Ligne nouvelle Provence Côte d'Azur — Wikipédia

Ligne nouvelle Provence Côte d'Azur (LN PCA)
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Marseille, Toulon, Les Arcs, Cannes, Nice
Caractéristiques techniques
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 000 V  - 50 Hz
Signalisation ERTMS 3 hybride
Trafic
Propriétaire SNCF Réseau

La Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur, ou LNPCA, est un projet ferroviaire français consistant en la construction de nouvelles infrastructures et l'amélioration de celles existantes afin d'améliorer l'offre ferroviaire et les temps de parcours dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le projet vise dans un premier temps à désaturer les nœuds ferroviaires de Marseille, de Toulon et de la Côte d’Azur pour répondre aux besoins de transports de ces aires métropolitaines et à améliorer les conditions d’exploitation et de robustesse du réseau existant[1].

Dans un second temps, elle ambitionne de développer de nouvelles infrastructures ferroviaires pour améliorer les liaisons au sein de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et contribuer à la construction d’un arc ferroviaire méditerranéen[2].

Ainsi, le projet est découpé en quatre phases. Les opérations des phases 1 et 2 devraient êtres mises en service d’ici l’horizon 2030, avant d’envisager la réalisation de sections de lignes nouvelles dans des phases 3 et 4. Les premiers travaux doivent débuter en 2025[3],[4].

Contexte du projet[modifier | modifier le code]

Mise en service entre 1858 et 1872, la ligne ferroviaire qui relie Marseille à Vintimille s'étire sur environ 259 kilomètres. Composée de deux voies (trois de Marseille à Aubagne et d'Antibes à Cagnes-sur-Mer), cette ligne historique n'a connu que des modernisations limitées depuis sa création. Aujourd'hui, près de 150 trains, tous sens et tous types confondus (TER, omnibus, trains de marchandises…), empruntent chaque jour cette ligne à des vitesses différentes. Aujourd'hui d'ailleurs, la région Provence Alpes Côte d'Azur dispose du plus petit linéaire de voie ferrée par habitant en France (2,5 kilomètres contre 5,75 en moyenne, hors Île-de-France)[5],[6].

Le projet des phases 1&2[modifier | modifier le code]

Les phases 1 et 2 du projet visent à augmenter le nombre de circulations ferroviaires quotidiennes de l'ordre de +66%, permettant ainsi la création de 3 RER métropolitains autour des aires urbaines d'Aix-Marseille, de Toulon et de Nice et la Côte d'Azur.

En outre, la mise en œuvre du projet permettra une réduction des temps de parcours, notamment grâce à la construction d'une nouvelle gare traversante souterraine à Marseille[4].

Enfin, le projet prévoit la création et la modernisation de plusieurs gares[7].

Étoile ferroviaire de Marseille[modifier | modifier le code]

Sur l'étoile ferroviaire marseillaise, les opérations prévues pour augmenter l'offre et la fiabilité sont[3],[8] :

  • La reconfiguration des plans de voies de la gare de surface de Marseille Saint-Charles avec la séparation des flux de circulation et la création de 3 nouvelles voies à quai.
  • La création de la gare et de la traversée souterraines de Marseille St Charles.
  • Le doublement du tunnel de Saint-Louis.
  • La création de voies de garage des trains à Blancarde et des TER à Arenc.
  • L'aménagement de la ligne de Marseille à l'Estaque.
  • La construction de la nouvelle halte de Saint-André.

Ces infrastructures permettront les améliorations suivantes[3],[8] :

  • Le doublement de l’offre TER sur le corridor ouest.
  • La création des liaisons diamétrales TER entre le nord (Avignon, Vitrolles Aéroport Marseille Provence,…) et l’est (Aubagne et Toulon) de l’agglomération.
  • La réduction de 15 à 20 minutes le temps de parcours de 20 000 trains par an.
  • Une fréquence, conditionnée par des projets complémentaires, sur Marseille - Aix - Rognac de 6 TER / heure / sens et sur la Côte Bleue de 4 TER / heure / sens.

Zone toulonnaise[modifier | modifier le code]

Sur la zone toulonnaise, les opérations prévues sont[3],[8] :

Ces infrastructures permettront les améliorations suivantes[3],[8] :

  • Une fréquence de 6 TER / heure / sens entre Saint- Cyr-Les-Lecques et Toulon, avec 2 TER prolongés vers Carnoules/Les Arcs et 2 TER vers Hyères.
  • 2 TER semi-directs par heure et par sens entre Toulon et Vitrolles Aéroport Marseille Provence.

Noeud ferroviaire azuréen[modifier | modifier le code]

Dans les Alpes-Maritimes, le projet permettra de fortement renforcer la fiabilité du réseau azuréen, le plus fréquenté de France hors Ile-de-France. Les opérations prévues sont[3],[8] :

  • La dénivellation de la bifurcation de la ligne Cannes-Grasse, supprimant le croisement des trains.
  • La création de deux voies à quai en gare de Nice ville et d'une quatrième voie à quai à Cannes centre.
  • La création de 5 voies de remisage à Nice Saint-Roch.
  • La construction de la nouvelle gare TER-TGV multimodale de Nice Aéroport à 4 voies à quais et de la nouvelle gare TER multimodale à Cannes Marchandises à 4 voies à quais en remplacement de la gare actuelle de Cannes La Bocca.

Ces infrastructures permettront les améliorations suivantes[3],[8] :

  • Le passage de 3,5 à 6 TER / heure / sens cadencés entre Cannes et Menton.
  • 3 TGV ou TER intervilles possibles par heure et par sens (contre 1,5 aujourd'hui).
  • L'arrêt de tous les TGV et TER intervilles en gare de Nice Aéroport.

Historique du projet[9][modifier | modifier le code]

2005-2013 : Du débat public à la LNPCA[modifier | modifier le code]

Un premier projet de ligne à grande vitesse reliant la région de Marseille à la Côte d'Azur, dénommé « branche Côte d'Azur », prévu dans le projet LGV Méditerranée a été abandonné dans les années 1990.

Dans tous les tracés proposés, le relief accidenté ou l'urbanisation diffuse autour des grandes agglomérations vont contraindre la ligne nouvelle à être enterrée sur un grand nombre de kilomètres, en particulier dans les Alpes-Maritimes.

2005-2009 : du débat public au choix du scénario des Métropoles du sud[modifier | modifier le code]

Un projet spécifique s'est donc constitué dans les années 2000 sous le nom de LGV Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Il a fait l'objet d'un débat public en 2005, comme cela est le cas pour tout projet important d'aménagement du territoire.

Des études complémentaires sont ensuite menées jusqu'en 2008 selon différents scénari, mais ne permettent pas d'aboutir à un consensus pour prendre une décision, initialement annoncée pour fin .

Le tracé de la LGV PACA est le sujet d'une polémique entre les élus des villes concernées, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'État. Trois options sont posées, correspondant à 14 fuseaux possibles[10]. Dont deux fuseaux issus des deux premières options prévalent[10] :

Fuseaux LGV Côte d'Azur Sud-Arbois Fuseaux Métropoles du sud Toulon-Est
LGV à construire 160 km 180 km
Coût 8 milliards d'euros[11] 15 milliards d'euros[11]
Meilleurs temps de parcours (Paris-Nice) 3 h 40 3 h 50
Taux de rentabilité interne 4,6 % 4,8 %
Gain de trafic potentiel 3,8 millions 5,4 millions

Le , le ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo annonce le tracé retenu, qui est celui des métropoles du sud[12].

Une mission de médiation, conduite par un médiateur nommé par le gouvernement, Yves Cousquer, remet son rapport le [13] : le gouvernement a tranché alors pour le scénario « Métropoles du Sud ».

Les autres tracés auparavant envisagés[modifier | modifier le code]
LGV Côte d'Azur[modifier | modifier le code]

Dite aussi centre Var ou tracé Nord, la ligne traverserait le Var par l'intérieur des terres, en suivant l'A8 et la dépression de l'Argens. Ce tracé permettrait des liaisons plus rapides entre Paris et Nice (en 3 h 40 environ). RFF évalue son coût à plus de 8 milliards d'euros. Les études menées par le gestionnaire d'infrastructure ont montré qu'un raccord était faisable au sud-ouest d'Aix-en-Provence pour assurer des liaisons entre Marseille et Nice en un peu plus d'une heure par la LGV. Toulon serait à l'écart de ce tracé et la ville resterait reliée à l'actuelle LGV via Marseille par la ligne classique en 40 minutes environ.

Ce projet est le moins coûteux, mais il est critiqué car il privilégie une liaison directe entre Nice et Paris au détriment des liaisons entre Nice, Toulon et Marseille. Or ces trois métropoles sont mal reliées entre elles tandis que Nice est déjà bien reliée à Paris par des liaisons aériennes fréquentes (1 h 30 en avion), même si la ville reste néanmoins très mal desservie par le train (5 h 35 de trajet environ).

LGV des solutions alternatives[modifier | modifier le code]

Celle-ci s'appuie sur le réseau existant, en mettant en priorité les déplacements quotidiens en améliorant les liaisons régionales, la limitation des coûts environnementaux et financiers est le principal avantage au prix d’un objectif final moins ambitieux sur le temps de parcours Paris-Nice. Des tronçons nouveaux en LGV seraient construits au cas par cas. Cette option principalement défendue par des anti-TGV, n'a que très peu d'écho parmi les politiques et les fuseaux projetés sont proches de l'option Côte d'Azur et est de fait quasiment abandonnée. Deux scénarios ont été avancés.

2011-2013 : de la LGV PACA à la LNPCA[modifier | modifier le code]

La ligne doit passer par les métropoles les plus importantes de la région (Marseille, Toulon, Cannes, Grasse (via la future gare Ouest Alpes-Maritimes située dans le quartier Saint-Martin de Mougins-Ouest) et Nice). Par cette desserte en chapelet, à l'instar de la ligne historique, cette solution a séduit à la fois les élus et les associations d'usagers de transport. Elle a notamment l'avantage de réellement désengorger la ligne actuelle en permettant des liaisons régionales entre les principales villes par la LGV et en libérant la ligne historique pour les dessertes locales.

Mais elle a l'inconvénient de passer dans des zones densément peuplées et au relief accidenté. RFF estime surtout le coût de cette variante à plus de 11 milliards d'euros. La desserte de Toulon peut se faire soit par la gare centrale, soit par une gare bis située près de Cuers. Un tunnel devrait également être construit dans Marseille.

La LGV devait finalement constituer un élément majeur d'un système ferroviaire global performant pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, et donner la priorité aux trains du quotidien (TER). De nouvelles études et un nouveau processus de concertation ont été lancés, et en 2011, après plusieurs étapes de sélection/élimination, 4 scénarios ont été présentés au public (1 : « le plus proche des centres », 2 : « le plus rapide », 3 : « le moins cher », 4 : « le plus maillé »).

En 2013, une décision ministérielle a confirmé l'orientation d'une ligne nouvelle dédiée en priorité aux trains du quotidien et a phasé le projet en 2 priorités [14]:

  • En priorité 1 (horizon 2030), la désaturation des nœuds ferroviaires de Marseille et de Nice
  • En priorité 2 (au-delà de 2030), les tronçons de ligne nouvelle entre Aubagne et Toulon et Le Muy et la Vallée de la Siagne.

Les éléments du débat[modifier | modifier le code]

Le tracé par le centre du Var est décrié par de nombreux élus et associations dans le Var et les Bouches-du-Rhône car il laisse Toulon complètement à l'écart de la ligne nouvelle et traverse des zones où l'opposition des viticulteurs locaux est forte[15]. Il a cependant longtemps eu la préférence des élus des Alpes-Maritimes[16].

Fin 2006, le tracé dit des « métropoles du sud » avait les faveurs de la plupart des élus politiques pro-TGV de la région[17] : celui-ci a en effet pour avantage de garantir une bonne desserte entre les aires urbaines de Nice, Cannes, Fréjus, Toulon et Marseille (une ligne actuellement très fréquentée et effectuée par les Corail/ TER).

Le , le Premier Ministre François Fillon annonce que « le projet de LGV PACA, fait partie [...] des 2000 km de nouvelles LGV décidés lors du Grenelle de l'environnement » et que le choix du tracé définitif « sera arrêté à la mi-2008 à l'issue des études conduites par RFF »[18]. Dans son édition du , le journal Marseille l'hebdo rapporte que Michel Sappin, le préfet de région, se prononce au vu des dernières études pour le tracé du centre-Var, le moins coûteux. Une position aussitôt dénoncée par Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille, qui est pourtant revenu sur sa position par la suite.

Le ministre des transports avait annoncé une décision sur le choix du tracé fin octobre 2008, mais après une réunion organisé le , le choix du tracé a été renvoyé au [19]. Un troisième tracé plus au nord avait également été évoqué[20], mais c'est finalement bien le tracé des « métropoles du sud » qui a été retenu, annoncé par le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo le [21].

Au début de 2010, le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI 06), Dominique Estève, propose que la ligne à grande vitesse passe par l'Italie, afin que la Principauté de Monaco (sur le trajet entre Nice et l’Italie) participe au montage financier, les villes de l'ouest des Alpes-Maritimes ne semblant pas prêtes à soutenir et financer la LGV PACA[22].

Fin 2010, avant de quitter ses fonctions de préfet de région, Michel Sappin se dit très pessimiste sur le devenir de la ligne[23]. Pourtant, cette ligne, très attendue des élus et hommes d'affaires, serait rentable, avec un trafic estimé fin 2010 à quarante millions de voyageurs par an. Le potentiel de trafic se monterait à 110 millions de passagers à l'horizon 2040. Toutefois, le projet nécessite de trouver les financements, estimés au minimum à 15 et 20 milliards d’euros pour le tracé des « métropoles », préféré par les élus au tracé nord pourtant nettement moins onéreux, dans un contexte économique difficile pour l'État et les collectivités locales[23]. Ce constat pousse le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, à se montrer peu optimiste quant à la réalisation de cette ligne, estimant en qu'elle ne se ferait peut-être jamais[24].

Le , le maire de Nice Christian Estrosi, annonce l'étude d'un projet de ligne nouvelle reliant Nice à Gênes puis Milan, en raison du surcoût et de la lenteur du projet de LGV PACA dont l'ouverture n'est plus prévue avant 2035 en raison des tergiversations des élus et de son coût considérable. Cette ligne mettrait Gênes à 2 heures de Nice à l'horizon 2020, au lieu de 3 h 15 en 2011. L'objectif est de relier à terme Nice à Milan en 3 h 30[25]. En effet, en Italie, la ligne Gênes - Vintimille est en cours de modernisation progressive avec la construction de nouvelles sections de ligne à double voie autorisées à 200 km/h. Elles permettent d'améliorer la vitesse et le débit de la ligne, le tracé historique comportant de nombreuses sections à voie unique et au tracé difficile, limitant généralement la vitesse à 80-90 km/h[26],[27].

C'est ce qui a motivé le maire de Nice à signer un accord avec son homologue génois, afin de moderniser la ligne Nice-Vintimille. Les travaux pourraient débuter en 2013 ; toutefois ils passeraient nécessairement, comme du côté italien, par la reconstruction de plusieurs tronçons, l'itinéraire actuel étant trop saturé et trop sinueux pour en augmenter significativement la vitesse de fond[28].

2013-2018 : de la Commission Mobilité 21 au Conseil d’Orientation des Infrastructures[modifier | modifier le code]

2013-2015 : la validation des zones de passages préférentielles[modifier | modifier le code]

De 2014 à 2016, plusieurs consultations et une concertation publique se sont déroulées pour définir et soumettre à l'avis de la population les zones de passages préférentielles et les aménagements prévus.

Le 27 juin 2013, la commission Mobilité 21 constate l’évolution du projet de LGV vers une ligne nouvelle, réalisable par étapes.

Le 21 octobre 2013, décision ministérielle demandant[29] :

  1. - La réalisation prioritaire du traitement des nœuds ferroviaires marseillais et azuréen, de Nice à la ligne Cannes – Grasse.
  2. - Une proposition de mesures conservatoires afin de préserver la possibilité de réaliser, au-delà de 2030, la section entre Aubagne et Toulon, et la section entre la ligne Cannes - Grasse et le secteur du Muy.

En automne 2013, plusieurs réunions d'information et de consultation des élus, puis du public, sur la zone de passage préférentielle (ZPP) de la priorité 1 du projet de l’époque ont lieu, avant de porter sur la zone de passage préférentielle de priorité 2 au printemps 2014.

Le 7 mai 2014, une décision ministérielle valida la ZPP de la priorité 1 pour le traitement des nœuds ferroviaires marseillais et azuréen.

En juillet 2014, la fin de la première phase des études a lieu. Le comité de pilotage lança alors la phase 2 des études préalables à l’enquête d’utilité publique et la ZPP à proposer au ministre sur les sections de priorité 2 fut validée. La décision ministérielle sur la zone de passage préférentielle de la priorité 2 eu lieu le 13 avril 2015.

Le 2 septembre 2015, la Commission nationale du débat public prit la décision de ne pas organiser un nouveau débat public mais de poursuivre le processus de concertation sous l’égide du garant Philippe Quevremont.

2016-2017 : la concertation sur les variantes de gares et de tracés de la priorité 1[modifier | modifier le code]

La concertation publique sur les variantes de tracés et de gares de la priorité 1 a eu lieu d'octobre 2016 à janvier 2017.

En 2017, au regard du bilan de la concertation, une décision ministérielle a demandé à SNCF Réseau de :

  • réaliser des études d'approfondissement sur la base des tracés retenus
  • étudier 2 nouvelles options issues de la concertation (la création d'une gare TER/TGV à Cannes la Bocca et la réalisation d'un passage en tunnel dans la Vallée de l'Huveaune
  • envisager une solution de création de gare à Sophia-Antipolis (site des Clausonnes)

2017 : le Conseil d’Orientation des Infrastructures[modifier | modifier le code]

Le , Emmanuel Macron ordonne une pause dans les grands projets et annonce la préparation d'une Loi d'Orientation sur les Mobilités. Pour préparer cette loi, il fait organiser les Assises nationales de la Mobilité et met en place un Comité d'Orientation des Infrastructures. Ce comité rend, en , un rapport sur la Ligne nouvelle Provence Côte d'Azur organisant désormais le projet en quatre phases distinctes[30],[31] :

  • La phase 1 vise des objectifs de service, centrés sur l’amélioration de la robustesse et une desserte renforcée du territoire, dans le nœud ferroviaire marseillais, autour de Toulon et à Nice Aéroport. Elle contribue également aux objectifs d'augmentation de capacités TER de la phase 2, à laquelle elle est liée.
  • La phase 2 a pour objectif de franchir, pour les TER, un seuil d’augmentation de capacité et de robustesse majeur pour le nœud ferroviaire marseillais ainsi qu’un doublement de capacité sur le nœud ferroviaire azuréen pour les trains du quotidien. Des dessertes cadencées, fiables et fréquentes seront en place sur les trois métropoles et les temps de parcours pour les 20 000 trains traversant Marseille chaque année (depuis ou vers Toulon et Nice) seront réduits de 15 minutes.
  • La phase 3 permet de franchir un 2e seuil d’augmentation de capacité sur le long terme pour le nœud ferroviaire azuréen et crée de nouvelles dessertes TER et TGV dans les Alpes-Maritimes : Cannes et Sophia Antipolis ;
  • La phase 4 augmente la capacité entre Marseille et Vintimille et diminue les temps de parcours sur l’axe par la création de sections de ligne nouvelle, là où il n'est pas possible d'utiliser la voie existante.

Une visite du Comité d’orientation des infrastructures (COI) a lieu en janvier 2018, à Nice, dans le cadre de son travail d'évaluation du projet LNPCA, avec une expression unanime des élus et acteurs socio-économiques présents en faveur du projet lors des auditions.

Le 1er février 2018, une remise des propositions du COI a lieu avec notamment l'affichage d'une priorité aux transports du quotidien et à l’entretien et la modernisation des réseaux ferroviaires existants.

Depuis 2018 : lancement de l'enquête publique et concrétisation[modifier | modifier le code]

Le , une nouvelle décision ministérielle réaffirme la nécessité de traitement des nœuds ferroviaires comme 1re étape[32]. Elle prévoit aussi le déploiement coordonné de l'ERTMS avec la réalisation de la LNPCA (dispositif européen embarqué de signalisation), destiné à réduire l'espacement entre les trains sur l'axe Marseille-Vintimille, avec la LNPCA, afin d’apporter une amélioration sensible de la robustesse des circulations.

La concertation publique portant sur les phases 1 et 2 du projet LNPCA fut lancée le 12 juin 2019[33],[34].

La décision ministérielle demande également à SNCF Réseau de ne pas poursuivre les études sur la variante en tunnel dans la vallée de l'Huveaune et de concerter sur les aménagements des phases 1 et 2 de manière à pouvoir présenter un dossier ministériel qui intègre le bilan de cette concertation à l’automne 2019.

Le 7 juin 2021, une décision ministérielle valida le programme des opérations constitutives des phases 1 et 2 du projet et confirmant le lancement de l'enquête publique au début de 2022. L'enquête se déroula du 1er janvier au 28 février 2022[35].

Le 6 juillet 2022, la Société de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur (SLNPCA), l'établissement public chargé de la réalisation du projet, a été créée[36].

Le 13 octobre 2022, les préfets des trois départements des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-Maritimes ont signé la déclaration d’utilité publique (DUP) du projet des phases 1 & 2 LNPCA, officialisée par le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune[3],[37].

Perspectives sur les sections de lignes nouvelles[modifier | modifier le code]

Avec ce projet, la construction de nouvelles gares, avec correspondances TER (fort souhait des habitants), est évoquée :

  • À Marseille, une extension souterraine est prévue sous la gare Saint-Charles (gare routière internationale, métro, bus, cars interurbains) disposant de 4 voies à quai [38].
  • À Toulon, la desserte peut se faire soit par Centre, soit par La Pauline, soit par Cuers. La gare de Cuers est décriée car éloignée du centre-ville ; le risque est donc l'urbanisation forte de ce secteur au détriment du centre. Une gare au Centre est intéressante pour Toulon mais pénalise le parcours Paris-Nice, enjeu capital au même titre que la desserte régionale. Une gare à La Pauline n'est même pas un bon compromis, même si elle pourrait permettre la desserte du Centre par TER cadencés en 10 minutes, ainsi que de Cuers et Hyères à 10 minutes également car elle présente des difficultés techniques et environnementales (arrivée des lignes, gare en estacade, zone inondable, accès routiers engorgés, éloignement des Toulonnais de l'ouest notamment).
  • Dans l'est du Var, deux possibilités : une gare à l'emplacement de la gare actuelle des Arcs : cette gare permettrait une correspondance TER vers Draguignan (à mettre en place) ; ou encore une gare au Muy, un peu plus à l'est : cette gare serait plus proche de l'aire urbaine de Fréjus/Saint Raphaël, et plus accessible par la route (notamment pour la desserte de l'A8 et du golfe de Saint-Tropez).
  • Dans l'ouest des Alpes-Maritimes, une gare sur la ligne Cannes - Grasse à Mougins Ouest, quartier Saint-Martin : cette gare s'inscrirait dans un triangle Cannes - Sophia Antipolis - Grasse, aire densément peuplée et avec de nombreux emplois. Une correspondance TER est envisagée là aussi.
  • À Nice enfin, la desserte d'un pôle multimodal : la gare de Nice-Saint-Augustin, jouxtant l'aéroport et l'Arénas (premier quartier d'affaires de Nice), avec connexion aux lignes 2 et 3 du tramway de Nice, est une certitude. La plaine du Var serait ainsi très bien desservie. Il est également prévu que les TGV continuent jusqu'à la gare de Nice, gare terminus en première phase (la deuxième phase continuant vers l'Italie), afin de conserver la desserte du centre-ville, pôle aussi important que St-Augustin en matière d'emplois et de logements.

Financement[modifier | modifier le code]

Selon un communiqué du comité régional du tourisme de la région PACA, le financement est assuré à 40 % par l’État, 40 % par les collectivités locales et 20% par l’Union Européenne[39]. Le coût des deux premières phases (sur 4) est évalué à 3,5 milliards d’euros. À la fin du mois de décembre 2022, la loi de Finances 2023 votée par le Parlement crée une taxe additionnelle à la taxe de séjour d’un montant de 34 %. Elle s’applique à toutes les nuitées touristiques soumises à la taxe de séjour dans les départements des Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône et le Var[40].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les objectifs du projet | Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur », sur www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr (consulté le )
  2. « Les projets de lignes à grande vitesse », sur Ministères Écologie Énergie Territoires (consulté le )
  3. a b c d e f g et h « Document de présentation du projet des phases 1 & 2 de la Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur » [PDF],
  4. a et b « SNCF Réseau va lancer les études projet de la traversée souterraine de Marseille », sur mesinfos, (consulté le )
  5. « DossierSupport1306 », sur flipbook.sncf-reseau.fr (consulté le )
  6. « L'arc méditerranéen », Magazine Le Train, no Spécial 42,‎ (ISSN 1267-5008)
  7. « A quoi vont servir les milliards investis dans la Ligne nouvelle en Paca », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  8. a b c d e et f « Le projet des phases 1 & 2 | Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur », sur www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr (consulté le )
  9. Dossier d'enquête publique - Pièce B1 notice explicative - SNCF Réseau 2021
  10. a et b La Vie du Rail n°3190 du 21 janvier 2009.
  11. a et b « Le TGV Paca mettra Nice à 3 h 50 de Paris », sur LEFIGARO, (consulté le )
  12. « Le gouvernement retient le tracé Sud pour la LGV Paca », L'Express (consulté le )
  13. Jean-Pierre Largillet, « LGV PACA : un point sur la mission du médiateur Yves Cousquer », dans WebTime Media, 7 mai 2009, en ligne sur www.webtimemedias.com
  14. « Documents | Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur », sur www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr (consulté le )
  15. « Dans le Var, la LGV ronge la vigne », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  16. « La LGV Nice-Marseille dans un long tunnel », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  17. « La LGV en PACA se presse lentement », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  18. TRAVAUX : La LGV PACA jusqu'à Nice confirmé par François Fillon
  19. La LGV a quatre mois de plus pour trouver sa voie sur La Provence.com
  20. Ligne à grande vitesse Provence-Alpes-Côte d'Azur: Jean-Louis Borloo fixe un calendrier sur NouvelObs.com et La LGV saura où passer fin juin sur 20minutes.fr
  21. « Toutes les dépêches d'actualité avec L'Express.fr », sur L'Express (consulté le ).
  22. « Nice Et si la ligne à grande vitesse passait d'abord par l'Italie ? », Nice-Matin,‎ (lire en ligne).
  23. a et b « La LGV entre Nice et Paris sur une voie de garage ? », Nice-Matin,‎ (lire en ligne).
  24. 20 minutes - Le projet de LGV en suspens, article du 18 janvier 2011
  25. « Un projet de ligne LGV entre Nice, Gênes et Milan », Nice-Matin,‎ (lire en ligne).
  26. (it) Italferr - Milano - Genova - Ventimiglia « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  27. [PDF] (it) RFI - La linea Genoca-Ventimiglia : Il raddoppio del tratto Andora-San Lorenzo
  28. « Nice à 2 heures de Gênes et 3h30 de Milan... en train et à l'horizon 2018 », Nice-Matin,‎ (lire en ligne).
  29. « Ligne nouvelle Provence Côte d'Azur », sur CNDP
  30. « Rapport COI »
  31. TV83.info, « Rapport du COI : la LNPCA est un projet prioritaire », sur TV83, (consulté le )
  32. Ministre des transports, « décision ministérielle », pas de périodicité,‎ (lire en ligne)
  33. « LES PHASES DE RÉALISATION | Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur », sur www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr (consulté le )
  34. « ZOOM SUR LES PHASES 1 ET 2 | Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur », sur www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr (consulté le )
  35. La rédaction, « Ouverture de l'enquête publique sur le projet de Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur », sur Made in Marseille, (consulté le )
  36. « Naissance de la Société Ligne Nouvelle chargée du projet LNPCA », sur Ville, Rail et Transports, (consulté le )
  37. « Le feu vert est donné pour la ligne nouvelle Provence Côte d'Azur », sur Marsactu, (consulté le )
  38. https://www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr/sites/lnpca.fr/files/2023-09/20230419_SNCFR_LNPCA_carte.jpg
  39. support, « Communiqué du Comité Régional de Tourisme Provence-Alpes-Côte d'Azur au sujet de la taxe additionnelle applicable au 1er janvier 2023 », sur Taxe de séjour, (consulté le )
  40. S. G., « Tourisme : +34% au 1er janvier, on vous explique à quoi servira la hausse de la taxe de séjour dans les Alpes-Maritimes et le Var » Accès libre, sur Nice-Matin, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Les documents du débat public peuvent être consultés sur le site Internet de la commission particulière du débat public LGV PACA.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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