Le Temple du Soleil — Wikipédia

Le Temple du Soleil
14e album de la série Les Aventures de Tintin
Haut de couverture de l'album Le Temple du Soleil
Haut de couverture de l'album Le Temple du Soleil

Auteur Hergé
Assistant Edgar P. Jacobs (scénario, dessin, couleur)
Jacques Van Melkebeke (scénario)
Bernard Heuvelmans (scénario)
Guy Dessicy (dessin)
Frans Jageneau (dessin)
Genre(s) Drapeau de la Belgique Belge
Aventure

Personnages principaux Tintin
Milou
Capitaine Haddock
Professeur Tournesol
Lieu de l’action Drapeau du Pérou Pérou

Langue originale Français
Éditeur Casterman
Première publication 1949
Nombre de pages 62

Prépublication Tintin
Albums de la série

Le Temple du Soleil est le quatorzième album de la série de bande dessinée Les Aventures de Tintin, créée par le dessinateur belge Hergé. L'histoire constitue la seconde partie d'un diptyque qui commence avec Les Sept Boules de cristal.

Elle fait d'abord l'objet d'une prépublication dans le journal Tintin du au , avec pour restriction que les premières pages publiées correspondent à la fin de l'album des Sept Boules de cristal, même si elles le sont sous le titre « Le Temple du Soleil ». De fait, l'histoire proprement dite du Temple du Soleil débute le . Il s'agit de la toute première aventure de Tintin à être pré-publiée dans le journal Tintin tout nouvellement créé. Comme pour Les Sept Boules de cristal, sa prépublication connaît des interruptions qui sont liées ici à des épisodes de dépression d'Hergé. Enfin, la publication sous forme d'album en couleurs se fait seulement en 1949 afin de suivre celle des Sept Boules de cristal.

La création du Temple du Soleil a lieu dans un contexte de post-libération de la Belgique. Pour avoir travaillé dans un journal sous direction de collaborateurs à l'Allemagne nazie, Hergé se retrouve au sortir de la Seconde Guerre mondiale sous le coup d'une interdiction de publier. Ceci le conduit à ne pouvoir faire paraître son récit que plus de deux ans après sa première partie et cela a des conséquences sur la narration de l'histoire.

Par ailleurs, à cause notamment du départ de son complice, coloriste, décorateur et assistant scénariste Edgar P. Jacobs mais aussi du fait de l'emprisonnement de son ami scénariste Jacques Van Melkebeke, la création du Temple du Soleil est l'occasion de l'arrivée auprès d'Hergé de plusieurs intervenants pour l'assister sur les aspects aussi bien graphiques que scénaristiques de son projet. De fait, l'épisode porte en germe la création des Studios Hergé qui seront constitués moins de cinq ans plus tard, en 1950.

Le Temple du Soleil est une œuvre marquée par un grand nombre de références littéraires plus ou moins cachées : L'Épouse du Soleil de Gaston Leroux, L'Empire du Soleil de Conrad de Meyendorff, au moins deux romans de Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant et L'Île mystérieuse, Les Commentaires royaux sur le Pérou des Incas du chroniqueur amérindien de langue espagnole Inca Garcilaso de la Vega, et même un roman de Marcel Priollet, Le Maître du Soleil, paru en 1944.

L'œuvre est une création marquée également par un grand souci de réalisme, ce qui a amené son auteur à effectuer de multiples recherches dans des documents s'intéressant à la civilisation inca. De fait, Le Temple du Soleil est considéré comme faisant preuve de véracité historique même si ces recherches n'empêchent pas Hergé de commettre quelques erreurs, approximations ou détournements qui lui seront parfois reprochés.

L'histoire[modifier | modifier le code]

Résumé[modifier | modifier le code]

Les éléments de l'intrigue décrits ci-dessous concernent l'édition en couleur du Temple du Soleil.
Une forteresse située dans un paysage de haute montagne
Le temple du Soleil de Písac (Pérou).

L’aventure amorcée dans Les Sept Boules de cristal se poursuit ici. Tintin et le capitaine Haddock se trouvent à Callao au Pérou à la recherche du professeur Tournesol. Ayant pris un hydravion, ils arrivent sur place avant le professeur et ses ravisseurs dont ils pensent qu'ils se trouvent à bord d'un cargo, le Pachacamac[TdS 1],[1].

Malgré deux cas de peste bubonique détectés par le médecin du port interdisant toute inspection du navire par la police[TdS 2], Tintin se rend à son bord et y retrouve effectivement le professeur[TdS 3]. Il apprend que ce dernier a été enlevé pour avoir (dans l'album précédent) porté le bracelet de la momie de Rascar Capac et qu’à cause de ce sacrilège, il doit être mis à mort[TdS 4]. Mais les ravisseurs parviennent de nouveau à s'enfuir avec le professeur[TdS 5]. Tintin et le capitaine Haddock se lancent encore à leur poursuite, non sans avoir échappé à un accident de train qui était en fait une tentative de meurtre déguisée[TdS 6]. Ils arrivent dans une petite ville de la cordillère des Andes, Jauga, qui menace d'être une impasse dans leur enquête, la population locale refusant tout à fait de les aider[TdS 7].

Heureusement, un jeune Indien quechua, Zorrino, dont Tintin a pris la défense, se propose de les aider[TdS 8]. Il leur apprend l’existence d'un temple, dernière retraite de la civilisation inca, où l'immolation de Tournesol est censée avoir lieu[TdS 9]. Ils entreprennent donc un périlleux voyage en compagnie de Zorrino à travers les Andes et la forêt amazonienne[TdS 10]. Ils parviennent au temple, mais sont faits à leur tour prisonniers par les Incas[TdS 11]. Zorrino échappe à tout châtiment[TdS 12], tandis que Tintin et Haddock sont condamnés à être sacrifiés aux côtés de Tournesol[TdS 13]. Heureusement pour eux, les trois compagnons sont sauvés grâce à une éclipse de Soleil providentielle, connue de Tintin et qui, surprenant les Incas, fait croire à ces derniers qu'il commande au Soleil[TdS 14]. Ils quittent le temple en promettant de ne jamais en révéler l’existence, après avoir obtenu du chef des Incas qu’il mette fin à la malédiction jetée sur les sept explorateurs dans Les Sept Boules de cristal. Et en effet, ceux-ci sortent un à un de leur léthargie[TdS 15].

Lieux visités[modifier | modifier le code]

L'histoire en album se déroule entièrement au Pérou[3],[Note 1]. Tintin et le capitaine Haddock commencent leur périple au port de Callao[TdS 16],[4] où ils sont arrivés d'Europe en hydravion dans le but d'y retrouver le professeur Tournesol[AAdT 1]. Au départ du petit village de Santa Clara (es) situé à l'extrémité nord-est des faubourgs de Lima[5], Tintin et Haddock prennent le train en direction de la ville andine de Jauja. Le trajet est l'occasion d'une scène spectaculaire d'accident ferroviaire, sur la Ferrocarril Central Andino, à l'époque ligne de chemin de fer la plus haute du monde. Cette scène prend place au milieu de paysages de montagne qu'Hergé récupère dans l'ouvrage Pérou et Bolivie de Charles Wiener[6], dont l'illustration du tunnel ferroviaire de La Galera et celle d'un pont franchissant le Río Rímac constituent une puissante source d'inspiration[7].

Deux ouvrages d'art ayant servi de modèle
pour la séquence entre Callao et Jauja.

S'en sortant indemnes, Tintin et Haddock sont pris en charge par une draisine de la compagnie de train et accompagnés à Jauja (Jauga dans l'album)[8]. De là, ils sont guidés à travers la cordillère des Andes par Zorrino vers le Temple du Soleil. Les recherches documentaires montrent que le paysage entourant le temple correspond à celui de Machu Picchu[9]. Philippe Goddin en déduit donc qu'ils franchissent successivement le Río Apurímac, la Cordillère de Vilcabamba et enfin le Río Urubamba pour y parvenir[10]. Enfin, laissant Zorrino au Temple du Soleil, Tintin et le capitaine Haddock prennent en charge le professeur Tournesol vers la dernière étape de leur périple, la ville de Cuzco[11].

Personnages[modifier | modifier le code]

Carte postale représentant un pont enjambant une rivière et présentant deux maisons à ses extrémités.
Cette photographie d'un pont situé à La Oroya, à quelque 80 kilomètres de Jauja, aurait inspiré le « pont de l'Inca »[12] où Zorrino donne rendez-vous à Tintin[TdS 17].

Le capitaine Haddock acquiert dans la précédente aventure de Tintin, Les Sept Boules de cristal, un statut nouveau en ce qu'il supplante Milou comme interlocuteur privilégié de Tintin ; leur mise en concurrence narrative prend donc fin à ce moment-là[13]. Néanmoins, avec Le Temple du Soleil, certains observateurs constatent que la place du capitaine ne semble pas encore tout à fait établie, s'appuyant pour cela sur l'épisode de sa mise au bûcher et notant ainsi qu'il serait « sacrifié sur l'autel de sa propre illégitimité »[14].

Chiquito apparaît dès Les Sept Boules de cristal. En réalité, cet Indien descendant des Incas s'appelle Rupac Inca Huaco[AAdT 2] et appartient au clergé du Temple du Soleil. Son travail, volontiers qualifié de « fanatique », est d'accomplir une vengeance en plaçant sous hypnose les sept explorateurs[15]. Il apparaît à certains moments clefs de l'histoire : lors de l'arrivée au Pérou du navire dans lequel se trouve prisonnier Tournesol et dont il est le geôlier, lors de l'épisode du bûcher et lors du désenvoûtement des sept explorateurs[16].

Zorrino est un jeune Indien quechua. À ce titre, il est le sujet de moqueries et de harcèlement de la part des descendants des colons espagnols[17]. Bien qu'accomplissant là un geste qui « a trahi sa race »[TdS 18], Zorrino guide Tintin et le capitaine Haddock vers le Temple du Soleil. Le jeune garçon a donc pour rôle d'établir un lien entre la modernité que Tintin symbolise et la tradition représentée par les Incas cachés dans leur temple[18]. Par ailleurs, Zorrino semble être l’alter ego andin de Tintin, qu'Hergé a imprégné de ses valeurs constitutives[19] — procédé dont a déjà bénéficié la figure de Tchang dans Le Lotus bleu[20]. Zorrino et Tchang constituent, avec Abdallah, les principales figures d'adolescents ou d'enfants dans les Aventures de Tintin[21].

Le professeur Tournesol acquiert dans ce diptyque une fonction qu'il ne possédait pas dans les précédents albums, celle de catalyseur de l'aventure[Note 2] qu'il remplit en étant la cible de la vengeance inca[22]. Jean-Marie Apostolidès fait observer qu'à travers son enlèvement, le professeur Tournesol subit un « rite de passage » qui lui permet à terme d'appartenir au cercle familial formé par Tintin, Milou et le capitaine Haddock[23]. Enfin, le professeur acquiert un rôle de guide[24], presque de boussole pour Tintin et Haddock : en effet, il est celui dont les héros suivent la trace puis vers lequel ils se dirigent ; et, de façon générale, il est celui qui donne une direction avec ce résultat paradoxal que l'on ne peut se perdre avec lui : si l'on applique son antienne à l'extrême, en allant toujours « un peu plus à l'ouest », on finit invariablement par revenir à son point de départ[25]. Néanmoins, son exemple seul ne suffit pas pour retrouver son chemin : ainsi, les Dupondt, voulant retrouver Tintin, Haddock et Tournesol grâce à la radiesthésie, se rendent aux quatre coins du monde en se fiant à un pendule dont ils sont incapables d'interpréter correctement les indications[26]. Les interprétations du professeur demeurent donc encore indispensables.

Création de l'œuvre[modifier | modifier le code]

Contexte d'écriture[modifier | modifier le code]

L'histoire est créée au lendemain de la libération de la Belgique, après une occupation de son territoire de plus de quatre ans par l'Allemagne. Pour avoir collaboré au Soir de Bruxelles[Note 3], un journal proche de l'occupant allemand, Hergé se trouve à partir de septembre 1944 empêché de toute publication : le haut-commandement allié en Belgique, sous lequel sont placées les troupes belges, ordonne que « tout rédacteur ayant prêté son concours à la rédaction d'un journal pendant l'Occupation soit momentanément interdit d'exercer sa profession »[27],[Note 4]. Cette interdiction dure deux ans : d'abord en attente d'une décision de justice, favorable en décembre 1945[28], Hergé doit ensuite attendre une autorisation de publication conditionnée par l'obtention d'un certificat de civisme, ce qui est chose faite fin juillet 1946[29]. La publication de ses histoires peut donc reprendre en septembre 1946, d'autant que le journal Tintin, qu'il fonde notamment avec l'ancien résistant Raymond Leblanc, lui offre le support adéquat[30].

Logo de journal sur fond blanc et jaune : TINTIN, avec comme sous-titre "CHAQUE JEUDI"
Logo du journal Tintin.

Mais l'auteur reste sous le coup du ressentiment durable d'un certain nombre de ses concitoyens[31] : ainsi, dans un article paru dans le journal Front, un professeur d'université regrette que « le fameux cabot, inséparable de Tintin et qui avait fourré son museau dans les poubelles allemandes, [puisse] encore faire la joie des petits enfants de chez nous. »[32] ; de même, dans un autre journal, l'auteur d'un article crée sciemment une confusion entre Hergé et l'ivrogne Haddock dans le but de le discréditer, et reproche à l'hebdomadaire de vanter ouvertement les bienfaits de l'alcool[33]. Enfin, une attaque notable provient, fin septembre 1946, du journal même qui l'a publié durant la guerre, Le Soir. Même s'il prend soin de ne jamais écrire le nom d'Hergé, le journaliste s'insurge : « Il y a des inciviques notoires qui obtiennent ces certificats […] avec une déconcertante facilité. C'est ainsi qu'un dessinateur qui fit la fortune d'un journal emboché vient d'obtenir le sien sans opposition de l'auditeur militaire et vient de faire paraître un nouvel hebdomadaire »[34]. Hergé est sensible à ces attaques, comme le montre une récidive de sa dépression chronique[35]. Plusieurs décennies plus tard, au début des années 1970, il réagit encore ironiquement aux reproches qui lui ont été faits à cette époque quant à une éventuelle proximité de sa part avec les thèses d'extrême-droite : « Le Temple, c'est aussi l'apparition de Zorrino, le petit Indien que Tintin défend contre deux brutes de race blanche... Car il est bien entendu, n'est-ce pas ? que je suis un affreux raciste ! »[36] Cette réaction à rebours montre que, longtemps après, les plaies ne sont toujours pas refermées. De fait, même si l'opinion dans sa majorité devient favorable à l'auteur, cela prend des années[37]. Pierre Assouline note le désamour qu'Hergé ressent pour son pays à ce moment-là[38], ce qui se traduit quelques mois plus tard, courant 1947, par un projet de départ pour l'Amérique du Sud[39]. En attendant, au milieu de l'année 1947, un épisode de dépression particulièrement intense le touche et la publication du Temple du Soleil dans le journal Tintin est interrompue pour plusieurs semaines[40],[41]. L'achèvement de l'histoire se fait « dans la douleur » pour son auteur[42].

Vers un embryon des Studios Hergé[modifier | modifier le code]

Le cours de la création du Temple du Soleil est marqué par une succession d'évènements qui conduit à l'installation de scénaristes et de dessinateurs autour d'Hergé, posant ainsi les premières pierres de ce qui deviendra les Studios Hergé.

Le scénario et le dessin de l'œuvre sont signés du seul nom d'Hergé. Selon les observateurs, il connaît la trame voire la chute du Temple du Soleil dès l'écriture des Sept Boules de cristal, première partie du diptyque[43]. Les études dans les archives de l'auteur indiquent son cheminement intellectuel pour écrire le scénario. Les chercheurs ont ainsi pu étudier un carnet dans lequel, dix ans auparavant, il consigne des idées[44] dont certaines deviennent par la suite constitutives du scénario du Temple du Soleil[45]. Il est ainsi possible d'y retrouver une ébauche de la séquence de l'attentat avec le train, notée ainsi :

« Pour empêcher Tintin d'arriver, on détache le wagon dans lequel il se trouve.
Pente forte.
Le wagon va aller s'écraser sur l'express qui suit[46]. »

Pourtant Hergé n'est pas vraiment seul car, dès Les Sept Boules de cristal, Edgar P. Jacobs intervient non seulement en qualité officielle de coloriste et créateur des décors, mais aussi dans le développement du scénario. Comme créateur des décors, celui-ci est largement irremplaçable pour la qualité des détails qu'il met en place[47]. Quant au scénario, une part non négligeable des idées initiales provient de discussions entre Hergé et lui[48] : par exemple, complétant l'idée de départ d'Hergé de l'attentat du train, Jacobs aurait lancé celle de la chute du wagon[49]. L'importance de ses apports est si grande que Jacobs demande à Hergé de co-signer avec lui la création du Temple du Soleil et des prochaines histoires, ce qu'Hergé refuse[50]. De fait, les deux se séparent artistiquement courant mai 1947, au moment de la publication des premières planches de l'album[51],[52].

Parallèlement, Hergé bénéficie aussi d'interventions de son ami Jacques Van Melkebeke[53],[54], scénariste de bande dessinée dont l'influence est souvent d'origine littéraire : ce serait ainsi lui qui aurait présenté à Hergé L'Épouse du Soleil de Gaston Leroux[55],[Note 5]. L'aide de Van Melkebeke est importante mais il est rattrapé par son passé de collaborateur en cours de production de l'œuvre, et ne peut plus intervenir auprès d'Hergé[Note 6].

Ces deux départs plongent Hergé dans le désarroi[56], d'autant qu'il souffre d'un nouvel accès de dépression lié aux incertitudes d'après-guerre pour sa collaboration au Soir[57]. C'est alors qu'il fait appel à Bernard Heuvelmans[58], un scientifique qui l'a déjà conseillé sur L'Étoile mystérieuse[59]. En effet, selon ce dernier, « à la Libération, Hergé [étant] très déprimé » et « s'[étant] retrouvé bloqué au milieu de son livre », il lui « a demandé de l'aider à le terminer. »[60]. Selon son témoignage, il est possible de situer le début de son intervention au moment où Tintin, le capitaine Haddock, Zorrino et Milou pénètrent dans les grottes qui les conduiront au Temple du Soleil[TdS 19],[61] — bien qu'il faille noter que l'idée de faire traverser des grottes aux personnages est souvent attribuée à Edgar P. Jacobs[62]. En 1995, Heuvelmans revendique l'idée de l'éclipse solaire qui sauve Tintin et ses compagnons de la mort, ce qui permet à Hergé d'achever son histoire[63]. Nuançant ces propos, certains chercheurs se posent la question de la quantité d'aide fournie[64], même s'ils reconnaissent que les rétributions que reçoit Heuvelmans de la part d'Hergé se sont considérablement amplifiées, signe d'un travail certain[65],[66]. Par ailleurs, du point de vue graphique, Hergé se fait aider par de nouveaux collaborateurs : Guy Dessicy et Frans Jageneau pallient l'absence de Jacobs et l'aident dans tout ce qui ne touche pas aux personnages, domaine qu'Hergé se réserve[67].

Tous ces apports mis bout à bout font donc dire aux observateurs de l'œuvre hergéenne que, « piégé par Jacobs »[68], et « pour remplacer [son] apport, toute une équipe [est] nécessaire » et donc, « il jette les bases de ses Studios peu de temps après le départ de Jacobs »[69]. Pourtant, Hergé proclamera toujours que ces différents apports étaient strictement limités et qu'il reste bien le seul auteur des Aventures de Tintin[Note 7],[70].

Parution[modifier | modifier le code]

Prépublication[modifier | modifier le code]

Une vue aérienne d'une cité inca située au milieu d'un paysage de hautes montagnes.
Le Temple du Soleil que rejoignent Tintin et ses compagnons est en grande partie inspiré de la cité inca de Machu Picchu.

La prépublication de l'aventure commence le au numéro 1 du journal Tintin[71] et s'achève le [72]. Néanmoins, si les premières pages de cette publication hebdomadaire portent le titre Le Temple du Soleil, elles correspondent en fait à la fin de l'histoire des Sept Boules de cristal dont la prépublication dans le journal Le Soir n'avait pu s'achever du fait de la libération de la Belgique, le . En effet, c'est l'équivalent d'une douzaine de planches qu'il restait à publier[73]. Dès lors, si l'on excepte ces planches finales des Sept Boules de cristal, la prépublication de ce qui constituera l'album du Temple du Soleil proprement dit débute dans le numéro daté du jeudi [74],[Note 8].

Une fois encore, à l'image de celle des Sept Boules de cristal[75], cette prépublication connaît une interruption de plusieurs semaines du au du fait du syndrome dépressif qui touche Hergé[76], dont Pierre Assouline attribue la cause cette fois à la pression qu'il a subie à la Libération devant les accusations de collaboration portées à son encontre[77]. La crise est si profonde que l'auteur de Tintin projette un temps de s'exiler en Amérique du Sud afin de s'extraire de l'atmosphère pesante de son pays natal[78]. En attendant, Hergé continue à montrer des signes inquiétants pour l'éditeur du journal Tintin dont la parution pourrait de nouveau s'interrompre. Ainsi, pour alléger le travail d'Hergé, Raymond Leblanc décide que seules deux bandes sur les trois composant la planche hebdomadaire doivent être consacrées à l'aventure de Tintin ; la place restante est dédiée à une chronique historique écrite par Jacques Van Melkebeke et illustrée par Guy Dessicy et intitulée « Qui étaient les Incas ? »[79]. Cet arrangement dure huit semaines entre le jeudi et le jeudi [STS 1].

La publication dans le Journal Tintin se fait dans un format « à l'italienne » à raison d'une planche par semaine, chaque planche occupant l'espace des deux pages centrales du journal[80]. Plusieurs raisons président à un tel choix de présentation : ce support et ce format remplacent avantageusement les supports et formats du journal Le Soir dans lequel avait été pré-publié Les Sept Boules de cristal[81] ; mais surtout, cette présentation permet à Hergé de ne devoir produire que l'équivalent d'une planche d'album par semaine, tout en laissant au lecteur la satisfaction de lire une aventure de Tintin en double page[82]. Une publication ultérieure de l'œuvre sous ce format à l'italienne est proposée en 1988 puis en 2003 par les Éditions Casterman[83]. Une autre publication sous ce format à l'italienne tel qu'il est paru dans Tintin est publiée sous la forme d'un album cartonné le sous le titre La Malédiction de Rascar Capac[84] avec pour sous-titre Tome 2 : Les secrets du temple du soleil[85].

Parution en album[modifier | modifier le code]

La publication sous forme d'album en couleurs se fait en 1949. Dès la prépublication s'est posée la question du passage du format « à l'italienne » du journal Tintin au format « portrait » de l'album qui impose à Hergé de procéder à une refonte de son histoire[86]. Mais Hergé est habitué à de telles manipulations puisqu'il a déjà dû refondre Les Sept Boules de cristal en format album à partir d'un format par strips de trois ou quatre cases[87], aussi considère-t-il qu'il n'aura pas de problème pour réaliser cet exercice. Il va néanmoins rencontrer certaines difficultés à le faire[88].

De fait, sur les 964 cases qui composent son récit de prépublication en format à l'italienne, il est amené à retrancher environ 140 cases, ce qui représente près de 15 % de l'ensemble[89]. Dans l'opération, certaines séquences doivent être éliminées, comme une scène où le capitaine Haddock s'emplit les poches de pépites d'or natif[90] qu'il trouve dans les grottes qui mènent au Temple du Soleil[91]. Philippe Goddin souligne combien cette obligation de retrancher des éléments constitue en fait une bénédiction pour Hergé, tant Haddock fait alors preuve d'une cupidité qui ne lui est pas familière[92]. De plus, ces retraits de séquences le conduisent à devoir créer des cases pour effectuer les raccords entre des séquences qui ne se succédaient pas directement[93]. Autre exemple, lorsque le capitaine souffre du mal des montagnes (soroche, en quechua) au début de leur expédition, Zorrino tend des feuilles de coca. Celles-ci sont mâchées par les indigènes pour supporter les rudes conditions locales et bénéficier de ses vertus stimulantes.

Par ailleurs, à l'inverse des élargissements et des zooms arrière auxquels il avait pu procéder dans Les Sept Boules de cristal[Note 9], il est amené à réduire la taille de beaucoup de cases[94]. De fait, contrairement à ses précédents albums, il ne peut insérer qu'une seule[TdS 20] des grandes cases spectaculaires (d'un format d'une demi, voire d'une planche entière) dont il usait précédemment, comme dans Les Sept Boules de cristal[95]. De plus, cette case occupe seulement l'espace d'une demi-page, contre une page entière comme dans Le Crabe aux pinces d'or par exemple[96].

Références[modifier | modifier le code]

Références littéraires[modifier | modifier le code]

Une page d'un journal des années 1920 présentant le titre du feuilleton et surplombé par des Indiens d'Amérique du Sud regardant le lecteur
Première page du feuilleton L'Épouse du Soleil de Gaston Leroux paru dans le journal Je sais tout daté du .

Hergé a souvent utilisé nombre d'œuvres littéraires comme sources d'inspiration pour la création de scénarios de Tintin[97]. Le Temple du Soleil ne fait pas exception avec au moins six sources que les recherches ont recensées. Néanmoins, l'auteur ne reconnaît pas volontiers de telles inspirations[98], ne serait-ce que parce qu'il craint de devoir justifier des références qu'il n'a pas apportées ou même qu'il ne connaît pas[99] : ainsi, quelques années après la parution de l'album, il refuse la préface d'un livre qui lui est consacrée et pourtant écrite par Roger Nimier au prétexte que, entre autres, le préfacier affirme que Le Temple du Soleil aurait fait appel à l'œuvre de D. H. Lawrence[100].

La source d'inspiration la plus étudiée et la plus reconnue pour cette histoire est L'Épouse du Soleil, un roman d'aventure écrit par Gaston Leroux et paru sous forme de feuilleton en 1912 puis en livre en 1913[101],[102]. Il s'agit de la seule source à laquelle Hergé se réfère explicitement, du moins chez Numa Sadoul : ayant été « impressionné » par l'idée de « vengeance par ensorcellement des Incas », il confirme avoir « [lui]-même repris le thème de l'envoûtement »[36]. Certains épisodes du roman de Leroux se retrouvent donc adaptés : par exemple, la réponse que font invariablement les Indiens aux questions du héros de Leroux (« no hay señor »[103]) devient chez Hergé un gag relevant du comique de répétition lorsque le capitaine Haddock se voit refuser lui aussi toute assistance par la réponse « no sé » de la part des Indiens — le gag se concluant par le même « no sé » crié par Haddock à l'encontre d'un Indien qui lui demande la charité[TdS 21],[104]. Mais l'inspiration va plus loin. En effet, c'est toute une partie de la structure du récit de Gaston Leroux qu'il est possible de retrouver chez Hergé : départ du même port de Callao ; allusion au négoce de guano ; déplacement par le train vers Jauga ; puis équipée à pied à travers la montagne vers le temple du soleil dont les gardiens prévoient le sacrifice sur un bûcher de la compagne du héros[105]. Quant à Huascar, grand-prêtre du Soleil qui a offert la médaille à Tintin, il porte le nom d'un « Indien de Trujillo », jouant un rôle central dans le roman.

Pour nourrir sa réflexion, Hergé puise aussi dans un témoignage, celui de Conrad de Meyendorff, L'Empire du Soleil (1909), qui est le journal de voyage de cet officier de la marine russe de nationalité allemande et de sa femme au cœur de l'Amazonie lors de leur voyage de noces qui dure deux mois en 1903[106]. Ainsi, Hergé reprend la trame d'un épisode de ce livre qui relate la mise en quarantaine des passagers du navire en arrivant à Callao, pour cause de peste bubonique[107]. D'ailleurs, Hergé reprend cette même maladie pour justifier la quarantaine imposée aux passagers du Pachacamac, ce qui se révèle un prétexte pour interdire aux autorités toute inspection du navire[TdS 22]. Une des chroniques « Qui étaient les Incas ? » raconte une anecdote, qui a peut-être inspiré Hergé pour son histoire et qui est racontée dans ce même ouvrage[108].

Illustrations de romans de Jules Verne
ayant pu inspirer Hergé.

De plus, Hergé aurait eu pour source d'inspiration des passages de certains ouvrages de Jules Verne dont, le plus assurément, le roman d'aventures Les Enfants du capitaine Grant, paru en 1868 et dont une partie de l'intrigue se déroule en Amérique du Sud. En effet, certains observateurs voient des reprises de ce dernier dans l'épisode où Milou est enlevé par un condor[TdS 23], et en particulier au moment où Tintin s'agrippe aux pattes du volatile : cette vignette n'est pas sans évoquer l'illustration que tira Édouard Riou du roman. De même, il est possible de retrouver une similitude entre la vignette où Tintin pénètre à bord du Pachacamac en début d'album[TdS 24] et l'illustration de Jules Férat représentant un épisode de L'Île mystérieuse paru en 1875[109],[110]. Ces rapprochements entre des vignettes d'albums de Tintin et des épisodes ou des illustrations de romans de Jules Verne ont toutefois fait l'objet de polémiques[111]. De fait, il est difficile de mesurer l'influence réelle que peut avoir l'œuvre de Jules Verne sur Le Temple du Soleil, d'autant qu'Hergé a toujours nié avoir jamais lu cet auteur[112]. Néanmoins, si ce lien existe, il est possible de l'attribuer de nouveau à Jacques Van Melkebeke, parfois qualifié en effet de « grand julesverniste »[113].

Une couverte d'un ouvrage ancien écrit en espagnol
Édition originale des Comentarios Reales de los Incas d'Inca Garcilaso de la Vega.

Par ailleurs, selon toute hypothèse, Hergé se serait également inspiré des Commentaires royaux sur le Pérou des Incas de Inca Garcilaso de la Vega, chroniqueur amérindien de langue espagnole de la fin du XVIe siècle[114] dont il aurait eu vent grâce à l'ouvrage de Conrad de Meyendorff[115]. Certains indices tendraient à le prouver bien que cela soit très discret[116]. Ainsi, dans la version de prépublication dans Tintin peut-on lire cette demande faite par Tintin à Milou de hurler alors qu'ils se trouvent sur le bûcher préparés par les Incas[STS 2],[117]. Or cette injonction constituerait un reflet du témoignage de Garcilaso de la Vega qui raconte : « Ils attachaient les chiens grands et petits, leur donnaient des coups de bâton pour les faire hurler, comme s'ils eussent invoqué la lune, qu'ils croyaient avoir de l'affection pour ces animaux »[118]. Par ailleurs, toujours dans cette scène, le chant des jeunes femmes avant le sacrifice serait tiré du même livre[119] dont Hergé a recueilli la traduction : « Celui qui a fait le Monde, le dieu qui l'anime, le grand Viracocha, t'a donné l'Âme, pour faire cette charge, où il t'a établie »[120].

De même, la description de l'usage des lentilles servant à allumer le bûcher des condamnés appartient aux Commentaires royaux, ce qu'aurait également emprunté Hergé[121], choix qui contredit la description que l'on trouve dans une illustration d'article du National Geographic sur la civilisation inca, réalisée par Herbert M. Herget, selon laquelle les Incas utilisaient une petite coupelle en or au centre de laquelle ils plaçaient l'objet à enflammer[122]. Mais l'indice le plus probant dans l'usage de cet écrit comme source tiendrait dans cette image plusieurs fois répétée par Hergé du lama qui crache sur le visage du capitaine Haddock[TdS 25],[TdS 26]. En effet, il semble que cette idée n'ait jamais été utilisée dans la littérature, à tout le moins ni dans L'Épouse du Soleil de Gaston Leroux, ni dans d'autres récits où ces animaux sont pourtant présents[123]. Or il se trouve qu'il s'agit justement d'une représentation des lamas décrite par Garcilaso de la Vega : « Lorsque les Indiens s'obstinent à les faire lever et s'approchent d'eux à cet effet, ils se défendent en crachant sur celui qui se trouve le plus près, de préférence au visage »[124].

Une autre source d'inspiration possible pourrait être le conte philosophique Candide de Voltaire paru en 1759[125]. En effet, Tintin et ses compagnons quittent le Temple du Soleil avec des lamas chargés d'or et de pierreries[TdS 27], ce qui n'est pas sans évoquer la manière dont Candide quitte le pays d'Eldorado[126]. Or, cette référence littéraire a peut-être comme origine le fait que le Zadig du même Voltaire paraît en version dessinée dans les pages du journal Tintin en même temps que Le Temple du Soleil, ce qui a pu amener l'auteur à s'y intéresser ou à se remémorer l'œuvre de l'écrivain[127] ; une autre hypothèse propose que ce soit Edgar P. Jacobs, dont la culture est plus développée, qui aurait pu glisser cet apport littéraire[128].

Enfin, en juin 2014, le site d'information en ligne Sept.info[129] croit pouvoir affirmer qu'Hergé se serait inspiré d'un roman de 32 pages, Le Maître du Soleil, de Marcel Priollet (écrivant alors sous le nom de plume de René-Marcel de Nizerolles), datant de 1942 et paru en 1944 aux Éditions du livre moderne[130]. En effet, il est possible d'y trouver des éléments qui constituent une partie de la trame de l'œuvre d'Hergé : la découverte par le héros dans sa cellule d'un journal permettant de prévoir une éclipse de soleil[131],[Note 10] ; la demande par le héros à son compagnon de le suivre aveuglément[132] ; des dialogues que le journaliste juge très proches[133] comme la supplique que chaque héros fait au Soleil pour qu'il s'éteigne[134] ou comme la demande implorante que fait l'Inca au héros de faire réapparaître le Soleil[135]. Néanmoins, concernant ce dernier point, il est possible de noter qu'Hergé choisit de prêter un tel langage emphatique à d'autres personnages, tel le prêtre implorant le Soleil alors qu'on met le feu au bûcher (« Ô puissant astre du jour, toi qui as fait le monde, Pachacamac, le dieu qui l'anime, frappe ce bûcher de tes rayons vengeurs ! »[TdS 28]), que Philippe Goddin ne manque pas de rapprocher de la déclamation notée par Herbert Herget dans le National Geographic (« Donne-nous, Ô Soleil, le Feu pur et sacré »[136]), et qui n'est donc pas propre à une seule référence.

Sources de documentation[modifier | modifier le code]

Souci de réalisme[modifier | modifier le code]

Une gravure en noir et blanc représentant un personnage couronné stylisé.
Bas-relief représentant le dieu Viracocha, motif central de la porte du Soleil à Tiahuanaco. Gravure publiée dans le livre de Charles Wiener Pérou et Bolivie.

Pour la création de cette aventure, Hergé fait preuve d'une volonté manifeste de crédibilité en s'appuyant fortement sur une documentation fiable. Ainsi pour la séquence à bord du Pachacamac, il parvient à se procurer les plans d'un cargo, le S.S. Égypte[137], de même qu'il obtient l'autorisation de parcourir le navire alors ancré à Anvers[138], ce qui lui permet de faire effectuer à son personnage un trajet précis et cohérent. L’Égypte, navire issu du programme de guerre allemand de conversion de navires de commerce en croiseurs auxiliaires appelé « Hansa-Bauprogramm (de) »[139], est construit en 1946 par les chantiers belges Jos Boel & Fils, qui lui fournissent des photos et un plan détaillé[140] ; c'est le même navire qui inspire plus tard les dessins du Ramona dans l'album Coke en stock[141].

Cette volonté de véracité est identique en ce qui concerne le monde inca. Or la réussite est telle qu'elle fait dire aux observateurs de son œuvre qu'en plus de proposer « une véritable histoire d'aventures », Hergé « signe ici une véritable histoire […] de découvertes archéologiques »[142].

Les sources bibliographiques sur lesquelles Hergé s'appuie pour écrire Le Temple du Soleil sont plus importantes que pour Les Sept Boules de cristal, le premier volume du diptyque. En effet, le manque de documentation pour écrire ce dernier a été source de frustration pour l'auteur à tel point qu'il s'en était ouvert à Charles Lesne, son correspondant à Casterman, dans un courrier du 26 mars 1946[143]. Aussi étoffe-t-il sa documentation : il s'appuie toujours et en premier lieu sur l'ouvrage de Charles Wiener, Pérou et Bolivie, notamment pour la quantité des gravures qui le composent[144]. Cet ouvrage lui est notamment utile pour représenter les villes que Tintin est amené à traverser[145].

Il utilise également deux dossiers du National Geographic, datés de 1938 et intitulés « The Incas : Empire Builders of the Andes » et « In the Realm of the Sons of the Sun », intéressants pour leurs descriptions des costumes, de l'habitat et de l'environnement du Pérou[146]. En outre, ces dossiers contiennent huit illustrations dessinées par Herbert M. Herget[147] représentant des « scènes de la vie précolombienne », dont, notamment, une scène spectaculaire de cérémonie où les participants font circuler un serpent factice : Hergé s'en inspire très fidèlement pour représenter la cérémonie préparatoire à la mise au bûcher de Tintin, Haddock et Tournesol[148].

Par ailleurs, Hergé se procure La Civilisation aztèque, datant de 1934 et écrit par J. Eric Thomson, conservateur du musée Field à Chicago : ce livre lui est utile pour la description des objets du quotidien dans le Mexique précolombien. Enfin, l'auteur utilise les illustrations contenues dans l'ouvrage de Conrad de Meyendorff, L'Empire du Soleil, Pérou et Bolivie[158]. Cette documentation permet de représenter avec un souci du détail quasi ethnographique les populations croisées par les héros. Ainsi, on voit des péruviens coiffés du chapeau melon (bombín), apporté par les Européens au XIXe siècle et qu'ils adoptèrent depuis, ainsi que des ponchos, dont les motifs indiquent le village d'origine de leur propriétaire. Il en va de même pour les vendeuses de chicha, tirées d'une photo de National Geographic[159].

Hergé ne s'est pas seulement inspiré de sources littéraires. Il a aussi puisé dans le cinéma, avec le long-métrage d'animation des studios Disney sorti en 1942, Saludos Amigos. Plus précisément, la séquence Lac Titicaca, montrant Donald chevauchant un lama, dont le couvre-chef inspirera celui que porte Tintin quand, vêtu d'un poncho, il retrouve le capitaine, parti à sa recherche avec les Dupondt[STS 3].

Les escapades autour du monde des Dupondt, cherchant désespérément leurs amis grâce à leurs pendules, donne l'occasion pour Hergé de montrer des paysages du monde entier. La première donne l'occasion de montrer une nouvelle fois la France dans les aventures de Tintin, lorsqu'ils grimpent les escaliers du pilier Est de la Tour Eiffel[160]. Une autre les montre à Gizeh, devant le Sphinx, ainsi que les grandes pyramides, qu'Hergé avait déjà représentées dans Les Cigares du pharaon.

Inexactitudes et approximations[modifier | modifier le code]

Vase en terre cuite portant un visage sur son flanc et une hanse sur son sommet
Vase-portrait semblable à celui que Tintin découvre dans une tombe. Il appartient pourtant à la culture moche, antérieure de plusieurs siècles à la civilisation inca.

Malgré toutes les précautions dont il a pu s'entourer afin d'éviter le maximum d'erreurs[161], Hergé commet certaines inexactitudes qui émaillent son récit.

La première raison en est la faible documentation iconographique dont dispose l'auteur[162], ce qui l'oblige à jouer avec la réalité[163]. Ce genre d'erreurs plus ou moins volontaires apparaît par exemple dès la une du premier numéro du journal Tintin[164], montrant au lecteur une effrayante statue géante. Composée par Jacobs, elle mêle un personnage sculpté sur le dos d'un miroir à main[165], auquel a été attribuée une massue d'un vase céramique de Chimbote d'un guerrier à tête de chouette et les perles de la coiffe d'un dieu Soleil figuré en crabe. Arborant enfin une peinture faciale, reprise d'un livre représentant des dessins de différentes peintures faciales péruviennes [STS 4].

Ces erreurs reviennent dans les premières cases de l'album puisqu'en faisant déambuler Tintin et le capitaine Haddock dans les rues de Lima proche de Callao, ce sont en fait celles correspondant à la ville de Cusco qu'ils traversent[166]. Cette transposition de Cusco à Callao se remarque aussi avec la "chola", vêtue d'une pollera (es), qui se promène dans les rues, portant un enfant sur son dos et filant la laine, inspirée de deux autres photographiées dans cette première ville[STS 5].

De même, quelques planches plus loin, les illustrations des rues de la ville de Jauja que Tintin arpente correspondent en fait à des peintures[167] de la ville de Puno située à près de 800 kilomètres de là à vol d'oiseau[168],[Note 11]. Le nom même de cette cité, Jauga dans l'album, est l'objet d'une erreur puisqu'elle se nomme Jauja, erreur dont l'origine est une faute d'orthographe de la part d'Edgar P. Jacobs qu'Hergé a recopiée[169]. Dans cette ville, le héros passe devant un mur fait d'un appareil de blocs en granit à angles droits sans mortier[TdS 29], que l'on retrouve plutôt à Cusco. Toutefois, celui devant lequel il passe dans la case suivante est fait de blocs de schistes reliés entre eux par des couches de mortier, comme on retrouve à Jauja.

Similairement, les héros passent la première nuit de leur expédition avec Zorrino dans un chulpa, qu'il présente comme étant un vieux tombeau inca. Il s'agit en fait de tour funéraire dans certaines civilisations pré-incas, que l'on trouve au sud du pays. De plus, la taille de celui de l'album est exagérée puisque la chambre mortuaire permet à plusieurs personnes de s'y allonger à l'aise, tandis que dans la réalité, celle-ci est petite.

De la même manière, en fin d'histoire, si la vignette où Tintin et Haddock sont amenés à leur bûcher[TdS 30] correspond à un cliché de la cité du Machu Picchu issu du National Geographic, l'appareil du mur sur la bande suivante correspond à un dessin représentant les murailles de la citadelle de Saqsaywaman située à Cusco[170]. Enfin, lorsque Hergé représente cette même ville de Cusco en fin d'histoire, le décor de la rue visible en vignette correspondrait plutôt à la ville de La Paz, capitale administrative de la Bolivie, puisqu'il s'inspire d'un cliché pris par Conrad de Meyendorff de cette dernière[171].

La seconde raison de ces erreurs provient du fait que les sources dont Hergé dispose sont elles-mêmes sujettes à caution. Ainsi, il est démontré que les dessins effectués par Herbert Herget dans le National Geographic constituent souvent une interprétation de sa part de la réalité historique[172]. Par exemple, Herget attribue des vases à la culture moche : cette dernière est certes sud-américaine mais elle n'est pas inca[173], lui étant antérieure de plusieurs siècles[Note 12]. Bien que certains costumes représentés par Hergé semblent créés de toutes pièces, il se base sur des éléments réels. Ainsi, le couvre-chef, qu'Hergé a réutilisé pour en coiffer le professeur Tournesol, ne représente pas un perroquet, comme d'aucuns l'ont cru, mais plutôt une tête de batracien. Ces animaux symbolisent l'eau et commandent la pluie, selon des mythes d'Amérique du sud[174].

On retrouve ce mélange de différentes cultures andines dans le tombeau, en partie écroulé à la suite d'un des nombreux séismes que connaît le pays, que les héros découvrent avant leur contact avec les Incas. On note ainsi ce vase-portrait au regard sévère, que Tintin confond avec la tête d'une personne et qui est représentatif des céramiques mochicas. Quant aux momies, si marquantes que l'auteur décide de les réutiliser pour la couverture de l'album, elles proviennent de la culture Chancay. Plus précisément, l'auteur s'est inspiré de la coupe d'une tombe Huaca d'Ancon et d'un dessin de tête mise au jour à Chancay. Ce sont des exemples parmi les nombreux objets d'arts disséminés dans la tombe[STS 6].

Le Temple du Soleil lui-même est représentatif de cette volonté de représenter des éléments incas, tout en prenant la liberté d'y incorporer des éléments d'autres cultures, comme précisé plus haut. Ainsi, la porte trapézoïdale par laquelle les héros déboulent en pleine cérémonie est courante dans l'architecture inca. Toutefois, le dessin surmontant l'autel a été recopié à partir d'une figure représentant Viracocha, ornant la porte du Soleil à Tiwanaku, site archéologique bolivien représentatif de la culture du même nom. Quant aux dessins sur le trône de l'Inca, ils sont sans doute issus de peintures découvertes sur le site de Pachacamac. Ce qui n'empêche pas que la chambre dans laquelle logent Tintin et Haddock soit entourée de tentures qui, en plus de garantir une isolation thermique dans ce site en altitude, offrent au regard des motifs incas[175].

Après avoir été délivrés de leur bûcher, Tintin et ses amis sont emmenés dans un sanctuaire à la demande du journaliste, pour que soit levée la malédiction de Rascar Capac. Notons au passage que le couloir qui y mène reprend une grotte contenant une nef, dessinée par Wiener et qui se trouve aux alentours de Cusco (non localisée précisément). Puis, ils transitent par un autre couloir vers la salle du trésor, dont l'accès se fait par une porte reprenant le motif d'une pierre sculptée de la culture Pashas, exposée à Cabana. Cette salle entrepose le trésor des Incas, dans lequel Hergé place des statues, dont une reprend celle figurant à la une du premier numéro du journal Tintin[176].

Animation d'éclipse solaire où l'on voit le soleil entamé par la gauche.
Animation présentant une éclipse solaire se déroulant dans l'hémisphère sud.

Enfin, un épisode renvoie à un événement astronomique sur lequel beaucoup de commentaires ont été émis : l'éclipse solaire. Comme elle se produit lors de l'épisode final du bûcher qui constitue un évènement central au sein de l'histoire, l'éclipse marque la résolution de l'aventure ; l'idée semble en avoir été apportée par Bernard Heuvelmans[63]. La première erreur d'Hergé est historique lorsqu'il prétend que les Incas ne connaissent pas un tel phénomène, alors qu'il leur était familier même s'ils ne savaient pas prévoir les éclipses[177]. Par ailleurs, la seconde erreur, scientifique, concerne le bord à partir duquel le Soleil est occulté par la Lune. De fait, quelque temps après la publication de la version album du Temple du Soleil, Hergé reçoit un abondant courrier l’informant qu’il a commis une erreur lors de la scène en la faisant démarrer par la droite du Soleil[TdS 31]. Or les personnages se trouvant dans l’hémisphère sud et non dans l’hémisphère nord, l’éclipse aurait dû se dérouler dans le sens inverse de sa description[178]. L'erreur est d'autant plus fâcheuse que la version de prépublication propose une version réaliste de la scène, où la Lune occulte le Soleil par la gauche[STS 7],[179]. C'est ainsi que, plusieurs années plus tard, cette scène est remise en question par Hergé qui, simultanément, regrette l'erreur et considère le procédé comme un cliché scénaristique : « Je reconnais que c’est un « point noir » dans cette affaire »[180].

L'introduction des lamas dans les rues de Callao est hasardeuse, ces animaux des hauts plateaux supporteraient mal de vivre sur le littoral, manquant notamment de fraîcheur. Cette liberté permet néanmoins d'introduire dès le début le running gag des lamas et du capitaine.

Ces erreurs mises bout à bout, et notamment celles concernant la civilisation inca, font qu'un certain nombre de critiques seront dirigées à l'encontre du Temple du Soleil par les spécialistes de l'Amérique pré-colombienne[181]. Néanmoins, Hergé, en créant Le Temple du Soleil, n'a pas pour objectif de faire œuvre d'exactitude historique mais simplement de réalisme et de crédibilité[182]. Par ailleurs, les observateurs tintinologues font remarquer que l'œuvre appartient au domaine de l'art et que l'important demeure que « le lecteur se laisse entraîner sans réserve » dans le récit et le monde qu'il décrit[183]. Enfin, l'amoncellement d'éléments hétéroclites venant de tout le Pérou est l'occasion pour les lecteurs de découvrir la diversité des arts des différentes civilisations andines et, plus largement, celle qu'offre ce pays.

Autres exemples d'erreurs visibles dans Le Temple du Soleil.

Analyse[modifier | modifier le code]

Un album reflet de la vie de son auteur[modifier | modifier le code]

Un pavillon de marine composé de quatre carrés, 2 jaunes et 2 noirs en diagonale, le jaune est en haut à gauche.
Le pavillon de mise en quarantaine du navire Pachacamac dont la signification est évidente pour le capitaine Haddock.

Certains observateurs notent que Le Temple du Soleil marque un virage dans l'état d'esprit avec lequel travaille Hergé. En effet, il est alors la cible d'attaques pour sa collaboration au journal Le Soir durant la Seconde Guerre mondiale. Cet état d'esprit se ressentirait ainsi sur son récit qui deviendrait à partir de là moins léger : c'est ce qui fait dire à Assouline que « cette haine […] a définitivement raison de son insouciance, laquelle donnait à son art ce je-ne-sais-quoi de spontané qui en faisait le charme »[187]. Ainsi, ce même observateur veut voir dans la vignette où le capitaine Haddock est effondré dans un fauteuil en attente de nouvelles de Tournesol[STS 8],[Note 13] le reflet d'une grave crise de la dépression subie par Hergé. De la même façon, certains épisodes du récit appartenant tout à fait au Temple du Soleil constitueraient autant de clins d'œil ironiques de la part de l'auteur sur sa propre vie personnelle, comme cette exclamation du capitaine « Mille millions de mille sabords ! le signal de la quarantaine ! » : un des Dupondt l'interroge alors, « C'est pour fêter l'anniversaire du commandant ? », ce à quoi répond le capitaine « Mettre un navire en quarantaine, marin d'eau douce, signifie le tenir à l'écart pendant un certain temps pour éviter la contagion ! »[TdS 35]. Or cet échange ne serait pas sans évoquer à la fois le fait qu'Hergé fête alors ses quarante ans et le fait qu'il est touché par un fort syndrome dépressif[188].

Par ailleurs, l'album fait intervenir Zorrino, un personnage dont la création pourrait elle aussi entrer en résonance avec la vie d'Hergé, tout comme le thème qu'il convoque, celui de l'adoption. En effet, l'écrivain et critique littéraire britannique Tom McCarthy relève combien cette figure d'« enfant des rues »[189], qui donc semble être un orphelin[190], renvoie à d'autres figures identiques dans l'œuvre d'Hergé : Tchang dans Le Lotus bleu ou, plus tard, Miarka dans Les Bijoux de la Castafiore. Dans les albums de la série, Tintin apparaît aussi comme « un orphelin à la recherche d'une famille d'adoption. »[191]. Or il se trouve que Zorrino, comme ces autres personnages, finit par bénéficier de ce qui pourrait peu ou prou se rapprocher d'une adoption : « [Hergé] fait s'installer l'orphelin Tchang dans la maison de Wang Chen-yee dans Le Lotus Bleu, montre l'enfant des rues Zorrino être accueilli dans le temple Inca dans Le Temple du Soleil et renvoie la gitane Miarka à sa famille que le capitaine "adopte" pratiquement dans Les Bijoux de la Castafiore »[192]. McCarthy ne fait pas explicitement un lien entre ce thème et un hypothétique désir d'adoption de la part d'Hergé mais d'une part, ce dernier n'a alors pas d'enfant (et n'en aura jamais) et d'autre part, Pierre Assouline dans son ouvrage, Hergé, pense pouvoir révéler que le dessinateur et sa femme d'alors, Germaine Kieckens, auraient entamé une démarche d'adoption à la fin des années 1940[193]. Néanmoins, cette information, qu'Assouline affirme tenir de Germaine avant qu'elle ne décède en 1995, est mise en doute dès 2002 par un autre biographe d'Hergé, Benoît Peeters dans son ouvrage Hergé, fils de Tintin[194], voire niée de façon tranchée par les héritiers d'Hergé, ainsi que par le même Benoît Peeters qui en 2009 signe un communiqué commun avec Philippe Goddin en la qualifiant de « sinistre racontar »[195]. De façon plus avérée, il apparaît qu'Hergé est stérile, ce qui conduit Pierre Assouline à regretter ne pas posséder plus d'information concernant ce sujet, car « ce serait […] une clef fort utile à tous ceux qui se passionnent pour les sources de cette œuvre qui part du monde de l'enfance pour y retourner »[196].

Malgré cette pesanteur, des accès de spontanéité et de fraîcheur demeurent tout de même en cours de récit. Ainsi Numa Sadoul, qui « déplore » la scène de l'éclipse solaire, se satisfait tout de même du fait qu'elle soit littéralement « sauvée » par « la merveilleuse candeur de Tournesol »[197].

Place de l'album au sein de la série[modifier | modifier le code]

Reconstitution de la scène de la traversée de la cascade, Walibi, 1992.
Statue chimú très semblable à celle apparaissant dans l'album de L'Oreille cassée et contenant un diamant, dont la recherche et la possession animent le récit.

Bien qu'appartenant à un diptyque formé avec Les Sept Boules de cristal, Le Temple du Soleil a sa spécificité visuelle et narrative propre. L'album est qualifié par Philippe Goddin de « plus solaire »[198], ne serait-ce que parce qu'il paraît d'emblée en couleurs, ce qui n'avait pas été le cas pour Les Sept Boules de cristal[199].

Les premières planches de la version de prépublication du Temple du Soleil constituent de façon narrative une source d'interrogation pour Hergé : quelle transition efficace et réaliste offrir avec Les Sept Boules de cristal ? En effet, l'auteur fait face à deux écueils : cette dernière histoire a brusquement été interrompue avant sa fin[73] ; et deux ans se sont écoulés depuis cette interruption. C'est ainsi que, dans la version de publication dans le journal Tintin, Hergé propose un résumé de l'aventure précédente par une coupure de presse que lit Tintin en se rendant à Moulinsart[STS 9],[200]. Néanmoins, cette présentation est absente de l'album puisque toute la partie de cette histoire se déroulant en Europe se retrouve dans l'album des Sept Boules de cristal.

Plus largement, Le Temple du Soleil s'inscrit dans une continuité au sein de la série des Aventures de Tintin et cela apparaît d'abord au niveau de la construction du récit. Ainsi, selon Pierre Masson, professeur émérite de littérature française à l'Université de Nantes, Le Temple du Soleil comprend deux étapes rituelles qui constituent ensemble une véritable initiation[201], laquelle permet à Tintin de résoudre la quête dont il s'est saisi : d'abord, le héros subit un « rituel d'égarement » qui consiste en sa mort symbolique suivie d'un baptême ; ensuite, il est invité à une « confirmation », terme qu'il faut entendre dans son sens religieux, où l'impétrant ne subit plus le rituel mais en est l'acteur[202]. Or il apparaît que ce dispositif scénaristique est déjà établi dans les Aventures de Tintin, notamment à partir de Tintin en Amérique, inscrivant tout à fait Le Temple du Soleil dans la continuité de la série[203].

Le chercheur situe la première étape de l'initiation au moment où Tintin est victime d'un attentat dans un train : le héros se lance du haut d'un viaduc, dans le vide, marquant là sa mort symbolique. Or cette chute s'achève en véritable plongeon dans une rivière[TdS 2] — immersion que l'auteur associe à un baptême[204]. Un tel cheminement est, de façon tout à fait caractéristique, déjà visible dans l'album des Cigares du pharaon dans lequel Tintin, après avoir été enfermé dans un cercueil, est jeté à la mer par les membres d'équipage d'un navire[205],[AAdT 3].

Dès lors, se met en place la seconde étape du rituel d'initiation, la confirmation, lors de laquelle Tintin est cette fois actif : celle-ci est visible lorsque le jeune héros traverse la cascade[TdS 36] qui, tel un rideau, barre l'entrée du Temple du Soleil[206]. Or cette seconde étape se retrouve déjà dans Le Lotus bleu par exemple où, se jetant à l'eau de façon tout à fait volontaire, Tintin tombe sur un enfant (Tchang) qui lui indique le bon chemin[AAdT 4],[207].

Un second point permettant d'insérer Le Temple du Soleil au sein d'une continuité apparaît à travers le choix de thèmes qui deviennent récurrents.

Un premier thème notable, selon Tom McCarthy, est constitué par celui du trésor, et en particulier des bijoux. Il s'agit d'un thème qui fait écho aux précédents albums[208]. En effet, Le Temple du Soleil s'achève sur le don fait aux héros par les Incas d'un véritable trésor[TdS 37]. Cela rappelle ainsi celui que découvrent Tintin et le capitaine Haddock à la fin du Trésor de Rackham le Rouge[AAdT 5] et qui est l'objet de la quête des personnages ; de même, l'histoire de L'Oreille cassée tourne autour d'un diamant caché dans une statuette[AAdT 6] ; enfin, dans Tintin au Congo, c'est le contrôle de la production de diamants qui anime le récit[AAdT 7]. Or, selon Tom McCarthy, le bijou symboliserait le secret : de fait, si le bijou achète le silence des héros quant à l'existence du Temple du Soleil[209], il est celui qui emporte le secret dans la tombe pour ceux qui l'ont volé dans Le Trésor de Rackham le Rouge et L'Oreille cassée[210]. De même, il est possible de considérer le bijou, à partir du Trésor de Rackham le Rouge et du Temple du Soleil, sous un aspect purement symbolique : celui-ci ne constitue que l'« élément concret » permettant de matérialiser une quête purement spirituelle, à savoir, pour Tintin, constituer ou préserver un cercle familial au sein duquel il se situe : dans le cas du Temple du Soleil, sauver le professeur Tournesol ou même Zorrino de la mort[211].

Un autre thème qu'il est possible de repérer est celui de la voix, considérée comme source de pouvoir et d'autorité[212]. Cette voix qui ordonne apparaît dans l'album lorsque Tintin invoque le dieu Soleil dont il demande la disparition alors qu'il se trouve sur le bûcher en compagnie du capitaine Haddock et du professeur Tournesol[TdS 38]. Le procédé évoque le stratagème déjà utilisé par Tintin pour se faire obéir du professeur Philippulus dans L'Étoile mystérieuse, le héros se saisissant d'un porte-voix grâce auquel il se fait passer pour Dieu auprès du malheureux professeur devenu un fou mystique[AAdT 8] ; de même, dans L'Oreille cassée, la voix est celle qui permet de manipuler les membres de la tribu Bibaros, ennemis des Arumbayas, lorsque l'explorateur Ridgewell, également ventriloque, fait parler leur fétiche dans le but de les effrayer[213],[AAdT 9]. Tom McCarthy décrit alors le procédé comme une véritable insertion « dans le circuit de transmission-réception » entre la divinité et la personne à « contrôler »[214].

Bien plus, ce thème s'élargit au bruit en général qui, dans les albums d'Hergé, représente la menace. Cet aspect dangereux apparaît ainsi tout à fait dans Le Temple du Soleil lorsqu'un simple éternuement suffit à provoquer une avalanche sur les héros[TdS 39],[215]. Or Hergé évoque volontiers ce caractère dangereux dans ses albums, comme dans Le Sceptre d'Ottokar, où Tintin se console, « Heureusement, les vitres sont solides !… » alors que Bianca Castafiore entame son célèbre Air des bijoux dans la voiture qui les conduit à Klow[AAdT 10],[216] ou bien comme, plus tard, dans L'Affaire Tournesol où l'invention de Tournesol d'une arme utilisant les ultrasons attire la convoitise d'une nation belliciste[AAdT 11],[217].

Adaptations[modifier | modifier le code]

Une photo en buste du réalisateur Peter Jackson
Peter Jackson, réalisateur présumé de la future adaptation cinématographique du Temple du Soleil.

En , une adaptation radiophonique d'albums de Tintin est proposée à l'écoute sur la station France II-Régional[Note 14]. Le 26 novembre, après Les Sept Boules de cristal, c'est au tour du Temple du Soleil d'être adapté par Nicole Strauss et Jacques Langeais sous la forme d'un feuilleton radiophonique en 15 épisodes réalisé par Jean-Jacques Vierne, sur une musique de Vincent Vial et faisant intervenir Maurice Sarfati (Tintin), Jacques Hilling (le capitaine Haddock), Laurence Badie (Zorrino), Jacques Dufilho (le professeur Tournesol), Henri Virlogeux (Nestor et Huaco), Jean Carmet (Dupont), Jean Bellanger (Dupond), Yves Peneau (Chiquito), Maurice Nasil (Huascar), Gaëtan Jor (un marin Péruvien) et Jean Daguerre (un indien)[Note 15]. Cette adaptation a été ensuite distribuée sous la forme d'un disque 33 tours aux éditions Pathé Marconi[218] puis rediffusée en sur France Culture[219].

Il existe plusieurs adaptations animées de l'album. Ainsi, un long métrage d'animation des studios Belvision sorti en 1969, Tintin et le Temple du Soleil, reprend la trame du diptyque auquel il appartient. Puis il est adapté dans une série animée en 1992.

À partir de 1995, le producteur Claude Berri et le réalisateur Alain Berberian, tout juste sorti du succès de La Cité de la peur, montent une superproduction française, validée par les ayants droit, adaptée du diptyque Les Sept Boules de cristal / Le Temple du Soleil, avec un large budget de 120 millions de francs (environ 28,6 millions d'euros en 2023[220]), destiné à rivaliser avec le cinéma américain[221]. Jean Reno est prévu en capitaine Haddock, Darry Cowl en professeur Tournesol et Sami Frey en roi des Incas[221]. Le projet finit par être abandonné car Berri et Berberian sont en désaccord sur leur choix de Tintin, le premier réclamant une vedette trentenaire tandis que le second désire un jeune inconnu entre dix-sept et vingt ans, qu'ils n'ont de toute façon pas trouvé malgré de très nombreuses auditions[221],[Note 16].

Après Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne (2011) de Steven Spielberg, le deuxième film de la « trilogie Tintin », probablement réalisé par Peter Jackson et sans doute adapté des Sept Boules de cristal et de cet album, « pourrait se tourner à la fin 2016 »[222], une date depuis maintes fois repoussée. Cependant, fin 2018, si le deuxième film est bien confirmé, Peter Jackson affirme finalement vouloir partir sur d'autres albums, comme Le Sceptre d'Ottokar et L'Affaire Tournesol, ou bien le diptyque lunaire, comme le suggère Benoit Mouchart, directeur éditorial de Casterman[223].

En fonction de 1975 à 1980, une attraction dénommée Le Temple du Soleil dans le parc belge Walibi reconstituait le récit par le moyen d'une barque scénique pour les visiteurs[224],[225],[226],[227].

Par ailleurs, l'album fait l'objet en 1996 d'une adaptation en jeu vidéo sous le titre Tintin : Le Temple du Soleil. Le jeu est édité par Infogrammes et jouable sur Windows, Game Boy, Super Nintendo et Game Boy Color[228]. Le scénario suit les trames des Sept Boules de cristal puis du Temple du Soleil, les deux albums étant considérés comme un ensemble[229]. Il s'agit d'un jeu de plates-formes puisque le joueur déplace Tintin au sein de différents tableaux correspondant à certains épisodes de l'album. Ces phases sont entrecoupées de séquences animées permettant au joueur de se situer au sein du scénario[230]. Le jeu fait l'objet d'une critique assez positive de la part de la presse spécialisée[231].

Enfin, en 2001, Les Sept Boules de cristal et Le Temple du Soleil font l'objet d'une adaptation sous forme d'une comédie musicale, Tintin : Le Temple du Soleil, qui est présentée en Belgique. Le spectacle qui devait être ensuite proposé en France est finalement annulé[232].

Du 22 au , France Culture fête les 90 ans de Tintin en diffusant Le Temple du Soleil sous la forme de cinq feuilletons radiophoniques[233],[234].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Notons que, certes, la partie de l'histoire prépubliée dans le journal de Tintin du 26 septembre au 19 décembre 1946 se déroule en Europe, mais, bien qu'elle porte le titre de « Le Temple du Soleil », elle correspond en fait à la fin des Sept Boules de cristal que la Libération de la Belgique avait interrompue. Le découpage lors de la publication en albums réparera la répartition suivante : aux Sept Boules de cristal, l'Europe et au Temple du Soleil, le Pérou.
  2. C'est la seconde aventure de Tintin où apparaît le professeur Tournesol après Le Trésor de Rackham le Rouge. Ce rôle de catalyseur culminera par la suite dans l'album L'Affaire Tournesol.
  3. Le journal Le Soir est surnommé par les résistants « Le Soir volé » car, en violation de la volonté de ses propriétaires, sa publication est poursuivie par des journalistes collaborateurs à partir du 15 juin 1940. D'après l'analyse de Pierre Assouline, « [les Allemands] veulent donner l'illusion qu'il s'agit d'un journal belge, fait par des Belges pour des Belges. Avec des Allemands derrière. » (Assouline 1996, p. 241).
  4. Hergé a publié dans Le Soir les aventures de Tintin suivantes : Le Crabe aux pinces d'or (d'abord dans le supplément Le Soir-Jeunesse), L'Étoile mystérieuse, Le Secret de La Licorne, Le Trésor de Rackham le Rouge et une partie des Sept Boules de cristal.
  5. Dans Tintin et moi, Hergé affirme pourtant le contraire :
    Sadoul : « Aviez-vous lu L'Épouse du Soleil, de Gaston Leroux ? »
    Hergé : « Oui, il y a de longues années, et cela m'avait fortement impressionné. »
    (Numa Sadoul 1983, p. 106).
  6. Jacques Van Melkebeke reste ainsi en prison environ deux ans, jusqu'en octobre 1949 : « Mais [Jacques Van Melkebeke, rattrapé par la justice, est incarcéré au mois de décembre 1947. Il ne sera libéré qu'en octobre 1949. » (Peeters 2006, p. 334).
  7. C'est ce qu'Hergé affirme dans un courrier daté du 19 avril 1962 à Bernard Heuvelmans qui souhaite obtenir une rémunération plus importante pour ses services, notamment des droits sur les albums Objectif Lune et On a marché sur la Lune alors adaptés en dessins animés : « Non que je veuille sous-estimer la collaboration que tu m'as apportée à l'époque et que je ne cherche nullement à le nier m'a été très utile. […] Lorsque tu emploies le terme de scénariste (en parlant de toi et de Jacques Van Melkebeke), il y a erreur totale. Du scénario auquel JVM surtout avait travaillé, je ne me suis pas servi du tout : j'en ai refait un, absolument personnel. » (Meudal 1995).
  8. Une observation des sources primaires suivantes permet également d'arriver à une telle conclusion :
  9. Ainsi dans Les Sept Boules de cristal, l'intérieur de l'appartement de l'explorateur Marc Charlet fait simultanément l'objet d'un recadrage arrière et d'un élargissement, ce qui fait qu'une case occupe désormais l'équivalent de deux, comme le signale Philippe Goddin : « L'album des Sept Boules de cristal sera encore plus explicite que les strips du Soir, car en élargissant l'image où l'on découvre l'homme dans son living-room... » (Le Mystère des boules de cristal, p. 44).
  10. Néanmoins, l'auteur de l'article reconnaît que la stratégie utilisée par Tintin a déjà été couramment utilisée dans la littérature : « Les notes d’Hergé montrent qu’il savait que plusieurs auteurs célèbres avaient déjà utilisé cette stratégie. Jules Verne et ses Enfants du Capitaine Grant, paru en 1868, Mark Twain dans Un Yankee à la cour du Roi Arthur, publié en 1889… L’idée avait déjà fait son chemin dans la littérature populaire bien avant la naissance de Georges Remi. » (Comelli 2014)
  11. Distance calculée à vol d'oiseau, étant de 1 300 km par la route, in (en) « Distance between Jauja, Lima, Région de Lima, Pérou and Puno, Pérou, (Peru) », distancecalculator.globefeed.com, (consulté le ). On peut utiliser ce calculateur de distances pour les autres lieux cités dans cette partie.
  12. La civilisation inca s'est développée au Pérou à partir du début du XIIIe siècle ap. J.-C. alors que la culture Moche s'est développée sur la même aire géographique puis en a disparu beaucoup plus tôt et selon les dates suivantes : « 100 av. J.-C. - 600 ap. J.-C. ». (Les grandes civilisations, p. 28).
  13. Cette vignette parue sous le titre du Temple du Soleil dans le journal Tintin appartient en fait à l'histoire des Sept Boules de Cristal.
  14. Chaîne de radio dont la fusion avec France I entre octobre et décembre 1963 aboutit à la création de la station France Inter.
  15. En revanche, on ne connaît pas le nom de l'acteur ayant « joué » le rôle de Milou, comme le signale Philippe Garbit dans son introduction à la diffusion de l'aventure sur France Culture.
  16. Claude Berri s'oriente finalement sur la première adaptation en prise de vues réelles d’Astérix, Astérix et Obélix contre César (1999)[221]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Du nom du dieu péruvien Pachacamac, qui fut par la suite confondu avec le dieu suprême des Incas Viracocha.
  2. Tracé réalisé notamment à partir des indications de Philippe Goddin dans Les Secrets du Temple du Soleil, p. 122.
  3. « Le Temple du Soleil […] se déroule tout entier au pays des Incas. » (Les grandes civilisations, p. 48).
  4. « Les voici au Callao, faubourg portuaire de Lima. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 38).
  5. « [Les ravisseurs] ont préféré […] se rendre à la station […] de la petite ville de Santa Clara. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 62).
  6. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 64 et 66.
  7. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 66.
  8. a et b Les Secrets du Temple du Soleil, p. 74.
  9. « La cité perdue dans laquelle Tintin, Milou et le capitaine Haddock sont conduits […] est clairement inspirée du célèbre site de Machu Picchu. » (Les grandes civilisations, p. 48).
  10. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 100.
  11. « Si l'on admet que le Temple […] correspond au Machu Picchu, voici nos amis de retour à Cuzco. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 162).
  12. « Le « pont de l'Inca » […] est trop précisément décrit par le dessinateur pour n'avoir pas été inspiré d'un modèle photographique. Peut-être s'est-il basé sur le pont de La Oroya, découvert sur une vieille carte postale. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 76).
  13. « La fin de la transition du capitaine de l'ivrogne pitoyable dans Le Crabe aux pinces d'or en acolyte en chef et en sujet comique est encore accentuée par la baisse brutale que connaît Milou. » (« The completion of the Captain's transition from the pitiable drunk of The Crab With The Golden Claws to chief sidekick and comic attraction is further emphasised by the abrupt decline that Snowy has gone through. ») (Thompson 1991, p. 125).
  14. « Haddock […] sera condamné à mort […], sacrifié sur l'autel de sa propre illégitimité. Ceci est la vérité profonde du rituel Inca [du Temple du Soleil . » (« Haddock […] will be condemned to death […], sacrificed on the altar of his own illegitimacy. This is the deeper truth of the Inca ritual in Prisoners of the Sun. ») (Tom McCarthy 2006, p. 132).
  15. « Il est en réalité chargé d’une fanatique mission : accomplir la vengeance de Rascar Capac dont la sépulture a été profanée. Chiquito est là pour se venger des sept explorateurs. » in page Personnages, Yves Février, « tintin.com », Hergé/Moulinsart2015, (consulté le ).
  16. « Dans Le Temple du Soleil, […] Chiquito explique [à Tintin] que Tournesol va être sacrifié. On le retrouve à la droite de l’Inca au cours de la cérémonie du sacrifice […].C'est lui qui détruit les statuettes envoutées des sept explorateurs qui servaient à les torturer à distance. » in page Personnages, Yves Février, « tintin.com », Hergé/Moulinsart2015, (consulté le ).
  17. « Le jeune garçon est méprisé par les descendants des colons espagnols parce qu’il est un Indien quechua. » in page Personnages, Yves Février, « tintin.com », Hergé/Moulinsart2015, (consulté le ).
  18. Il s'agit d'« un personnage qui ser[t] de passeur entre deux civilisations, l’une contemporaine, et l’autre, miraculeusement préservée, des Incas. » in page Personnages, Yves Février, « tintin.com », Hergé/Moulinsart2015, (consulté le ).
  19. « Le deuxième livre, [...], présente le personnage mémorable de Zorrino, qui est essentiellement la version péruvienne du Tchang du Lotus Bleu , une version plus jeune de Tintin, imprégnée des idéaux de bravoure, d'amitié et de loyauté dont Hergé se souvenait de ses années de scoutisme. » (« The second book, […], offers the memorable character of Zorrino, who is basically a Peruvian version of Tchang form The Blue Lotus, a younger version of Tintin, imbued with the ideals of bravery, frindship and loyalty that Hergé knew and remembered from his Scout years. ») in (en) Jean-Marc Lofficier et Randy Lofficier, Tintin, Harpenden, Hertfordshire, Pocket Essentials, , 232 p. (ISBN 978-1-904048-17-6, lire en ligne).
  20. « Le deuxième livre, […], présente le personnage mémorable de Zorrino, qui est essentiellement la version péruvienne du Tchang du Lotus Bleu , une version plus jeune de Tintin, imprégnée des idéaux de bravoure, d'amitié et de loyauté dont Hergé se souvenait de ses années de scoutisme. » (« The second book, […], offers the memorable character of Zorrino, who is basically a Peruvian version of Tchang form The Blue Lotus, a younger version of Tintin, imbued with the ideals of bravery, frindship and loyalty that Hergé knew and remembered from his Scout years. ») in (en) Jean-Marc Lofficier et Randy Lofficier, Tintin, Harpenden, Hertfordshire, Pocket Essentials, , 232 p. (ISBN 978-1-904048-17-6, lire en ligne).
  21. « Les enfants ou les jeunes adolescents présents dans Les Aventures de Tintin se comptent sur les doigts d’une main. Tchang, Abdallah et Zorrino en forment le trio vedette. » in page Personnages, Yves Février, « tintin.com », Hergé/Moulinsart2015, (consulté le ).
  22. « Ce n'est donc pas un hasard si le professeur Tournesol a quitté son rôle quelque peu bouffon pour devenir le pôle d'attraction de forces maléfiques diverses. La surdité de ce visionnaire absolu […] lui confère soudain l'apparence et le rôle d'une sorte de mage, dont Tintin est chargé de sauvegarder l'innocence. » ((A SUIVRE) hors-série, p. 60).
  23. Apostolidès 2006, p. 247.
  24. D'où l'identification à « une sorte de mage » qu'en fait François Rivière in (A SUIVRE) hors-série, p. 60.
  25. D'après ce qu'en écrit Thomas Sertillanges, à propos du Trésor de Rackham le Rouge mais applicable au présent album : « S'il fallait une preuve que la radiesthésie, telle que pratiquée par le professeur Tournesol, frôle le qualificatif de "science exacte", en voici une, guère discutable. […] car vous serez bien obligé de reconnaître que, depuis la mer des Antilles, en maintenant le cap à l'ouest, en bateau puis en char à voile, on parvient forcément à Moulinsart. » (Langlois 2013, p. 42).
  26. « [La réussite] n'est pas tout à fait celle que les Dupondt espéraient, la liberté des prisonniers du Temple du Soleil ne devant rien à l'usage de leurs récentes compétences [en matière de radiesthésie]. […] "C'est fini !… Plus rien à espérer !… Jamais je n'ai touché à ce point le fond du désespoir !" se lamente le capitaine ? Les Dupondt sont au fond de la mine, et Dupond peut assurer que, "d'après le pendule, ils doivent être bien bas… », Thomas Sertillanges, in Langlois 2013, p. 43.
  27. « Cinq jours après la libération de Bruxelles, le haut-commandement allié fait paraître un communiqué à la « une » des quotidiens […] : « Tout rédacteur ayant prêté son concours à la rédaction d'un journal pendant l'Occupation se voit momentanément interdire l'exercice de sa profession » » (Assouline 1996, p. 336).
  28. « Le 22 décembre 1945, le dossier « Georges Remi dit Hergé » fait l'objet d'un classement sans suite. » (Assouline 1996, p. 279).
  29. « La mise en quarantaine qui frappait Hergé, l'empêchant de publier ses travaux dans la presse de son pays, est devenue sans effet. […] Le 30 juillet, son agent, […], s'était fait un plaisir de faire parvenir aux Éditions Yes un […] exemplaire du certificat [de civisme] destiné à clarifier définitivement sa situation professionnelle. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 8).
  30. « Après lui avoir obtenu un précieux « certificat de civisme », [Raymond Leblanc] compte bien lancer avec Hergé le magazine Tintin. » (Olivier Delcroix 2004).
  31. « La création de l'hebdomadaire [Tintin] n'alla pourtant pas sans quelques difficultés, ni sans ranimer quelques querelles. » ((A SUIVRE) hors-série, p. 57).
  32. (A SUIVRE) hors-série, p. 57
  33. « Pour détourner la jeunesse du créateur de Tintin, on ne reculait pas devant les procédés les plus surprenants, mettant en garde le public contre un Hergé momentanément confondu avec Haddock et soi-disant sujet à l'ivrognerie. » ((A SUIVRE) hors-série, p. 57).
  34. Le Soir du 29 septembre 1946, cité par Assouline 1996, p. 387.
  35. « Hergé s'enfonce dans la dépression […]. Son état n'est pas dû uniquement à la tension accumulée par un surcroît de travail depuis près de vingt ans. Elle se conjugue avec […] l'angoisse née de sa situation incertaine durant l'après-guerre. » (Assouline 1996, p. 402).
  36. a et b Citation d'Hergé in Numa Sadoul 1983, p. 106.
  37. « Pourtant ces attaques ne servirent à rien et la réputation d'Hergé n'allait faire que grandir durant toutes ces années. » ((A SUIVRE) hors-série, p. 57).
  38. « Provisoirement mais avec détermination, il cesse d'aimer son pays au motif que celui-ci a cessé d'être aimable. » (Assouline 1996, p. 387).
  39. « Son amertume est telle qu'il est bien décidé à mettre l'océean entre son pays natal et lui. […] Son choix se fixe plutôt sur l'Argentine […] ainsi que sur le Brésil. » (Assouline 1996, p. 407-408).
  40. « Le 19 juin 1947, le journal Tintin interrompt brusquement la publication du Temple du Soleil […]. Hergé a craqué. Il est parti sans laisser d'adresse. Une fuite en avant qui est aussi une vraie fugue. Celle d'un homme au bout du rouleau. » (Assouline 1996, p. 397-398).
  41. « Les attaques et autres suspicions concernant son incivisme l'ont plus atteint qu'il ne veut bien le dire. En 1947, il touche le fond et déserte le journal. » (Olivier Delcroix 2004).
  42. Assouline 1996, p. 414.
  43. « Quand il a commencé à raconter son histoire, Hergé devait avoir la trame dans son ensemble […] et il avait un canevas très, très riche. » (Entretien avec Philippe Goddin) (14 min 15 s).
  44. « Dans le petit cahier d'écolier où, deux années durant, il va consigner ses idées […], il note tout en vrac, le détail comme le projet d'ensemble, des bouts de dessin comme des fragments de dialogue, des solutions ponctuelles […], comme des matériaux qu'il n'utilisera que des années plus tard. » (Peeters 2006, p. 161).
  45. « Celle-là annonce […] une scène marquante du Temple du Soleil, que Hergé ne dessinera pourtant que dix ans plus tard. » (Peeters 2006, p. 162).
  46. Cité par Peeters 2006, p. 162.
  47. « Jacobs avait exactement le même souci du décor, mais pas Hergé. Hergé n’était pas un homme de décor. », Jacques Martin in Dayez 1997, p. 86.
  48. D'après ce qu'en dit Jacobs lui-même, qui raconte : « Nous avions ensemble de longues discussions pour préparer le scénario des Sept Boules de cristal et du Temple du Soleil. » (Peeters 2006, p. 280).
  49. « Dans Le Temple du Soleil, l'idée du train qui dégringole vient […] de moi. » (Peeters 2006, p. 280).
  50. « Finalement, [Jacobs] accepte [de travailler à plein temps sur les albums]. À une condition : cosigner les albums de Tintin avec Hergé [qui] lui annonce un refus désolé. » (Assouline 1996, p. 395).
  51. « Depuis peu, Hergé a dû renoncer à la collaboration d'Edgard Jacobs. Trop accaparé par les aventures de Blake et Mortimer qu'il publie dans le journal Tintin, Edgard ne peut plus se permettre de consacrer du temps à l'œuvre d'un autre. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 58).
  52. « Un jour de mai 1947, Hergé et Jacobs décident donc de se séparer à l'amiable. » (Assouline 1996, p. 413).
  53. « L'ancien rédacteur en chef [Jacques Van Melkebeke] collabore surtout au scénario du Temple du Soleil. » (Peeters 2006, p. 315-316).
  54. Dans une interview, le dessinateur Jacques Martin tient à préciser : « Pendant toute la guerre, [Jacques Van Melkebeke] a donné des idées à Hergé. C’est un fait qu’on dissimule, mais c’est la stricte vérité. » (Dayez 1997, p. 71).
  55. « Il ne semble pas évident qu'il ait réellement lu [La Fiancée du Soleil (sic) de Gaston Leroux]. Ne serait-ce pas plutôt Jacques Van Melkebeke qui lui en aurait parlé à l'époque où ils discutaient ensemble des Sept Boules de cristal et du Temple du Soleil ? » (Peeters 2006, p. 42).
  56. « Il n'arrive pas à venir à bout du Temple du Soleil. S'il ne l'achève pas, il sera achevé par lui. » (Assouline 1996, p. 412).
  57. « Hergé ne se remet pas d'être toujours considéré comme un incivique. » (Assouline 1996, p. 403).
  58. « Son ami Jacques Van Melkebeke, arrêté pour collaboration, ne peut même plus l'aider à finir Le Temple du Soleil... C'est le scientifique Bernard Heuvelmans, dit "Bib", qui dépannera Hergé. » (Olivier Delcroix 2004).
  59. « Hergé est également en panne d'inspiration. […]. Il fait donc appel à Bernard Heuvelmans, un de ses amis du Soir « volé », qui lui avait déjà fourni de la documentation sur la désintégration de la matière pour L'Étoile mystérieuse. » (Assouline 1996, p. 413).
  60. Meudal 1995.
  61. Hergé aurait alors demandé de l'aide à Heuvelmans selon ces termes : « Je n'en sors plus, j'ai un trou… Tintin et Milou ont échappé au massacre dans la forêt. Et là, ils viennent de tomber à l'eau en essayant de traverser le fleuve… Tu peux m'aider à continuer l'histoire ? » (Assouline 1996, p. 413).
  62. « C'est ainsi que Jacobs trouve l'idée […], on s'en serait douté eu égard à ses obsessions d'enfance, […] du souterrain qui mène au temple. » (Assouline 1996, p. 392).
  63. a et b « D'où certains gags où on reconnaît le bout de la lunette de l'astronome comme celui de l'éclipse qui sauve Tintin et ses amis. », Heuvelmans s'intéressant alors à l'astronomie, comme l'indique Meudal 1995.
  64. « Il est délicat d'évaluer la part réelle de "Bib" Heuvelmans. Comme tous les collaborateurs d'Hergé, il eut tendance à surestimer son rôle. » (Peeters 2006, p. 334).
  65. « Les paiements attestent une activité importante entre septembre 1947 et mars 1948, le moment où s'achève Le Temple du Soleil. » (Peeters 2006, p. 334).
  66. « […] leur collaboration paraît fructueuse. En 1947 Hergé a versé 230 000 FB à Bernard Heuvelmans, et 20 000 FB l'année suivante, à titre de "Collaboration à un scénario". » (Assouline 1996, p. 413).
  67. « le jeune Guy Dessicy et son camarade Frans Jageneau se trouvent […] pour boucher les trous. Ils ne touchent pas aux personnages qui restent le domaine réservé du maître. Leur travail consiste à le décharger des besognes : les fonds, la perspective, l'intérieur de la prison… » (Assouline 1996, p. 413).
  68. Selon la formule de Jacques Martin in Dayez 1997, p. 86.
  69. Peeters 2006, p. 318.
  70. « Hergé a toujours revendiqué la paternité entière de ses albums, admettant tout au plus qu'il a eu recours à des conseillers extérieurs pour sa documentation. » (Meudal 1995).
  71. « Cette aventure [du Temple du Soleil], qui inaugure le journal TINTIN le 26 septembre 1946, annonce la reprise de celle qui fut interrompue deux ans plus tôt. » in page Les Sept Boules de cristal, Yves Février, « tintin.com », Hergé / Moulinsart 2015, (consulté le ).
  72. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 163
  73. a et b « Hergé en est à son 152e strip, ce qui correspond approximativement à 50 pages du futur album Les Sept Boules de cristal. » (Olivier Delcroix 2004).
  74. « Hergé dispose […] d'une « réserve » d'une douzaine de planches - la fin des Sept Boules de cristal - soit de quoi « tenir » six semaines. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 7)
  75. « Bientôt, [Hergé] parle sans ambages de « dépression ». […] Du 6 mai au 6 juillet 1944, la publication des Sept Boules de cristal s'interrompt dans Le Soir. » (Peeters 2006, p. 282-283).
  76. « Le 19 juin 1947, le journal Tintin interrompt brusquement la publication du Temple du Soleil […]. » (Assouline 1996, p. 402).
  77. Voir chap. 8 « Les années noires » in Assouline 1996
  78. « Son amertume est telle qu'il est bien décidé à mettre l'océan entre son pays natal et lui. […]. Son choix se fixe plutôt sur l'Argentine. » (Assouline 1996, p. 407).
  79. « Pour éviter que la publication […] ne s'interrompe, on a trouvé une astuce : pendant huit semaines, on passera de trois strips hebdomadaires à deux, et l'on meublera l'espace normalement dévolu au troisième par de brèves chroniques illustrées sur les Incas […] réalisées par […] Jacques Van Melkebeke pour les textes et Guy Dessicy pour l'iconographie. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 104).
  80. « […] il a pris la décision de ne publier dans le journal Tintin qu'une seule planche par semaine… mais sans renoncer pour autant à la double page centrale de l'hebdomadaire. […] il composera directement [ses planches] « à l'italienne » sachant qu'il aura bien le temps, par la suite, de les ramener au format classique, destiné à l'album de Casterman. », in Les Secrets du Temple du Soleil, p. 7.
  81. « La qualité du papier, la finesse des couleurs, la taille des images remplaçaient agréablement le papier journal de mauvaise qualité et les minuscules vignettes du Soir. » ((A SUIVRE) hors-série, p. 57).
  82. « Lorsqu'il en sera venu au vrai début du Temple du Soleil, il se voit mal produire deux planches chaque semaine. […]. C'est pourquoi, […] il a pris la décision de ne publier dans le journal Tintin qu'une seule planche par semaine... mais sans renoncer à la double page centrale de l'hebdomadaire. », in Les Secrets du Temple du Soleil, p. 7.
  83. « il est à noter que la version originale du Temple du Soleil a été rééditée à deux reprises en format à l'italienne aux Éditions Casterman, en 1988 et en 2003. » in Yves Février, « tintin.com », Hergé / Moulinsart 2015, (consulté le ).
  84. La Malédiction de Rascar Capac, tome 2 : Les secrets du Temple du soleil, fr.tintin.com
  85. « Interviewer : La Malediction de Rasquar Capac, c'est le titre générique des 2 tomes. Le titre du premier tome, c'est Le Mystère des Boules de cristal. Ce n'est pas Les Sept Boules de cristal ? » « Philippe Goddin : Non, il ne faut pas faire croire qu'on distribue le même livre que celui qui est distribué par Casterman. » (Entretien avec Philippe Goddin) (min 40 s).
  86. « Il composera [les planches du Temple du Soleil] directement à l'italienne, sachant qu'il aura bien le temps, par la suite, de les ramener au format classique, destiné à l'album de Casterman. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 7).
  87. « [Hergé] mettait sur la même planche 3 strips successifs […] remontés directement et sans le moindre problème de façons à donner les 4 strips d'une planche de l'album Castermann. » (Entretien avec Philippe Goddin) (min 30 s).
  88. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 166-167.
  89. « La matière dont il dispose s'étend très exactement sur 964 cases, ce qui est nettement plus que d'habitude. Cette matière est si dense qu'il n'arrivera à une répartition valable qu'au prix d'une suppression pure et simple de plusieurs séquences […]. Près de 140 vignettes vont ainsi passer à la trappe. » Les Secrets du Temple du Soleil, p. 166.
  90. Ce métal est si fréquent dans le pays qu'il fait partie de ses plus importantes ressources économiques.
  91. « Lorsqu'il composera l'album, Hergé expurgera son récit de cette scène incongrue. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 130).
  92. « Il y a là […] de quoi donner à voir [au lecteur] le triste spectacle d'un Haddock anormalement cupide. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 130).
  93. « Près de 140 vignettes vont ainsi passer à la trappe, remplacées ici ou là par de nouvelles cases de raccord. » Les Secrets du Temple du Soleil, p. 166.
  94. « Et comme si ces sacrifices n'étaient pas suffisants, il lui aura fallu également réduire mécaniquement le format de quantité d'autres cases et insérer leur contenu dans des cases plus étroites, afin d'encore gagner de la place. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 166).
  95. Dans Les Sept Boules de cristal, « parmi les plus visibles, il y aura ces grandes cases, occupant jusqu'à une demi-page, et destinées à rendre les choses plus claires ou à varier le rythme de la narration. » (Le Mystère des boules de cristal, p. 44).
  96. Hergé, Le Crabe aux pinces d'or, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00108-9, lire en ligne) planches 21, 29, 40 et 49.
  97. « La multiplicité des sources d'Hergé, tant dans l'actualité que dans les productions littéraires du XXe siècle, est une des caractéristiques de son œuvre ; il a en effet utilisé abondamment romans et articles de périodiques d'information politique ou de géographie pour en tirer tantôt des scénarios complets, tantôt des péripéties ou de simples gags, mais aussi des personnages, des éléments de dialogues ou des modèles à ses dessins. » (Planchet 1999, p. 105).
  98. « Hergé souvent a volontairement, non seulement gardé le silence sur ses sources d'inspiration, mais même cherché à égarer d'éventuels curieux. » (Planchet 1999, p. 105).
  99. « Avec cette accumulation de références littéraires, pas forcément appropriées, le dessinateur craint de passer pour un snob auprès de ses vieux amis, qui savent que longtemps, il n'a pas lu grand-chose. » (Peeters 2006, p. 470).
  100. « Hergé fait savoir à Vandromme qu'il refuse absolument cette préface, menaçant même Gallimard de retirer ses illustrations si l'on tente de la maintenir. » (Peeters 2006, p. 470).
  101. « Hergé, […], Jacobs et Van Melkebeke […] avaient revisité L'Épouse du Soleil, de Gaston Leroux. », Jacques Langlois, in Langlois 2013, p. 33
  102. « Frédéric Soumois a montré que l'argument du Temple du soleil s'inspirait largement d'un roman d'aventure de Gaston Leroux, L'Épouse du Soleil. » (Planchet 1999, p. 109).
  103. Gaston Leroux, L'Épouse du Soleil, Paris, Cercle du bibliophile, , livre III, chapitre 5.
  104. « L'épisode ainsi écrit dans Leroux […] : "On se heurtait en leur demandant les choses les plus banales, au sacramentel 'Manatiancho' (je n'en ai pas) ou au 'no hay senor' (il n'y a rien)" est répété par le capitaine Haddock dans un gag célèbre […] : après un découpage serré de vignettes répétitives (divers Indiens répondant "no sé" à Haddock), Hergé conclut en montrant Haddock refusant à son tour la charité à un mendiant par un "no sé" retentissant. » (Planchet 1999, p. 109-110).
  105. « Comme Tintin, [L'Épouse du Soleil] va emmener ses héros du port de Callao et des négociants de guano, en train sur le chemin de fer passant par Jauga, puis à pied dans les montagnes, accompagnés de guides et de lamas. Ayant gagné le temple du soleil par des grottes, ils y arriveront au moment du sacrifice de l'héroïne sur un bûcher, allumé par des miroirs, au cours d'une fête rituelle. […] L'héroïne délivrée, les protagonistes pourront accéder à la salle du trésor des Incas, qui renferme des statues et des vases emplis d'objets précieux. On voit donc bien qu'Hergé n'a pas inventé grand-chose de l'intrigue. » (Planchet 1999, p. 109).
  106. Musée d'ethnographie de Genève, « Publication : L'Amazonie d'une baronne russe, des Andes à l'Atlantique en 1903. », sur ville-ge.ch (consulté le )
  107. « Dans l'introduction de son ouvrage L'Empire du Soleil, Conrade de Meyendorff raconte que lors de son arrivée en bateau au Callao, une épidémie de peste bubonique avait éclaté, lui laissant présager, ainsi qu'à ses compagnons de voyage, « l'ennuyeuse perspective de quarantaines infinies ». » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 46).
  108. « Pour cette dernière pérégrination, le canonico Rodrigues déploya tout son réel talent de conteur, afin de nous intéresser aux fouilles possibles. […] D'une voix vibrante, il nous redisait de merveilleux récits, aussi merveilleux qu'improbables. Passant près d'un bloc où restait suspendu un escalier à moitié démoli par la foudre, il s’arrêta et sa voix devint sincère et presque émue : « Là, dit-il, en creusant, je suis persuadé que nous découvririons la fameuse chambre garnie d'or où dona Maria de Esquilval, épouse espagnole d'un des Incas déchus, fut menée les yeux bandés ; son mari voulait qu'elle sût par elle-même qu’il était loin d’être le pauvre diable sans sous ni maille, l’Indien miséreux qu'elle croyait. Après une marche pendant laquelle dona Maria crut avoir passé par d’interminables souterrains et gravi de longs escaliers, elle parvint toute trempée d'humidité dans une vaste pièce où s’alignaient une série d’énormes statues d'or massif, où s’amoncelaient des tas de métaux précieux et des jattes pleines d’émeraudes. Dona Maria revint émerveillée, jurant que c’était là le plus grand trésor du monde. » Voir ce lien externe
  109. « Dans Les enfants du capitaine Grant, un condor capture Robert Grant. Dans la même scène duTemple du Soleil, Milou remplace l'enfant. » in L'Express, « Jules Verne, inspirateur d'Hergé ? », L'Express, Paris,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  110. Jean-Paul Tomasi et Deligne, Tintin chez Jules Verne, Paris, Lefrancq, coll. « Lefrancq : Littérature », , 163 p. (ISBN 978-2-87153-579-9).
  111. Dont la plus mesurée provient de Benoît Peeters qui note « Parfois convaincants, souvent excessifs, Jean-Paul Tomasi et Michel Deligne ont consacré un ouvrage entier aux rapports entre l'œuvre d'Hergé et celle de Verne. » (Peeters 2006, p. 42).
  112. « A ma grande honte, je n'ai jamais lu Jules Verne. » in François Rivière, « Les livres de Hergé - Les voies de la sagesse », (À suivre), Paris, Casterman, no 11,‎ , p. 24-26 (lire en ligne, consulté le ).
  113. Albert Algoud, Petit dictionnaire énervé de Tintin, Paris, Éditions de l'opportun, , 214 p. (ISBN 978-2-36075-018-4, présentation en ligne).
  114. Inca Garcilaso de la Vega (trad. René L. F. Durand), Commentaires royaux sur le Pérou des Incas, t. 3, Paris, Maspero, 1982 (1609). La version en espagnol est accessible en ligne sur Bibliotecas virtuales
  115. « Hergé l'a découvert [l'écrit de Garcillaso de la Vega], avec sa traduction, dans l'ouvrage de Conrad de Meyendorff, L'Empire du Soleil. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 154).
  116. « L'emprunt peut être plus dissimulé. » (Planchet 1999, p. 111).
  117. « Garcillaso de la Vega rapporte dans ses chroniques que les Incas […], pour ranimer [la lune], […] excitaient les chiens à aboyer. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 156).
  118. « Hergé […] n'a pas mis en scène un épisode aussi violent que celui de chiens battus pour les faire hurler, mais il a cependant choisi d'illustrer la coutume rapportée par Garcilaso par la représentation de Milou hurlant. » (Planchet 1999, p. 111).
  119. « Le chant des Vierges du Soleil n'est pas une invention d'Hergé. Il s'agit d'un très ancien hymne inca à la Lune, puisé lors de la conquête espagnole par Garcillaso de la Vega. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 154).
  120. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 154.
  121. « Dans le chapitre XXII du sixième livre, Garcilaso décrit les lentilles qui servaient à allumer les feux des sacrifices. » (Planchet 1999, p. 111).
  122. « Les Incas connaissaient-ils l'usage de la loupe […] rien n'est moins sûr. […] Herget leur faisait utiliser une coupelle d'or qu'ils orientaient vers l'astre du jour, afin de concentrer les rayons et faire s'embraser les brins d'étoupe qui y étaient fixés. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 156).
  123. « […] contrairement à ce qu'en pourraient croire les générations postérieures à Tintin, ce trait de caractère ne fait pas partie des lieux communs concernant les lamas, dans les romans où ils ont un rôle à jouer ; par exemple, il n'est utilisé ni par Leroux dans L'Épouse du Soleil, ni par Jules Verne dans ceux de ses romans qui se situent dans les Andes, Les enfants du Capitaine Grant et Martin Paz, ni par Wiener dans Pérou et Bolivie, ni par Voltaire dans Candide. » (Planchet 1999, p. 111-112).
  124. « Une autre scène, répétitive, celle des lamas crachant au visage du Capitaine Haddock, peut aussi avoir son origine dans les mêmes Commentaires royaux. » (Planchet 1999, p. 111-112).
  125. « Ce n'est pas le seul trit commun au Temple du soleil et aux chapitres XVII et XVIII de Candide de Voltaire. » (Planchet 1999, p. 112).
  126. « Encore plus semblable est la façon dont nos deux héros quittent ce royaume. Après les adieux les plus amicaux, Tintin repart doté par l'Inca d'un troupeau de lamas chargés de sacs « d'or !… de diamants !… de pierres précieuses ! » ; Candide, lui, reçoit en cadeau « deux grands moutons rouges sellés et bridés pour servir de monture... vingt moutons de bât chargés de vivres, trente qui portaient des présents de ce que le pays a de plus curieux, et cinquante chargés d'or, de pierreries et de diamants. » » (Planchet 1999, p. 112).
  127. « [Hergé] avait eu le goût de relire Candide en même temps que Zadig. Ce dernier conte, en effet, paraissait dans l'hebdomadaire Tintin, adapté en bande dessinée, dans les mêmes numéros qui publiaient Le temple du soleil. » (Planchet 1999, p. 112).
  128. « La culture classique de Jacobs était probablement plus développée que celle d'Hergé, et il pouvait avoir en mémoire, consciente ou non, le conte de Voltaire. » (Planchet 1999, p. 112).
  129. Julien Comelli, « Hergé inspiré par un roman de gare ? », sur sept.info, (consulté le )
  130. « Le Maître du Soleil […] a le même goût, la même odeur, mieux, les mêmes tournures et quasiment les mêmes dialogues que Le Temple du Soleil d’Hergé. Or les aventures de Tintin au pays des Incas ne seront publiées que six ans plus tard. » (Comelli 2014)
  131. « grâce à un vieil almanach oublié dans sa cellule, Marie-Thérèse a découvert qu’une éclipse totale serait visible en Afrique tropicale à l’heure exacte où elle et son mari sont censés trouver la mort. Le stratagème s’avère efficace : avec le retour de la lumière, le couple est gracié. » (Comelli 2014)
  132. « Les deux personnages exigeront chacun de leur compagnon d’infortune une confiance aveugle jusqu’à l’incantation adressée au Dieu Soleil. » (Comelli 2014)
  133. « Et puis, si la forme et le ton sont plus menaçants dans Le Maître du Soleil, les dialogues sont quasiment les mêmes. » (Comelli 2014)
  134. « Ainsi, quand Marie-Thérèse de Courtelange s’écrie: « Nous sommes tes maîtres, astre des jours ! Soleil, notre esclave, obéis-nous! Nous t’ordonnons de disparaître du ciel ! Venge notre mort en plongeant à tout jamais dans les ténèbres la terre que tu fécondes et les hommes que tu réchauffes. Que nos bourreaux soient condamnés à la nuit éternelle ! Eteins-toi soleil ! Eteins-toi ! », Tintin s’exclame: « Toi, ô puissant Soleil, montre à tous, par un signe tangible, que tu ne désires pas notre mort. Ô sublime Pachacamac ! Je t’adjure de manifester ta toute-puissance. Si tu ne veux pas de ce sacrifice, voile ici, devant tous, ta face étincelante. » » (Comelli 2014)
  135. « Les similitudes sont encore plus évidentes chez les « méchants » respectifs des deux intrigues. Ainsi, le « grand maître du soleil » d’Hergé s’écrie: « Grâce, Étranger, je t’en supplie… ! Fais que le soleil luise à nouveau… et je t’accorderai tout ce que tu me demanderas ! » Des implorations qui rappellent fortement/étrangement proches de celles du tyran du Maître du Soleil : « Les maîtres du Soleil sont plus puissants que moi ! Je leur fais grâce et leur rends la liberté. Mais qu’ils nous restituent la lumière et la chaleur… Pitié ! Pitié !» » (Comelli 2014)
  136. Cité par P. Goddin in Les Secrets du Temple du Soleil, p. 156.
  137. « Il a pu s'en procurer les plans. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 46).
  138. « Il a été autorisé à parcourir le pont, les passerelles, les coursives et les cabines, le crayon à la main. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 46).
  139. Hans Jürgen Witthöft, Das Hansa-Bauprogramm : Wehrwissenschaftliche Berichte Band 6, Munich, J. F. Lehmanns, , 83 p..
  140. « L'Égypte, un navire du programme de guerre allemand « Hansa » de 1892 tonnes brutes, construit en 1946 par le chantier belge Jos Boel&Fils à Tamise, a servi de modèle à Hergé. » Yves Horeau, Tintin, Haddock et les bateaux, Bruxelles, éd. Moulinsart, , 57 p. (ISBN 2-930284-19-6, lire en ligne), p. 18 et 26.
  141. « L’Égypte, là encore (cf. PACHACAMAC), a servi de modèle. » Yves Horeau, Tintin, Haddock et les bateaux, Bruxelles, éd. Moulinsart, , 57 p. (ISBN 2-930284-19-6, lire en ligne), p. 18 et 26.
  142. Alain De Kuyssche, « PÉROU : LE TEMPLE DU SOLEIL », Hergé, Paris, Éditions Moulinsart, no 9,‎ , p. 38 (lire en ligne).
  143. « Les livres sur le Pérou et les Incas sont rarissimes […]. N'auriez-vous pas chez vous […] l'un ou l'autre ouvrage traitant de ce sujet ? » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 5).
  144. « Hergé va chercher ses sources dans le livre de Charles Wiener Pérou et Bolivie (1880). » (Olivier Delcroix 2004).
  145. « Pour la description des villes et les inscriptions funéraires, il a puisé dans Pérou et Bolivie (1880) de Charles Wiener. […] Tout y est : céramique, fresques, routes, instruments, jusqu'aux loquets de port des maisons ! » (Assouline 1996, p. 390).
  146. (Assouline 1996, p. 391).
  147. « Comme pour beaucoup [de scènes], Hergé a puisé dans les dessins de son (presque) homonyme américain Herget qui publia huit planches couleur de dessins représentant des "scènes de la vie précolombienne" dans un numéro du National Geographic de 1938. » (Les grandes civilisations, p. 50).
  148. « Le grand Prêtre [d'Hergé est] une copie quasi conforme du modèle "américain" ! » (Les grandes civilisations, p. 48).
  149. a et b Les Secrets du Temple du Soleil, p. 140.
  150. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 152.
  151. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 158.
  152. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 106.
  153. a b c d et e Planchet 1999.
  154. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 142.
  155. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 156.
  156. a et b Les Secrets du Temple du Soleil, p. 154.
  157. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 160-161.
  158. « Très bien illustré, l'ouvrage de Conrad de Meyendorff sera des plus utiles pour documenter Hergé. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 42)
  159. Valérie Kubiak et al., Tintin à la rencontre des peuples du monde dans l’œuvre d' Hergé, GEO, , p. 94 à 99
  160. La case reprend une photo prise par Hergé de sa future femme Germaine lors de leur voyage à Paris, en 1931. (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 146) On y reconnait des bâtiments longeant le Champ-de-Mars, tel que celui coiffé d'un dôme, sur l'Allée Adrienne-Lecouvreur.
  161. « Comme pour ses précédents récits "exotiques", Hergé s'est solidement documenté. Le spectre qui le hante n'est pas celui de l'effrayante momie mais d'une erreur de détail manifeste dans un costume local. » (Assouline 1996, p. 390).
  162. Philippe Goddin remarquant ainsi que « Hergé continue manifestement à manquer de documentation sur le Pérou. Il devrait dès lors se méfier. », il énumère quelques-unes de ces approximations, in Les Secrets du Temple du Soleil, p. 40.
  163. « En s'efforçant de tirer un parti maximal de sa documentation, Hergé se livre à de véritables contorsions, qui lui seront évidemment reprochées par les américanistes. » (Les grandes civilisations, p. 48).
  164. Couverture visible ici
  165. Qu'il pensait provenir d'Ica.
  166. « [Hergé] s'inspire de photos prise, pour la plupart, à Cuzco lorsqu'il s'efforce de reconstituer la ville de Lima. [...] Le portail qu'on distingue derrière Tintin et Haddock, lorsqu’ils sortent du commissariat, appartient en effet au monastère Santo Domingo, de Cuzco, qui fut construit sur les ruines du Qoricancha ou « temple du Soleil », l'édifice sacré des Incas qui fut détruit par les conquistadores. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 40).
  167. Réalisées par le peintre Himona, qui accompagna les Meyendorff (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 76)
  168. « Ce n'est pas Jauja qu'[Hergé] restitue ici, mais Puno, une ville située au bord du lac Titicaca. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 76).
  169. « Il faut savoir qu'une erreur de transcription, commise par Edgard Jacobs lorsqu'il décalquait frénétiquement des illustrations à la bibliothèque des Musées du Cinquantenaire, lui a fait écrire Jauga avec un « g » comme « gaffe ». », in Les Secrets du Temple du Soleil, p. 70.
  170. « La muraille devant laquelle Haddock conteste violemment le sort qui lui est promis provient de la citadelle […] de Sacayhuaman. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 152).
  171. « C'est pourtant une photo prise à La Paz, en Bolivie, par Conrad de Meyendorff qui permet au dessinateur d'ouvrir cette ultime étape. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 162).
  172. « Herget s'est plu à mélanger les genres, combinant une réalité connue et son imagination pour donner des personnages "exotiques". » (Les grandes civilisations, p. 50).
  173. Les héros découvrent « des vases-portraits […] emblématiques de la culture moche (côte nord du Pérou, entre le IVè et le VIè siècle de notre ère. […]. Rien d'Inca, donc. Erreurs aisément pardonnables. », Patrice Lecoq (Les grandes civilisations, p. 53). Des erreurs, Michel Daubert précise qu'elles sont dues aux « pittoresques anachronismes commis par […] Herget dans de somptueuses illustrations publiées en 1938 par le pourtant sérieux National Geographic magazine. » (Les grandes civilisations, p. 28).
  174. (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 140 & 158)
  175. (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 134 à 148)
  176. (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 160 & 162)
  177. « Garcillaso de la Vega rapporte dans ses chroniques que les Incas, sans être en mesure de les prévoir - ni de les expliquer - connaissaient le phénomène des éclipses. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 156).
  178. « Ce n'est pas tant la durée […] du phénomène qui sera reprochée à Hergé par la suite, mais bien le sens dans lequel la Lune survient, dans l'album. » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 156).
  179. « Une chose est sûre : sa première version, celle du journal Tintin était la bonne ! » (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 156).
  180. Numa Sadoul 1983, p. 106.
  181. « En s'efforçant de tirer un parti maximal de sa documentation, Hergé se livre à de véritables contorsions, qui lui seront évidemment reprochées par les américanistes. », Philippe Goddin, in Les grandes civilisations, p. 50.
  182. « Son seul souci, c'est d'être crédible. […] Mais ce n'est pas son problème que ce soient des éléments puisés dans des civilisations Inca ou pré-Inca, ni que ce soient des civilisations du nord ou du sud de l'Empire Inca… » (Philippe Goddin l'hergéologue) (4 min 40 s).
  183. « La force du récit d'Hergé et la grâce de son dessin font qu'en dépit de ces aléas, […] le lecteur se laisse entraîner sans réserve. […] C'est aussi cela, le talent. », Philippe Goddin in Les grandes civilisations, p. 50.
  184. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 169.
  185. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 140.
  186. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 108.
  187. Assouline 1996, p. 387.
  188. Peeters 2006, p. 324.
  189. Tom McCarthy 2006, p. 69.
  190. « [Tintin] affectionne les orphelins comme lui : Tchang en Chine, Zorrino au Pérou, etc. » in Pierre Sterckx, L'art d'Hergé, Paris, Gallimard, coll. « albums Beaux Livres », , 435 p. (ISBN 978-2-07-014954-4 et 2-07-014954-4), p. 111
  191. Pierre Sterckx, L'art d'Hergé, Paris, Gallimard, coll. « albums Beaux Livres », , 435 p. (ISBN 978-2-07-014954-4 et 2-07-014954-4), p. 111
  192. « He installs the orphaned Tchang in Wang-Chen-yee's house in The Blue Lotus, sees the street urching Zorrino welcomed into the Inca temple in Prisoners of the Sun and returns the gypsy girl Miarka to her family whom the Captain then 'adopts' wholesale in The Castafiore Emerald. » (Tom McCarthy 2006, p. 69).
  193. « À la fin des années quarante, alors que la crise déchirant leur couple semblait marquer une pause, Georges accéda à une demande insistante de Germaine. Ils adoptèrent un enfant, orphelin de 7 ou 8 ans venu d'un pays lointain. Mais au bout de quinze jours, comme il ne supportait pas cette nouvelle présence et les bouleversements qu'elle apportait dans sa vie quotidienne, il le rendit… » (Assouline 1996, p. 654).
  194. « S'il a parfois été question d'adopter un enfant, c'est resté un projet vague et sans lendemain. » (Peeters 2006, p. 365).
  195. « Ne faudrait-il pas plutôt chercher la véritable origine de ce sinistre racontar chez certaine éphémère secrétaire d’Hergé dans les années 70 ? Inconsolable d’avoir été congédiée, elle ne fut pas avare de ragots désobligeants à l’endroit de son ancien patron… après la mort de celui-ci, bien sûr. Libre à Assouline d’avoir accordé à certains d’entre eux une oreille complaisante à l’époque de son enquête, mais il est regrettable qu’il se retranche aujourd’hui derrière Germaine pour en valider le moins plausible et le plus déplaisant. » in Nicolas Anspach, « Goddin et Peeters contestent les propos d’Assouline sur la "brève paternité" d'Hergé », sur actuabd.com, (consulté le )
  196. Assouline 1996, p. 655.
  197. « C'est la merveilleuse candeur de Tournesol qui sauve cette scène. » (Numa Sadoul 1983, p. 106).
  198. « Philippe Goddin : C'est un album solaire, vraiment solaire, lumineux dans son coloris, dans son paysage parce qu'on est en pleine nature. Il y a un climat totalement différent entre les deux épisodes. » (Entretien avec Philippe Goddin) (16 min 30 s).
  199. « Interviewer : Il a été créé pour le Journal Tintin qui offrait à Hergé la double page en couleur, ce qui est très différent [pour les Sept Boules de cristal] car dans Le Soir, il paraissait en noir et blanc. » (Entretien avec Philippe Goddin) (16 min 50 s).
  200. « L'histoire repart sur une action des plus passives : la lecture du résumé des épisodes précédents tel qu'il est reproduit dans une longue coupure de presse. » (Assouline 1996, p. 390).
  201. « L'étonnant est que cette entreprise s'organise malgré tout selon un parcours qu'on peut appeler initiatique, et donc menant à une révélation. Tout se passe comme si Hergé faisait observer à son personnage un rituel de principe, laissant espérer une vérité qui sans cesse se dérobe. » (L'impossible mythe, p. 69).
  202. « Si la première étape était un baptême, la seconde est donc une confirmation, qui requiert la participation active du néophyte ; la grâce ne suffit pas, Dieu a besoin des hommes, peut-être ne sert-il qu'à leur apprendre à se passer de lui. » (L'impossible mythe, p. 70).
  203. « Il faut donc attendre un premier rituel d'égarement pour que, mort symboliquement à cette vie factice, Tintin renaisse à une vie plus authentique. L'évanouissement et la plongée dans les eaux obscures expriment ce rite de passage inauguré dès Tintin en Amérique. » (L'impossible mythe, p. 69).
  204. « Le rituel n'est donc pas modifié, Tintin [est] obligé de sauter d'un train dans Le Temple du Soleil. » (L'impossible mythe, p. 70).
  205. « Les Cigares du Pharaon nous le montre chloroformé, enfermé dans un cercueil et jeté à l'eau pendant la nuit. » (L'impossible mythe, p. 69).
  206. « Le rituel n'est donc pas modifié, […] dans un second temps, au terme d'une recherche méthodique et vaine, [Tintin] travers le rideau d'une cascade […] et à chaque fois il trouve enfin la bonne voie, celle […] du temple. » (L'impossible mythe, p. 70).
  207. « Enfin, se jetant à l'eau, cette fois volontairement, il rencontre Tchang qui, comme par hasard, connaît un raccourci pour atteindre Hou Kou. » (L'impossible mythe, p. 70).
  208. « Hergé semble aimer les bijoux : il les disperse généreusement dans les livres de la série Tintin . Au Congo une raquette de diamants sème la terreur chez les indigènes. L'Oreille cassée tourne autour d'un diamant sacré […]. Dans Le Secret de la Licorne-Le Trésor de Rackham le Rouge, les bijoux sont l'héritage d'un pirate coureur de jupons. » (« Hergé seems to like jewels : he scatters them liberally though the Tintin books. In the Congo there is a diamond racket which wreaks terror on the natives. The Broken Ear revolves around a sacred diamond […]. In The Secret of the Unicorn-Red Rackham's Treasure jewels are the legacy of a pirate's philandering »)(Tom McCarthy 2006, p. 97).
  209. « [Les bijoux] sont donnés comme Tintin et le capitaine jurent de ne pas divulguer la localisation ou même l'existence du Temple du Soleil. » (« [Jewels] are given as Tintin and the Captain swear not to divulge the whereabouts or even existence of the Temple of the Sun. »)(Tom McCarthy 2006, p. 97).
  210. « Dans L'Oreille cassée […] le vol [d'un diamant sacré] représente une rupture de contrat […] et apporte la mort. Dans Le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge, les bijoux […] amènent aussi la mort (à deux reprises : celui de Rackham et celui de son équipage pour les soulager des bijoux). » (« The Broken Ear revolves […] the theft [of a sacred diamond] represents a broken contract […] and brings slaughter. In The Secret of the Unicorn-Red Rackham's Treasure jewels […] also involve slaughter (twice : the slaughter Rackham wrought on him and his crew to relieve them of the jewels). »)(Tom McCarthy 2006, p. 97).
  211. « Durant la période qui s'ouvre au début de la Seconde Guerre mondiale […], l'enquête , dont la réussite est matérialisée par un élément concret […], est remplacée par une quête dont le succès matériel éventuel (le trésor du chevalier de Hadoque, le trésor des Incas) n'est qu'un ajout décoratif à une réussite placée d'abord sur le plan affectif et moral : constitution de la famille (Tintin, Haddock et Tournesol), préservation de cette famille […], découverte d'une fraternité par delà les barrières des civilisations, et respect de la différence (Zorrino et les Incas). » (L'impossible mythe, p. 70).
  212. « Tout au long des albums de Tintin, l'autorité sacrée se manifeste principalement comme une voix, et le commandement - ou réquisition - cette voix est ce qui garantit le pouvoir. » (« Throughout the Tintin books, sacred authority manifests itself largely as a voice, and commanding – or commandeering — that voice is what guarantees power. »)(Tom McCarthy 2006, p. 52).
  213. « Le processus de dévalorisation du fétiche arumbaya, vénéré dans un musée en Occident autant qu'au fond de l'Amazonie, s'organise symétriquement : chez les Arumbayas, c'est un morceau de bois qu'un ventriloque fait parler, et en Europe, c'est un artefact reproductible à l'infini. » (L'impossible mythe, p. 69).
  214. « Les ruses qu'utilise Tintin en Afrique relèvent essentiellement de la transmission et de la réception, et elles anticipent les ruses qu'il joue plus tard : lorsqu'il fait croire, dans Le Temple du Soleil, qu'il contrôle le soleil simplement en lui parlant, il insère effectivement sa voix dans le circuit de transmission-réception de la divinité Inca avec l'aide de l'astronomie moderne (il sait qu'il y aura une éclipse au moment exact où il parle) ; quand il emprunte l'identité de Dieu afin de contrôler Philippulus devenu fou dans L'Étoile mystérieuse, propulsant sa voix au ciel en direction du prophète auto-proclamé et dérangé, il fait la même chose au circuit de sa divinité chrétienne et psychotique avec rien de plus qu'un mégaphone. » (« The tricks Tintin plays in Africa are essentially ones of transmission and reception, and they anticipate the tricks he plays later : when he appears to control the sun simply by speaking to it in Prisoners of the Sun, he is actually inserting his voice into the transmission-reception circuit of Inca divinity with the help of modern astronomy (he knows there will be an eclipse at exactly the moment he speaks); when he impersonates God in order to control the mad Philippulus in The Shooting Star, casting his voice into the sky around the deranged self-declared prophet, he is doing the same thing to the latter's Christian-psychotic divinity circuit with nothing more than a megaphone. ») (Tom McCarthy 2006, p. 52).
  215. « Nous savons depuis l'éternuement d'Haddock dans les montagnes andines chargées de neige dans Le Temple du Soleil que le son est dangereux et peut conduire les montagnes à s'effondrer. » (« We have known since Haddock sneezed in the snow-laden Andes in Prisoners of the Sun that sound is dangerous and can bring mountains crashing down. »)(Tom McCarthy 2006, p. 101).
  216. « Mais ce que nous aurions pu oublier est que la voix de la Castafiore a été présentée comme une arme de premier choix dans Le Sceptre d'Ottokar . » (« But what we might have forgotten is that Castafiore's voice was presented as a weapon from her first entry in King Ottokar's Sceptre. »)(Tom McCarthy 2006, p. 101).
  217. « Nous devrions soupçonner un autre tour de passe-passe avec l'arme permettant-de-détruire-les-villes de L'Affaire Tournesol. » (« We should suspect another sleight of hand in The Calculus Affair's city-destroying weapon. »)(Tom McCarthy 2006, p. 101).
  218. Lire la présentation sur « Hergé * Les Aventures de Tintin * Le temple du soleil », sur mange-disque.com, (consulté le ).
  219. dont la présentation est disponible sur Philippe Garbit, « Le Temple du soleil : feuilleton radiophonique de 1959 », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  220. Chiffres de l'inflation en France d'après l'INSEE. Coefficient de transformation de l'euro ou du franc d'une année, en euro ou en franc d'une autre année – Base 1998 et Base 2015. Dernière mise à jour à l'indice de 2023.
  221. a b c et d Arnaud Bordas, « Et Spielberg recréa… Tintin », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
  222. « Rappelons que Tintin 2 devrait être adapté des livres Les Sept Boules de cristal et Le Temple du Soleil, comme Peter Jackson en avait manifesté le souhait dès la sortie du premier film. » Clément Cuyer, « Tintin 2 par Peter Jackson : tournage fin 2016 ? », sur allocine.fr, (consulté le ).
  223. « 90 ans de Tintin : enfin des nouvelles du deuxième film réalisé par Peter Jackson ! », sur AlloCiné (consulté le )
  224. « Walibi le monde merveilleux de Tintin et Milou », sur photobucket.com, (consulté le )
  225. J.V.D., « Walibi, en Brabant wallon, pour se promener comme Tintin », Le Soir,‎ .
  226. « Un parc à la gloire de Tintin dans le Brabant wallon « Walibi » ouvre aujourd'hui », La Cité,‎ .
  227. Eddy Meeùs, Hors des sentiers battus : Du Kivu à Walibi, Beersel, Éditions Clepsydre, , D/2002/8166/2 éd., 349 p. (ISBN 2-930304-07-3)
  228. « Fiche du jeu Tintin : Le Temple du Soleil », sur gamekult.com (consulté le ).
  229. « Le jeu débute par une succession de niveaux destinés à nous rappeler les péripéties vécues dans [Les Sept Boules de cristal]. D'ailleurs, l'histoire respecte scrupuleusement celle de la bande dessinée en nous faisant partir aux quatre coins du monde. » mickalygo, « Test : Tintin : Le Temple du Soleil », sur jeuxvideo.com, 2011 (mise à jour) (consulté le ).
  230. « Les niveaux se succèdent et sont entrecoupés de petites séquences dans le style vignettes de BD pour nous permettre de suivre le fil de l'histoire de la meilleure façon qui soit. » mickalygo, « Test : Tintin : Le Temple du Soleil », sur jeuxvideo.com, 2011 (mise à jour) (consulté le ).
  231. « L'avis de mickalygo MP, Journaliste de jeuxvideo.com : 14/20. » in mickalygo, « Test : Tintin : Le Temple du Soleil », sur jeuxvideo.com, 2011 (mise à jour) (consulté le ) et « Note dans la presse : 6/10. » in « Fiche du jeu Tintin : Le Temple du Soleil », sur gamekult.com (consulté le ).
  232. Voir sur leparisien, « Tintin privé de sa comédie musicale », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  233. Brulhatour, « France Culture fête les 90 ans de Tintin », sur lalettre.pro, (consulté le ).
  234. « Les aventures de Tintin : le Temple du soleil (audio : 2 heures) avec la Comédie Française, Moulinsart et l'Orchestre national de France », sur France Culture

Renvois aux albums d'Hergé[modifier | modifier le code]

Note : la notation reprend ici le repérage traditionnel en bande-dessinée d'une vignette sur une planche d'album, à savoir : la lettre représente le numéro de ligne et le chiffre, le numéro de case.
  • Version de prépublication du Temple du Soleil.
  1. Comme on peut le constater entre les planches visibles in Les Secrets du Temple du Soleil, p. 107 à 121.
  2. « C'est ça, Milou : hurle fort !… Cela complète très bien l'atmosphère… » in Les Secrets du Temple du Soleil, p. 157, case B6.
  3. In (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 60)
  4. (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 10)
  5. « Hergé l'a dessinée à partir de deux documents distincts : un cliché extrait du National Geographic Magazine de février 1938, et un des tirages d'amateur qu'un ecclésiastique de ses connaissances, rentré du Pérou, avait mis à sa disposition. », (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 40).
  6. On remarque aussi un vase découvert à Chavín de Huántar (culture de Chavín), une massue en bois de chonta provenant de Paramonga, une flûte taillée dans un tibia trouvée à Cajamarca, une flûte de pan... (Les Secrets du Temple du Soleil, p. 170)
  7. Les Secrets du Temple du Soleil, case B3.
  8. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 17, case B2.
  9. Les Secrets du Temple du Soleil, p. 15.
  • Version en album du Temple du Soleil.
  1. Le Temple du Soleil 1977, planche 1, case A3.
  2. a et b Le Temple du Soleil 1977, planche 5, case B2.
  3. Le Temple du Soleil 1977, planche 7, case D3.
  4. Le Temple du Soleil 1977, planche 8, case B3.
  5. Le Temple du Soleil 1977, planche 10, case B1.
  6. Le Temple du Soleil 1977, planches 13 à 16.
  7. Le Temple du Soleil 1977, planche 18.
  8. Le Temple du Soleil 1977, planche 21.
  9. Le Temple du Soleil 1977, planche 22.
  10. Le Temple du Soleil 1977, planches 22 à 40.
  11. Le Temple du Soleil 1977, planche 47.
  12. Le Temple du Soleil 1977, planche 50, case B1.
  13. Le Temple du Soleil 1977, planche 50, case B4.
  14. Le Temple du Soleil 1977, planches 58 à 59.
  15. Le Temple du Soleil 1977, planches 60 à 61.
  16. Le Temple du Soleil 1977, planche 1, case A1.
  17. Le Temple du Soleil 1977, planche 20, case D1.
  18. Le Temple du Soleil 1977, planche 49, case B2.
  19. Le Temple du Soleil 1977, planche 43 à 46.
  20. Au moment où Tintin et ses compagnons pénètrent dans le Temple du Soleil, au milieu d'une cérémonie Inca, in Le Temple du Soleil 1977, planche 47, case A1.
  21. Le Temple du Soleil 1977, planche 18.
  22. « Deux cas de peste bubonique à bord !... J'ai ordonné trois semaines de quarantaine !... » in Le Temple du Soleil 1977, planche 5, case B2.
  23. Le Temple du Soleil 1977, planche 28, case A1.
  24. Le Temple du Soleil 1977, planche 6, case C1.
  25. Le Temple du Soleil 1977, planche 21, case D3.
  26. Le Temple du Soleil 1977, planche 27, case A3.
  27. Le Temple du Soleil 1977, planche 61, case C1.
  28. Le Temple du Soleil 1977, planche 58, case B1.
  29. a et b Le Temple du Soleil 1977, planche 19, case D3.
  30. Le Temple du Soleil 1977, planche 56, case B2.
  31. Le Temple du Soleil 1977, planche 58, case C3.
  32. Le Temple du Soleil 1977, planche 45, case C3.
  33. Le Temple du Soleil 1977, planche 49, case 13.
  34. Le Temple du Soleil 1977, planche 35, case B1.
  35. Le Temple du Soleil 1977, planche 5, cases A1 et A2.
  36. Le Temple du Soleil 1977, planches 42 et 43.
  37. « Tonnerre de Brest !... C'est inouï... De l'or... Des diamants !... Des pierres précieuses... » dans Le Temple du Soleil 1977, planche 61, case B1.
  38. « Et toi, ô puissant Soleil, montre à tous, par un signe tangible, que tu ne désires pas notre mort. » in Le Temple du Soleil 1977, planche 58, case B3.
  39. Le Temple du Soleil 1977, planche 30, cases D3 et D4.
  • Autres albums de Tintin.
  1. Hergé, Les Sept Boules de cristal, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00112-7, lire en ligne), planche 62.
  2. « C'est un Indien de p[u]re race quichua… Chiquito, c'est un nom d[e] théâtre… En réalité, il s'appelle Rupac Inca Huaco… » in Hergé, Les Sept Boules de cristal, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00112-7, lire en ligne), planche 57, case B2.
  3. Hergé, Les Cigares du pharaon, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 978-2-203-00103-9, lire en ligne), planche 10.
  4. Hergé, Le Lotus bleu, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00104-6, lire en ligne), planche 42, case D3.
  5. Hergé, Le Trésor de Rackham le Rouge, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00111-9, lire en ligne), planche 61, case B1.
  6. Hergé, L'Oreille cassée, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00105-4, lire en ligne), planche 60, case D1.
  7. « C'est Al Capone […] qui avait décidé, pour augmenter ses revenus, de contrôler la production du diamant en Afrique… Lorsqu'il a appris votre départ, il a cru que vous aviez eu vent de ses projets, et il a décidé de vous faire disparaître. » dans Hergé, Tintin au Congo, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00101-1, lire en ligne), planche 52, case A1.
  8. « Allo, allo ! Ici Dieu le Père !... Prophète Philippulus, je vous ordonne de redescendre sur terre ! » in Hergé, L'Étoile mystérieuse, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00109-7, lire en ligne), planche 20, case A4
  9. Hergé, L'Oreille cassée, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00105-4, lire en ligne), planche 51, case C1.
  10. Hergé, Le Sceptre d'Ottokar, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00107-0, lire en ligne), planche 28, case B2.
  11. Hergé, L'Affaire Tournesol, Tournai, Casterman, , 62 p. (ISBN 2-203-00117-8, lire en ligne), planches 51 et 52.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Œuvres d'Hergé[modifier | modifier le code]

Ouvrages sur Le Temple du Soleil[modifier | modifier le code]

Ouvrages sur l'œuvre d'Hergé[modifier | modifier le code]

  • Christophe Barbier, Le Rire de Tintin : Les Secrets du génie comique d'Hergé, Paris, L'Express et Beaux-Arts magazine, , 136 p. (ISSN 0014-5270).
  • Collectif, « Tintin à la découverte des grandes civilisations », Le Figaro Beaux-Arts magazine hors-série, Paris, no 0,‎ (ISBN 978-2810501991) | Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Olivier Delcroix, « Le Tour du monde en 24 albums », Le Figaro hors-série,‎ , p. 116 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jacques Langlois, Tintin et les Forces obscures : Rêve, voyance, hypnose, radiesthésie, télépathie, extraterrestres, superstitions, sociétés secrètes, folie…, Paris, Sophia Publications, coll. « Illustre Histor », , 130 p. (ISBN 979-10-90956-18-6) Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Jacques Langlois, Tintin et la Mer : Explorations, corsaires, trésors, paquebots, yachts, Paris, Historia, coll. « Illustre Histor », , 129 p. (ISBN 979-10-90956-29-2).
  • (en) Tom McCarthy, Tintin and the Secret of Literature, Londres, Granta books, , 240 p. (ISBN 978-1-86207-831-4, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Dominique Maricq, « Hergé et le Docteur-Fakir », La revue Hergé, Éditions Moulinsart, no 6,‎ , p. 18-19.
  • Collectif, « Hors Série Spécial Hergé », (A SUIVRE) hors-série, Paris,‎ (lire en ligne, consulté le ) Document utilisé pour la rédaction de l’article.

Ouvrages sur Hergé[modifier | modifier le code]

Autres supports de documentation[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]