Liste des vicomtes d'Avignon — Wikipédia

La liste des vicomtes d'Avignon présente les personnalités ayant porté le titre de vicomte et gouverné la cité d'Avignon (Xe – XIIe siècle), au cours de la période médiévale. Avignon relève du comté de Provence.

Histoire[modifier | modifier le code]

Xe siècle[modifier | modifier le code]

Au cours du Xe siècle, Poly (1976) relève que les vicomtes voient leurs attributions modifiées avec l'intégration de la Provence au royaume rodolphien de Bourgogne[1],[2]. Ces nouveaux vicomtes apparaissent aux côtés des comte de Provence et ils ne sont pas associés à une cité particulière, contrairement aux usages antérieurs pour les vice dominici[1],[2]. Le titre n'est pas transmissible[2].

L'érudit local, Eugène Duprat (1923), rappelle que Manteyer (1908)[3] a cherché « à établir […] qu’il existait une famille de vicomtes avignonnais sur la rive gauche de la Durance, seigneurs de Mézoargues, et une autre famille sur la rive droite de la Durance, seigneurs de Pont-de-Sorgues », semblant confondre deux toponymes[4]. Ce dernier considérait qu'Aufant/Auphant aurait pu être le fils du vicomte Bermond et que les témoins de l'acte de 1041, Rostaing, Amalric, Guillaume, Boniface et Laugier, mentionnés comme vicomtes, seraient ses fils[3]. Duprat (1923) soulignait que l'acte ne précisait aucune filiation[4], tandis que Poly (1976) ne les mentionnent pas. Mazel (2008) ne mentionne que Rostaing, fils d'Aufant, dit vicomte, en 1041 et 1044[2].

XIe – XIIe siècle[modifier | modifier le code]

Mazel (2008) constate qu'une seconde série de vicomtes émerge, sous l'égide des comtes de Provence, au cours des années 1040, à Avignon, ainsi qu'à Sisteron, Gap et Fréjus[2]. Poly (1976) place la création de la vicomté d'Avignon entre 1040 et 1044, correspondant à une passe difficile pour le comte Foulques Bertrand de Provence dans l’administration de son comté[5]. Pour Manteyer, cette nouvelle création correspondait plus précisément au jeune âge du comte et donc à la mise en place d'un pouvoir pouvant garantir une certaine stabilité[6],[7]. La médiéviste Mariacristina Varano (2011) considère quant à elle que la vicomté d'Avignon pourrait être plus ancienne[7]. Bérenger est ainsi présent, à Saint-Victor à Marseille, auprès du comte Bertrand[7].

Le titre est désormais associé systématiquement à une cité et la transmission devient en partie héréditaire[2]. Il semble de plus que dans le cas d'une fratrie nombreuse, les frères se partagent le titre[2]. L'apparition d'une lignée vicomtale à Avignon s'explique en raison du dynamisme de la cité « en termes de prestige, de droits fiscaux, d’activités économiques, de population aussi »[2].

  • v. 1044-1063/65 : Bérenger I († v. /65)
    Fils du judex (juge) Alleaume/Adalelme, lui-même paré du titre de juge (1030-1038/39)[8],[2]. Il épouse Gerberge, fille d'Odile et de Miron[2],[7].
  • 1065-1090 : Bérenger II (mort après 1065), Guilhem/Guillaume († v. /96), Laugier († v. ), Rostaing/Rostan Bérenger († v. ), fils du précédent.
    Ils héritent du titre de vicomte de Sisteron, à la mort de Miron II, frère de Gerberge[2],[7].
  • 1101/1105 : Ermessende/Ermessen
    la veuve de Rostaing Bérenger rend hommage à la comtesse Adélaïde, pour les trois quart des châteaux d'Avignon, de Manosque et de Forcalquier.
  • 1130-ap. 1146 : Jaufré/Geoffroy, fils des précédents[2].
  • ap. 1146-1195 : Bérenger III, fils du précédent[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Poly 1976, p. 45-46.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Florian Mazel, « Du modèle comtal à la « Châtelainisation ». Les vicomtes provençaux aux Xe et XIIIe siècles », dans Hélène Débax (dir.), Vicomtes et vicomtés dans l'Occident médiéval, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « Tempus », , 340+293 (ISBN 978-2-85816-942-9, lire en ligne), p. 251-264.
  3. a b et c Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique. Tome 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne), pp. 353-355.
  4. a et b Eugène Duprat, La Provence dans le haut moyen âge (406-1113), Marseille, Barlatier, , 202 p. (lire en ligne), p. 78-81
  5. Poly 1976, p. 47.
  6. Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique. Tome 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne), pp. 379-383.
  7. a b c d et e Mariacristina Varano, Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe – XIIIe siècle). L'exemple de Forcalquier et de sa région, Aix-en-Provence, Université Aix - Marseille I – Université de Provence Département d’Histoire de l’Art et Archéologie (Ufr Civilisations et Humanités), , 1139 p. (lire en ligne [PDF]), p. 235-237.
  8. Poly 1976, p. 202.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]