Liste des chefs d'État argentins — Wikipédia

Cet article dresse la liste des chefs d'État argentins, qui portent aujourd'hui le titre de président de la Nation argentine (en espagnol : Presidente de la Nación Argentina), à la fois chef de l'État et du gouvernement de l'Argentine.

L'Argentine a connu plusieurs régimes politiques, successivement les Provinces-Unies du Río de la Plata, la Confédération argentine et enfin la République argentine[1].

Liste des chefs d'États argentins[modifier | modifier le code]

Les dates en italique indiquent de facto la continuation du pouvoir ; les noms en gras et italiques indiquent un nom d'usage (etc.) par lequel la personne est connue communément.

Provinces-Unies du Rio de La Plata (1810-1831)[modifier | modifier le code]

Les juntes (1810-1811)[modifier | modifier le code]

Mandat Nom Parti Note
au Cornelio Saavedra, président du premier conseil
au Joaquín Campana, président de la Junta Grande Premier président de la Junta Grande
au Domingo Matheu, président de la Junta Grande Deuxième président de la Junta Grande

Les triumvirats (1811-1814)[modifier | modifier le code]

Mandat Nom Parti Note
au Premier Triumvirat (1811-1812) :
Feliciano Antonio Chiclana, Triumviro

Manuel de Sarratea, Triumviro

Juan José Paso, Triumviro

Juan Martín de Pueyrredón, Triumviro

Premier Triumvirat
au Second Triumvirat (1812-1814) :
Juan José Paso, Triumviro

Nicolás Rodríguez Peña, Triumviro

Antonio Álvarez Jonte, Triumviro

Gervasio Antonio de Posadas, Triumviro

Deuxième Triumvirat

Le Directoire (1814-1820)[modifier | modifier le code]

Mandat Nom Parti Note
au Gervasio Antonio de Posadas, directeur suprême    
au Carlos María de Alvear, directeur suprême    
au Juan José Viamonte, directeur suprême    
José Rondeau, directeur suprême
au Ignacio Álvarez Thomas, directeur suprême    
au Antonio González Balcarce (es), directeur suprême    
au Juan Martín de Pueyrredón, directeur suprême    
au José Rondeau, directeur suprême    
au Juan Pedro Aguirre, directeur suprême    

Présidents de la Nation (1826-1827)[modifier | modifier le code]

La guerre de Cisplatine contre l'empire du Brésil pousse le Congrès à déclarer la nécessité d'un pouvoir centralisé pour soutenir l'effort de guerre.

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
1 Bernardino Rivadavia. Bernardino Rivadavia
(1780-1845)
1826 Parti unitaire Il reçoit peu de soutien des provinces et doit démissionner après avoir négocié une paix défavorable avec le Brésil.
2 Vicente López y Planes. Vicente López y Planes
(1785-1856)
Parti unitaire Peu soutenu, il met fin au régime présidentiel.

Période 1827-1831[modifier | modifier le code]

Confédération, pas de chef d'État en titre

Confédération Argentine (1831-1861)[modifier | modifier le code]

1852-1854 : directeur provisoire[modifier | modifier le code]

Mandat Nom Parti Note
au Justo José de Urquiza, Directeur provisoire puis président de la Nation (1854) Parti fédéraliste Gouverneur de la Province d'Entre Ríos

1852-1861 : présidents de la Confédération Argentine[modifier | modifier le code]

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
3 Justo José de Urquiza. Justo José de Urquiza
(1801-1870)
1853 Parti fédéraliste Entrée en vigueur de la Constitution de 1853. Après la bataille de Cepeda, il négocie le pacte de San José de Flores avec l'État de Buenos Aires vaincu.
4 Santiago Derqui. Santiago Derqui
(1809-1867)
1860 Parti fédéraliste La défaite face à Buenos Aires à la bataille de Pavón le pousse à la démission.
5 Juan Esteban Pedernera. Juan Esteban Pedernera
(1796-1886)
Parti fédéraliste Dépassé par les événements, il cède à Bartolomé Mitre les rênes du pouvoir.

République Argentine (depuis 1861)[modifier | modifier le code]

1861-1880 : présidences historiques[modifier | modifier le code]

Dans l'historiographie argentine, on appelle présidences historiques (es) (en espagnol : Presidencias históricas) les trois premières présidences de la République suivant la bataille de Pavón, correspondant aux mandats de Bartolomé Mitre, Domingo Faustino Sarmiento et Nicolás Avellaneda.

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
6 Bartolomé Mitre. Bartolomé Mitre
(1821-1906)
Libéral De facto dirigeant du pays.
Auto-proclamé « chargé du pouvoir exécutif national ».
Nommé à la tête du pouvoir exécutif par le Congrès.
1862 Libéral
Nationaliste
Élu président de la Nation. Sous son mandat débute la guerre de la Triple-Alliance.
7 Domingo Faustino Sarmiento. Domingo Faustino Sarmiento
(1811-1888)
1868 Le recensement de 1869 révèle que 71 % de la population est analphabète.
8 Nicolás Avellaneda. Nicolás Avellaneda
(1837-1885)
1874 Parti autonomiste national Il favorise l'immigration et acte la fédéralisation de Buenos Aires.

1880-1916 : présidences libérales[modifier | modifier le code]

Les présidences libérales sont celles de la « génération de 1880 » qui applique les principes du libéralisme et a pour devise « paix et administration » (en espagnol : paz y administración). La période est également nommée République conservatrice.

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
9 Julio Argentino Roca. Julio Argentino Roca
(1843-1914)
1880 Parti autonomiste national 1er mandat. Il met en place l'enseignement public, laïc et gratuit.
10 Miguel Juárez Celman. Miguel Juárez Celman
(1844-1909)
1886 Parti autonomiste national Chassé du pouvoir par la révolution du Parc.
11 Carlos Pellegrini. Carlos Pellegrini
(1846-1906)
Parti autonomiste national Fondateur de la Banque de la Nation argentine.
12 Luis Sáenz Peña. Luis Sáenz Peña
(1822-1907)
1892 Parti autonomiste national Il démissionne.
13 José Evaristo Uriburu. José Evaristo Uriburu
(1831-1914)
Parti autonomiste national
14 Julio Argentino Roca. Julio Argentino Roca
(1843-1914)
1898 Parti autonomiste national 2e mandat.
15 Manuel Quintana. Manuel Quintana
(1835-1906)
1904 Parti autonomiste national Premier président à mourir dans l'exercice de ses fonctions.
16 José Figueroa Alcorta. José Figueroa Alcorta
(1860-1931)
Parti autonomiste national Sous son mandat a lieu la Semaine rouge.
17 Roque Sáenz Peña. Roque Sáenz Peña
(1851-1914)
1910 Parti autonomiste national La loi Sáenz Peña met en place le suffrage universel. Il meurt dans l'exercice de ses fonctions.
18 Victorino de la Plaza. Victorino de la Plaza
(1840-1919)
Parti libertarien

1916-1930 : présidences radicales[modifier | modifier le code]

La période radicale s'étend de 1916 au coup d'État militaire de 1930.

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
19 Hipólito Yrigoyen. Hipólito Yrigoyen
(1852-1933)
1916 Union civique radicale 1er mandat. Sous son mandat a lieu la Semaine tragique.
20 Marcelo Torcuato de Alvear. Marcelo Torcuato de Alvear
(1868-1942)
1922 Union civique radicale Il fonde YPF comme entreprise d'État.
21 Hipólito Yrigoyen. Hipólito Yrigoyen
(1852-1933)
1928 Union civique radicale 2e mandat. Destitué par un coup d'État.

1930-1943 : « décennie infâme »[modifier | modifier le code]

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
22 José Félix Uriburu. José Félix Uriburu
(1868-1932)
Coup d'État Militaire
23 Agustín Pedro Justo. Agustín Pedro Justo
(1876-1943)
1931 Parti démocrate national
(Concordancia)
24 Roberto Marcelino Ortiz. Roberto Marcelino Ortiz
(1886-1942)
1937 Union civique radicale antipersonnaliste
(Concordancia)
25 Ramón Castillo. Ramón Castillo
(1873-1944)
Parti démocrate national
(Concordancia)
Destitué par un coup d'État.

1943-1946 : révolution de 1943[modifier | modifier le code]

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
Arturo Rawson. Arturo Rawson
(1885-1952)
Coup d’État Militaire Assume provisoirement le pouvoir exécutif jusqu'à la nomination de Pedro Pablo Ramírez.
26 Pedro Pablo Ramírez. Pedro Pablo Ramírez
(1884-1962)
Militaire Soutenu par le GOU, il applique la censure, réinstaure l'enseignement catholique à l'école et persécute l'opposition avant de démissionner.
27 Edelmiro Julián Farrell. Edelmiro Julián Farrell
(1887-1980)
Militaire Soutenu aussi par le GOU. Il déclare la guerre à l'Axe puis organise de nouvelles élections.

1946-1955 : Présidence de Perón[modifier | modifier le code]

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
28 Juan Perón. Juan Domingo Perón
(1895-1974)
1946 Parti justicialiste 1er mandat.
1951 2e mandat. Destitué par un coup d'État.

1955-1958 : « révolution libératrice »[modifier | modifier le code]

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
José Domingo Molina Gómez. José Domingo Molina Gómez
(1896-1969)
Coup d’État Militaire Président par intérim jusqu'à la nomination de Lonardi.
29 Eduardo Lonardi. Eduardo Lonardi
(1896-1956)
Militaire Déposé par la junte pour avoir été trop conciliant avec les péronistes.
30 Pedro Eugenio Aramburu. Pedro Eugenio Aramburu
(1903-1970)
Militaire Il réprime durement l'opposition et interdit le péronisme.

1958-1966 : une démocratie fragile[modifier | modifier le code]

De 1958 au coup d'État militaire de 1966, trois présidents radicaux se succèdent.

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
31 Arturo Frondizi. Arturo Frondizi
(1908-1995)
1958 Union civique radicale Destitué par un coup d'État.
32 José María Guido. José María Guido
(1910-1975)
Union civique radicale
33 Arturo Umberto Illia. Arturo Umberto Illia
(1900-1983)
1963 Union civique radicale Destitué par un coup d'État.

1966-1973 : « révolution argentine »[modifier | modifier le code]

Par le coup d'État de 1966, l'armée met en place l'auto-proclamée « Révolution argentine » qui perdure jusqu'en 1973.

À trois reprises, un trio composé de deux généraux et un amiral assume la tête de l'État :

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
34 Juan Carlos Onganía. Juan Carlos Onganía
(1914-1995)
Coup d’État Militaire Il déclare l'état de siège, interdit les partis politiques et les manifestations. Le Cordobazo provoque sa chute.
35 Roberto Marcelo Levingston. Roberto Marcelo Levingston
(1920-2015)
Militaire Dépassé par les difficultés et peu soutenu par l'armée, il démissionne.
36 Alejandro Agustín Lanusse. Alejandro Agustín Lanusse
(1918-1996)
Militaire Il met en œuvre le Grand Accord National pour le retour de la démocratie.

1973-1976 : retour du péronisme[modifier | modifier le code]

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
37 Héctor José Cámpora. Héctor José Cámpora
(1909-1980)
03/1973 Parti justicialiste
38 Raúl Alberto Lastiri. Raúl Alberto Lastiri
(1915-1978)
Parti justicialiste
39 Juan Perón. Juan Domingo Perón
(1895-1974)
09/1973 Parti justicialiste 3e mandat. Mort pendant son mandat.
40 Isabel Martínez de Perón. María Estela Martínez de Perón
(1931)
Parti justicialiste Destituée par un coup d'État.

1976-1983 : « processus de réorganisation nationale »[modifier | modifier le code]

Entre le coup d'État de 1976 et le retour de la démocratie en 1983, l'Argentine vit sa dernière période de dictature militaire, l'auto-proclamé « Processus de réorganisation nationale ». Ce régime est marqué par la violence de sa répression qui fait près de 30 000 disparus.

Du au , le pays dirigé par un trio de généraux représentant les trois armes de l'armée argentine : Orlando Agosti pour l'armée de l'air, Emilio Eduardo Massera pour la marine et Jorge Rafael Videla pour l'armée de terre.

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
41 Jorge Rafael Videla. Jorge Rafael Videla
(1925-2013)
Coup d'État Militaire Il déclare l'état de siège et instaure le terrorisme d'État.
42 Roberto Eduardo Viola. Roberto Eduardo Viola
(1924-1994)
Militaire
Carlos Alberto Lacoste. Carlos Alberto Lacoste
(1929-2004)
Intérim Militaire Président par intérim.
43 Leopoldo Galtieri. Leopoldo Galtieri
(1926-2003)
Militaire Il démissionne à la suite de la défaite cinglante contre le Royaume-Uni pendant la guerre des Malouines.
Alfredo Oscar Saint-Jean. Alfredo Oscar Saint-Jean
(1926-1987)
Intérim Militaire Nommé à la tête de l'exécutif le temps que la junte désigne le successeur de Galtieri.
44 Reynaldo Bignone. Reynaldo Bignone
(1928-2018)
Militaire Dernier dictateur argentin. Il convoque de nouvelles élections.

Depuis 1983 : la démocratie contemporaine[modifier | modifier le code]

No  Portrait Nom Élection Mandat Appartenance politique Notes
45 Raúl Alfonsín. Raúl Alfonsín
(1927-2009)
1983 Union civique radicale Vice-président : Víctor Hipólito Martínez.
Défenseur des droits humains, créateur de la Comisión Nacional sobre la Desaparición de Personas. Il soutient aussi le plan Austral qui est un échec.
46 Carlos Menem. Carlos Menem
(1930-2021)
1989 Parti justicialiste Vice-président : Eduardo Duhalde (1989-1991).
Une révision constitutionnelle réduit le mandat présidentiel de 6 à 4 ans, et le nombre de mandats à deux.
1995 2e mandat. Vice-président : Carlos Ruckauf (es).
47 Fernando de la Rúa. Fernando de la Rúa
(1937-2019)
1999 Union civique radicale Il démissionne.
Vice-président : Carlos Álvarez (es) (1999-2000).
48 Adolfo Rodríguez Saá. Adolfo Rodríguez Saá
(1947)
2001 Parti justicialiste Président provisoire élu par le Congrès.
49 Eduardo Duhalde. Eduardo Duhalde
(1941)
2002 Parti justicialiste Président provisoire élu par le Congrès.
50 Néstor Kirchner. Néstor Kirchner
(1950-2010)
2003 Parti justicialiste Vice-président : Daniel Scioli.
51 Cristina Fernández de Kirchner. Cristina Fernández de Kirchner
(1953)
2007 Parti justicialiste Première femme élue à la tête du pays.
Vice-président : Julio Cobos.
2011 2e mandat.
Vice-président : Amado Boudou.
52 Mauricio Macri. Mauricio Macri
(1959)
2015 Proposition républicaine Vice-présidente : Gabriela Michetti.
53 Alberto Fernández. Alberto Fernández
(1959)
2019 Parti justicialiste Vice-présidente : Cristina Fernández de Kirchner.
54 Javier Milei. Javier Milei
(1970)
2023 en cours Parti libertarien Vice-présidente : Victoria Villarruel.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]