Liwa al-Tawhid — Wikipédia

Liwa al-Tawhid
Image illustrative de l’article Liwa al-Tawhid

Idéologie Islamisme sunnite, nationalisme syrien
Objectifs Renversement du régime baasiste de Bachar el-Assad
Instauration en Syrie d'un État islamique régi par la charia
Statut Dissout
Fondation
Date de formation
Pays d'origine Syrie
Dissolution
Date de dissolution 2014
Causes Division en plusieurs groupes
Actions
Zone d'opération Gouvernorats d'Alep et de Homs
Organisation
Chefs principaux Abd al-Qader Salah
(tué le 17 novembre 2013)
Adnan Bakkour
(tué en janvier 2014)
Abdelaziz Salameh
Membres 8 000 à 12 000[1],[2],[3] (en 2013)
Fait partie de Armée syrienne libre (2012-2013)
Front islamique de libération syrien (2012-2013)
Front islamique (2013-2014)
Soutenu par Turquie, Qatar
Répression
Considéré comme terroriste par Syrie, Émirats arabes unis
Guerre civile syrienne

Le Liwa al-Tawhid (arabe : لواء التوحيد, « La Brigade du Tawhid ») était un groupe rebelle actif lors de la guerre civile syrienne. Affilié à l'Armée syrienne libre, puis au Front islamique, il est en 2012 et 2013 le plus puissant groupe rebelle dans le gouvernorat d'Alep. Il se désagrège en 2014 après la mort de son chef Abd al-Qader Salah.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

À l'été 2012, l'ensemble de la région au nord d'Alep passe aux mains de l'opposition. Le , la plupart des groupes insurgés de la région se rassemblent au sein du Liwa al-Tawhid. Dès le lendemain, le nouveau groupe rebelle lance le début de la bataille d'Alep[4],[5].

Affiliations[modifier | modifier le code]

La brigade est initialement liée à l'Armée syrienne libre, elle rejoint le Front islamique de libération syrien en 2012, puis le Front islamique en 2013[6],[7].

Le , des hommes du Liwa al-Tawhid, du Front al-Nosra, d'Ahrar al-Cham et de onze autres groupes annoncent dans une vidéo qu'ils rejettent la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR)[8]. Cependant un porte-parole du Liwa al-Tahwid déclare que « des membres de l’organisation ont participé à la vidéo sans en référer aux commandants » et lendemain le Liwa Tawhid dément l'annonce de la veille, de même qu'Ahrar al-Cham, et réaffirme son soutien au CNFOR[9].

Dissolution[modifier | modifier le code]

Après la mort en de son chef, Abd al-Qader Salah, le Liwa al-Tawhid se désagrège progressivement au cours de l'année 2014 et la plupart de ses combattants fondent d'autres groupes, tels que le Front du Levant, Al-Fauj al-Awwal ou les Bataillons islamiques al-Safwah[10],[11],[12],[13].

Idéologie[modifier | modifier le code]

Le groupe est islamiste sunnite proche des Frères musulmans[2],[14]. Le groupe se déclare « modéré », en il condamne l'allégeance du Front al-Nosra à al-Qaïda[15]. En 2013 son chef, Abd al-Qader Salah, prône un « État islamique issu d'élections libres »[16]. Selon Stéphane Mantoux, agrégé d'histoire et spécialiste du conflit syrien : « Liwa al-Tawhid veut à l'origine remplacer le régime Assad par un État gouverné par les principes de la charia mais dirigé par une autorité civile, avec des élections et un certain respect des minorités »[11].

Organisation[modifier | modifier le code]

Commandement[modifier | modifier le code]

Des hommes du Liwa al-Tawhid avec un char T-62 à Tall Rifaat, le 13 septembre 2013.

Le chef et fondateur de la brigade, Abd al-Qader Salah, est tué le [17]. Adnan Bakkour lui succède avant d'être tué à son tour en janvier 2014 à Alep par un attentat-suicide de l'État islamique en Irak et au Levant[18]. Le commandement passe ensuite à Abdelaziz Salameh. Mais après la mort de son chef fondateur, le groupe se désagrège et perd une large partie de ses combattants qui passent à d'autres brigades[19],[10].

Effectifs[modifier | modifier le code]

Le groupe est fort de 8 000 à 12 000 hommes vers fin 2013[1],[2],[3].

Zones d'opérations[modifier | modifier le code]

le groupe est actif dans le gouvernorat d'Alep et le gouvernorat de Homs. Il forme de 2012 à 2014 la plus importante brigade rebelle engagée dans la bataille d'Alep[2],[20],[14].

Financement[modifier | modifier le code]

Pour son financement, la brigade est soutenue par la Turquie et le Qatar[6]. Elle bénéficie également du soutien de Jamaan Herbash, ancien député islamiste du Koweït et dirigeant de la branche locale des Frères musulmans, qui a lancé une collecte de fonds à cette fin[21].

Désignation comme organisation terroriste[modifier | modifier le code]

Liwa al-Tawhid est classé comme organisation terroriste par la République arabe syrienne, et les Émirats arabes unis[22].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Syria crisis: Guide to armed and political opposition », BBC,
  2. a b c et d AFP, « Des militants anti-régime sur le terrain ont vu dans cette annonce une "mauvaise nouvelle" pour le président Assad. », L'orient Le jour,
  3. a et b Catherine Gouëset, « Djihadistes, islamistes, rebelles... La guerre dans la guerre en Syrie », L'Express,
  4. Baczko, Dorronsoro et Quesnay 2016, p. 115-116.
  5. Baczko, Dorronsoro et Quesnay 2016, p. 136-141.
  6. a et b Benjamin Barthe, « Syrie : la mosaïque rebelle, des groupes aux intérêts parfois opposés », Le Monde,
  7. « Syrie: islamistes indépendants, Frères musulmans, salafistes et jihadistes », L'Expression,
  8. Le Monde avec AFP et Reuters, « Syrie : deux des principaux groupes islamistes rejettent la Coalition nationale »,
  9. « Les islamistes rejettent la coalition syrienne... vraiment ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Blog Libération : Dans l'enfer de Homs,
  10. a et b Mojahed Abo Aljood, « À Alep, des habitants rêvent d’unir à nouveau les rebelles "modérés" », France 24,
  11. a et b Stéphane Mantoux et AFP, « Syrie: le 1er régiment, le groupe rebelle syrien patronné par la Turquie », France Soir,
  12. (en) Jennifer Cafarella et Genevieve Casagrande, « Syrian Armed Opposition Forces in Aleppo », Institute for the Study of War,
  13. « Al-Safwah Battalions Armed faction in Syria »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Archicivilians,
  14. a et b « Frappes russes près de Homs : "Ils n’ont touché ni Al-Qaïda ni le groupe État islamique" », France 24,
  15. AFP, « Syrie: plusieurs brigades islamistes rejettent la tutelle d'Al-Qaïda », La Presse,
  16. AFP, « Un chef charismatique de l'opposition syrienne succombe à ses blessures », France 24,
  17. AFP, « Un important chef rebelle syrien tué », Le Figaro,
  18. « Syrie : Sur le terrain l'État Islamique cible désormais les commandants rivaux »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Al-Jazeera,
  19. (en) Charles Lister, « As ISIS closes in, is it game over for Syria's opposition in Aleppo? », CNN,
  20. « LES PRINCIPAUX GROUPES ISLAMISTES ET DJIHADISTES EN SYRIE »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), France 24
  21. Benjamin Barthe, « Au Koweït, les financiers du djihad en Syrie perdent la foi », Le Monde,
  22. (en) « List of terror groups published by UAE », Gulf news,

Bibliographie[modifier | modifier le code]