Der Rosenkavalier — Wikipédia

Le Chevalier à la rose

Der Rosenkavalier
Le Chevalier à la rose
Description de cette image, également commentée ci-après
Ernst von Schuch dirigeant Der Rosenkavalier à Berlin en 1912, par Robert Sterl.
Genre opéra
Nbre d'actes 3 actes
Musique Richard Strauss
Livret Hugo von Hofmannsthal
Langue
originale
allemand
Création
Königliches Opernhaus, Dresde
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Création
française
1927
Opéra de Paris

Personnages

  • La Maréchale, princesse von Werdenberg (soprano)
  • Octavian, jeune amant de la Maréchale (mezzo-soprano)
  • Le baron Ochs auf Lerchenau, son cousin (basse)
  • Faninal (baryton)
  • Sophie, la fille de Faninal (soprano)
  • Marianne, la duègne de Sophie (soprano)
  • Valzacchi, intrigant (ténor)
  • Annina, sa complice (contralto)
  • Le commissaire de police (basse)
  • Le majordome de la Maréchale (ténor)
  • Le majordome de Faninal (ténor)
  • Le notaire (basse)
  • L'aubergiste (ténor)
  • Le petit page noir (rôle muet)
  • Chanteurs, musiciens, domestiques (Chœur et figuration)

Airs

  • « Die Zeit, die ist ein sonderbar' Ding » (La Maréchale)
  • « Mir ist die Ehre widerfahren » (Octavian et Sophie)
  • « Marie Theres'! / Hab' mir's gelobt » (La Maréchale, Octavian et Sophie)
  • « Ist ein Traum / Spür' nur dich » (Octavian et Sophie)

Der Rosenkavalier (Le Chevalier à la rose en français) est un opéra en trois actes composé par Richard Strauss, sur un livret de Hugo von Hofmannsthal, dédié à Harry Kessler[1] d'après Les Amours du chevalier de Faublas de Jean-Baptiste Louvet « de Couvray ».

Il est créé au Königliches Opernhaus de Dresde le [1] sous la direction d'Ernst von Schuch, sous la supervision de Max Reinhardt, puis à Monte-Carlo en 1926 et à Paris en 1927, mis en scène par Marie Gutheil-Schoder à qui Strauss a confié exclusivement la direction scénique de ses œuvres[2],[3].

Parmi les grandes interprètes du rôle de la Maréchale, on peut citer Lotte Lehmann, Elisabeth Schwarzkopf (de 1952 à ses adieux à la Monnaie de Bruxelles en 1972), Régine Crespin (à partir de 1957), Lisa Della Casa, Christa Ludwig, Anna Tomowa-Sintow, ou encore Felicity Lott, Renée Fleming ou Anja Harteros.

Richard Strauss a modifié la partition pour la musique du film éponyme de 1925 réalisé par Robert Wiene.

Argument[modifier | modifier le code]

À Vienne, au milieu du XVIIIe siècle, durant les premières années de règne de Marie-Thérèse d'Autriche, impératrice du Saint-Empire romain germanique

Acte I[modifier | modifier le code]

  • La chambre de la Maréchale au petit jour

La Maréchale et son jeune amant Octavian échangent des mots tendres. Un bruit dans l'antichambre fait craindre le retour de l'époux de la Maréchale. Mais c'est un cousin, le baron Ochs auf Lerchenau, qui cherche à entrer. Octavian, n'ayant pas le temps de sortir, revêt la robe de Mariandel, la soubrette. Le baron, séduit par les charmes de Mariandel/Octavian, l'empêche de partir. Ochs est venu parler de son proche mariage avec la fille de M. de Faninal, riche commerçant récemment anobli. Il demande à la Maréchale de désigner l'homme digne de présenter à sa fiancée une rose d'argent, comme le veut la coutume. La Maréchale, amusée de voir le baron courtiser Octavian déguisé, lui propose le jeune comte Octavian Rofrano. Elle lui montre un médaillon. Ochs est frappé par la ressemblance du comte avec la soubrette Mariandel et se montre d'autant plus satisfait de ce choix. L'entretien est interrompu par l'entrée des gens de la Maréchale : le notaire, le chef de cuisine, une modiste, un couple d'intrigants, le coiffeur, des musiciens, etc. Un ténor se met à chanter. Le baron Ochs et le notaire discutent avec véhémence le contrat de mariage. La Maréchale fait sortir tout le monde. Les intrigants Valzacchi et Annina offrent leurs services à Ochs qui pense les utiliser pour obtenir un rendez-vous avec Mariandel. Restée seule, la Maréchale est prise de mélancolie. Elle sent venir le déclin de sa jeunesse et pressent que son jeune amant la quittera bientôt « Die Zeit, die ist ein sonderbar' Ding ». Octavian, de retour, proteste et l'assure de son amour. Pourtant, il la quitte sans un baiser quand elle renonce à une promenade avec lui.

Acte II[modifier | modifier le code]

  • Chez M. de Faninal

C'est l'heure de la réception du chevalier à la rose. Le comte Octavian Rofrano présente la rose d'argent à Sophie de Faninal « Mir ist die Ehre widerfahren ». Le dialogue s'engage entre les deux jeunes gens qui sont aussitôt attirés l'un par l'autre. Le comportement grossier du baron Ochs à son arrivée choque profondément Sophie. Quand Faninal emmène le baron pour la signature du contrat de mariage, Sophie, restée seule avec Octavian, lui demande de la protéger. Elle est bien décidée à ne pas épouser son prétendant. La conversation de plus en plus tendre des deux jeunes gens est épiée par Valzacchi et Annina, qui préviennent le baron. Octavian somme le baron de renoncer à Sophie. Le ton monte. Ochs est finalement obligé de dégainer son épée et Octavian le blesse au bras. Le baron hurle et tout le monde crie au scandale. Faninal renvoie Octavian et menace Sophie de l'envoyer au couvent si elle s'oppose au mariage avec Ochs. Le baron reçoit un billet doux de Mariandel et la perspective d'un rendez-vous lui fait oublier sa mésaventure.

Acte III[modifier | modifier le code]

Valzacchi et Annina, furieux de n'avoir pas été récompensés par le baron, sont passés au service d'Octavian. Ils introduisent des comparses qui se cachent pour surprendre le baron en compagnie de la soi-disant soubrette. Ochs et Mariandel se mettent à table. Le baron, troublé par la ressemblance avec Octavian, se sent mal à l'aise. Annina, dissimulée sous des vêtements de deuil, se présente et prétend être sa femme abandonnée. Des enfants font irruption en criant : « Papa ! Papa ! » Tout le personnel accourt. Octavian envoie chercher Faninal. Un commissaire de police interroge le baron. Ochs prétend qu'il est simplement en train de souper avec sa fiancée mais Faninal et Sophie surviennent et le scandale est complet. La Maréchale, avertie de la situation, arrive et devine tout. Elle fait comprendre au baron Ochs qu'il conviendrait pour sa dignité de disparaître promptement et il se voit contraint d'obéir. Son départ provoque une grande agitation parmi le personnel qui cherche à être payé. Une fois le calme revenu, la Maréchale reste seule avec Sophie et Octavian « Marie Theres'! / Hab' mir's gelobt ». Le jeune homme ne sait que dire mais la Maréchale a déjà compris que le jour qu'elle redoutait était arrivé. Elle conduit Sophie vers Octavian et se retire. Les deux jeunes gens, restés seuls, chantent leur bonheur « Ist ein Traum / Spür' nur dich ».

Suites d'orchestre[modifier | modifier le code]

En 1944, Richard Strauss tire de son opéra deux suites, Walzerfolgen nos 1 & 2 (Suites de Valses nos 1 et 2) qui reprennent respectivement des extraits des deux premiers actes et du troisième.

En 1945, Strauss autorise la publication d'une Suite tirée de son opéra, mais n'est apparemment pas impliqué dans l'arrangement de celle-ci. Le chef Artur Rodziński en serait à l'origine et la dirige même une première fois en à la tête de l'Orchestre philharmonique de New York. De nos jours, elle est régulièrement programmée au concert.

Easton dans Rosenkavalier.

La suite débute fiévreusement sur les premières minutes du prélude original de l'opéra, décrivant la passion de la Maréchale et d'Octavian. Vient ensuite la présentation de la rose d'argent, puis le duo Octavian-Sophie (hautbois-cor). La Maréchale réalise alors que Octavian pourrait la quitter pour une femme plus jeune qu'elle. L'amour des deux jeunes gens se raffermit, mais l'irruption du baron Ochs sur des harmonies dissonantes et claudicantes vient interrompre l'histoire. Les violons introduisent la première valse, suivie d'une seconde valse menée par le violon solo sur le thème du prélude, avant que l'orchestre ne reprenne la première valse. Après une courte pause vient le trio Maréchale-Octavian-Sophie : la Maréchale réalise tristement qu'Octavian la quittera pour Sophie, le tout amenant à un apogée musical extraordinaire ; ce climax débouche sur le duo final Octavian-Sophie qui chantent, insouciants, leur amour. La suite se termine sur une reprise de la première valse, décrivant le baron Ochs sous un jour pompeux, avec une coda composée pour l'occasion, reprenant notamment le thème du prélude.

La notoriété de cette suite « officieuse » est telle qu'elle est bien plus enregistrée que les deux séquences de valses de Strauss lui-même : Herbert Blomstedt a enregistré les deux suites de Strauss avec l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, alors que Mariss Jansons a fait de la suite d'orchestre de 1945 une de ses œuvres préférées.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Le réalisateur autrichien Robert Wiene a tourné en 1925 le film muet Der Rosenkavalier en noir et blanc. D'une durée de h 50, sa première projection a lieu au Semperoper, l'opéra de Dresde, le , avec un orchestre dirigé par Richard Strauss lui-même.

Mises en scène notables[modifier | modifier le code]

Enregistrements[modifier | modifier le code]

Ernst Meisel, Der Rosenkavalier

Films de concert[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

L'astéroïde (5039) Rosenkavalier, découvert en 1967, est nommé en l'honneur de l'opéra[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b François-René Tranchefort, L'Opéra, Paris, Éditions du Seuil, , 634 p. (ISBN 2-02-006574-6), p. 374
  2. Le Figaro, 10 janvier 1927 sur Gallica
  3. « Mme Gutheil-Schoder à l'Opéra », Comoedia, no 5126,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Otto Schenk in „Der Rosenkavalier“ | Spielplanarchiv der Wiener Staatsoper », sur archiv.wiener-staatsoper.at (consulté le )
  5. « The Met in HD, Der Rosenkavalier, 2010 », sur bachtrack.com (consulté le )
  6. « Le Rosenkavalier de Wernicke, de retour à Bastille | Classique News », sur www.classiquenews.com (consulté le )
  7. « Der Rosenkavalier | Le chevalier à la rose | Anaclase », sur www.anaclase.com (consulté le )
  8. « Der Rosenkavalier — Londres (ROH) », sur Forum Opéra (consulté le )
  9. « Der Rosenkavalier — New York », sur Forum Opéra (consulté le )
  10. « Der Rosenkavalier — Munich », sur Forum Opéra (consulté le )
  11. « Der Rosenkavalier | Richard Strauss », sur La Monnaie / De Munt (consulté le )
  12. Site officiel de Felicity Lott.
  13. « Der Rosenkavalier - Le Chevalier à la rose - Critique DVD », sur Tutti-magazine (consulté le )
  14. « Der Rosenkavalier », sur Forum Opéra (consulté le )
  15. Arte > Culture et pop > Arts > Documentaire "Karajan au Festival de Salzbourg 1960" (44 min).
  16. ARTE > Concert > Opéra > Film "Le Chevalier à la Rose de Richard Strauss, Festival de Salzbourg 1960" (185 min).
  17. (en) « (5039) Rosenkavalier », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_4906, lire en ligne), p. 433–433

Liens externes[modifier | modifier le code]