Le Roi Carotte — Wikipédia

Le Roi Carotte
Description de cette image, également commentée ci-après
Affiche de Henri Meyer datée de 1892 (sic ?)[1]
Genre Opéra-bouffe-féerie
Nbre d'actes 4 et 22 tableaux
Musique Jacques Offenbach
Livret Victorien Sardou
Langue
originale
Français
Dates de
composition
1871
Création
Théâtre de la Gaîté, Paris

Personnages

  • Le prince Fridolin XXIV (ténor)
  • La princesse Cunégonde, sa promise (soprano)
  • Robin-Luron, génie (mezzo)
  • Rosée du soir (soprano)
  • La sorcière Coloquinte (mezzo)
  • Le roi Carotte (ténor)
  • Pipertrunck, chef de la police
  • Truck, grand nécromancien
  • Quiribibi, enchanteur
  • Le baron Koffre, grand caissier du royaume
  • Le comte Schopp, conseiller
  • Le feld-maréchal Trac, ministre des batailles

Le Roi Carotte est un opéra-bouffe-féerie en quatre actes et dix-neuf[note 1] tableaux de Jacques Offenbach et Victorien Sardou, créé au théâtre de la Gaîté le . Il existe une édition opérette-féerie en trois actes et onze tableaux.

Créé au moment de la vogue de la féerie, Le Roi Carotte est la première collaboration de Jacques Offenbach avec Victorien Sardou. Il rencontre le succès à Paris et reste à l'affiche durant 195 représentations.

Les moyens techniques nécessaires, et les six heures de spectacle, expliquent probablement que l'œuvre n'ait jamais été reprise à Paris. La version « opérette féerique » a été reprise à l'Opéra de Lyon du au . Malgré l'intérêt musical dont la critique a fait part à sa création, elle n'a jamais été enregistrée.

Genèse[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Dans son édition du [note 2], le Figaro dévoile la signature d’un traité entre Jacques Offenbach, Victorien Sardou et Maurice Boulet, le directeur du théâtre de la Gaîté, par lequel sera créé « le , un grand opéra-bouffe-féerique en 3 actes et 22 tableaux »[F 1]. Le , on apprend qu’il s’agit du Roi Carotte – désormais composé de 24 tableaux[F 2].

D’après André Martinet, le premier biographe de Jacques Offenbach, Victorien Sardou souhaitait avec cette œuvre « tirer à l’Empire l’horoscope de sa fin prochaine ». Si cette intention, écrite a posteriori, est sujette à caution, il est certain que les deux tableaux de Pompéi sont nés dès le début du projet : « Depuis longtemps je rêve une résurrection éclatante de Pompéi ; je réaliserai ce vœu de tous les pèlerins du Vésuve : Si ces ruines pouvaient revivre ! »[2] aurait dit Victorien Sardou à Jacques Offenbach.

Inspiration[modifier | modifier le code]

Le Roi Carotte s’inspire du conte d’Hoffmann Klein Zaches, genannt Zinnober (Petit Zacharie, surnommé Cinabre) paru en 1819. Mais, comme le note Émile Abraham dans Le Petit Journal, Victorien Sardou « n’a guère emprunté au conte fantastique que le type du hideux avorton contrefait et grotesque, que le pouvoir d’une fée fait paraître joli, élégant et spirituel à tous ceux qui l’approchent »[3].

Bien plus tard, Jacques Offenbach et Jules Barbier replaceront ce conte dans le premier acte des Contes d’Hoffmann sous la forme de la Chanson de Kleinzach.

Kleinzach est aussi, en 1880, le nom du lévrier de Jacques Offenbach[F 3] – celui de 1872 s’appelait Boum[F 4].

Premier projet[modifier | modifier le code]

L’écriture du livret semble plutôt longue et nécessite de nombreux échanges entre le librettiste et le compositeur. Dans une lettre du , envoyée depuis Étretat, Jacques Offenbach écrit à Victorien Sardou : « J’ai reçu le premier acte. Je suis de ton avis, c’est trop long. Et quoique j’aie fait ma musique, comme il faut avant tout que nous marchions vite, eh bien! je [v]ois après mûre réflexion ce qu’il faudra faire : supprimer tout le premier tableau. (…) Tu as raison de vouloir fondre les scènes VI et VII. Le duo Fridolin-Cunégonde n’est pas trop long. Il arrive un peu tard seulement dans la scène : tu verras par ce que j’ai envoyé que j’ai coupé les ensembles et je n’ai laissé que tout ce qui m’a paru devoir rester. »[4].

En plus de la composition, Jacques Offenbach s’occupe de la distribution. Il écrit le depuis Ems à Victorien Sardou : « Donne-moi des nouvelles de notre Boulet. A-t-il engagé Sotto et Sevestre ? »[5].

La guerre de 1870 stoppera momentanément cette collaboration. Jacques Offenbach protège ses proches en les emmenant à Étretat et lui-même fuit à Bordeaux, puis à Saint-Sébastien, Vienne et Milan[6].

Second projet[modifier | modifier le code]

En , les auteurs reprennent leur travail[F 5]. Le livret est complètement repris par Victorien Sardou pour effacer ce qui pourrait rappeler l’actualité récente[7].

Jacques Offenbach n’hésite pas à couper des pages entières de musique ou à réécrire de nouveaux airs pour trouver l’équilibre entre le rythme général de la pièce et les « effet[s] sur le public ». Ainsi, pour le Duo de l’anneau (no 21) par exemple, il écrit depuis Étretat à Victorien Sardou : « Pour arriver à ma strette, il me faudrait deux vers qui posent mon dernier motif, dans le sens de : la drôle de figure que vous faites, si vous pouviez vous voir. Puis : Ah, la drôle de figure, / Ah, ah, ah, / Ta ta ta ta ta figure, / Ah, ah… Ici exactement quatre vers sur le rythme. Cette fin vaudra mieux que l’autre, sans la facture du trop grand opéra que l’autre avait forcément et nous restons mieux dans la féerie. ». Il conclut son courrier en encourageant son librettiste : « Je suis très content de tout ça, j’ai relu ta prose et vrai, si Boulet le veut, nous aurons forcément un succès rare. »[8].

Maurice Boulet, le directeur de la Gaîté, engage, en , Albert Vizentini comme « premier chef d’orchestre », sur recommandation de Jacques Offenbach[F 6]. Le depuis Étretat, Jacques Offenbach insiste auprès de Victorien Sardou pour la mise au point de la distribution : « Je serai à Paris, je pense, jeudi prochain, il faut absolument que pendant le peu de jours que j’y passerai, nous ayons de nombreux rendez-vous avec Boulet, pour en finir sur notre distribution et sur le reste. »[9].

Répétitions[modifier | modifier le code]

Dès , des auditions sont organisées afin de renforcer le chœur et atteindre 75 choristes[F 7]. Fin octobre, la distribution est fixée : en plus des rôles principaux, l’œuvre demande 30 acteurs, 45 danseuses, 150 figurants et un orchestre de 45 instrumentistes[F 8] !

En , les répétitions commencent[F 9] après une présentation de la musique et du livret aux artistes de la Gaîté[F 10]. L’œuvre comporte 3 actes et 22 tableaux dont « un ballet et un divertissement » et nécessite la confection de 1 550 costumes[F 8] !

Mi-, l’apothéose finale est supprimée et le deuxième acte est divisé pour donner à l’œuvre sa configuration finale de 4 actes[F 11].

Victorien Sardou mène les répétitions avec son souci habituel[F 12] de perfection. A. de Saint-Albin raconte : « Sardou passe cinq jours à régler une demi-scène. (…) Il faut voir comme il mène les acteurs militairement ! Il voudrait que le dernier des figurants eût un effet[F 13]. ». Quelques tensions se font sentir : Le Figaro relate, le , le départ de quelques instrumentistes d’une répétition qui « durait trop tard »[F 14].

La première est d’abord fixée pour la deuxième quinzaine de [F 9] ; début janvier, elle est annoncée pour le milieu du mois[F 15]. Le théâtre de la Gaîté fait relâche à partir du [F 15]. La première a lieu le [F 16].

Création[modifier | modifier le code]

Scénographie[modifier | modifier le code]

Costume moulant, de couleur orange, complété par un couvre-chef constitué d'une couronne entourant le haut d'une carotte.
Costume du Roi Carotte par Draner (1872)

Les nombreux articles de presse de la fin de l’année 1871 et de ont aiguisé l’impatience des Parisiens à qui on promet « une mise en scène plus splendide que ce que l’on [n']a jamais vu »[10]. Et effectivement, le Petit Journal s’enthousiasme : « Dans d’autres féeries, on voyait des décors très brillants, aussi brillants peut-être, mais jamais avec cette prodigalité et cette variété, jamais avec ce goût parfait, cette recherche du vrai dans la fantaisie. »[3].

Le soir de la première, Bénédict note dans le Figaro : « L’innovation, en ce qui concerne la féerie de la Gaîté, consiste à avoir associé plus largement la musique à l’enchantement de ces sortes de spectacles »[F 17]. Gérôme de l’Univers Illustré relate : « Six heures durant, l’esprit, les yeux, les oreilles, ont été tenus en éveil par cet assemblage de séductions, par ce spectacle inouï, prodigieux, qui est le dernier mot du genre. »[11].

Les décors sont réalisés par Jean-Louis Chéret pour Pompéi, Édouard Desplechin pour le palais du Roi Carotte ainsi que par Philippe Chaperon. Les costumes de Pompéi sont dessinés par Eugène Lacoste et ceux des insectes par Théophile Thomas[12].

Les deux tableaux de Pompéï, « vue d’abord telle que le désastre du Vésuve nous l’a faite, et reconstruite immédiatement sous nos yeux (…), suffirai[en]t seul[s] au succès du Roi Carotte. » écrit Savigny dans l’Illustration[13]. Le Petit Journal s’enthousiasme lui aussi : « Le tableau de Pompéï est un chapitre d’histoire ; il est grandiose, il s’impose à l’admiration : au fond une perspective de monuments romains ; sur la scène un forum où défilent sénateurs, gladiateurs, courtisanes, plébéiens, où circule tout un monde enseveli depuis tant de siècles, mais qu’on ne se lasse pas d’étudier et par les reliques qui se sont transmises presqu’à nos jours malgré les révolutions et par les fouilles et par les livres des savants. »[3].

Le tableau des Insectes est particulièrement remarqué lui aussi : c’est un « tableau éblouissant, d’une profusion et d’une fraîcheur de tons inouïes. On dirait un des éblouissements magiques qui apparaissent seulement dans les rêves. » note le Petit Journal[3]. Nicole Wild, auteur de Décors et costumes du XIXe siècle, compare d’ailleurs les costumes de Théophile Thomas, décrit comme « les plus beaux et les plus originaux de tout le siècle », aux célèbres dessins de Jean-Jacques Grandville[14].

Bénédict dans le Figaro ajoute : « Après ces deux tableaux (…), il faut citer la scène et le truc admirablement réussi de l’enchanteur [Qu]iribibi, la fête de l’entrevue du prince et de la princesse Cunégonde, la kermesse avec sa farandole. Le tableau du pays des Singes (…) »[F 17].

De nombreux « trucs » rythment l’œuvre et lui donnent son caractère féérique. Celui permettant à Quiribibi d’être découpé en morceaux est suffisamment remarquable pour être pris en exemple dans le livre L’envers du théâtre, machines et décorations de Jules Moynet publié en 1873[15].

Musique[modifier | modifier le code]

La musique est accueillie très favorablement. Gaston de Praissau s’émerveille : « Il y a un peu de tout dans cette partition : de l’opéra-bouffe, de l’opéra-comique, du grand opéra. Mais il y a surtout, dans chacune des pages, le je ne sais quoi qui est la marque de fabrique de l’auteur, cette teinte de mélancolie voilée qui se mêle, sans efforts, aux gaietés les plus franches. »[16]. Jacques Offenbach est comparée à un « metteur en scène musical » qui a su « fredonner en chansonnier (…), échelonner les chœurs, les morceaux d’ensemble, les grands airs et les petites cavatines, les refrains, les couplets de facture, les ritournelles et jusqu’aux simples trémolo. »[F 17].

Les morceaux qui ont le plus marqué le public semblent être le no 7, le « grand finale des armures [qui] est une belle page d’opéra, large, puissante, énergique »[11], le no 15 (Quatuor « dans les ruines de Pompéi »[3]) : « la perle de la partition (…), une inspiration digne de Donizetti en ses meilleurs jours »[11], le no 20, La ronde des colporteurs, qui est bissé à la première[F 17] et à chaque représentation[F 18] et la Farandole (no 14) qui « a été très justement applaudie »[F 19].

Le ballet (no 25) du Roi Carotte se compose, entre autres, de la Valse des Rayons que Jacques Offenbach avait écrite pour son ballet Le Papillon créé à l’Opéra de Paris en 1860[F 20], et qu’il avait déjà replacé dans Les Fées du Rhin, un opéra romantique créé à Vienne le .

Le journal Le Siècle, de son côté, reproche à la partition d’avoir « tous les défauts de ce compositeur de la décadence » et accuse Jaques Offenbach de prendre la place des « musiciens français »[17]. Cette campagne de dénigrement du Siècle culminera avec l’« incident Arbel-Offenbach » en 1877 lorsque le journal s’étonnera que le public parisien ait pu « s’imaginer qu’un Juif allemand représentait la vieille garde française »[18].

Créateurs[modifier | modifier le code]

Zulma Bouffar, qui crée le rôle de Robin-Luron, « est [l’]un des grands attraits du Roi Carotte » note Le Figaro[F 21]. Elle « est la gaieté, l’entrain et la joie de la pièce ; elle charme les oreilles autant que les yeux » ajoute Le Gaulois qui ne cite, par ailleurs, aucun autre rôle dans son compte-rendu du [10].

Anna Judic, qui joue Cunégonde, se révèle être une « étoile d’opérette » appréciée pour sa « physionomie mobile et spirituelle, [son] filet de voix agréable, et, pour parler la langue de la princesse, du chien, du zing et du chic »[F 17].

Sevestre est appréciée dans son rôle de Rosée-du-Soir pour la « douce mélancolie qui sied bien à [sa] nature et [à son] chant »[3].

Masset, « bon comédien », « se tire bien de cette tâche ingrate » de créer le rôle de Fridolin XXIV[3]. Aurèle, l’interprète de Quiribibi, est plusieurs fois cité pour sa performance de prestidigitation. Vicini, qui créé le rôle du Roi Carotte, est salué pour ses « effets très-drôles d’une voix qui tient le milieu entre le ténor et le soprano »[11].

Mais au-delà de ces quelques lignes, les acteurs masculins sont les grands oubliés des critiques… François Oswald le sous-entend bien quand il décrit l’intérêt de la pièce : « Les décors sont magnifiques ; Les costumes ravissants ; Les femmes charmantes ; La musique très réussie, très réussie »[19].

Sujet[modifier | modifier le code]

Si la mise en scène, les décors et les costumes subjuguent le public, la fin de la pièce est accueillie par des « protestations assez nombreuses (…) au sujet d’allusions politiques ». Le Gaulois relate effectivement « quelques allusions fâcheuses, destinées à froisser également démocrates et réactionnaires »[10]. Lors de la première représentation, certains spectateurs crurent comprendre « dès la fin du 1er acte, que le régime déchu était représenté par… le Roi Carotte » alors que Victorien Sardou avait plutôt imaginé l’inverse[20]. Cependant, la pièce est « si longue et si touffue que les intentions politiques de l’écrivain ressortent mal (…) ! De ce fait, l’ouvrage perd toute portée polémique » écrit Jean-Claude Yon[21].

Production[modifier | modifier le code]

À Paris[modifier | modifier le code]

Les recettes de la première semaine passent de 5 000 à 9 000 francs[F 22]. Les quarante premières représentations font 300 000 francs de recettes[F 23] soit une moyenne de 7 500 francs par représentation.

Cette très grosse production sera émaillée régulièrement d’accidents plus ou moins graves. Le , c’est un décor supportant Zulma Bouffar et quatre autres artistes qui tombent « d’une assez grande hauteur », avec des conséquences heureusement minimes[F 24].

Le changement d’affiche est annoncé pour la fin du mois de mai avec une reprise pendant l’été[F 25]. Le Roi Carotte reste finalement à l’affiche malgré le départ de Zulma Bouffar, remplacée par Mme Berthal mi-avril[F 26], et celui d’Anna Judic[F 25].

Mi-juin, Le Roi Carotte faisant encore 3 000 francs de recette, Maurice Boulet décide de maintenir la production malgré les difficultés provoquées par l’expiration des contrats de certains acteurs. Le , Mlle Sichel et Mlle Sylvana reprennent les rôles respectifs de Rosée-du-Soir et de Coloquinte[F 27].

D’après Le Figaro du , une prime aux auteurs avait été convenu par Maurice Boulet si l’œuvre atteignait la 200e représentation[F 28]. Dans sa biographie parue en 1887, André Martinet donnera par erreur le chiffre de 150 représentations. Ce chiffre sera repris par l’ensemble des biographes de Jacques Offenbach ; il faudra attendre le livre de Jean-Claude Yon paru en 2000, pour avoir une correction.

La dernière du Roi Carotte a lieu à Paris le après 195 représentations[22].

Malgré le succès de l’œuvre, le bilan financier n’est pas vraiment positif pour Maurice Boulet, le directeur du théâtre de la Gaîté, car il n’a pas su maîtriser les coûts de la production, estimés à 6 000 francs par représentation[22].

En raison des moyens nécessaires pour monter cette œuvre, les auteurs sortent dès 1872 une version « opérette-féerique » en 3 actes. Pour cette version la partition passe de 41 à 30 numéros, et le livret de 143[23] à 101[24] pages.

À l’étranger[modifier | modifier le code]

Le contrat signé avec Choudens pour la partition oblige les auteurs à vendre leurs droits pour les États-Unis. Ils le font « très avantageusement » fin 1871[F 29]. Jacques Offenbach écrit d’ailleurs à Victorien Sardou depuis Étretat : « Lis le traité que tu as, je crois qu’il y a une clause qui nous engage à livrer un mois à l’avance, la partition pour garantir le droit de propriété là-bas »[8].

Le Roi Carotte est présenté à Londres, au théâtre de l’Alhambra, le . Les recettes avoisinent les 10 000 francs par soir et le public fait bisser régulièrement le Quatuor (no 15), le Duetto de la boule (no 6), la Ronde des colporteurs (no 20), la Romance des fleurs (no 5) et la Ronde des chemins de fer (no 17)[F 30].

La première du Roi Carotte à New-York a lieu le [25]. Les journaux se réjouissent des adaptations qu'Offenbach aurait réalisées pour leur création : « the music is to be given with additions and alterations made for this country by Offenbach himself »[26]. La pièce restera à l'affiche jusqu'à la fin de l'automne[27].

Il est présenté à Vienne, au théâtre an der Wien, le . L’œuvre est donnée 37 fois jusqu’en [28].

Argument[modifier | modifier le code]

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Acte I[modifier | modifier le code]

Premier tableau[modifier | modifier le code]

La brasserie

Accompagné de ses ministres, le prince Fridolin visite incognito son royaume. Frivole et entouré de ministres incapables, il s’apprête à épouser la princesse Cunégonde, à qui est promise une belle dot qui lui permettra d’éviter la banqueroute. Alors qu’il s’installe dans une brasserie où des étudiants fêtent les revenus de début de mois, Robin-Luron, un génie, apparaît sous le costume d’un étudiant. Il offre au prince Fridolin une somme importante pour les vieilles armures conservées au château. Fridolin accepte sans discuter. Robin-Luron lui annonce l’arrivée de sa future, elle aussi incognito, qui se présente sous les traits d’une bonne amie. Devant la description que Fridolin fait de lui-même, la princesse Cunégonde accepte le mariage et se dirige vers le palais. Pour enterrer sa vie de garçon, Fridolin invite les étudiants à prendre le punch au vieux palais, dans la salle des armures.

Deuxième tableau[modifier | modifier le code]

Rosée-du-Soir

Dans le grenier d’une tour du vieux palais, la princesse Rosée-du-Soir rêve au prince Fridolin qu’elle aperçoit de temps en temps par sa fenêtre. Elle est retenue prisonnière depuis dix ans par la sorcière Coloquinte qui l’a réduite en esclavage. Le génie Robin-Luron entre miraculeusement dans la pièce et lui donne un « petit peloton de soie » qui lui permet d’échapper à sa captivité. La sorcière Coloquinte entre chez sa victime et tombe nez-à-nez avec Robin-Luron. La baguette magique de la sorcière Coloquinte a été confisquée, à la demande du père de Fridolin, pour dix années. Aujourd’hui l’enchantement se termine et elle compte bien se venger sur le fils de l’ancien souverain. Robin-Luron et Coloquinte se mettent d’accord : elle détrônera ce prince « paresseux, léger, libertin », mais Robin-Luron prévoit déjà que ce sera « pour son bien ».

[Version en trois actes. D’ailleurs, il y travaille déjà puisque la prédiction annonçant la chute du souverain est en train de se réaliser. À la suite de leur départ forcé, les armures s’insurgent : « Tremblez de voir nos ombres vengeresses se ranimer pour vous broyer les os ».]

Restée seule, la princesse Rosée-du-Soir s’échappe de sa prison.

Troisième tableau[29][modifier | modifier le code]

Les armures

Les étudiants accompagnés de Fridolin, Robin-Luron, Truck et Pipertrunck entrent dans la salle des armures et, alors qu’ils boivent leurs punchs en se moquant des armures, « les gueules des casques s’ouvrent » et invectivent Fridolin et les étudiants qui s’enfuient affolés.

Quatrième tableau[30][modifier | modifier le code]

Les conjurations de Coloquinte

Alors que Fridolin, Truck et Pipertrunck fuient à travers le jardin du palais. Coloquinte lève sa baguette sur le potager et donne vie aux carottes, radis, betteraves et navets…

  1. Cinquième tableau[31] et Troisième tableau[32]

Le Roi Carotte

Dans les jardins de la résidence, la cour reçoit la princesse Cunégonde. Elle s’impatiente de devoir attendre son futur époux. Quand il se présente, il lui propose de danser une valse. Alors qu’ils s’y apprêtent, des étrangers sont annoncés : il s’agit du Roi Carotte et de sa cour, accompagnés par la sorcière Coloquinte. La cour de Fridolin se moque de ce roi, et de sa cour de navets, betteraves, radis noirs et radis roses, aux allures ridicules. Sur un geste de Coloquinte, toute la cour trouve ce nouveau roi charmant. Seul Fridolin n’y est pas sensible et devient hystérique quand la cour lui reproche le bâillement, le doigt dans le nez, l’éternuement, et enfin l’ivrognerie du Roi Carotte. Alors que Fridolin lève son sabre sur le nouveau roi, la cour le chasse du palais. Ce départ est accompagné par les armures qui tonnent : « Fuis ce palais qui va changer de maître et porte ailleurs tes pas maudits ! ». Fridolin fuit, accompagné de Robin-Luron et de Truck.

Acte II[modifier | modifier le code]

Premier tableau[33][modifier | modifier le code]

La Farandole

Dans une cour d’hôtellerie, les jardiniers fêtent le nouveau roi. Fridolin, Robin-Luron et Truck entrent déguisés car la tête de l’ancien monarque est mise à prix. Rosée-du-Soir les rejoint sous les habits de page : par amour, elle vient se mettre aux ordres de Fridolin. Ils s’enfuient à l’arrivée des ministres Koffre, Pipertrunck, Trac et des soldats qui viennent l’arrêter. Robin-Luron les contient en envoûtant des objets et une farandole enragée leur barre le passage plusieurs fois. Les assaillants fuient à l’exception de Pipertrunck qui rejoint le camp de Fridolin qu'il pense « le plus fort ».

Deuxième tableau[34] et Quatrième tableau[35][modifier | modifier le code]

Quiribibi

Robin-Luron les emmène chez l’enchanteur Quiribibi. Après avoir consulté ses grimoires, Quiribibi leur donne la solution, il faut qu’ils utilisent le « talisman des talismans » : « l’Anneau de Salomon » qui se trouve à Pompéi, dans les mains d’un soldat romain, « qui s’en était emparé à la prise de Jérusalem » et qui a eu « la fatale idée de s’arrêter à Pompéi, le jour même de l’éruption ». Pour y aller, Quiribibi leur cède « une petite lampe antique qui vient de Pompéi même » et qui est magique. Les cinq aventuriers formulent leur vœu.

Troisième tableau[36] et Cinquième tableau[37][modifier | modifier le code]

Les ruines

Ils se retrouvent à Pompéi, au milieu des ruines. Après avoir admiré ces « débris dont l’aspect [les] transporte aux grands jours d’un peuple effacé », Robin-Luron prend conscience qu’il faut qu’ils aillent dans la ville « telle qu’elle était le matin même où le Vésuve l’engloutit sous les cendres !… ». Ils demandent à la lampe à voir « la Pompéi d’autrefois !… florissante de vie ! ».

Quatrième tableau[38] et Sixième tableau[39][modifier | modifier le code]

Pompéi

Sous leurs yeux, le décor se transforme, la ville prend vie, la lampe magique disparaît. Fridolin, Robin-Luron, Rosée-du-Soir, Truck et Pipertrunck sont alpagués par les passants qui ne peuvent croire à l’existence des chemins de fer. Le ton monte entre les deux camps et, alors que les « modernes » s’emparent de l’anneau de fer, Fridolin invoque le « Djinn de Salomon » pour échapper à la colère des pompéiens. Un djinn les emporte vers le ciel tandis que le Vésuve commence son éruption.

Acte III[modifier | modifier le code]

Premier tableau[40] et Septième tableau[41][modifier | modifier le code]

L’anneau de Salomon

De son côté, le Roi Carotte mène à la baguette ses ministres et la cour. Robin-Luron, Rosée-du-Soir, Truck et Pipertrunck se présentent sous le déguisement de colporteurs. Ils lui présentent une étoffe qui n’est « visible que pour les honnêtes gens ». Chaque conseiller et le Roi Carotte comprennent bien pourquoi ils ne voient Koffre qu’en caleçon, même s’ils feignent tous de voir un costume ravissant. Cunégonde entre alors et prévient le Roi Carotte que son rival Fridolin est revenu prendre sa place : le Roi Carotte s’épouvante, demande d'abdiquer, et s’enfuit avec sa cour. Fridolin, seul, entre grâce à l’anneau magique : caché sous l’apparence d’un oiseau, il a pu admirer la princesse Cunégonde. Elle entre et lui déclare son amour. Fridolin, dans sa candeur, lui prête l’anneau magique dont elle s’empare en appelant la sorcière Coloquinte. La sorcière jette un sort sur le prince que Robin-Luron, arrivé opportunément, dévie : Fridolin est envoyé au loin.

Deuxième tableau[42][modifier | modifier le code]

Le trèfle à quatre feuilles

Rosée-du-Soir et Robin-Luron se retrouvent dans une forêt sombre. Robin-Luron offre un trèfle à quatre feuilles à Rosée-du-Soir. Il lui permet d’accomplir quatre vœux – et même un cinquième, mais il la tuerait. Rosée-du-Soir forme son premier vœu qui est d’aller chez les Fourmis où Fridolin a été conduit par Robin-Luron pour y « profiter des leçons qu’il y trouve ».

Troisième tableau[43][modifier | modifier le code]

Les Fourmis

Dans la fourmilière souterraine, les fourmis ont capturé Fridolin et Truck. Elles les délivrent à la demande de Robin-Luron et de Rosée-du-Soir.

Costume réaliste de mouche noire avec des ailes et tête d'insecte, complété par un livret tenu dans une main et un baton-flambeau dans l'autre
Costume pour le Ballet des insectes (1872)

Quatrième tableau[44] et Huitième tableau[45][modifier | modifier le code]

Les Insectes

C’est la fête du printemps, tous les insectes défilent.

[Version en quatre actes. À la fin du défilé, Coloquinte apparaît. Elle est capturée par les abeilles qui promettent aux quatre fugitifs de la garder « le plus longtemps possible ». Ils empruntent le char ailé de la reine des abeilles pour fuir vers l’Île des Singes.]

[Version en trois actes. À la fin du défilé, la reine des abeilles les invite dans son char ailé pour les ramener à Krokodyne.]

Acte IV[modifier | modifier le code]

Premier tableau[46][modifier | modifier le code]

Les Singes

Dans la forêt vierge, Fridolin et Rosée-du-Soir ont échoué de leur côté. Elle a utilisé une feuille de son trèfle pour sauver Fridolin et les autres naufragés. Fridolin lui déclare sa flamme. De son côté, Truck a atterri au milieu d’un groupe de singes dont il ne se débarrasse qu’à grands cris. Robin-Luron leur explique alors la raison de cette escale : ils doivent capturer le Roi des singes pour chasser le Roi Carotte : après quelques mésaventures, ils parviennent à enfermer le Roi des singes dans une malle.

Deuxième tableau[47][modifier | modifier le code]

Le Désert

Tout à coup, la sorcière Coloquinte transforme le paysage en désert. De leur côté, Fridolin et Rosée-du-Soir sont assoiffés, la sorcière Coloquinte les pétrifie tous les deux. Ils retrouvent heureusement la vie grâce au Roi des singes. Ils partent tous les cinq pour Krokodyne.

Troisième tableau[48] et Neuvième tableau[49][modifier | modifier le code]

Une salle du Palais de Carotte

Dans le palais, c’est le désarroi : le Roi Carotte, apeuré, a perdu tout son prestige. Le peuple grogne. Les ministres proposent de montrer le roi au peuple.

Quatrième tableau[50] et Dixième tableau[51][modifier | modifier le code]

La révolte

Dans la rue, le peuple grogne : les prix ont augmenté, les finances sont en déroute et les impôts de plus en plus lourds. Fridolin, Robin-Luron, Rosée-du-Soir et Truck reviennent, déguisés en musiciens ambulants, et observent. La police tente dans un premier temps d’arrêter les manifestants, puis elle se joint à eux accompagnée de l’armée et des ministres. Fridolin est acclamé par la foule qui s’insurge contre le Roi Carotte.

[Version en trois actes. Ce dernier abdique, il est terrassé par Robin-Luron et reprend la forme d’une carotte.]

Cinquième tableau[52][modifier | modifier le code]

Le potager

Alors que le Roi Carotte demande à Coloquinte d’abdiquer, Rosée-du-Soir s’apprête à utiliser son cinquième vœu et à se sacrifier pour Fridolin. C’est à ce moment-là que le Roi des singes arrache le plumet du Roi Carotte qui tombe terrassé et reprend la forme d’une carotte.

Sixième tableau[53] et Onzième tableau[54][modifier | modifier le code]

Le triomphe de Fridolin

Le peuple est enthousiaste, Fridolin demande la main de Rosée-du-Soir et renvoie la princesse Cunégonde chez son père.

Rôles et créateurs[modifier | modifier le code]

Rôles Créateurs 3 actes Distribution[55]
Robin-Luron, génie Zulma Bouffar 1re chanteuse
Fridolin XXIV, prince héréditaire de Krokonyne Charles Masset 1er chanteur
Le Roi Carotte Vicini Trial
Truck, grand nécromancien de la couronne Alexandre 1er comique
Pipertrunck, chef de la police et des mystères Soto Basse bouffe
Quiribibi, enchanteur Aurèle Jeune premier
Le baron Koffre, grand caissier du royaume Pierre Grivot Laruette
Le feld-maréchal Trac, ministre des batailles Delorme Jeune ténor
Le comte Schopp, conseiller privé Colleuille 2e basse
Psitt, chambellan Mallet 2e comique
Ladislas / Dagobert[note 3], étudiant Gravier Jeune premier
Pyrgopolynice, soldat Gally 2e basse
Gurgès, élégant Hucherard Jeune ténor
Pansa, édile Gaspard 2e basse
Carion Alexandre fils 2e comique
Curculion, parasite Duchatenel Utilité
Mégadore, poète famélique Demay Utilité
Harpax, gladiateur Jules Vizentini Utilité
Numérius, historien Chevalier Utilité
Chosroès, persan Henry Laruette
Ottocar, hôtelier Lemaire 2e basse
Traugott / Trangött[note 4], brasseur Legrain 2e basse
Grand-Claude, paysan Mallet 2e comique
L'ambassadeur Jannin
Un référendaire Jules Vizentini 2e comique
Un sergent Demay
Rosée-du-Soir Mme Sevestre Jeune chanteuse
Cunégonde Anna Judic 1re Dugazon
Coloquinte, sorcière Mariani Grande coquette
Madame Pipertrunck Pauline Lyon Mère Dugazon
La feld-maréchale Trac Herbeer 1re soubrette
La comtesse Schopp Stéphane Ingénuité
La baronne Koffre Davenay 2e soubrette
Brigadière de fourmis Drouard 1re soubrette
Corinne, courtisane E. Gilbert Grande coquette
Médulla, sa suivante Villanova 1re soubrette
Lépida, mariée Drouard Ingénuité
Drusille, affranchie Brache 2e soubrette
Yphis, esclave A. Mette
Reine des abeilles Anita
Première fourmi Anita
Deuxième fourmi Villanova
Christiane, étudiante Drouard 1re soubrette

1er acte. — Les Armures. — Cortège du roi Carotte. — 1er, 2e et 3e actes. — Carottes, betteraves, navets, radis noirs, radis roses.

2e acte. — Pompéi. — Un maître d’école, un marchand de vin, un crieur de bains, un marchand de fleurs, un marchand de saucisses, un boulanger, un augure, deux prêtres de Cybèle, flûtistes, clowns éthiopiens, joueuses de guitare et de harpe, danseuses syriennes et grecques, esclaves porteurs de présents et d’emblèmes, affranchis, matrones, enfants, paysans, soldats, bourgeois, parents et amis de la mariée, conducteur de char, porteurs de litière et de parasol, etc.

3e acte. — Fourmis [Version en 4 actes. ouvrières, amazones, mâles et femelles, nourrices, nourrissons.] — Cortège des Insectes. — Scarabées, cousins, grillons, moucherons, xylophages, hannetons, cigales, papillons, cantharides, bêtes à bon Dieu, libellules, sauterelles, carabes, bourdons, papillons de nuit, frelons, guêpes, abeilles.

[Version en 4 actes. 4e acte. – Singes.]

[Version en 3 actes. 1er et 3e actes. — Bourgeois, étudiants, étudiantes, soldats, musiciens, courtisans, dames, garçons de brasserie, etc.]

[Version en 4 actes. 1er et 4e actes. — Bourgeois, étudiants, étudiantes, soldats, musiciens, courtisans, dames, garçons et servantes de brasserie, etc.]

Partition[modifier | modifier le code]

no  Titre Édition originale

(4 actes, 22 tableaux)

Éditions opérette-féerie

(3 actes, 11 tableaux)

Ouverture
1 Scène et chœur Acte I 1er tableau

La Brasserie

Acte I 1er tableau

La Brasserie

2 Rondo de l’étudiant
3 Rondo de la princesse
3bis Chœur
4 Scène et chœur (la retraite)
5 Romance des fleurs 2e tableau

Rosée du Soir

2e tableau

Rosée du Soir

6 Duetto de la boule
6bis Chœur des armures
6ter Mélodrame
7 Scène et chœur 3e tableau

Les armures

7bis Mélodrame 4e tableau

Les conjurations

8 Évocation
9 Chœur 5e tableau

Le Roi Carotte

3e tableau

Le Roi Carotte

10 Final
11 Entracte Acte II 6e tableau

La Farandole

Acte II 4e tableau

Quiribibi

12 et 12bis Chœur des jardiniers
12ter Mélodrame (Entrée de Rosée)
13 Couplets du diplomate
14 Farandole
14bis Mélodrames A, B, C, D 7e tableau

Quiribibi

15 Quatuor 8e tableau

Les ruines

5e tableau

Les ruines

16 Chœur et marche 9e tableau

Pompéï

6e tableau

Pompéï

17 Ronde des chemins de fer
17bis Apparition et chœur
18 Entr’acte Acte III 10e tableau

Les colporteurs

7e tableau

Les colporteurs

19 Scène
20 Ronde des colporteurs
21 Duo de l’anneau
21bis Mélodrame 11e tableau

Trèfle à quatre feuilles

8e tableau

Les insectes

22 Romance du trèfle
23 Chœur 12e tableau

Les fourmis

24 Marche et chœur des insectes 13e tableau

Les insectes

25 Ballet (A Andante, B Valse, C Apothéose)
25B Entracte-valse Acte IV 14e tableau

Les singes

Acte III 9e tableau

Conseil des ministres

26 Entr’acte
27 Romance de l’amour
27bis Scène des singes A, B, C, D, E
28 Couplets du panache 15e tableau

Conseil des ministres

29 Chœur du marché 16e tableau

La révolte

10e tableau

La révolte

30 Scène et chœur
30bis Chœur 17e tableau

Triomphe de fridolin

11e tableau

Triomphe de fridolin

31 Finale (Apothéose)

Citations et emprunts[modifier | modifier le code]

  • Pour le Chœur du marché à Pompéi (no 16), Victorien Sardou fait référence aux « poireaux d’Aricie » et aux « raves de Murcie ». Il cite ainsi L'Histoire naturelle de Pline l'Ancien, auteur mort à Pompéi en 79 lors de l'éruption du Vésuve :
    • « Les meilleurs po[i]reaux sont ceux d'Égypte, puis ceux d'Ostie et ceux d'Aricie. »[56]
    • « [Les raves] les plus estimées sont celles qui viennent dans le territoire de Nursia ; elles se vendent un sesterce (21 cent.) la livre, et deux quand elles sont rares ; les meilleures ensuite sont celles du mont Algide. »[57] Cette seconde citation est moins convaincante mais paraît plausible car l'orthographe francisée de cette ville semble fluctuante. Dans une traduction plus ancienne, une note explique : « Nurſia étoit une ancienne Ville des Sabins, aujourd'hui Norſa, ou Norce, Ville d'Ombrie, qui n'est plus qu'un Bourg (…) »[58]. Pline l'Ancien ayant voyagé en Espagne à plusieurs reprises, il est aussi possible que Victorien Sardou fasse une confusion avec la ville de Murcie en Espagne.
  • Pour le tableau qui se déroule à Pompéi, Victorien Sardou fait intervenir des figures dramatiques de l'Antiquité romaine :
    • Harpax de Pseudolus (L'Imposteur) Plaute (191)[59].
    • Curculion, de la pièce éponyme Curculio (Charançon) de Plaute (193)[60].
    • Pyrgopolinice et Carion, de Miles Gloriosus (Le Soldat fanfaron) de Plaute (203)[61].
    • Mégadore, de Aulularia (La Marmite) de Plaute[62].

Postérité[modifier | modifier le code]

La version « opérette-féerique » a été reprise à l'Opéra de Lyon du au , avec un livret adapté (réécrit) par Agathe Mélinand, dans une mise en scène de Laurent Pelly[63], sous la direction musicale de Victor Aviat, Yann Beuron tenant le rôle de Fridolin XXIV. Cette production a été récompensée par le Prix de la redécouverte de l'année 2016 remis par l'International Opera Award.

Discographie[modifier | modifier le code]

Le Roi Carotte ne semble pas avoir été enregistré. Même l’ORTF, qui a pourtant réalisé des enregistrements d’œuvres méconnues de Jacques Offenbach durant la deuxième moitié du XXe siècle, ne semble pas avoir produit cette œuvre.

Seuls quelques extraits ont été édités :

  • Entre nous : Celebrating Offenbach - David Parry - Opera Music 2007 (Ronde des chemins de fer)
  • Offenbach : anthologie vol. 3 – Forlane 2000 (Ronde des colporteurs – numérisation d’un enregistrement antérieur à 1940)
  • Offenbach : Can Can Ouvertures et Ballets - Antonio de Almeida - Phillips 1987 (Ouverture)
  • Update : Version complete sur You Tube et DVD.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le livret Michel Lévy Frères de 1872 indique, sur sa couverture, 22 tableaux alors qu'il n’y en a que 19, la partition Choudens en indique 17.
  2. Et non dans celle du 25 octobre 1869 comme le note André Martinet dans sa biographie Offenbach, sa vie & son œuvre, Dentu et Cie, 1887, p. 162
  3. Le personnage est appelé « Ladislas » dans les livrets Michel Lévy Frères et « Dagobert » dans la partition chant et piano Choudens.
  4. Le personnage est appelé « Traugott » dans les livrets Michel Lévy Frères et « Trangött » dans la partition chant et piano Choudens.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Gallica
  2. André Martinet, Offenbach, sa vie & son œuvre, Dentu et Cie, , 299 p. (lire en ligne), p. 163
  3. a b c d e f et g Le Petit Journal, jeudi 18 janvier 1872
  4. Jacques Brindejont-Offenbach, Offenbach, mon grand-père, Plon, , viii-309 (OCLC 490441569, BNF 42878524, LCCN 41012386), p. 137
  5. Jacques Brindejont-Offenbach, Offenbach, mon grand-père, Plon, , viii-309 (OCLC 490441569, BNF 42878524, LCCN 41012386), p. 136
  6. Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach', Paris, Gallimard, , 796 p. (ISBN 2-07-074775-1, BNF 37122368, LCCN 2001332849, lire en ligne), p. 399
  7. André Martinet, Offenbach, sa vie & son œuvre, Dentu et Cie, , 299 p. (lire en ligne), p. 167
  8. a et b Jacques Brindejont-Offenbach, Offenbach, mon grand-père, Plon, , viii-309 (OCLC 490441569, BNF 42878524, LCCN 41012386), p. 138
  9. Jacques Brindejont-Offenbach, Offenbach, mon grand-père, Plon, , viii-309 (OCLC 490441569, BNF 42878524, LCCN 41012386), p. 141
  10. a b et c Gaston de Prayssac, « La première représentation du Roi Carotte », Le Gaulois,‎ (lire en ligne)
  11. a b c et d Gérôme, « Courrier de Paris », L’Univers Illustré,‎ , p. 35;38 (lire en ligne)
  12. Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach', Paris, Gallimard, , 796 p. (ISBN 2-07-074775-1, BNF 37122368, LCCN 2001332849, lire en ligne), p. 441
  13. L’Illustration, samedi 20 janvier 1872 cit. in Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach, Gallimard, 2000, p. 441
  14. Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach', Paris, Gallimard, , 796 p. (ISBN 2-07-074775-1, BNF 37122368, LCCN 2001332849, lire en ligne), p. 441 ; 722
  15. Jules Moynet, L’envers du théâtre, machines et décorations, Hachette et Cie, , 290 p. (OCLC 1749569, BNF 41669435, LCCN 10005526), p. 95
  16. Le Gaulois, mercredi 17 janvier 1872
  17. Le Siècle, vendredi 19 janvier 1872
  18. Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach', Paris, Gallimard, , 796 p. (ISBN 2-07-074775-1, BNF 37122368, LCCN 2001332849, lire en ligne), p. 562
  19. Le Gaulois, mardi 16 janvier 1872
  20. André Martinet, Offenbach, sa vie & son œuvre, Dentu et Cie, , 299 p. (lire en ligne), p. 70
  21. Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach', Paris, Gallimard, , 796 p. (ISBN 2-07-074775-1, BNF 37122368, LCCN 2001332849, lire en ligne), p. 443
  22. a et b Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach', Paris, Gallimard, , 796 p. (ISBN 2-07-074775-1, BNF 37122368, LCCN 2001332849, lire en ligne), p. 444
  23. Victorien Sardou, Le Roi Carotte, opéra-bouffe-féerie en quatre actes et vingt-deux tableaux, Michel Lévy Frères, 1872
  24. Victorien Sardou, Le Roi Carotte, opérette-féerie en trois actes et onze tableaux, Michel Lévy Frères, 1872
  25. « King Carrot at the Grand Opera-House », New York Times,‎ (lire en ligne)
  26. « The Dramatic Season--Grand Opera-House », New York Times,‎ (lire en ligne)
  27. « Amusements This Evening », New York Times,‎ (lire en ligne)
  28. Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach', Paris, Gallimard, , 796 p. (ISBN 2-07-074775-1, BNF 37122368, LCCN 2001332849, lire en ligne), p. 555
  29. Version en quatre actes seulement.
  30. Version en quatre actes seulement.
  31. Version en quatre actes.
  32. Version en trois actes.
  33. Version en quatre actes seulement.
  34. Version en quatre actes.
  35. Version en trois actes.
  36. Version en quatre actes.
  37. Version en trois actes.
  38. Version en quatre actes
  39. Version en trois actes.
  40. Version en quatre actes.
  41. Version en trois actes.
  42. Version en quatre actes seulement.
  43. Version en quatre actes seulement.
  44. Version en quatre actes.
  45. Version en trois actes.
  46. Version en quatre actes seulement.
  47. Version en quatre actes seulement.
  48. Version en quatre actes.
  49. Version en trois actes.
  50. Version en quatre actes.
  51. Version en trois actes.
  52. Version en quatre actes seulement.
  53. Version en quatre actes.
  54. Version en trois actes.
  55. Jacques Offenbach, Le Roi Carotte, partition chant et piano, Choudens
  56. Histoire naturelle de Pline, traduction par M. Ajasson de Grandsagne, tome douzième, Paris C. L. F. Panckoucke, 1832, Liv. XIX, p. 227
  57. Pline l'Ancien (trad. Émile Littré), Histoire naturelle, t. 1, Paris, J. J. Dubochet, (lire en ligne), « Liv. XVIII », p. 672
  58. Histoire de l'agriculture ancienne, extraite de l'Histoire naturelle de Pline avec des Eclairciſſsements & des Remarques, Paris G. Desprez, 1765, Liv. XVIII, p. 302
  59. Pseudolus de Plaute
  60. Curculio de Plaute
  61. Miles Gloriosus de Plaute
  62. Aulularia de Plaute
  63. « Le Roi Carotte », sur Opéra de Lyon (consulté le ).

Le Figaro[modifier | modifier le code]

  1. Jules Prével, « Courrier des théâtres », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  2. Gustave Lafargue, « Courrier des théâtres », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  3. Le Figaro, vendredi 11 février 1881
  4. Le Figaro, samedi 13 juillet 1872
  5. Jules Prével, « Courrier des théâtres », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  6. Le Figaro, vendredi 28 juillet 1871
  7. Le Figaro, vendredi 1er septembre 1871
  8. a et b Le Figaro, dimanche 29 octobre 1871
  9. a et b Le Figaro, mercredi 18 octobre 1871
  10. Le Figaro, samedi 14 octobre 1871
  11. Le Figaro, vendredi 12 janvier 1872
  12. Le Figaro, mercredi 25 novembre 1874
  13. Le Figaro, mercredi 2, jeudi 3 janvier 1872
  14. Le Figaro, lundi 8 janvier 1872
  15. a et b Le Figaro, jeudi 4 janvier 1872
  16. Le Figaro, lundi 15 janvier 1872
  17. a b c d et e Le Figaro, mercredi 17 janvier 1872
  18. Le Figaro, mercredi 24 janvier 1872
  19. Le Figaro, mercredi 17 janvier 1872
  20. Le Figaro, dimanche 21 janvier 1872
  21. Le Figaro, samedi 20 janvier 1872
  22. Le Figaro, jeudi 25 janvier 1872
  23. Le Figaro, samedi 2 mars 1872
  24. Le Figaro, lundi 8 avril 1872
  25. a et b Le Figaro, vendredi 22 mars 1872
  26. Le Figaro, dimanche 21 avril 1872
  27. Le Figaro, jeudi 4 juillet 1872
  28. Le Figaro, dimanche 23 juin 1872
  29. Le Figaro, dimanche 29 décembre 1872
  30. Le Figaro, mercredi 10 juillet 1872

Bibliographies et sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie rassemblée dans la catégorie « Modèles de sources pour la musique classique ».

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes[modifier | modifier le code]