Louis Amade — Wikipédia

Louis Amade
Fonction
Sous-préfet du Vigan
Jacques Ravail (d)
Raoul Hoff (d)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Louis Jean Mathieu AmadeVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Ramon de Costa, Ramon De CostaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Autres informations
Conflit
Distinctions
Archives conservées par

Louis Amade, né le à Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales) et mort le à Paris 4e, est un haut fonctionnaire, préfet hors cadre, poète et parolier[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

D'origine catalane, licencié ès lettres et en droit, diplômé d'études criminelles, de médecine légale et de médecine mentale, Louis Amade commence une carrière de fonctionnaire en devenant attaché au cabinet du préfet de l'Hérault en 1937[3]. Sous-préfet du Vigan en 1940, il est alors le plus jeune des sous-préfets français[4]. En 1942, il est chef de cabinet du Préfet de l'Isère[5]. En 1947, il est chef de cabinet du secrétaire général de la Préfecture de police[3]. Selon l'historien Tal Bruttmann, Louis Amade détenait à ce titre « la haute main sur toutes les décisions » concernant « les affaires juives » dans son département[6].

En 1952, il est directeur de cabinet du préfet de Seine-et-Oise. Il est nommé directeur adjoint du cabinet du Préfet de police en 1955. En 1958, il est nommé préfet, conseiller technique auprès du Préfet de police[7], poste qu'il occupera jusqu'à sa retraite, en 1979[3].

Louis Amade a été l'un des paroliers d'Édith Piaf[8]. Celle-ci lui présente le jeune Gilbert Bécaud en 1952[9]. Immédiatement, ils travaillent ensemble et proposent Les Croix à Edith Piaf, qui l'enregistre en 1953. Louis Amade devient le mentor de Bécaud et le pousse à chanter[10]. Il devient l'un des principaux paroliers de Bécaud, écrivant les paroles de beaucoup de ses plus grands succès, notamment les paroles de L'important c'est la rose, une partie des textes de L'Opéra d'Aran ou le poème L'Enfant à l'étoile, dont Bécaud fait une cantate[11],[12]. Il remet à l'artiste la Légion d'honneur sur la scène de l'Olympia en 1974[13].

Comme poète, il reçoit plusieurs prix de l'Académie française, dont le prix Broquette-Gonin en 1973, 1975 et 1979, le prix d'Académie en 1986 pour l'ensemble de son œuvre poétique, et la Grande médaille de la chanson française en 1990[14].

Il meurt le 4 octobre 1992 à Paris dans le 4e arrondissement[15]. Après une cérémonie d'obsèques en la cathédrale Notre-Dame de Paris, il est inhumé au cimetière d'Ille-sur-Têt, sa ville natale[16].

Il était commandeur de la Légion d'honneur, commandeur de l'Ordre national du Mérite ainsi que des Arts et des lettres, également Croix de guerre 1939-1945, médaille de la Résistance française et Croix du combattant volontaire[3],[17].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

  • La Ferme aux genêts, Ed. Le Hublot, 1945.
  • L'Escale avant le jour, Ed. Chantal, 1946.
  • Fontargente, Ed. Ferenczi, 1948.
  • Passez votre chemin, Ed. Ferenczi, 1951.
  • Pardonnez-leur, Ed. Ferenczi, 1953.

Ces deux derniers romans ont été réédités en 1991 et 1992 et sont diffusés par l'Association des Amis de Louis Amade, Paris.

Contes et nouvelles[modifier | modifier le code]

  • Vingt ans… bonnes vacances, Ed. Chantal, 1946.
  • Fortunio, conte illustré par Joseph Alfonsi. Ouvrage à tirage limité, édité en 1992 par l'Association en hommage au poète. Comporte le manuscrit, la biographie, la bibliographie de Louis Amade. Il est préfacé par Gilbert Bécaud.

Ouvrages autobiographiques[modifier | modifier le code]

  • Il faut me croire sur parole, Ed. Julliard, 1973.
  • Vous nous chanterez bien quelque chose, Ed. Julliard, 1976.
  • Et ce sera ta passion de vivre, Amade raconte Bécaud, Hachette/RTL, 1982.

Ouvrages d'art[modifier | modifier le code]

  • Le Zodiaque, poèmes, lithographies de Peynet, Ed. des Maîtres contemporains, 1979.
  • Les Vieux métiers, Ed. D'Art de Lutèce, 1983.

Recueils de poèmes[modifier | modifier le code]

  • Septimanie de Novembre et Noël en Septimanie : tirages à part de la revue d'art SEPTIMANIE, Noël 1938 - Nouvel an 1939.
  • Soir bleu : Tirage à part de la revue d'art SEPTIMANIE, 1939.
  • Tempête étoilée, Ed. Artaud, 1942.
  • Le Diable se noie le vendredi, Ed. Lachèvre, 1949.
  • Le Père Noël des wagons lits, Ed. Ferenczi, 1952.
  • Chef-lieu la Terre, Seghers, 1959.
  • L'Éternité + un jour, Seghers, 1966.
  • Les Métairies lointaines, Seghers, 1969.
  • Cent mille ans d'étoiles, Seghers, 1972.
  • Les Elohim ou la Quatrième dimension, Seghers, 1976.
  • Rajuste ta couronne et pars Coquelicot, Seghers, 1979.
  • Les quatre saisons, Poèmes, Ed. D'Art de Lutèce, 1980.
  • L'Enfant sur l'épaule, Seghers, 1981.
  • Moi, je passais, Seghers, 1984 (Grand Prix Alfred de Vigny).
  • Les Chevaux blancs de Salamanque, Seghers, 1986.
  • La sagesse de porcelaine, Seghers, 1988.
  • La sainte fragilité de l'Arlequin, Seghers, 1990.
  • On peut mourir pour un sourire, Seghers, 1991.
  • Prends ton manteau d'étoiles, Poèmes inédits. Ouvrage posthume édité par la Galerie LE SUD / Association des Amis de Louis Amade, Paris, 2000.

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Déportés : pièce en un acte. Éditions Pierre Farré, 1946.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ton frère le poète : essai de Robert Sprengers, 1968.
  • L'œuvre de Louis Amade, Édition Jean-Claude Bologne, 1983.

Poèmes mis en musique[modifier | modifier le code]

  • 1988, album : L'immensité de vivre, studio EGP, en collaboration avec Jean-Edouard (direction artistique et musique), Gilbert Bécaud (musique), Laurent Jérôme (musique) et Georges Locatelli (musique).

Compositions de Gilbert Bécaud[modifier | modifier le code]

Compositions de Charles Dumont[modifier | modifier le code]

  • Inconnu excepté de Dieu
  • Cinq minutes qui viennent

L'Association des Amis de Louis Amade[modifier | modifier le code]

Activités[modifier | modifier le code]

Créée moins de trois ans après la disparition de Louis Amade, elle est destinée à « protéger, transmettre et faire connaître son œuvre »[20]. Elle gère le Prix de Poésie Louis Amade destiné à faciliter la publication du premier ouvrage d'un poète[21]. Ce prix était distribué annuellement par l'ancien président du jury Pierre Delanoë en compagnie de Georges Moustaki. L'association publie "Présence", un bulletin trimestriel.

Le rosier 'Souvenir de Louis Amade'[modifier | modifier le code]

'Souvenir de Louis Amade' à l'abbaye de Fontfroide.

'Souvenir de Louis Amade' est une création du rosiériste Georges Delbard faite à la demande de l'Association des Amis de Louis Amade en souvenir de la chanson mise en parole par Louis Amade L'important c'est la rose (1967) chantée par Gilbert Bécaud[22]. Il s'agit d'un rosier buisson à grandes fleurs parfumées roses, faisant partie de la collection "les souvenirs d'amour parfumés". Elle a été baptisée le dimanche en la présence de sa marraine Annie Cordy dans la Roseraie du Val-de-Marne située à L'Haÿ-les-Roses[22]. 180 rosiers 'Souvenir de Louis Amade' ont été plantés en l'an 2000 dans la Roseraie de l'Abbaye Sainte-Marie de Fontfroide.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Grau, « Amade (Louis, Jean, Mathieu) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et société, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier, , 699 p. (ISBN 9782908866414).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_21 »
  2. Autorité sur la Bibliothèque nationale de France
  3. a b c et d « Parolier de Gilbert Bécaud Louis Amade est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Louis Amade, signé Ramon de Costa », sur amislouisamade.pagesperso-orange.fr (consulté le ).
  5. "C'est donc le chef de Cabinet du Préfet de l'Isère qui a 'élargi' mon père, le 12 mai 1942, le jour de ma naissance. Et ce chef de cabinet du Préfet à Grenoble, c'était Louis Amade." Michel Fugain, durant l'émission "C à vous, la suite", France 5, le 14 avril 2022.
  6. Tal Brutmann, Au bureau des affaires juives. L’administration française et l’application de la législation antisémite (1940-1944), Paris, La Découverte, coll. « L'espace de l'histoire », , 287 p. (ISBN 9782707145932), p. 118
  7. Laurence Picq. Le fantôme du préfet-poète. Liaisons, le magazine de la Préfecture de police, n°113 "Les lieux secrets de la Préfecture de police", novembre 2015, p. 62-65.
  8. « Musée SACEM: Louis Amade », sur musee.sacem.fr (consulté le ).
  9. « Rencontre Amade- », sur amislouisamade.pagesperso-orange.fr (consulté le ).
  10. Cf. Et ce sera ta passion de vivre, Amade raconte Bécaud, Hachette/RTL, .
  11. « Louis Amade, Suite de l'aventure Amade Bécaud », sur amislouisamade.pagesperso-orange.fr (consulté le ).
  12. Le Monde, « MUSIQUES Parolier de Gilbert Bécaud Louis Amade est mort », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  13. Catherine Chantepie, L'histoire cachée des tubes de la chanson française: Culture musicale, La Boîte à Pandore, (ISBN 978-2-39009-345-9, lire en ligne).
  14. « Louis AMADE | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le ).
  15. Insee, « Acte de décès de Louis Jean Mathieu Amade », sur MatchID
  16. « Louis Amade, La fin du chemin », sur amislouisamade.pagesperso-orange.fr (consulté le ).
  17. « Louis Amade, Bibliographie et Discographie », sur amislouisamade.pagesperso-orange.fr (consulté le ).
  18. « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°10 du 24/06/1959 - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  19. Gilbert Bécaud - Pauvre Pêcheur (lire en ligne)
  20. « L'Association des Amis de Louis Amade », sur amislouisamade.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  21. « Le Prix de Poésie, Actualités », sur amislouisamade.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  22. a et b M. L., « Une variété en souvenir de Louis Amade », sur leparisien.fr, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]