Le Singe et le Dauphin — Wikipédia

Le Singe et le Dauphin
Image illustrative de l’article Le Singe et le Dauphin
illustration de Gustave Doré

Auteur Jean de La Fontaine
Pays Drapeau de la France France
Genre Fable
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1668
Chronologie

Le Singe et le Dauphin est la septième fable du livre IV de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.

C'était chez les Grecs un usage
Que sur la mer tous voyageurs
Menaient avec eux en voyage
Singes et chiens de bateleurs.
Un navire en cet équipage
Non loin d'Athènes fit naufrage.
Sans les Dauphins tout eût péri.
Cet animal est fort ami
De notre espèce : en cette Histoire
Pline le dit ; il le faut croire.
Il sauva donc tout ce qu'il put.
Même un Singe en cette occurence,
Profitant de la ressemblance,
Lui pensa devoir son salut :
Un Dauphin le prit pour un homme,
Et sur son dos le fit asseoir
Si gravement qu'on eût cru voir
Ce chanteur que tant on renomme.
Le Dauphin l'allait mettre à bord,
Quand, par hasard, il lui demande :
Êtes-vous d'Athènes la grande?
Oui, dit l'autre, on m'y connaît fort ;
S'il vous y survient quelque affaire,
Employez-moi; car mes parents
Y tiennent tous les premiers rangs :
Un mien cousin est Juge-Maire.
Le Dauphin dit : Bien grand merci :
Et le Pirée a part aussi
À l'honneur de votre présence ?
Vous le voyez souvent, je pense?
Tous les jours : il est mon ami ;
C'est une vieille connaissance.
Notre Magot prit, pour ce coup,
Le nom d'un port pour un nom d'homme.
De telles gens il est beaucoup,
Qui prendraient Vaugirard pour Rome,
Et qui, caquetants au plus dru ,
Parlent de tout et n'ont rien vu .
Le Dauphin rit, tourne la tête,
Et le Magot considéré,
Il s'aperçoit qu'il n'a tiré
Du fond des eaux rien qu'une bête.
Il l'y replonge, et va trouver
Quelque homme afin de le sauver.

— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Singe et le Dauphin

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