du clan familial. Bien placé à la cour de France, il apparaît comme l'un des familiers de la régente Anne de Beaujeu. Il participe aux États Généraux de Tours, et en entre au conseil royal. Le , son contrat du mariage avec Gabrielle[6], fille de Louis Ier de Bourbon-Montpensier et proche parente du roi Charles VIII, fut signé au château de Thouars[7].

Lors des troubles de la Guerre folle et de la Guerre de Bretagne, il est un des chefs de l'armée royale, et en 1488, nommé lieutenant général, il remporte la victoire de Saint-Aubin-du-Cormier le . L'armée bretonne est écrasée, et Louis d'Orléans est fait prisonnier. La guerre va cependant continuer en Bretagne dans les années suivantes, et c'est en 1491 que La Trémoille, à nouveau lieutenant général, occupe la quasi-totalité du duché. Seul Rennes tient encore, lorsque la duchesse Anne accepte enfin la paix : son mariage en avec Charles VIII marque la fin des guerres de Bretagne, mais La Trémoille n'est pas invité…

Les guerres d'Italie[modifier | modifier le code]

En 1494-1495, Charles VIII se lance dans l'expédition de Naples, qui inaugure le cycle des guerres d'Italie. La Trémoille l'accompagne en tant que chambellan ; c'est lui qui obtient le passage de l'armée à Rome et qui mène l'assaut de Monte San Giovanni, dont la prise rapide connaît un immense retentissement en Italie. Lors du voyage de retour, il s'illustre en arrivant à faire passer l'artillerie par les chemins escarpés des Apennins. Quand il vient faire son rapport au roi, il lui apparaît « noir comme un More ! » Mais l'armée de la Ligue de Venise attend les Français au débouché des monts, et le , s'engage la bataille décisive de Fornoue. La charge italienne menace un moment Charles VIII, mais elle est finalement repoussée, grâce à la bonne conduite de l'arrière-garde par La Trémoille.

Il remporte de nombreux autres succès durant les guerres d'Italie. En 1500, Louis XII désigna La Trémoille comme son lieutenant-général en Milanais. Au siège de Novare, il réussit à défaire l'armée milanaise et à capturer Ludovic le More (), en Louis II estima qu'il avait rempli sa mission et il rentra en France, en déclinant les offres de Louis XII, qui lui proposait de devenir vice-roi ou gouverneur du duché français de Milan.

Louis II de La Trémoille représenté âgé dans l'ouvrage d'André Thévet, Les vrais pourtraits et vies des hommes illustres grecz, latins et payens, 1584.
L'historien Laurent Vissière considère que cette gravure a probablement été composée d'après un gisant commandé par Louis II pour orner la crypte de la chapelle de Thouars « et d'un portrait au crayon aujourd'hui perdu[8]. »

En , l'armée française qui luttait depuis deux ans dans le royaume de Naples fut battue par les Espagnols de Gonzalve de Cordoue. Louis XII se hâta d'envoyer des secours, sous la conduite de son meilleur général, Louis de La Trémoille. Mais le , alors qu'il tenait un conseil de guerre à Parme, Louis II fut terrassé par une attaque de fièvre, probablement une atteinte de paludisme, et faillit en mourir.

En 1509, Louis II et son fils Charles (qui s'était déjà distingué à l'expédition de Gênes en 1507) accompagnèrent Louis XII dans son expédition contre Venise et combattirent vaillamment jusqu'à la victoire d'Agnadel en 1509.

Représentation de Louis de La Trémoille (au centre) négociant le départ des Suisses en 1513 sur une tapisserie conservée au musée des beaux-arts de Dijon.

Durant l'été 1512, les Français perdirent le Milanais, Louis XII envoya en Lombardie une nouvelle armée française avec La Trémoille. Mais Louis II de La Trémoille se fit sévèrement battre par les Suisses à Novare en 1513, où son armée de 10 000 hommes tomba dans une embuscade. Les Suisses préparèrent l'invasion de la Bourgogne. Louis II fut alors envoyé à Dijon et défendit la ville lorsque les Suisses y mirent le siège en . Il réussit à négocier le départ des assiégeants le , en leur promettant quatre cent mille écus.

Louis II se distingue encore à Marignan (1515) au côté de François Ier, mais il y perdit son fils unique. Le , François Ier lança la bataille désastreuse de Pavie contre l'avis de ses vieux conseillers, dont Louis II. La chevalerie française allait être fauchée par le feu des arquebusiers espagnols et Louis II périt dans la bataille, tué d’un coup d’arquebuse à 64 ans.

Jean Bouchet le surnomme le chevalier « sans reproche », comme s'il était similaire à Bayard, le chevalier « sans peur et sans reproche ». En réalité, il était un chef de guerre, combattant à l'occasion en chevalier et même s'il a bien connu Bayard, il n'appartenait pas du tout au même monde ni aux mêmes cercles du pouvoir.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Mariages et descendance[modifier | modifier le code]

Portrait de Gabrielle de Bourbon, première épouse de Louis de La Trémoille.

Afin de mieux attacher Louis, Anne de Beaujeu lui proposa un mariage avec une de ses cousines, descendante de Saint Louis comme elle. Le contrat du mariage fut signé le au château de Thouars[9]. En fait, Louis redoutant un piège, tout comme celui de Jeanne de France et Louis d'Orléans organisé par Louis XI, s'en alla en Auvergne pour se présenter lui-même à sa future épouse. Vraiment charmé, il épouse Gabrielle de Bourbon (fille de Gabrielle de La Tour d'Auvergne et de Louis Ier de Bourbon-Montpensier 1402-1486). En , le roi Charles VIII accepta d'être le parrain de leur seul fils, qui s’appelait donc Charles[10]. Ils ont un fils unique :

En , Louis II chercha à se remarier et il jeta son dévolu sur la très jeune Louise de Valentinois (1500-1553), fille du défunt César Borgia et de Charlotte d'Albret, et petite-fille du pape Alexandre VI[11]. Le mariage fut célébré en avril 1517 mais la grande différence d'âge des deux époux (40 ans) semble avoir fait scandale, comme en témoigne la correspondance des ambassadeurs italiens.

[Toutes les généalogies, notamment celles données en références, attribuent en fait le paragraphe qui suit à son père Louis Ier de La Trémoille : « Avec sa maîtresse Jeanne de La Rue (née vers 1463), il eut :

  • Jean de la Trémoille (~1484- ?) (ou plutôt né vers 1464-), seigneur de la Brèche (à St-Père) et de Sully-sur-Loire en partie, il fut légitimé par lettres du roi Charles VIII, données à Melun au mois de . Son père lui donna outre ces terres 2 090 écus d'or. Il épousa Charlotte d'Autry (en Giennois), fille d'Olivier d'Autry, seigneur de la Brosse, et de Catherine de Giverlay. Elle était fille d'honneur de la duchesse d'Orléans, mère de Louis XII. De cette union naquirent :

Télévision[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. À ne pas confondre avec Noirmoutier, un autre Louis II de la Trémoille né un siècle et demi plus tard
  2. a et b Lettres patentes de Louis XI, Plessis-du-Parc-lèz-Tours, septembre 1480, [lire en ligne]
  3. « Maison de La Trémoïlle, p. 151-192, dont Louis Ier de La Trémoille : p. 170-173 (dont son fils bâtard Jean) ; Louis II de La Trémoille : p. 173-175 », sur Nobiliaire Universel de France ou Recueil général..., t. X, par Nicolas Viton de Saint-Allais, Paris, 1817
  4. Bibliothèque nationale, Fr.20494, folio no 22 ; vérifié et publié par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettre de Louis XI, t. III, p. 173-174, note no 1, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1887
  5. a b et c France, Ordonnances des roys de France de la troisième race, , 972 p. (lire en ligne), p. 208.
  6. Evelyne Berriot-Salvadore, « Gabrielle de Bourbon-Montpensier », notice biographique, Dictionnaire des femmes de l'Ancien Régime, Société internationale pour l'étude des femmes de l'Ancien Régime (SIEFAR), (consulté le ).
  7. Tables des Manuscrits de D. Fonteneau, conservés à la Bibliothèque de Poitiers, [lire en ligne]
  8. Vissière 2000.
  9. Louis de La Trémoïlle (1838-1911), Les La Trémoïlle pendant cinq siècles., t. II, 1890-1896 (lire en ligne), p. XI
  10. « pays-thouarsais.com/article.ph… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  11. Vissière 2000
  12. « Roye, p. 9 », sur Racines & Histoire
  13. M. de Saint-Allais, Nobiliaire Universel de France ou Recueil général..., Paris 1817, t. X, p.172.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Sources imprimées[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]