Le Quarante et unième — Wikipédia

Le Quarante et unième

Titre original Сорок первый
Sorok pervyï
Réalisation Grigori Tchoukhraï
Scénario Boris Lavrenev (nouvelle)
Grigori Koltounov
Acteurs principaux

Izolda Izvitskaïa
Oleg Strijenov

Sociétés de production Mosfilm
Pays de production Drapeau de l'URSS Union soviétique
Genre Guerre, drame, romance
Durée 93 minutes
Sortie 1956

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Quarante et unième (russe : Сорок первый, Sorok pervyï) est un film soviétique réalisé par Grigori Tchoukhraï en 1956.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Au cours de la Guerre civile russe (1918-1921), une unité de l'Armée rouge en marche dans une région désertique du Turkestan fait prisonnier un officier blanc. Il doit être emmené à l’état-major par un détachement de trois soldats, parmi lesquels Marioutka, tireuse d’élite, qui a déjà abattu quarante gardes blancs. Le détachement subit une tempête sur la mer d’Aral ; Marioutka et le prisonnier trouvent refuge sur une île et dans cet isolement, vivent une histoire d’amour. Mais des gardes blancs débarquent sur l’île et Marioutka abat son prisonnier.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

  • Titre : Le Quarante et unième
  • Titre original : Сорок первый (Sorok pervyï)
  • Réalisation : Grigori Tchoukhraï
  • Scénario : Grigori Koltounov, d'après une nouvelle de Boris Lavrenev[1]
  • Image : Sergueï Ouroussevski - Couleurs
  • Décors : Vladimir Kamski, Constantin Stepanov
  • Musique : Nikolaï Krioukov
  • Son : Leonid Boulgakov
  • Production : Mosfilm
  • Genre : Drame historique
  • Durée : 93 minutes
  • Date de sortie : URSS : 15/10/1956 ; France : 1957
  • Ce film a été diffusé par la Télévision Française (R.T.F.) le (film du dimanche soir)

Distribution[modifier | modifier le code]

Accueil Critique[modifier | modifier le code]

Honoré à Cannes en 1957 pour « son scénario original, sa qualité humaine et sa grandeur romanesque », Le Quarante et unième reflète une sensibilité nouvelle dans le cinéma soviétique, marqué, comme dans d'autres domaines, par la déstalinisation et l'esprit du XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique. « Au premier abord, on a l'impression de voir un drame intime, personnel. Mais même l'ombre de cette pensée est évacuée par le spectacle cruel et magnifique des sables du Karakoroum. Il n'est pas difficile d'imaginer qu'on aurait pu tourner cette histoire sur le mode mélodramatique (...) ou la geler dans le dogme édifiant. Mais dès le premier plan, c'est la vérité qui tient le centre du film », se félicite Valeria Guerasimova dans les Izvestia (). Elle poursuit : « Il est normal que le sentiment dominant chez Marioutka soit celui du devoir révolutionnaire. Mais son caractère a été enrichi de touches psychologiques, et il devient humain au sens fort. Le lieutenant blanc, passé au travers des épreuves mortelles (malade, il est soigné et sauvé par Marioutka) et se trouvant sur une île déserte, devient une sorte d'Adam. (...) Et c'est un tel homme et non "une canaille mielleuse" que Marioutka peut aimer. »[2].

C'est, sans doute, la raison pour laquelle, il ne faudrait nullement « juger à l'aune réaliste le traitement que Grigori Tchoukhraï et son scénariste (Koltounov) font subir aux héros de Boris Lavrenev. » Ils apparaissent, en réalité, comme « les projections de personnages vrais à l'origine, à travers la mentalité soviétique de 1956, particulièrement la jeunesse. Marioutka, la tireuse d'élite, à l'affection trop longtemps contenue, est la sœur de ces jeunes filles radieuses entrevues dans les films contemporains de Dovjenko et de Boris Barnet », prévient Louis Marcorelles[3].

Au-delà de l'idéologie officielle, Tchoukhraï décrit les « conflits naturels et pathétiques où peuvent se trouver enfermés les êtres engagés dans l'Histoire », nous dit Jean-Marie Carzou[4].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Autre version[modifier | modifier le code]

Reprise du film de Yakov Protazanov (1927).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Boris Lavrenev est né le 17 juillet 1891 à Kherson, en Crimée. Le Quarante et unième a été traduit en français par V. Joukov, de même que deux autres nouvelles : Le Septième Satellite et Une cargaison pressée. Les trois traductions ont été réunies en un volume, sous le titre Le Quarante et unième, et publiées (du temps de l'URSS) par Les Éditions en langues étrangères, 21 boulevard Zoubovski, Moscou. La nouvelle de Boris Lavrénev avait déjà fait l'objet d'une adaptation cinématographique, en 1927, par Yakov Protazanov : Le Quarante et unième (Sorok pervyj).
  2. (V. Guerassimova, Izvestia, 18 octobre 1956)
  3. (in : Cahiers du cinéma, juin 1957)
  4. (in : Dictionnaire des films, Éditions Larousse)
  5. « La Sélection - 1957 - Palmarès », site officiel du Festival de Cannes

Liens externes[modifier | modifier le code]