Loi anti-jésuite — Wikipédia

Loi anti-jésuite

Présentation
Titre Gesetz, betreffend den Orden der Gesellschaft Jesu
Abréviation Jesuitengesetz
Pays Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Adoption et entrée en vigueur
Promulgation
Entrée en vigueur
Modifications
Abrogation

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(de) Texte historique

La loi anti-jésuite, ou plus littéralement loi jésuite (Jesuitengesetz en allemand) du interdit la présence d'établissements jésuites sur le sol de l'Empire allemand. Elle fait partie de la politique anti-catholique allemande de l'époque dite Kulturkampf.

Contenu et conséquence[modifier | modifier le code]

La loi anti-jésuites prend place dans une série de lois dirigées contre les catholiques, elle fait suite: au paragraphe de la chaire[citation 1] et à loi sur l’inspection des écoles[citation 2] et est suivie par les lois de mai[citation 3] ou la loi de la corbeille de pain[citation 4] entre autres.

Elle vise à lutter contre les jésuites, vus comme meneurs des ultramontains contre lesquels le chancelier impérial allemand Otto von Bismarck combat activement. Ces derniers considèrent en effet l'autorité du pape comme suprême, contestant l'absolutisme de l'État fédéral allemand. L'Association protestante allemande[citation 5] et l'Église vieille-catholique viennent alors de mener une campagne dans l'opinion publique contre l'ordre religieux afin d'obtenir cette loi. La majorité libérale au parlement allemand durcit les termes de la proposition de loi présentée par le Bundesrat et donc indirectement par le chancelier. Le la loi est promulguée. Elle interdit l'ordre jésuite et ceux liés, leurs établissements sur le sol allemand, autorise le gouvernement allemand à prononcer une interdiction de séjour contre les membres de l'ordre pris de manière individuelle ainsi qu'à expulser ses membres étrangers du pays.

Il faut noter que comme les autres lois du Kulturkampf, la loi anti-jésuite nécessite la ratification des États fédérés avant d'entrer en vigueur. C'est avec le paragraphe de la chaire, la loi la moins ratifiée.

Bien que la loi soit soutenue et portée par de nombreux hommes politiques libéraux, certains d'entre eux s'y oppose lors du vote du  : comme les membres du parti national-libéral Otto Bähr (de), Ludwig Bamberger et Eduard Lasker ou les progressistes Franz Duncker (de), Moritz Wiggers, Franz Wigard, Julius Dickert (de), Edward Banks (de), Ludwig Joseph Gerstner (de), Adolf Hermann Wilhelm Hagen (de), August Ludwig Hausmann (de), Carl Herz (de), Moritz Klotz (de), Julius von Kirchmann et Wilhelm Schaffrath (de)[1]. Ceux-ci rejettent la loi car elle a selon eux un caractère martial, est contraire aux droits fondamentaux et est discriminatoire. D'autres libéraux s'abstiennent comme les progressistes Franz Ziegler, Albert Haenel, Eugen Richter ou le national-libéral Karl Biedermann qui s'est exprimé contre au pupitre. La loi est cependant votée par une large majorité des nationaux-libéraux et la plupart des progressistes.

La loi reste en vigueur après la fin du Kulturkampf dans les années 1880. Par la suite le parti des catholiques qu'est le Zentrum ainsi que d'autres organisations réclament en vain l'abrogation de la loi[2]. Paradoxalement, son maintien en place permet de consolider l'unité du milieu catholique.

Ce n'est finalement qu'en 1904 que la loi est assouplie. Elle est finalement révoquée en 1917. Elle sert de monnaie d'échange avec le Zentrum à un moment où le gouvernement a un besoin impératif de son soutien.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Reichstagsprotokolle, , p. 1149-1150.
  2. (de) « Exemple de pétition contre la loi » (consulté le ).

Citations[modifier | modifier le code]

  1. « Kanzelparagraph ».
  2. « Schulaufsichtsgesetz ».
  3. « Maigesetze ».
  4. « Brotkorbgesetz ».
  5. « Deutscher Protestantenverein ».

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Gordon A. Craig, Deutsche Geschichte 1866–1945. Vom Norddeutschen Bund bis zum Ende des Dritten Reiches, Munich, C. H. Beck, (ISBN 3-406-07815-X), p. 76.
  • (de) Thomas Nipperdey, Deutsche Geschichte, t. 2 : 1866–1918. Machtstaat vor der Demokratie, Munich, C. H. Beck, , 948 p. (ISBN 3-406-34801-7, lire en ligne), p. 374.
  • (de) Heinrich August Winkler, Der lange Weg nach Westen. Deutsche Geschichte 1806–1933, t. 1, Bonn, Bundeszentrale für politische Bildung, , 652 p. (ISBN 3-89331-463-6), p. 224.
  • (de) Reinhold Zippelius, Staat und Kirche, Munich, C. H. Beck, .

Lien externe[modifier | modifier le code]

  • Consultez le Wikisource allemand pour d'autres textes en relation avec la loi.