Les Bijoux indiscrets — Wikipédia

Les Bijoux indiscrets
Image illustrative de l’article Les Bijoux indiscrets

Auteur Denis Diderot
Pays Drapeau de la France France
Genre Roman libertin
Éditeur s.n. (Laurent Durand)
Date de parution 1748
Chronologie

Les Bijoux indiscrets est un roman libertin publié anonymement par Denis Diderot en 1748. L'édition est clandestine, sans nom d'éditeur, mais c'est le libraire Laurent Durand qui assura la publication.

Cette allégorie, qui est la première œuvre romanesque de Diderot, dépeint Louis XV sous les traits du sultan Mangogul du Congo qui reçoit du génie Cucufa un anneau magique qui possède le pouvoir de faire parler les vulves (« bijoux ») des femmes.

On trouve un trope comparable, que Diderot doit avoir connu, dans le fabliau égrillard Le Chevalier qui fist parler les cons. L’idée même de faire parler l’appareil génital féminin, grâce à une intervention magique, se retrouve dans une histoire de Caylus datant de 1747.

Résumé[modifier | modifier le code]

Mangogul essaie trente fois la bague, dévoilant les secrets intimes des femmes de sa cour et de son royaume, généralement pendant leur sommeil. Il partage les résultats de ses enquêtes avec sa favorite, Mirzoza, qui est elle-même perpétuellement inquiète d'être la victime de la bague. Il faut dire que peu sont épargnées : essentiellement les femmes de la cour, avec leurs différents caractères (la prude, la coquette, la joueuse, la manipulatrice...), leurs différentes extractions (de la haute noblesse à la petite bourgeoise) et leurs origines diverses (l'Anglaise, la Française, l'Italienne, la Turque). Décrivant les mœurs de la cour du point de vue du désir féminin, le roman dresse le tableau d'une société libérée, où l'on multiplie les partenaires sexuels, où les apparences sont trompeuses et où la véritable tendresse est rare.

Les entretiens de Mangogul, de sa favorite et de quelques personnages, sont parfois racontés sous forme de bilan sur les différentes formes d'amour, quelquefois sans rapport avec l'intrigue. Une place est également réservée aux débats d'idées au sein de la société française de l'époque : éloge de Voltaire, histoire des mathématiques, sort des jansénistes, etc.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Édition moderne[modifier | modifier le code]

  • Œuvres romanesques, Éd. Henri Bénac et Lucette Pérol, Paris, Garnier, 1981. (ISBN 978-2-7050-0195-7)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Alain Person, Des Bijoux indiscrets à la Religieuse. Les procédés satiriques dans deux romans de Denis Diderot, Ottawa, Bibliothèque nationale du Canada, 2000. (ISBN 978-0-612-36731-9)

Articles[modifier | modifier le code]

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  • (en) David Adams, « Experiment and Experience in Les Bijoux indiscrets », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 1979, n° 182, p. 303-17.
  • Geeta Beeharry-Paray, « Les Bijoux indiscrets de Diderot : Pastiche, forgerie ou charge du conte crébillonien ? », Diderot Studies, 2000, n° 28, p. 21-37.
  • Thierry Belleguic, « Les Bijoux indiscrets ou la tentation du savoir », Éd. et intro. Elisabeth Décultot, Mark Ledbury, Préf. Jochen Schlobach, Jean Mondot, Théories et débats esthétiques au dix-huitième siècle : Éléments d’une enquête, Paris, Champion, 2001, p. 83-108.
  • Huguette Cohen, « La Tradition gauloise et le carnavalesque dans Les Bijoux indiscrets, Le Neveu de Rameau et Jacques le fataliste », Éd. Anne-Marie Chouillet, Avant-propos Jacques Chouillet, Colloque International Diderot (1713-1784), Paris, Aux Amateurs de Livres, 1985, p. 229-37.
  • (en) James Creech, « Language and Desire in Les Bijoux indiscrets », Eighteenth Century: Theory and Interpretation, 1979, n° 20, p. 182-98.
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  • Béatrice Didier, « L’Opéra fou des Bijoux », Europe : Revue Littéraire Mensuelle, , n° 661, p. 142-50.
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  • Roland Mortier, « Le Rapport au lecteur dans Les Bijoux indiscrets », Éd. Paul Aron, Sophie Basch, Manuel Couvreur, Jacques Marx, Eric Van der Schueren, Éd. et intro. Valérie Van Crugten-André, préf. Roland Mortier, Vérité et littérature au XVIIIe siècle, Paris, Champion, 2001, p. 199-207..
  • Adrien Paschoud, « Voyage, libertinage et imaginaire matrimonial : À propos d’un chapitre additionnel des Bijoux indiscrets (1748) de Diderot », Études de Lettres, 2006, n° 3, p. 87-103.
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  • Odile Richard, « Les Bijoux indiscrets : variation secrète sur un thème libertin », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, avr. 1998, n° 24, p. 27-37.
  • Chantal Thomas, « Les Femmes folles de leurs sœurs », La Quinzaine Littéraire, , n° 1-15 ; 418, p. 7.
  • (en) Aram Vartanian, « The Politics of Les Bijoux indiscrets », Éd. & intro. Alfred Bingham, Éd. & préf. Virgil W. Topazio, Enlightenment Studies in Honour of Lester G. Crocker, Oxford, Voltaire Foundation, Taylor Inst., 1979, p. 349-76.
  • Anthony Wall, « Le Bavardage du corps ou Les Bijoux indiscrets de Denis Diderot », Neophilologus, juil. 1994, n° 78 (3), p. 351-59.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]