Le Dragon du lac de feu — Wikipédia

Le Dragon du lac de feu

Titre original Dragonslayer
Réalisation Matthew Robbins
Scénario Hal Barwood
Matthew Robbins
Acteurs principaux
Sociétés de production Paramount Pictures
Walt Disney Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Fantasy
Aventure
Durée 109 min (h 49)
Sortie 1981

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Dragon du lac de feu (Dragonslayer, selon son titre original en anglais) est un film américain réalisé par Matthew Robbins, sorti en 1981.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Valérik et ses compagnons viennent demander au puissant mais vieux magicien Ulrich de Craggenmoor de débarrasser Urland, leur pays, d'un dragon, nommé Vermithrax Pejorative et également très vieux, auquel le roi Casiodorus livre périodiquement de douces jeunes filles désignées par loterie pour le faire tenir tranquille. Ulrich accepte mais au moment du départ arrive Tyrian, capitaine du roi. Ulrich demande alors à Tyrian de le poignarder pour qu'il puisse bien montrer son pouvoir à tous : mais, à la déception générale, il meurt ! Tandis que Tyrian s'en retourne, Valérik et ses compagnons n'ont plus qu'à placer leurs espoirs en Galen, le jeune disciple d'Ulrich, qui rêve de succéder au maître et a hérité de l'amulette contenant ses pouvoirs mais dont l'apprentissage est loin d'être terminé.

Pourtant, dès son arrivée en Urland, Galen met le dragon hors d'état de nuire en l'écrasant sous un formidable éboulement, ce qui lui vaut d'être traité en héros par le peuple (tandis que Valérik s'est révélée être une fille déguisée en garçon pour ne pas participer à la loterie) et par le roi. Mais Galen s'aperçoit très vite que le roi lui en veut, car la peur du dragon et la loterie assuraient son pouvoir absolu sur le peuple. Le roi prend à Galen l'amulette qui lui avait permis de vaincre le dragon et le jette en prison, sans que le peuple y trouve beaucoup à redire.

Mais Vermithrax reparaît et, furieux, commence à ravager la contrée, non sans tuer un missionnaire aussi borné que fanatique venu convertir le pays au christianisme. Le roi organise donc une nouvelle loterie dont Valérik, démasquée, devra faire partie. C'est alors qu'Elsbeth, la fille du roi, ayant appris que la loterie a toujours été truquée pour qu'elle ne risque rien, montre la supercherie à tous au moment du tirage et exige d'être livrée au dragon après avoir délivré Galen. Réarmé par les villageois, Galen part vers l'antre du dragon pour sauver Elsbeth mais celle-ci profite de ce qu'il est retardé par Tyrian, qu'il doit tuer préalablement, pour courir à la rencontre du monstre. Galen n'en trouvera que les restes en train d'être dévorés par les petits du dragon. Il les tue facilement mais quand le dragon lui-même arrive, il est loin d'avoir l'avantage et doit prendre la fuite. En fait, le dragon sera vaincu par Ulrich (lequel avait fait semblant d'être tué car son âge lui interdisait d'affronter les fatigues du voyage) qui d'ailleurs terminera là sa carrière : disparaissent ainsi le dernier magicien et le dernier dragon, car le christianisme met fin au temps des magiciens et des dragons. Un nouveau missionnaire et le roi s'attribuent la victoire sur le dragon et la tyrannie pourra continuer. Quant à Galen, plutôt que de succéder à son maître, il épousera bourgeoisement Valérik et tous deux iront vivre ailleurs...

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Fiche technique non exhaustive en raison de son niveau de détail et de sa longueur. Sauf mention contraire, les informations proviennent des sources concordantes suivantes : Mark Arnold[2] et IMDb[3]

Distribution[modifier | modifier le code]

Sauf mention contraire, les informations proviennent des sources concordantes suivantes : Mark Arnold[4] et IMDb[3]

Sorties cinéma[modifier | modifier le code]

Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l'Internet Movie Database[3]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

C'est la seconde coproduction entre les studios Paramount Pictures et Walt Disney Productions, partenariat lancé avec Popeye (1980)[5]. Ce partenariat est une solution trouvée par Ron Miller le pdg de Walt Disney Productions suite de plusieurs déconvenues en salles[6]. Le budget du film s'élève à 18 millions d'USD[5].

Le tournage s'est déroulé aux Pinewood Studios de Londres et sur site en Galles du Nord, Saye Island, l'Île de Skye, Snowdonia[1],[2]. L'ensemble du film fut tourné en lumière naturelle. La gestion de la couleur a été faite par le Rank Laboratories[2]. Les sons ont été pris en charge par la société Zoetrope Studios de San Francisco[7], fondée par Francis Ford Coppola et George Lucas. Le design du dragon a été réalisé par David Bunnett[2]. La musique a été enregistrée aux Anvil Studios et jouée par le National Philharmonic Orchestra[7]. Les effets spéciaux du film sont réalisés par Industrial Light & Magic qui à la même époque travaillent pour Paramount sur ceux de Les Aventuriers de l'arche perdue (1981)[5]. C'est la première collaboration entre Disney et ILM, trente ans plus tard, le premier rachétera le second[5].

La fiche technique fournie par Mark Arnold mentionne une équipe technique complète allant de l'assistant réalisateur à l'électricien sous le terme standy-be crew (« équipe de maintenance ou d'urgence[2] »), potentiellement une équipe permanente des studios Pinewood intervenant sur différentes productions en cas de besoin.

Il s'agit du deuxième film à utiliser la technique de l'animation go motion, une variante du stop motion (« animation en volume », en français) consistant à bouger l'objet au moment d'une prise, ce à fin d'obtenir un effet de flou, comme dans le vrai photogramme d'un objet en mouvement, ce qui donne à l'animation résultante une fluidité et un réalisme accrus. Le premier film à utiliser cette technique, par le même technicien d'effets spéciaux (Phil Tippett) et par la même entreprise, Industrial Light & Magic, fut L'Empire contre-attaque, de l'année antérieure, 1980.

Le Dragon du lac de feu est le premier film de l'acteur Peter MacNicol.

Sortie et Accueil[modifier | modifier le code]

La distribution du film a été prise en charge par Paramount aux États-Unis et par Disney à l'international[1], au travers de sa filiale Buena Vista Distribution. Cette second coproduction entre Paramount et Disney obtient un succès plus faible que la première, Popeye (1980)[5]. Le film récolte 14 millions d'USD en salle, soit une perte de 4 millions pour les deux studios[5].

Marvel Comics édite une bande dessinée associée au film[8]. Wayland Drew assure la novélisation du film en 1981. Le roman est édité en France l'année suivante, aux Presses de la Cité[9].

Le film est sélectionné pour l'oscar du cinéma de la meilleure bande originale et les meilleurs effets spéciaux[5].

Analyse[modifier | modifier le code]

Le scénario du Dragon du lac de feu est nettement plus complexe que ce que présente habituellement ce genre de film. D'ordinaire, le héros arrive, livre un grand combat, gagne sous les acclamations unanimes et le mot FIN apparaît. Ici, non seulement il doit s'y reprendre à deux fois mais ça n'est même pas lui qui l'emporte. Bien plus, la victoire finale d'Ulrich ne profitera qu'à l'ordre établi et au christianisme qui l'élimine sans remords et, vu la conduite du roi et le désastre du premier missionnaire, le spectateur ne peut que se dire que c'est assez injuste. Nombre de personnages ont une psychologie en demi-teintes, on n'a pas le partage en gentils parfaits et méchants absolus rituel dans le genre : l'intelligent Ulrich ne veut pas prendre trop de risques, le courageux Galen est d'une grande présomption, Tyrian est fidèle au roi plutôt que haineux envers Galen, le peuple oublie assez vite la victoire initiale de Galen et ne voit même pas celle d'Ulrich pour se laisser embobiner par les missionnaires; seule l'infortunée Elsbeth a une âme parfaitement claire, ce qui ne lui vaut qu'une mort affreuse. En résumé, on est loin de l'univers psychologique simpliste de règle dans les productions Disney, où l'on chercherait longtemps un autre exemple d'héroïne périssant de male mort comme Elsbeth; la courte scène où les petits du dragon dévorent ses restes ne manque pas de réalisme.

Les trucages et effets spéciaux sont assez bien réalisés, mieux que dans l'archétype du genre, Conan le Barbare (le dragon est bien plus impressionnant que le serpent géant de Conan et les pâles démons qui tentent d'emporter son âme) mais on sent bien qu'ils n'avaient pas la première place dans l'esprit du metteur en scène.

On est loin aussi des scènes claires et des couleurs éclatantes de règle dans les péplums et films médiévaux. On reste presque toujours sinon dans l'obscurité, du moins dans la pénombre. Il n'y a pas de soleil, même à la fin. L'ambiance est toujours froide. Les paysages ne manquent pas de grandeur mais sont sinistres.

Le dragon du lac de feu n'a pas connu un grand succès. Disney semble avoir du mal à sortir de son créneau : voir l'échec du Trou noir, tentative à peu près contemporaine vers la SF.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 170
  2. a b c d et e (en) Mark Arnold, Frozen in Ice : The Story of Walt Disney Productions, 1966-1985, p. 369-371.
  3. a b et c « Le Dragon du lac de feu » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  4. (en) Mark Arnold, Frozen in Ice : The Story of Walt Disney Productions, 1966-1985, p. 372.
  5. a b c d e f et g (en) Mark Arnold, Frozen in Ice : The Story of Walt Disney Productions, 1966-1985, p. 375.
  6. (en) Aljean Harmetz, « "Watcher in the Woods Revises $1 million Worth, Tries Again », The New York Times,‎ , Section C, Page 9 (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en) Mark Arnold, Frozen in Ice : The Story of Walt Disney Productions, 1966-1985, p. 370.
  8. (en) Mark Arnold, Frozen in Ice : The Story of Walt Disney Productions, 1966-1985, p. 358.
  9. Wayland Drew, Le Dragon du lac de feu, Presses de la Cité (ISBN 978-2-258-01118-2)

Liens externes[modifier | modifier le code]